Poème
Cœur hémorragique
Inass Abou Zayda
Lundi 24 octobre 2016
Comme un vieux film, les images passent
et repassent tous les jours
Dans ma tête, mon corps est lourd et
imprégné de douleurs.
Les victimes tombent successivement
l'une après l’autre
Je ne sens même plus le parfum des
fleurs.
Mes yeux desséchés et mon cœur fondu par
la subjugation
Massacres, tueries, meurtres et encore
humiliation
Le silence est plus atroce cette
fois dans un monde qui ne respecte pas
la loi
Cela me rappelle d'une façon incessante
que je n'ai plus droit à la joie.
Un goût amer émane de mes mots certes
mais que faire ?
Tout le monde ferme les yeux et on me
demande de me taire !
J'ai enterré tant de
mes proches et âmes innocentes que je ne
peux compter.
Ne dites aucun mot et continuez comme
d’habitude votre série préférée
On massacre mes enfants et on me dit, ne
pleure pas.
On détruit ma maison et on me demande de
garder la foi.
On te met réfugié dans une tente sous la
tempête ; ne t'inquiète pas.
C'est une série
d'incidents qui se répète mille fois
Le malheur vécu dépasse ma capacité de
m'exprimer.
Je n'ai plus de mots, je laisse mon cœur
parler
Il parle des terres qui sont draguées
par le dragueur
Il parle angoisse , terreur , effroi ,
crainte et horreur.
Oh, mon cœur, reste
calme et baisse ta voix
Pour ne pas déranger nos présidents qui
sont là pour ta joie
Mille images et mille cadavres défilent
devant moi sans fin
Je me suis assis, et j’ai mis ma tête
entres les mains
Pour échapper de cette réalité qui
manque de toute humanité
Je n'ai plus qu'une seule envie, c'est
de pouvoir dormir la nuit
Qu’avez-vous fait pour me protéger et me
débarrasser de la cruauté !
Vous m’aviez promis, vous faites bien
les moqueries !
Tout en laissant couler mes larmes sur
mes paupières.
J’ai mal au cœur pour
les innocents qui sont dans les
cimetières
Maintes fois, je me demande :
Sommes-nous sur cette terre uniquement
pour souffrir ?
Ou parce que nous résistons contre la
violence, nous devons mourir ?
Est-ce que le fait que je sois
palestinien menace votre existence ?
Hélas ! Le monde entier ferme ses yeux
devant vos carnages
Et me demande sans scrupule de garder
patience !
Encore me demande naïvement de dessiner
le sourire sur le visage !
Au milieu et des balles perdues, de
vacarme et des bombardements
Au milieu des cris des enfants
orphelins et les bruits des canons,
Au milieu de fusillade, des maisons
détruites, des ruines
Je crie à haute voix :vive la Palestine!
On plante des fleurs sur les ruines, les
chagrins et les peurs
On garde le sourire pour combattre la
douleur
On propage la joie malgré l’injustice
dans cette vie
Et le soleil de la liberté illuminera un
jour nos visages meurtris à l’infini
Tel est notre rêve et tel nous vivons.
Inass Abou Zayda
Diplômée de français
Gaza-Palestine
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