Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Souvenirs de la guerre :
23 jours impossibles vécus par le corps médical de Gaza
Photo: CPI
Vendredi 4 février 2011
Gaza – CPI
« Les jours de la guerre agressive menée par
les forces de l’occupation israélienne contre notre peuple
palestinien de la bande de Gaza restent les plus durs, les plus
tristes, les plus fatigants. J’ai vu les membres de mon peuple
se transformer en petits morceaux. Les occupants israéliens ont
montré leur agressivité, leur criminalité, leur passion de voir
couler le sang des Palestiniens. Les corps d’enfants et de
femmes nous sont arrivés en tas de chair brûlée. »
Ainsi a parlé le médecin Diaa Al-Din Abou
Hossein à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information
(CPI). Il se rappelle de ces jours difficiles de la guerre
israélienne menée contre Gaza, à la fin de l’année 2008 et au
début de 2009, cette guerre qui a laissé sept mille martyrs,
blessés, handicapés.
Un tremblement de terre !
« Dès que les avions chasseurs sionistes ont
commencé à frapper partout dans la bande de Gaza, je me suis
préparé et j’ai préparé mon équipe médicale. Mais nous ne
savions pas où aller. Nous avons en fin de compte décidé d’aller
à l’hôpital Al-Chifaa. Là-bas, nous avons remarqué les corps de
centaines de martyrs. Un état de choc nous a frappé. Les avions
chasseurs sionistes frappaient toute la Bande, du nord au sud.
Avec ce nombre de martyrs et de blessés, on aurait dit que l’on
avait des victimes d’un tremblement de terre qui venait de
frapper la bande de Gaza. A ce moment, nous avons juré que notre
travail était plus cher que notre vie, que nous la donnerions
pour notre patrie et notre peuple », ajoute Abou Hossein.
Des corps déchiquetés
« Notre travail, à moi et à mon équipe, se
concentrait dans la région du Nord où j’habite. Nous avons
cependant quitté l’hôpital pour aller secourir notre peuple de
la ville de Gaza. Pas de temps pour se reposer, au moment où le
sang des nôtres coulait et que leurs corps se déchiquetaient.
Là, le choc était insupportable. Parmi les martyrs, nous
identifiions les corps d’amis, de proches, de voisins. Des
moments de grande tristesse », continue Abou Hossein.
Durant la guerre, les moments les plus
difficiles étaient « les moments où nous amenions les blessés
vers l’ambulance, alors que nous n’avions pas grand-chose pour
les soigner. Le blocus continuait à priver la Bande de
médicaments, laissant des victimes parmi aussi bien les malades
que les gens indemnes. La guerre ne venait pas arranger les
choses. Quelle catastrophe ! Nous ne pouvions rien faire si ce
n’est redoubler nos efforts ».
Le peuple m’appelle
Pour sa part, l’infirmier Imad Samed dit à
l’envoyé du CPI qu’il a arrêté ses vacances pour répondre à
l’appel lancé par son peuple, à son devoir religieux et
national. J’ai juré de tout offrir à mon peuple, à ma patrie.
Crime de guerre
Samed se rappelle de la manière dont les
bombardements israéliens visaient les civils. Les équipes
médicales se déplaçaient partout, car l’occupant agresseur
frappait tout le monde, sans distinction entre civil, médecin,
ambulancier, homme, femme, enfant.
A une heure tardive d’une nuit très sombre
de la guerre, une nuit sans électricité, comme d’habitude, dit
Samed , « nous avons reçu la nouvelle d’un bombardement dans la
zone de Bir Al-Naja. Nous sommes partis, en demandant le soutien
du Tout-puissant. A notre arrivée, un missile est venu dans
notre direction. Heureusement, il n’a pas explosé. Sur place,
nous avons vu des corps calcinés. Des membres coupés. Des corps
déchiquetés. Des têtes séparés de leur corps. Nous avons compris
que c’était le résultat d’un bombardement intense et de
l’utilisation par les occupants d’obus au phosphore blanc
prohibés ».
Contre la loi internationale humaine
Le médecin Abou Hossein et l’infirmier Samed
demandent au monde entier de bien voir la réalité en face et de
ne pas appliquer une politique du deux poids deux mesures. Ils
confirment que l’occupant visait les ambulances, les équipes
médicales, les civils. Il a systématiquement commis des crimes
de guerre, en faisant usage d’armes prohibées et en défiant la
loi humaine internationale.
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