Par Fériel Berraies Guigny
Note
de lecture
Touaregs du XXIe
siècle
Issouf AG MAHA
Roman
Paris, L’Afrique aux Editions Granvaux, 2006,
195
Photographies Catherine et Bernard Desjeux
La culture et l’âme de tout un peuple, celle
des Touaregs du Niger, sont dépeintes dans le récit
autobiographique d’Issouf Ag Maha. Désireux de partager son
expérience, ses combats et les défis de son peuple, l’auteur
nous livre un récit empreint d’humanité où les questions liées à
la survivance de la culture nomade ne sont jamais bien loin.
Sont mis en lumière, les trésors de toute une
culture qui tente de résister à l’épreuve des mutations
politiques, du temps et des vicissitudes climatiques.
De son enfance, Issouf se rappelle ses
exploits scolaires, qui allaient l’exclure pour un temps de la
vie nomade, « … je suis le seul de ma famille donné à l’école… »
P 17,
« …j’avais encore les pieds aveugles… » P 20,
choisi pour l’érudition alors que ses frères, étaient destinés à
la vie d’élevage. Enfant de la ville malgré lui, il voit évoluer
son peuple, se déplacer au gré des saisons vers des contrées
plus fécondes.
L’auteur hésitera souvent entre la vie des
villes et celle du désert. Ecartelé entre sa soif de
connaissance et l’appel de ses racines « … les études m’ennuient
», à la recherche d’une identité qui ne l’a jamais quitté. Mais
l’âme touareg finit par l’emporter sur le confort de la
modernité et Issouf devient éleveur de chameaux « l’élevage du
dromadaire est plus qu’un art, une vie » P 41
Toute sa vie sera dès lors vouée à ce
précieux élevage, à la recherche des terres hospitalières car «
…le touareg se déplace à l’infini… toutes les terres sont à
lui…3 P 41
Une quête entrecoupée par le calvaire qui
émaille le quotidien des nomades, de la corvée des puits à la
recherche de l’eau précieuse, à la misère du Garigara, période
de grande pénurie alimentaire pour hommes et animaux. Une leçon
de courage et d’opiniâtreté d’un peuple qui continue de résister
dans la fierté d’une identité culturelle contestée par nombre de
régimes politiques totalitaires. L’Imzad, le violon de la
sagesse, instrument des grands sages et des valeureux, guide les
pas de ce peuple téméraire, qui n’hésite pas à affronter le
Ténéré, le désert meurtrier. Car « … la mort ne m’inquiète pas
vraiment… » P 90 dit Issouf Ag Maha
Si les années 80 vont signer le début de
l’exil des touaregs, le début des années 90 seront les plus
meurtrières.
Pourtant la fierté, la foi et la volonté de
ce peuple ne seront jamais ébranlées, uni qu’il est dans
l’ultime combat pour préserver un art de vivre et de penser.
Aujourd'hui, Issouf ag Maha qui a abandonné sa vie d’éleveur, se
partage entre le Centre de recherche agricole d'Agharous,
l'organisation de tourisme équitable en partenariat avec le
Point Afrique, l'association Croqu' nature, le tour-opérateur
Atalante et son Association pour le développement durable et la
solidarité (ADDS).
Crédits :
Article de presse
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Publié le 22 mai 2008 avec l'aimable autorisation de Fériel
Berraies Guigny
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