Rapports du CPI
L'Aïd dans les prisons
israéliennes
Photo: CPI
Mercredi 7 septembre
2011
Jénine, Safa – CPI
Les fêtes passent et
des Palestiniens sont toujours enfermés
dans les prisons israéliennes.
Toutefois, malgré toutes les
restrictions imposées par les bourreaux
israéliens, les captifs palestiniens
continuent à les défier et à pratiquer
ce qu’ils peuvent de leurs cultes, en
espérant toujours que le prochain Aïd se
fera auprès des leurs.
Le détenu Mohammed
Chawahina est interné dans la prison du
désert du Néguev. Il dit que les regards
sont rivés, la veille de l’Aïd, sur les
quelques chaînes de télévision
autorisées ou les radios locales de la
bande de Gaza et de la ville
d’Al-Khalil, pour entendre la
déclaration du début de la fête. Et dès
qu’ils l’entendent, ils commencent à
crier Allah Akbar, Dieu est grand.
Pendant les jours de
l’Aïd, les captifs font beaucoup
d’activités collectives pour alléger
l’atmosphère de dépression vécue par le
détenu pendant les jours de fête en
raison de leur solitude.
Le discours du
défi
Chawahina souligne
que le discours de l’Aïd, dans les
prisons israéliennes, parle du défi, en
même temps qu’il parle de l’espoir.
Toutes les factions se rassemblent dans
la même cour, une belle scène d’union.
Le rassemblement de la prison du Néguev
est le plus grand de toutes les prisons.
Hassan Sawaliha est
détenu dans la prison d’Ofer. Il raconte
comment s’organise le jour de l’Aïd. Les
captifs commencent leur journée en
portant leurs meilleurs vêtements. Ceux
qui en possèdent plusieurs en prêtent à
ceux qui n’en ont pas. En fait, certains
détenus n’ont pas le droit de recevoir
de vêtements ou toute autre chose, comme
les détenus de la bande de Gaza.
Dans les prisons
centrales, la vie est plus difficile.
Assez souvent, les captifs ne sont pas
autorisés à accomplir la prière
collective de l’Aïd, ce qui rend le jour
de fête semblable à un jour ordinaire,
sans goût, monotone.
Echange de
félicitations
Sawaliha continue à
décrire la journée de la fête. Après la
prière de l’Aïd, les détenus choisissent
l’homme le plus âgé d’entre eux. Et à
tour de rôle, ils commencent à lui
donner la main et à l’embrasser. Puis
ils constituent un grand cercle et
commencent à chanter, d’une belle voix
unie et unifiante. Les bourreaux n’ont
de choix que d’écouter ce défi qui
continue pendant une heure.
Pendant cette fête,
les détenus qui possèdent des desserts
les distribuent. Certains d’entre eux
donnent de petits discours optimistes.
Les factions
palestiniennes effectuent des visites et
offrent des dattes et du café, des rites
qui les font se sentir en famille, comme
s’ils fêtaient l’Aïd comme tout le
monde. Cependant, dit Sawaliha, dès que
ces moments collectifs prennent fin, un
calme lourd et dur affecte l’atmosphère
de la prison, durant plusieurs jours.
Le jour de la fête, à
l’intérieur des cellules, les détenus
organisent des activités : des
expositions de photos, une scène de
théâtre…
La solitude
Après la fin de ces
activités, les détenus retournent à leur
solitude. Une solitude très dure,
surtout pour les captifs mariés et loin
de leurs familles, de leurs enfants, de
leurs amis.
Les détenus vivent
des moments très difficiles. Ils ne sont
allégés que par ces quelques minutes
passées au téléphone avec leurs proches.
La fête est très dure
dans la prison d’Ar-Ramla où les captifs
subissent des conditions des plus
difficiles.
Et les captives
palestiniennes sont privées de tous les
"privilèges" des autres prisons, vu leur
petit nombre. Leurs droits sont souvent
bafoués.
Enfin, les captifs
les plus souffrants sont ceux qui sont
isolés, surtout ceux qui sont dans
l’isolement depuis des années.
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