Rapport du CPI
Jénine, entre l'enclume du siège
et les assassinats de l'occupant
Photo CPI
8 juillet 2007
Jénine
– CPI
De
raids de l'armée de l'occupation israélienne, de ses assassinats
et de ses arrestations, le département de Jénine devient une
cible quotidienne.
En
effet, pas un jour ne passe sans que sa ville, ses villages et son
camp ne soient investis, sans que ses habitants ne soient inquiétés,
interpellés, sans que ses maisons ne soient détruites.
En
outre, les forces de l’occupation israélienne continuent leur
escalade militaire contre la résistance palestinienne. Les opérations
d'assassinats systématiques continuent contre les membres de
toutes les fractions palestiniennes.
Tuer
avec sang-froid
Elles
sont interminables, en effet, ces opérations d'enlèvement et
d'assassinat pratiquées contre les jeunes de ce département
meurtri par l'occupation, confirment des témoins oculaires. Assez
souvent, les forces occupantes ont pu mettre la main sur des
Palestiniens "recherchés" encore vivants, mais elles
ont préféré les tuer avec un sang-froid. Le moins qu'on puisse
dire, c'est qu'ils sont inhumains, sauvages. En fait, d'une
distance trop proche, les soldats de l’occupation tirent en
direction de la tête d'un résistant encerclé ! Cela
traduit, de façon sans équivoque, à la fois la haine portée
par ces soldats contre le peuple palestinien et la politique de
sanction systématique pratiquée contre lui par les gouvernements
israéliens successifs.
Economie
en berne
Voici
quelques années, depuis l'automne 2000 plus précisément, depuis
le déclenchement de l'Intifada d'Al-Aqsa, que les Israéliens
empoisonnent la vie du département de Jénine, dans tous ses
aspects, notamment sociaux et économiques. Et le mur
discriminatoire de séparation ne vient pas pour arranger les
choses. Tout au contraire, la confiscation de milliers de terrains
agricoles à son profit ne fait que sombrer encore plus la
vie économique déjà souffrante d'une conjoncture des plus
basses.
Les
Palestiniens de l'intérieur (les territoires palestiniens occupés
en 1948) ne peuvent plus fréquenter le département. Il sera privé
de millions de dinars qui constituaient un soutien considérable
à l'économie locale. Les contacts difficiles imposés par les
barrages militaires israéliens ne font que mettre en péril le
commerce intérieur.
Les
arrestations
Les
campagnes d'arrestation contre les habitants du département de Jénine
deviennent quotidiennes, confirme le directeur local du Club du
Captif Palestinien. 1700 est le nombre de captives et captifs
palestiniens du département enfermés derrière les barreaux israéliens.
Ce nombre contient 300 Palestiniens enfermés par cette fameuse et
bizarre "détention administrative" qui veut dire qu'ils
sont en prison sans chef d'accusation, ni jugement ! Parmi
ces détenus originaires de Jénine se trouvent 200 enfants, 16
femmes, 60 vieillards dont l'âge dépasse la soixantaine, 180
malades et blessés…
De
plus, les forces de l’occupation israélienne prennent la peine
de mettre ces captifs dans des prisons lointaines afin de créer
un climat psychologique des plus difficiles autant pour eux que
pour leurs familles, privées de visites.
Dans
ces prisons, toutes sortes de tortures physiques et
psychologiques. On en compte 110 sortes dont la plupart sont
interdites par la loi internationale. Pire, les Israéliens osent
les prendre comme des cobayes dans des expérimentations
douteuses.
Pourquoi
Jénine ?
Le
département de Jénine est le plus visé par les campagnes
d'arrestations et d'assassinats de la part des forces de
l’occupation israélienne. Mis'ad Ammar, directeur de
l'association des familles des martyrs et des blessés du département,
trouve que sa nature et sa position à proximité de la ligne
verte y sont pour quelque chose. Mais les causes essentielles
restent l'histoire du département dans la résistance contre
l'occupation israélienne.
En
tout cas, les campagnes menées contre cette région font tout
simplement partie de la politique d'agression israélienne menée
contre le peuple palestinien où qu'il se trouve.
Il
est vrai que Jénine constitue la tête de lance contre
l'occupation. Cependant, en la visant, si l'occupant croit pouvoir
éteindre le feu de la résistance, il se trompe sur tous les
fronts, s'exprime avec confiance Walid Bidad, coordinateur des
forces nationales et islamiques du département. Ce qui vient de
se passer dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine n'est
qu'une réplique naturelle à la politique répressive et sauvage
de l'occupation israélienne contre les citoyens sans armes.
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