Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Avec le départ de Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah, la nation
islamique perd un grand savant
Photo CPI
Mardi 6 juillet 2010
Beyrouth – CPI
Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah nous a
quitté, dimanche 4 juillet 2010 au matin, âgé de soixante-cinq
ans. Il était parmi les plus grands savants du monde musulman.
Beaucoup le suivaient, aussi bien au Liban qu’ailleurs.
Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah naquit en
novembre 1935 dans la ville religieuse de Nadjaf, en Iraq. Son
père le savant Abdou Ar-Raouf s’y était installé pour poursuivre
ses études religieuses.
Très jeune, Sayyed Mohammed Hossein
Fadlallah commença ses études auprès de grands savants et
professeurs tels que Abou Al-Qassem Al-Khoï et Mohsin Al-Hakim.
A son tour, il devint professeur dans l’importante et grande
école religieuse de Nadjaf.
Il retourna au Liban en 1966, pour tout de
suite fonder l’Institut de la législation Islamique. Beaucoup
d’hommes de science islamique y firent leurs études.
Pendant plus de quarante ans, Sayyed
Mohammed Hossein Fadlallah resta une grande référence de la
doctrine chiite, une référence pour beaucoup de monde au Liban
et à l’extérieur.
Il est connu pour ses efforts et ses appels
à l’unité islamique.
Lorsque Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah
quitta la ville de Nadjaf pour retourner au Liban, le savant
islamique iraqien Sayyed Mohammed Baqir Al-Sader dit :
« Toute personne qui quitte la ville de
Nadjaf perdra Nadjaf, excepté Sayyed Fadlallah ; lorsqu’il a
quitté Nadjaf, c’est Nadjaf qui l’a perdu ».
Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah était
aussi connu comme un homme moderne, dans ses jugements, bien
qu’il restât attaché aux principes de la religion. Et de cela
parla le ministre libanais de la santé Mohammed Djawad Khalifa,
dès l’annonce de son décès :
« Sayyed Fadlallah a incarné la liberté et
le développement. Il marchait avec la science et la modernité,
en respectant toujours les principes ».
Dans les années quatre-vingts, le défunt
Hossein Fadlallah joua un rôle politique très marquant, suite à
la naissance du Hezbollah comme force militaire puis politique.
Il était considéré comme le père spirituel
de ce parti libanais, et il était considéré comme un ardant
fidèle à la résistance et du djihad contre l’Entité sioniste,
jusqu’à la dernière seconde de sa vie. Il était aussi un
sympathisant de la naissance de la république islamique grâce au
défunt Imam Khomeyni.
Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah préférait
l’école de Nadjaf comme référence. Le Hezbollah voit dans
l’école de la ville iranienne de Qom cette référence. Cette
différence grandit avec le temps.
Cependant, Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah
resta sur la liste américaine des « terroristes
internationaux ». Auparavant, les Etats-Unis l’accusèrent
d’avoir quelque chose à voir dans l’enlèvement d’étrangers au
Liban, durant la guerre civile (1975-1990). Mais d’autres
sources disent qu’au contraire, il jouait un rôle
d’intermédiaire dans la question des otages.
Pendant cette guerre-là, il fut le sujet de
plusieurs tentatives d’assassinat dont une en 1985, dans le
quartier Sud, dans cette explosion dans laquelle quatre-vingts
personnes perdirent la vie.
Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah était pour
les opérations martyres afin de vaincre l’occupation israélienne
au Liban comme en Palestine. Quant à l’Iraq, il appelait à
résister à l’occupation américaine selon des conditions
objectives.
Le père Antoine Do, historien et secrétaire
général du comité du « Dialogue islamo-chrétien au Liban », dit
que le savant Fadlallah était une référence indépendante et
unique et se distinguant d’entre les autres références
religieuses par son ouverture ».
Do eut beaucoup de réunions avec Sayyed
Mohammed Hossein Fadlallah autour de ce dialogue. Il dit que
pour Fadlallah, les relations au Liban entre ces deux religions
se basaient sur des principes divins et juridiques, et non
seulement sociaux.
Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah croyait
que l’Etat Islamique se mettrait un jour en place. Mais ce n’est
actuellement pas possible au Liban, son avis rencontre celui du
Hezbollah.
Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah
travaillait également dans les domaines sociaux et humanitaires.
Il parrainait plusieurs associations de bienfaisance dont les
innombrables orphelinats répandus partout et abritant
actuellement plus de 3300 orphelins.
Par ailleurs, il travaillait en tant que
juge religieux, en particulier dans les affaires de la famille.
Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah est connu
pour son courage et son ouverture sur le développement de la
science. A titre d’exemple, il conseillait d’adopter
l’astronomie et la météorologie afin de connaître le début et la
fin du mois de ramadan. Il interdit aussi l’excision de la
femme, ne faisant pas partie de la religion. Il remarquait
également que la femme a le droit d’utiliser la force pour se
défendre contre l’homme qui l’agresse, que ce soit son mari ou
son frère.
Parmi ses œuvres, on trouve : « Moyen de
l’appel dans le Coran », « L’Islam et le langage de force »…
Sayyed Mohammed Hossein Fadlallah a onze
enfants, sept garçons et quatre filles.
Ces derniers mois, Sayyed Fadlallah connut
une série de problèmes de santé. A plusieurs reprises, il fut
hospitalisé. Le vendredi 2 juillet 2010, il eut une hémorragie
interne. Et le dimanche 4 juillet, Sayyed Mohammed Hossein
Fadlallah nous quitta pour toujours, laissant derrière lui un
immense vide, très difficile voire impossible à combler.
Le Centre Palestinien d'Information - © 2010
Les rapports
du CPI
Dossier
Hamas
Les dernières mises
à jour
|