Rapport CPI
La guerre Al-Forqan: Les
blessures tardent à cicatriser
Photo: CPI
Mardi 3 janvier 2012
Gaza – CPI
Les occupants
sionistes ont mené une guerre des plus
affreuses, fin 2008/début 2009. Trois
ans plus tard, les souffrances sont
encore là. La famille Al-Athamina n’en
est qu’un exemple. Cette famille, avant
la guerre, était connue pour sa
possession de six bâtiments abritant
quelques soixante-quinze personnes ;
elle avait aussi trois voitures qui
faisaient vivre cette famille nombreuse.
Tout cela a été décimé par la machine de
guerre sioniste. Actuellement, cette
famille est pauvre parmi les pauvres ;
elle-même ne trouve de quoi manger que
ce que les bienfaiteurs offrent.
Calme perdu
La tristesse ne
quitte le visage du sexagénaire Abou
Raïd Al-Athamina. Son visage trahit ses
souffrances : « Je ne crois pas que je
puisse oublier, jusqu’au dernier jour de
ma vie, ce qui s’est passé à moi et à ma
famille ; ce qui s’est passé il y a
trois ans nous encercle de toute part.
Nous ne pouvons plus vivre comme avant
dans le calme et la sérénité », dit-il
au correspondant du Centre Palestinien
d’Information (CPI).
Ce sexagénaire ajoute
: « La guerre contre Gaza m’a privé,
ainsi que mes enfants, de nos abris.
Nous n’avons maintenant qu’un semblant
de maison en terre lacérée ; il nous
reste que le diabète et la tension qui
m’attaquent, ainsi que ma femme, ma
fille Noha, mon fils Alaa ».
Des jours
inoubliables
Il est impossible
d’oublier vingt-trois jours de tuerie et
de dévastation, surtout pour ceux qui
ont vécu cette expérience douloureuse :
« J’étais assis dans notre maison
entouré de mes fils et filles et mes
petits-enfants. Puis une de nos maisons
a été bombardée. Nous sommes descendus
pour nous protéger sous les escaliers,
nous ne savions pas que cela n’était que
le début ». Il ajoute : « Ensuite, nous
avons commencé à entendre des tirs
intenses qui nous cassaient les
oreilles. Les soldats de l’occupation
sioniste ont continué à tirer, tout en
sachant qu’il y avait des femmes et des
enfants et des hommes civils ; puis ils
ont bombardé les cinq maisons restantes
».
En se rappelant de
ces jours-là, Abou Raïd n’a pu se tenir.
Il s’est mis à trembler et sa voix à
monter : « Je ne trouvais rien d’autre
que crier aux miens de quitter la maison
avant qu’elle ne tombe sur eux. Et mot,
j’ai hissé un chiffon blanc, espérant
qu’il puisse faire quelque chose face à
l’arrogance de l’occupation sioniste ».
Vous allez tous
mourir !
« Quand nous sommes
sortis, les avions survolaient le lieu,
au-dessus de nos têtes ; les soldats
étaient partout dans ce quartier d’Abdou
Rabbah ; ils dirigeaient leurs armes
vers nous, ainsi que les insultes. Ils
nous ont rangés vers un mur. Ils
disaient en rigolant : "Vous allez tous
mourir ; pas une seule personne ne
restera en vie" ».
« Dans ce chahut où
les femmes et les enfants pleuraient,
les soldats de l’occupation israélienne
ont arrêté mes fils Imad et Waïl ».
Quelle vie
difficile !
Malgré tout, armé de
sa croyance en Allah, Abou Raïd a pu
passer cette tragédie : « Après la
guerre, nous sommes retournés vivre dans
notre domicile qui avait été transformé
en ruines. Il ne nous restait que
quelques mobiliers que nous avons
utilisés dans deux tentes qui nous ont
abrités, moi et ma famille, durant dix
mois ».
La femme Om Raïd
ajoute aux propos de son mari : « Un an
après, l’UNRWA nous a bâti une maison de
terre de soixante mètres seulement… Et
même cette maison commence à se fissurer
et pourrait à tout moment tomber sur nos
têtes ».
Appels et souhaits
Le couple appelle les
institutions officielles et les
associations de bienfaisance à faire
attention à eux ; ils ne vivent qu’en
empruntant.
C’est l’histoire
d’une famille palestinienne qui résume
l’histoire de toutes les familles qui
souffrent encore des conséquences de la
guerre sioniste. Elles souffrent, tout
en gardant l’espoir d’avoir une vie
décente, comme avant la guerre.
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