Rapport de CPI
La mosquée de
Cheikh Ali Al-Bokaa :
patrimoine et résistance
CPI
Jeudi 7 février 2013
Al-Khalil– CPI
La ville historique
d’Al-Khalil est connue pour ses
minarets, ses dômes, ses quartiers, son
histoire, ses savants religieux, ses
mosquées centenaires. Cette ville
ancienne de plus de six millénaires est
aussi connue comme la terre des
prophètes.
Al-Khalil est surtout
connue pour ses mosquées ancestrales qui
reçoivent les fidèles. Ces mosquées qui
se trouvent partout dans la ville
sainte, dans ses quartiers, sur ses
collines, étaient les sites de la
science, du djihad.
La mosquée de Cheikh
Ali Al-Bokaa est une de ces mosquées
historiques. C’est un patrimoine
islamique sublime, une image de cette
ville ancestrale d’Al-Khalil. Elle est à
quelques centaines de mètres au nord du
sanctuaire d’Al-Ibrahimi et à quelques
dizaines de mètres de ce quartier
colonial implanté injustement au cœur de
la ville sainte, dans un quartier très
ancien qui a pris le nom de la mosquée
de Cheikh Ali Al-Bokaa. Dans un de ses
coins, la mosquée abrite les dépouilles
de Cheikh Al-Bokaa.
La mosquée
ancestrale
L’historien Dr. Adnan
Abou Tabana parle à notre correspondant
de la mosquée et de son nom. Elle a été
construite en 670 hégire, à l’époque de
Dahir Bebres. Cheikh Bakaa était un chef
de son armée, connu pour courage, sa
piété et son âge avancé. Il a en fait
vécu un peu moins de cent ans. « Al-Bakaa
» veut dire « le pleureur » : le cheikh
a longtemps pleuré un ami perdu.
La mosquée a son
minaret hissé à la façon de l’époque
mamelouke, à l’instar des deux minarets
de la mosquée d’Al-Ibrahimi.
L’architecture de ces trois minarets est
unique dans toute la Palestine.
La mosqué Al-Bakaa a
toujours été un lieu de djihad. Les
moudjahiddin, des ulémas, des pieux s’y
sont rassemblés à toutes les époques de
l’histoire de la ville d’Al-Khalil.
Position avancée
de la résistance
Hadj Mahmoud, 86 ans,
se rappelle que la mosquée a été l’abri
des résistants contre l’occupation
britannique, et que le célèbre
combattant Al- Chalaf y amassait des
armes.
A l’époque, ajoute
Hadj Al-Qawasmi, l’imam de la mosquée
était un homme aveugle. Il ouvrait les
portes de la mosquée aux combattants,
même à des heures tardives de la nuit,
afin qu’ils y apportent les armes. Puis,
avant l’aube, sur des années, il les
apportait aux combattants, au nord de la
ville d’Al-Khalil, où il y avait le QG
de la résistance, sur les montagnes.
Et à notre époque, en
1987, durant la Première Intifada, les
jeunes palestiniens partaient combattre
les positions des occupants sionistes.
Sur ses seuils, sur ses portes, sur ses
escaliers, beaucoup de jeunes
palestiniens ont laissé la vie.
La mosquée Al-Bakaa,
avec ses dômes, ses minarets, ses
couloirs, reste un patrimoine cher au
cœur des habitants de la ville
d’Al-Khalil, des Palestiniens, des
Musulmans.
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