Centre Palestinien
d'Information
Rapport
La levée des barrages en
Cisjordanie, une supercherie israélienne
Photo CPI
8 avril 2008
Naplouse – CPI
Les
autorités de l'occupation israélienne continuent à bluffer
l'opinion publique mondiale. Elles ont informé l'autorité de
Ramallah et l'administration américaine qu'elles avaient fini
l'application des mesures promises à l'autorité, pendant la
dernière tournée de la ministre américaine des affaires étrangères
Rice. Toutefois, sur le terrain, il ne s'agit que de la levée
d'une cinquantaine de barrières en terre sur quelques carrefours
de Cisjordanie et d'un seul barrage fixe, celui de Rimonim, à
l'est de la ville de Ramallah où se trouve Al-Moqatta'a (le siège
de l'autorité palestinienne).
Des
sources journalistiques sionistes rapportent que c'est Ehud Barak
qui a informé l'ambassadeur américain Richard Jeans et le
premier ministre du cabinet de Ramallah Salam Fayyad. Il leur
informe aussi que dans les prochains jours, quelques autres
mesures seront également appliquées. Des permissions de passages
seront délivrées à des centaines de commerçants palestiniens
et de responsables de haut rang du gouvernement de Fayyad.
Aucun
changement
Par
ailleurs, des citoyens palestiniens de la Cisjordanie affirment
trouver ces mesures des plus insolites. Sur le terrain, ils n'ont
rien vu, aucun changement. Personne n'a ressenti ces mesures prétendant
faciliter leur vie. Tout au contraire, « auparavant,
j'attendais en moyenne une heure sur le barrage de Hawara, hier,
j'ai attendu trois heures », dit Ali Mohammed, un habitant
de la ville de Naplouse. En fait, comment quelques petites mesures
de rien du tout pourront-elles changer la situation, à partir du
moment où il y a toujours des centaines d'obstacles, entravant
les mouvements des Palestiniens de la Cisjordanie : barrages fixes
et ambulants, blocs en ciment et portails en ferraille.
Ce
ne sont que de purs canulars, dit Sajid Mahmoud, habitant de
Ramallah. En effet, l'occupant n'enlève un barrage fixe que pour
le remplacer par plusieurs autres, souvent ambulants.
486
barrages
Selon
les données récoltées par le centre juridique israélien
Beitsalim, jusqu'à la fin de l'an 2007, l'armée de l'occupation
gardait 115 barrages fixes en Cisjordanie dont 36 entre la
Cisjordanie et les territoires occupés en 1948. 87 portails sur
le long du Mur discriminatoire. Il y a aussi 486 clôtures en
terre ou en ciment fermant les routes de la Cisjordanie.
Le
nombre de barrages fixes ne change quasiment pas. Jusqu'en octobre
dernier, il était au nombre de 99 barrages. Même les 36 derniers
checkpoints pour entrer dans les territoires de 48 sont installés
sur une distance avancée en Cisjordanie, de plusieurs kilomètres,
selon Beitsalim.
63
barrages contrôlent toujours les mouvements à l'intérieur de la
Cisjordanie. L'armée israélienne est toujours présente de façon
permanente sur 47 d'entre eux. Et de façon sporadique dans les
autres.
Et
dans la ville d'Al-Khalil (Hébron), des dizaines de barrières
surprises viennent s'ajouter à ces seize barrages fixes, toujours
selon les données du centre israélien de Beitsalim.
Les
difficultés envisagées sont différentes d'un barrage à
l'autre. Néanmoins, la carte d'identité et le permis de passage
sont toujours demandés et contrôlés. Les citoyens se trouvent
chaque fois dans des queues aussi longues que leurs journées
interminables sous l'occupation israélienne.
Il
y a aussi ces barrages spéciaux pour le passage de voitures de
transport public et de commerce.
Et
pour atteindre les routes principales, c'est une autre histoire.
Les obstacles sont aussi variables qu'innombrables.
Obstacles
pour le mouvement
Le
nombre d'obstacles, installés par l'occupant israélien pour
entraver le mouvement des Palestiniens dans leur propre patrie,
pourrait changer selon des conditions politiques et sécuritaires.
En tout cas, en 2007, l'organisation Beitsalim en a dénombré
486. Dans sa propre patrie, le Palestinien ne sait pas quel chemin
prendre. Même à pied. Même les personnes âgées. Les malades.
Les femmes enceintes. Les enfants. Tout un chacun...
Pire,
l'occupation empêche les Palestiniens d'utiliser certaines de
leurs routes pour les consacrer aux colons, partiellement ou même
entièrement.
Et
sur certaines routes, les voitures palestiniennes n'ont le droit
que de traverser. Elles se butent contre d'autres. Les passagers
seront obligés de continuer leur chemin à pieds !
En
somme, plus de 300 kilomètres des rues des territoires
palestiniens de la Cisjordanie sont interdites aux Palestiniens,
partiellement ou entièrement. Cependant, les colons et les
soldats israéliens y ont toute liberté. Un monde complètement
à l'envers ! Un monde de deux poids deux mesures !
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