Palestine
Les réfugiés
palestiniens
n’ont d’autre espoir que la résistance
Abu ‘Imad Rifa’î
Vendredi 25 juillet 2014
Interview du représentant du mouvement
du Jihad islamique en Palestine, au
Liban, par le journal « Al-Thabat »
Pas un jour ne passe sans qu’une
manifestation ne se déroule dans les
camps palestiniens au Liban pour
soutenir la résistance à Gaza. Toutes
les générations sont là : des enfants
aux vieillards, en passant par les
jeunes, les camps palestiniens sont en
ébullition et suivent heure par heure le
déroulement des affrontements militaires
dans Gaza, les affrontements dans al-Quds
et dans les camps de réfugiés en
Cisjordanie. Dès les premiers jours, les
organisations de jeunesse liées aux
formations combattantes ont organisé des
collectes pour secourir les civils et
« aider à l’armement » de la résistance.
Abu ‘Imad Rifa’î, représentant au Liban
du mouvement du Jihad islamique en
Palestine, a répondu aux questions du
journaliste d’al-Thabat, hebdomadaire
d’information au Liban.
Voici des extraits des réponses
Jusqu’à présent, les réactions à
l’agression sioniste ne sont pas à la
mesure de ce qui se passe. Des familles
entières ont été ciblées par l’ennemi et
les enfants sont massacrés pour faire
pression sur la résistance et l’obliger
à cesser le feu, sans qu’il paie le prix
de son agression et pour revenir à
l’équation existante avant l’agression.
Il est vrai que d’importants mouvements
ont eu lieu dans quelques capitales
arabes et européennes, mais la rue arabe
efficace comme en Egypte et les
capitales de la décision arabe, est
encore absente. La rue palestinienne, en
Cisjordanie ou dans les camps de
réfugiés, est en mouvement, des
protestations quotidiennes sont
organisées et se développent en fonction
du cours de l’agression. Notre peuple a
besoin aujourd’hui de tout le monde,
dans le monde arabo-musulman ou en
Occident, car cela peut contribuer à
renforcer la position palestinienne
résistante et faire face aux pressions.
La résistance en Palestine est le
dernier bastion des révolutions arabes.
Ce qui s’est passé, au cours des
dernières années dans le monde arabe a
pour objectif de voler les révolutions
des peuples arabes et de changer
l’orientation de ces révolutions, qui
voulaient se libérer de la soumission,
vers des luttes intestines. Cela a été
mené par des parties de ce système arabe
craignant sur leur sort et
l’administration américaine qui a craint
de perdre ses intérêts et son contrôle
de la région, et qui craint pour la
survie de l’entité sioniste. Etant donné
que la Palestine fut en permanence le
principal détonateur de la rue arabe, il
s’agit de tenter de supprimer la
résistance, que ce soit en lui assénant
des coups directs à travers le bras
sioniste, comme ce qui se passe à Gaza,
ou en l’entraînant dans des conflits
internes susceptibles de la ternir.
C’est pourquoi je dis aux peuples
arabes : Si Gaza, que Dieu nous en
garde, est supprimé, aucun peuple arabe
ne jouira de liberté, des régimes encore
plus inféodés à l’Occident et plus liés
au projet sioniste verront le jour.
L’évolution la plus importante dans
cette guerre est que toutes les villes
et colonies de l’ennemi sioniste sont
sous les tirs des fusées de la
résistance. La capitale de l’ennemi est
quotidiennement frappée. Il est vrai que
l’ennemi commet des massacres
épouvantables et que les fusées
occasionnent relativement peu de dégâts,
mais l’ennemi vit dans la peur, il subit
des pertes économiques, le tourisme a
été arrêté, ainsi que le trafic aérien,
la bourse, etc. Ce sont des pertes
réelles et non seulement psychologiques.
Evidemment, chaque goutte de sang
palestinien équivaut pour nous à toute
l’entité sioniste, mais il n’est pas
vrai que les fusées de la résistance
sont vaines, comme veulent le présenter
certains. Il suffit que la résistance a
fait de l’entité sioniste une scène de
guerre gémissante.
Notre peuple palestinien veut que cette
guerre se termine d'une seule manière :
la levée du blocus contre Gaza,
totalement et définitivement.
Nous avions répondu dans la passé à
toutes les demandes de trêve, et à
chaque fois, l’ennemi rompait cette
trêve, mais nous n’avions entendu aucune
protestation. Pourquoi nous demander à
chaque fois d’être les cibles des
tueries ? Cette fois-ci, nous refuserons
la fin de la guerre sans la levée le
blocus. Pour notre peuple, il n’y a pas
de différence entre le fait d’être tué
d’un coup ou par étapes, d’être tué par
les avions ou par le blocus !
Dans les camps palestiniens, notre
peuple palestinien est convaincu que la
résistance est sa seule garantie pour le
retour, et compter sur tout autre relève
du mirage.
Nous disons à notre peuple que la
résistance à Gaza, c’est vous, les fils
des camps et des martyrs tombés pour le
retour. Notre peuple dans les camps sait
que c’est la résistance qui s’accroche
au droit au retour, car si elle avait
accepté de régler cette question au
détriment des réfugiés, toutes les
capitales lui auraient été ouvertes.
C’est pourquoi notre peuple dans les
camps doit protéger la résistance, qui
est leur avenir.
Dès les premiers jours de l’agression,
notre peuple dans les camps s’est
mobilisé et plusieurs manifestations ont
eu lieu, tout cela exprime une seule
vérité : notre peuple palestinien est
accroché à son droit au retour, malgré
toutes les souffrances qu’il vit dans
les camps. C’est pourquoi les Etats qui
ont accueilli les réfugiés, et même tous
les Etats arabes et islamiques, doivent
soutenir notre résilience dans les
camps, seule garantie pour réaliser
notre retour et faire échec aux projets
d’installation définitive ailleurs qu’en
Palestine. La reconnaissance des droits
humains et sociaux pour notre peuple
dans les camps renforce leur droit au
retour, malgré ce qu’en disent certains.
Quiconque souhaite le retour du peuple
palestinien à sa terre doit protéger sa
résistance et soutenir la résilience de
notre peuple dans les camps, en
reconnaissant ses droits légitimes.
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