Poème
Un printemps d'espoir
Ziad Medoukh
Samedi 21 mars 2015
Malgré notre souffrance infinie,
Nous attendons cette
saison.
Malgré l’enfer à ciel
ouvert de Gaza,
Malgré le mur de la
honte de Cisjordanie,
Malgré l’horreur au
quotidien
En dépit de toutes
les actualités ténébreuses et macabres :
Crimes, larmes, sang,
atrocités, deuils
Malgré toute
cette injustice,
Nous rêvons de la
belle saison,
Saison de paix,
de lumière et de soleil en liberté,
Saison qui nous fait
oublier l’année meurtrière sur notre
rive écartelée,
Saison de belle
abnégation et de belle résistance,
Saison de journée de
la terre et de belle poésie,
La terre qui a bu
tant de larmes et de sang,
Et la poésie
Si puissante,
Si profonde,
Un plaidoyer pour la
paix,
Poésie qui permet
de pressentir la fragilité de la vie
Mais qui en
chante la beauté, qui en célèbre la
splendeur
Avec les vifs élans
du cœur.
Notre printemps même
oublié est un jardin fleuri,
C’est un ciel décoré
de brillantes étoiles
Il efface le
souvenir de toutes les nuits
pénibles
Il ensoleille nos
monts, nos collines et nos vallées
C’est un printemps
qui se moque du vacarme abominable
des bombardements.
Quand le printemps
palestinien est là,
Il fait toujours
beau.
Sa beauté ne laisse
personne indifférent
C’est un printemps de
joie et de sourire
Et pour nous,
chaque sourire est un combat gagné !
Avec le printemps, il
est possible d’arracher une ligne
d’espoir
Avec le printemps,
Notre peuple garde
en lui confiance, fierté, union,
solidarité et vigueur
Et nos enfants
retrouvent légèreté, insouciance et
rire.
Au printemps, la
colombe de la paix déploie ses ailes.
La terre se révolte
contre les oppresseurs.
Les pierres sont
vivantes
Et les oiseaux
n’ont pas besoin de ciel pour voler.
Notre martyr est
capable de creuser sa tombe dans la
liberté du vent
Avec notre printemps,
nous semons la paix, alors qu’eux
sèment la haine
Eux qui brûlent nos
jeunes oliviers de paix
Que nous avons
plantés
Dans le champ d’herbe
verte,
Un champ gorgé de
sang,
Un champ de ruines
labourées par nos larmes
Un champ d’horreur
dans une Palestine meurtrie.
Notre printemps est
riche de sensibilité, de souvenirs, de
sagesse et de sérénité
Il transforme notre
rire en mélodie et notre visage en un
beau paysage
Il résiste jusqu’à
l’éclosion de la lumière
Il défie le silence
mortel et l’immobilisme macabre
Il
apporte un sourire aux opprimés de la
vie
Avec son printemps,
la Palestine reste digne et droite comme
l’obélisque
Son printemps est la
source du bonheur
Il est la nourrice de
son noble espoir
Un espoir en des
jours meilleurs où s’épanouissent les
fleurs,
Un espoir
inépuisable, un espoir inébranlable,
Un espoir palestinien
dans un printemps palestinien !
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