Poème
Être Gazaoui
aujourd'hui
Ziad Medoukh
Ziad Medoukh
Mardi 17 novembre 2009 Etre Gazaoui
aujourd’hui c’est subir une vie très difficile à tous les
niveaux.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est voir tout
paralysé dans la bande de Gaza .
Etre Gazoui aujourd’hui c’est constater la
disparition du sourire sur les lèvres de nos enfants.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est voir la vie en
noir et pas en rose.
Etre Gazoui aujourd’hui
c’est remarquer que 80%
de sa population est en chômage.
Etre Gazaoui aujourd’hui c’est supporter une
situation très délicate qui touche un million et demi d’une
population civile.
Etre Gazaoui aujourd’hui c’est subir un
blocus imposé depuis plus de 3 ans par l’armée israélienne et la
communauté internationale
contre des citoyens civils.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est supporter
l’insupportable .
Etre Gazoui aujourd’hui c’est vivre une vie
anormale .
Etre Gazoui aujourd’hui c’est souffrir et
souffrir et souffrir.
Etre un enfant
Gazoui aujourd’hui c’est
d’oublier les jeux, les loisirs et d’aller dans des classes
détruites et des
écoles touchées par les bombardements israéliens .
Etre un jeune Gazoui aujourd’hui c’est perdre
toutes les perspectives et tous les éléments d’espoir .
Etre une mère Gazouite aujourd’hui c’est
travailler dur pour élever ses enfants dans des conditions très
difficiles.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est lutter contre
le désespoir total qui règne dans la bande de Gaza.
Etre un paysan Gazoui aujourd’hui
c’est ne pas avoir le droit d’aller travailler sa terre
et de cultiver son espace agricole .
Etre un pêcheur Gazoui aujourd’hui c’est ne
pas dépasser 400 mètres dans la mer de Gaza.
Etre une famille Gazouite aujourd’hui c’est
souffrir de coupure permanente d’électricité.
Etre
un universitaire Gazoui aujourd’hui c’est rester enfermé
dans son université sans aucune chance de participer à des
colloques et à des séminaires à l’étranger .
Etre un étudiant Gazaoui aujourd’hui c’est
être interdit d’aller poursuivre ses études à l’étranger .
Etre Gazoui aujourd’hui c’est vivre des aides
alimentaires distribuées par des organisations humanitaires .
Etre un commerçant Gazaoui aujourd’hui c’est
ne pas trouver assez de produits et de marchandises pour les
présenter dans son magasin.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est vivre une
catastrophe humanitaire.
Etre un patient Gazaoui c’est ne pas trouver
un médicament dans les hôpitaux et les pharmacies et les centres
médicaux.
Etre un malade Gazaoui c’est attendre la mort
lente vu l’interdiction d’aller se soigner à l’étranger.
Etre un jeune Gazaoui c’est oublier les
voyages, les rencontres et l’ouverture sur le monde extérieur.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est célébrer le
premier anniversaire de la dernière agression israélienne contre
la population civiles de la bande de Gaza en décembre 2008/
janvier 2009.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est défier le
blocus par le recours à tous les moyens pour s’adapter avec le
contexte particulier.
Etre un consommateur Gazoui aujourd’hui c’est
d’acheter un kilo de sardine à Gaza la ville méditerranéenne
à plus de 10 euros .
Etre un consommateur Gazoui aujourd’hui
c’est de ne pas trouver
beaucoup de produits alimentaires dans les marchés de Gaza , ou
d’être obligé à les acheter à un prix très élevé.
Etre un citoyen Gazoui c’est souffrir des
conséquences de la division entre les différents partis
politiques palestiniens .
Etre Gazoui aujourd’hui c’est voir 20 000
habitants vivent dans des tentes après la destruction de leurs
maisons par l’armée israélienne et que tous les matériaux de
construction sont interdits d’entrer la bande de Gaza par ordre
militaire israélien .
Etre
un médecin Gazoui c’est travailler dans des conditions
difficiles dans des hôpitaux avec des appareils médicaux souvent
en panne.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est vivre enfermé ,
isolé sans aucun contact avec le monde extérieur sauf via
Internet et le téléphone.
Etre Gazoui aujourd’hui ce n’est pas
seulement souffrir de manque de l’eau mais boire de l’eau
imbuvable.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est vivre à côté de
ruine des maisons , des écoles, des mosquées et des bâtiments
détruits par les bombardements aveugles d’une armée qui déteste
la vie et la lumière.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est voir le silence
complice de la communauté internationale qui ne bouge pas pour
arrêter sa souffrance.
Mais être Gazoui aujourd’hui c’est résister
et résister contre l’oubli, contre le blocus et pour un avenir
meilleur .
Etre Gazoui aujourd’hui c’est rêver car il ne
reste rien pour les Gazaouis que rêver et espérer.
Etre Gazoui aujourd’hui c’est garder malgré
tout espoir d’un lendemain de paix et de liberté .
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