Centre Palestinien
d'Information
Rapport
La guerre des cerveaux commence entre le Hamas et
l'Entité Sioniste
Photo CPI
11 mai
2008
Palestine – CPI
Des analystes militaires israéliens ont
beaucoup critiqué les derniers affrontements entre des forces
israéliennes et des hommes armés palestiniens. Ces affrontements
avaient eu lieu au milieu de la bande de Gaza. Trois soldats
israéliens y ont laissé la vie et six autres y ont été blessés.
Comme à l’accoutumée, ils ne parlent pas de la vingtaine de
victimes comportant des civils et des enfants, côté palestinien.
Dans la bande de Gaza, la solution ne pourra
venir qu'à travers une opération de grande envergure, disent les
analystes. Ils attirent cependant l'attention sur le fait que le
Hamas a changé les tactiques. Il envoie moins ses missiles vers
le sud d'Israël. Il préfère désormais s'accrocher avec l'armée
israélienne pour en frapper les points faibles.
Parmi ces analystes se trouve Alex Fishman.
Il écrit dans le journal hébreu Yadiot Ahranot qu'Israël
s'engage actuellement dans une guerre d'usure quotidienne. Il
croit en la nécessité d'une grande opération militaire à Gaza.
Par ailleurs, Omayr Ribabort écrit dans le
quotidien Maariv qu'une telle opération serait menée tout de
suite après les festivités du soixantième anniversaire.
Il voit que le gouvernement israélien n'avait
pas donné à l'armée le feu vert pour s'engager dans une telle
opération pour laisser passer la fête de l'anniversaire et la
visite du président américain. Ce sont de mauvaises semaines
pour de grandes guerres, dit-il.
Déjà, l'armée pousse vers l'escalade ses
opérations dans une bande sécuritaire, large d'un kilomètre et
demi, sur les frontières entre "Israël" et la bande de Gaza,
toujours selon Omayr Ribabort. Les militaires continuent,
dit-il, à poser des questions sur leur armée qui avait perdu
huit de ses soldats pendant un temps de trois mois et demi.
C'est un niveau trop élevé pour l'armée. Il ajoute que le Hamas
possède des chefs militaires qui se sont entraînés en Iran et
qui transmettent leur savoir-faire aux combattants qui n'ont pas
eu une telle chance.
Ribabort et Fishman constatent que l'armée
israélienne tombe souvent dans l'erreur. Dès qu'elle voit des
résistants palestiniens en train de poser un obus, elle s'engage
dans une incursion, pendant qu'elle pourrait les bombarder du
ciel ou par des canons, sans exposer la vie des soldats à un
réel danger.
Fishman écrit que le Hamas, comme le
Hezbollah, met un grand effort à chercher les points faibles de
l'armée israélienne pour les attaquer. Il sait que les répliques
de cette armée sont poussées par son instinct primitif.
Autant la politique de cette armée reste
défensive sur la bande frontalière, autant la guerre des
cerveaux continue. Chacun de son côté étudie l'autre. Si la
situation reste ainsi, croit Fishman, d'autres erreurs seront
commises et les Israéliens auront encore plus de morts. Il se
demande enfin s'il n'y a personne capable d'imaginer des
scénarios mettant une fin à cette guerre.
De son côté, Amit Cohen nomme ce qui se passe
sur les frontières de Gaza de « guerre des remparts ». Le Hamas
a transformé les frontières en une zone d'affrontements. Et il y
met beaucoup d'effort ; et il s'y montre créatif, à la façon du
Hezbollah libanais.
Cohen croit que le Hamas se développe
lentement mais sûrement. Il a la capacité d'étudier la manière
de travailler de l'armée israélienne pour en tirer les leçons
nécessaires, se développer et s'améliorer.
Ce qui différencie Gaza du Liban, c’est que
Gaza est prêt à donner un grand nombre de victimes pour tuer des
Israéliens (des occupants).
Ce qui est dangereux pour les Israéliens,
c’est que le Hamas réussit sur tous les fronts. Pendant que sa
branche continue librement ses activités militaires, le Hamas
continue son pouvoir politique. Même dans les jours de combats
les plus ardents, la direction du mouvement continue ses tâches
les plus routinières, s'étonne Cohen.
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