Rapport du CPI
Perdre le père et
trois frères,
un crime inoubliable et impardonnable
CPI
Photo: CPI
Jeudi 4 avril 2013
Gaza – CPI
L’adolescente Basma
Hawidj, 15 ans, n’aurait jamais imaginé
qu’en retournant chez elle, elle
trouverait la maison transformée en
décombres. La maison s’est transformée
en décombres, ensevelissant un bon
nombre de membres de sa famille.
Basma ne pourra
jamais oublier ce jour-là, le premier
jour de la guerre agressive sioniste
menée contre Gaza, fin 2008/début 2009
(la guerre de Forqan). Elle était sur
trajet du retour de son école, lorsque
les chasseurs de l’occupation sioniste
ont bombardé sa maison familiale qui est
tombée sur tous ceux qui s’y trouvaient.
Scènes
inoubliables
Avec beaucoup
d’amertume, elle confie à l’envoyé de
notre Centre Palestinien d’Information
(CPI) : « Je ne suis pas prête d’oublier
ces moments-là. Je suis retournée la
peur au ventre : les vacarmes du
bombardement étaient partout
assourdissants. Je courais, en espérant
trouver refuge dans ma maison, entre les
bras de ma famille. Mais j’ai été
choquée par la maison en ruine ».
« A aucun moment je
n’avais pensé perdre mon père, Jaber
Hawidj, âgé seulement de 46 ans, si tôt,
ou perdre trois de mes frères… Une
catastrophe inimaginable. »
A ce stade, la petite
Basma n’a pu empêcher ses larmes de
couler sur ses joues. Elle s’est
rappelée de la scène macabre : les
cadavres de son père et de ses frères
allongés après avoir été retirés de
dessous des décombres.
Tristesse et
colère
La tristesse de Basma
est profonde, plus forte est sa colère.
La colère ne la quitte jamais. Elle pose
beaucoup de questions. Pourquoi
l’occupation a commis ce crime ?
Pourquoi les occupants sionistes tuent
l’innocence enfantine ?
Sa famille vivait
simplement, mais elle était satisfaite ;
pauvre mais heureuse. Le bombardement
sioniste a abîmé sa vie ; les rescapés
de la famille sont devenus sans-abri
pour longtemps.
Basma a perdu une
maison qui l’abritait et un père qui
l’aidait à grandir et à faire ses
devoirs. Après son départ, tout a changé
: « Chaque fois que j’ouvrais un livre
pour travailler, je me souvenais de lui
et je pleurais. J’avais perdu ma
capacité de concentration. C’est avec
l’encouragement de ma mère et de mes
frères que cette capacité m’est revenue
».
Maintenant, elle est
revenue à son niveau d’avant la
catastrophe : « Je fais ça pour papa. Je
veut qu’il soit heureux et satisfait de
moi ».
Quels souvenirs !
Mahmoud Hawidj, 25
ans, est un frère de Basma. Il se
rappelle de la réaction de sa sœur Basma
lorsqu’elle a vu le cadavre de son père.
Elle criait : « Ils ont tué papa ; à qui
vais-je maintenant dire papa ? ». Le
frère ne savait quoi faire pour la
calmer : « Je me suis senti invalide,
incapable ».
La famille a vécu des
moments difficiles. Il n’était pas
facile de s’en remettre, après avoir
perdu le chef de la famille et la maison
qui les abritait. « Toutefois, nous
restons patients. Nous résistons. Nous
essayons de réaliser les souhaits et les
rêves de notre père. »
Basma, sa mère et ses
frères essaient toujours d’oublier un
peu ce qui s’était passé, de laisser la
blessure se cicatriser, mais la plaie
est plus profonde qu’on peut imaginer.
Et Basma continue à
crier : pourquoi ont-ils tué mon père ?
Pourquoi ont-ils tué mes frères ?
Pourquoi ont-ils détruit notre maison ?
Pourquoi nous ont-ils rendus sans-abri ?
Et comme tout Palestinien à la pensée
libre, elle n’oubliera et ne pardonnera
jamais.
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