Rapport du CPI
Les camps du Liban : question de
sécurité et solutions humaines
CPI
Photo: CPI
Vendredi 6 juillet 2012
Beyrouth – CPI
« La sécurité n’est
pas être assurée sans donner aux
Palestiniens leurs droits ». Ainsi a
résumé la situation un responsable de
sécurité libanais à un responsable
palestinien, dans une réunion de
plusieurs heures tenue dans le camp de
réfugiés palestiniens de Nahr Al-Bared.
Notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) en a eu
les détails par ses sources. Le
responsable libanais a commencé son
intervention par les « dispositifs
sécuritaires » imposés par l’armée
libanaise autour des camps, précisant
qu’ils ne visent les Palestiniens ; tout
au contraire, ils sont pris pour assurer
leur sécurité, assure-t-il.
Trois axes
Le responsable
libanais a confirmé, selon nos sources,
que les problèmes des camps de réfugiés
palestiniens se divisent en trois axes :
l’axe de la sécurité, l’axe du
développement et l’axe juridique. Il
faut donner de l’importance à tous les
axes, sans en exclure un.
L’axe sécuritaire est
le devoir de services spécifiques, sous
l’égide de l’autorité politique.
L’axe du
développement est le devoir du
gouvernement libanais, des institutions
internationales dont l’UNRWA, en plus
des Palestiniens eux-mêmes, en
particulier l’OLP qui prétend être leur
seul représentant. Le problème, c’est
que tout le monde ne fait son travail
comme il faut.
Le responsable
sécuritaire a suggéré plusieurs points
pour améliorer cet axe par la création
de zones industrielles non loin des
camps, par des donations, où
travailleraient exclusivement les
habitants des camps. Il a pris en
exemple la zone industrielle installée à
côté du camp de Tel Az-Zaatar (détruit
en 1976). Cette zone, créée et
fonctionnant par l’expérience et la
main-d’œuvre palestiniennes, est
actuellement la plus grande du Liban.
Puis le responsable
libanais a parlé des droits des
Palestiniens. Il croit qu’ils sont
privés de la plupart de leurs droits.
C’est pour cette raison qu’ils n’ont
plus confiance en l’Etat libanais et ses
services de sécurité.
Plus le niveau
politique retarde à reconnaître les
droits des Palestiniens, plus la crise
dans les camps palestiniens prend de
l’ampleur et empoisonne la situation
sécuritaire. Un cycle infernal.
L’armée
Le responsable
continue à critiquer la gestion au
niveau politique, confirmant que l’armée
libanaise a fait plusieurs suggestions
afin d’alléger les dispositifs
sécuritaires autour des camps, mais que
personne n’est à l’écoute.
Dans le camp de Nahr
Al-Bared, l’armée a suggéré, par
exemple, il y a plus de deux ans,
d’annuler le système d’autorisation, en
vain : « Quel intérêt pour un camp vide
de toute arme ? Pourquoi n’est-il pas
appliqué pour d’autres camps où il y a
des armes ? », se demande le
responsable.
Le responsable parle
d’un autre exemple : l’armée libanaise a
demandé à la direction politique
d’ouvrir un deuxième chemin pour le camp
d’Ar-Rachidiyya. Cette fois-là, c’était
le ministère de l’environnement qui a
posé son objection en prétendant que le
lieu était une zone protégée. Puis le
ministère de l’intérieur a prétendu que
ce sont les habitants de la ville de Tyr
qui refusent l’ouverture d’un deuxième
couloir ; encore une fois, la direction
politique met des bâtons dans les roues
de tout allègement des dispositifs
sécuritaires.
Durant la réunion,
les points du désaccord étaient
nombreux. Tout le monde se mettait
cependant d’accord sur l’inutilité de
toute solution sécuritaire sans en
trouver pour les problèmes sociaux,
économiques et humanitaires.
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