Poème
Un cri d'âme
Inass Abou Zayda
Mercredi 6 janvier 2016
Les pas deviennent
lourds, mon corps chétif ne supporte
plus
Le sentier est fermé
et plein de barrages, je continue
J’avance
un peu plus, parmi les
démolitions et les ruines
Je crie à haute voix :
« pardonne-moi ma Palestine »
Un policier, fusil en
bandoulière, me lance : « tu es
terroriste !! »
Je lui rétorque que
j'ai le droit de vivre et je résiste
Je refuse d'être
soumis à vos lois répressives
Je suis désobéissant à
vos ordonnances oppressives
Je marche en levant le
front sans courber l’échine
le sang coulant dans
mes artères est épris de la Palestine
Je suis le seul dont
vous méprisiez les droits et la foi
Cependant, je reste
debout tel un éclat de soleil dans la
grisaille et le froid
C'est moi que vous
essayez de toutes les façons de détruire
Bien que je persiste à
continuer mon chemin en gardant le
sourire
Malgré les barbelés,
je porte mon drapeau à bout de bras
Jusqu'au dernier
moment, je vous défie, c'est mon droit
d'être là
Est-ce parce que je
veux vivre dans la dignité que je suis
si haïssable ?
Vous massacrez et
bombardez puis vous racontez des fables!
Vous assassinez des
milliers de gens dans des carnages
incroyables
Dites-moi lequel de
nous est le bourreau indomptable?
Qui provoque les
bombardements dans les tremblements et
le vacarme!
Et qui effraye les
bambins avec ses
armes !
Qui tue l'innocence et
spolie l'enfance !
Qui prend pour cible
les enfants pendant leurs vacances !
En employant les
hélicoptères, les blindés et les canons!
Tandis qu’avec mes
propres mains je défends ma maison
Pourquoi ôtez-vous à
ces petits innocents la jouissance de
l’existence?
Pourquoi vous
remplissez leur vie de peines et de
violence
Il m'a répondu avec
colère: « arrête de jaspiner et de
bavarder
Ici,
c'est notre terre, vous n'êtes
que des étrangers »
Ses mots m'ont rappelé
ce que mon grand-père m'a raconté
Lorsque tout le monde
depuis longtemps nous a abandonnés
Nous a laissé défendre
tout seuls la terre, triste réalité!
Puis ils nous ont
offert un morceau de pain et un
verre de thé
Vous prétendez
éprouver de la compassion et de la
charité?
vous
êtes les plus éloignés de l'humanité
On n'a besoin ni de
votre aide ni de votre pitié
Vous faites tout cela
au nom de la justice et de la paix pure!
Vous réclamez de
soutenir les Palestiniens, mais derrière
les murs!
Vous regardez notre
souffrance sans bouger, une vérité dure!
Restez plongés dans le
sommeil et prenez votre sieste comme
tous les jours
On
ne veut même pas entendre vos murmures
Le jour de la
libération est très proche, j’en suis
sûr
Et le Palestinien
courageux qui va libérer la Palestine,
je vous jure
M’a dit: « chut, sinon
je te tue, j'en ai marre »
Je me suis réveillé,
apeuré, c'était un vrai cauchemar
Qui s’empare de moi
chaque nuit, je suis tourmenté
Ton absence, ma
Palestine me déchiquète, je suis peiné
J'ai envie de marcher
dans tes rues et saisir la terre pleine
de liberté
sans m'arrêter sur les
frontières par les soldats qui manquent
de sensibilité
sous prétexte qu'ils
veulent vérifier ma carte d'identité
où il est écrit en
haut que je suis palestinien plein de
vitalité
Je le dis avec
beaucoup de bonheur et de fierté
Je n’ai plus rien,
tout est perdu, il ne
me reste que la dignité
Regardez! Je suis le
palestinien qui refuse de se plier aux
diktats en toute humilité
Ne t'inquiète pas ma
fleur, demain on chassera tous les
israéliens
Pour affirmer qu'on
est tous sur cette terre des
Palestiniens
Et dire au revoir à la
tristesse, et aux chagrins
Les enfants vont jouer
dans tes rues en chantant des refrains
Et on va entendre les
you-yous et la voix de la joie
Et vivre dans le
bonheur, en paix et en sécurité avec
toi.
Inass Abou Zayda
étudiante-département de français
Gaza-Palestine
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