Centre Palestinien
d'Information
Le
pain devient trop cher en Cisjordanie !
Photo CPI
11 août 2007
Silfit
– CPI
Le syndicat des
boulangers de Cisjordanie a décidé d'augmenter le prix du
kilogramme de pain de trois shekels à trois shekels et demi, à
partir d'aujourd'hui, le samedi 11 août 2007.
Cette mesure vient
s'ajouter à l'occupation israélienne, à son siège et à ses
mesures pratiquées contre le peuple palestinien, aux situations
économiques déjà trop difficiles à supporter par le
Palestinien moyen.
C'est une mesure non étudiée,
dans ce temps où le chômage frappe tout le monde, et quand un
poste se présente, le salaire est des plus bas, croient des
observateurs.
Pour leur part, les
syndicats mettent cette montée de prix sur le compte de la montée
de celui du blé, mondialement. En fait, en jouant avec ce prix,
les Etats-Unis jouent avec la politique de beaucoup de pays du
monde, comme cela leur chante. Ainsi, le sac de farine a augmenté
de 115 shekels à 150 shekels, une montée qui vient s'ajouter à
celle de l'essence !
Les quelque trois cent
cinquante boulangers ne sont alors pas responsables de cette
augmentation venant à un très mauvais moment de la vie
palestinienne, argumentent les syndicats.
"Nous ne pouvons
pas continuer à vendre avec l'ancien prix ; le prix de la
farine monte de façon colossale et inacceptable ; c'est une
affaire qui est hors de notre volonté", dit un boulanger à
notre envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI).
La
révolution du pain ?
L'inquiétude embarrasse
les gens. Abou Ahmed, chef de famille dans la ville de Silfit,
exprime avec énervement : "Le pain reste essentiel dans
la vie de tout le monde ; la montée de son prix compliquera
les choses dans tout foyer palestinien. Elle poussera les gens à
se révolter ou à s'exiler pour chercher de quoi se mettre sous
les dents".
"Comment un simple
fonctionnaire, un travailleur ou pire un chômeur peut assurer la
nourriture pour ses enfants après cette montée exorbitante du
prix de toute chose, le pain en tête ?", se demande
Abou Ahmed qui appelle les responsables politiques à intervenir
et à trouver des solutions avant qu'il ne soit trop tard, avant
que les gens ne sortent dans la rue pour exprimer leur colère.
De son côté, Khalil
Omran, président du syndicat de l'industrie alimentaire dans le département
de Silfit, dit que l'augmentation du prix dans ces conditions économiques
difficiles et avec le niveau de chômage si élevé ne fait
qu'aggraver la pauvreté dans les territoires palestiniens. Lui
aussi demande une intervention rapide pour soutenir le prix de la
farine. Il appelle aussi les institutions de la société civile
à être à côté du citoyen dans cette situation des moins
faciles.
Indignation
Le secrétaire général
des syndicats des ouvriers de la Palestine, département de Silfit,
Mahmoud Al-Bar, s'indigne en croyant que cette montée va aggraver
la souffrance des ouvriers palestiniens dont le niveau de chômage
a atteint les 70%.
Ladite décision
indique, ajoute-il, qu'il n'y a pas une vraie politique visant à
soutenir la majorité des composants de la société palestinienne
dont le seuil de pauvreté a largement dépassé les 65%,
notamment dans l’acquisition d'éléments essentiels vitaux dont
le pain et le lait pour enfants.
Appels
Dans ce contexte
difficile, beaucoup de Palestiniens appellent à freiner la montée
du prix du pain et à contrôler la montée du prix de la farine
par l'autorité palestinienne et ses institutions.
Les appels consistent à
revenir sur la décision de l'augmentation du prix du pain, à ce
que l'autorité palestinienne intervienne rapidement pour soutenir
ce produit vital et pour trouver des solutions pour la montée de
tous les éléments essentiels, sinon il faut compter que la colère
des gens peut aller plus loin…
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