Rapport du CPI
Les réfugiés
palestiniens de la Syrie se réfugient en
Jordanie :
quel destin ?
CPI

Photo: CPI
Mercredi 5 septembre 2012
Amman – CPI
L’amertume de l’exil
palestinien n’a pas l’air de prendre
fin. Tout au contraire, il devient plus
tragique. Les réfugiés palestiniens
résidant dans un pays devront le quitter
pour aller se réfugier dans un autre.
Actuellement, c’est
le cas des réfugiés palestiniens de la
Syrie qui se trouvent obligés de se
déplacer vers la Jordanie, à cause des
événements qui frappent ce pays et les
Palestiniens en particulier. Un nouveau
stade de l’histoire de l’exil
palestinien qui a commencé il y a des
décennies et continue Dieu seul sait
jusqu’à quand !
Estimations
Plusieurs estimations
existent à propos du nombre de réfugiés
palestiniens venant de la Syrie, alors
que le gouvernement jordanien n’a pas
encore ouvert de camps officiels pour
les y accueillir. Dès le début des
événements en Syrie, beaucoup de
Palestiniens de ce pays se sont réfugiés
chez leurs parents déjà réfugiés en
Jordanie. Ces derniers jours, le nombre
de réfugiés palestiniens a augmenté. Les
autorités jordaniennes commencent à les
mettre dans des résidences spéciales
avec une surveillance renforcée et sans
la permission d’aucun mouvement.
Combien de
Palestiniens sont placés dans ces
résidences spéciales ? Personne ne peut
répondre à cette question, les
estimations ne s’accordent pas
là-dessus, car il n’y a pas de chiffre
officiel, confie Zayed Hammad, président
de l’association du Livre et de la
Sunna, à notre Centre Palestinien
d’Information (CPI).
Hammad estime leur
nombre à 200 personnes, des membres de
40 familles. Mais Kadom Ayech, président
de l’association jordanienne du Retour
et des Réfugiés, l’estime à 155
personnes. Une autre personne ne
l’estime qu’à 130 réfugiés.
Cyber City
Puis les autorités
jordaniennes commencent à placer tout
réfugié palestinien venant de la Syrie
dans un domicile appelé « Cyber city »,
dans la ville Al-Ramtha, au nord de la
Jordanie.
Hammad note que ces
maisons sont les demeures d’ouvriers
asiatiques travaillant dans les usines
de la ville industrielle d’Erbed, ville
fermée depuis cinq ans à cause des
grèves à répétition. Le destin a voulu
que ces demeures soient habilitées pour
recevoir les Palestiniens venant de la
Syrie.
Conditions
difficiles
Les conditions de ces
habitats sont très difficiles, pleines
d’insectes, dit un activiste au
correspondant du Centre Palestinien
d’Information (CPI). Une famille
palestinienne, de cinq personnes en
moyenne, vit dans une seule chambre. Une
seule cuisine, une seule salle de bain
pour tout un étage.
La nourriture ne
manque pas, heureusement. Par contre,
les habitants ne peuvent rien se
procurer d’autre, faute d’argent. Ils ne
peuvent non plus se déplacer. On dirait
des prisonniers.
Habitat ou prison ?
Hammad constate que
les locataires sentent qu’ils sont là
pour toujours, et non provisoirement.
Ils demandent la liberté de mouvement,
la liberté de sortir, d’aller voir leurs
amis et leurs parents. Ils appellent
aussi à ce que les femmes aient les
pièces nécessaires, surtout une salle de
bain et une cuisine.
Pour sa part, Kadom
Ayech dit au correspondant du Centre
Palestinien d’Information (CPI) que les
réfugiés palestiniens vivent dans des
conditions difficiles, inhumaines. Il
n’est pas acceptable que ces réfugiés
soient enfermés dans de telles demeures,
dit-il.
Des demeures
fermées !
Les autorités
jordaniennes ont peur de voir le nombre
des réfugiés venant de la Syrie se
multiplier, surtout que la Syrie en
abrite environ un demi-million. Elles
ont peur qu’un grand nombre de
Palestiniens en Jordanie mettra l’eau
dans le moulin des Sionistes qui ne
cachent pas leur intention de faire de
la Jordanie le pays des Palestiniens.
C’est pour cette raison que les
autorités jordaniennes ne veulent pas
que les nouveaux réfugiés se sentent
chez eux, croit Hammad.
Des appels à
répétition
Hammad dit que son
association a demandé la permission pour
que les réfugiés puissent aller rendre
visite à leurs parents, l’amélioration
de leurs conditions de vie, la location
d’un autre lieu pour assurer des
demeures plus décentes. Mais toutes les
demandes se sont heurtées à un refus
ferme de la part des autorités.
Les
rapports du CPI
Les
opinions du CPI
Les dernières mises à jour

|