Opinion
Incarcéré à la prison de Valenciennes,
Vincent Reynouard répond à une interview inédite

Vincent Reynouard
Lundi 13 septembre 2010
Un jeune contact chrétien qui correspond
avec Vincent Reynouard vient d’interviewer ce dernier et nous a
cordialement demandé de placer l’interview sur ce site afin de
la faire partager au plus grand nombre … Merci à un maximum de
sites de la diffuser … Bonne lecture …
LTPP, Libération de Tous les Prisonniers Politiques
- Bonjour Monsieur Reynouard … Tout d’abord, comment
se déroule votre vie en prison ?
VR : Bien. Je lis, j’apprends l’allemand, je dessine,
j’apprends l’aquarelle, je me pose des problèmes mathématiques
que j’essaye de résoudre, je réfléchis et je prends des notes
pour écrire un livre à ma sortie. Je vais également à la
promenade (1h) une ou deux fois par jours. Le personnel est, en
majorité, aimable, il ne vous traite pas comme un chien, loin de
là ….
- Avez-vous des anecdotes à nous faire partager ?
VR : Beaucoup, mais je le ferai plus tard, dans mon livre.
- Allez-vous faire entièrement une année en prison ?
Ou plus ? Ou moins ?
VR : Moins. En France, vous avez trois mois de remise de
peine quasiment automatiques pour un an. Je dis “quasiment” car
pour qu’on vous les supprime, il faut se comporter vraiment mal
en détention. De plus, le juge d’application des peines peut
vous donner encore sept jours par mois sur le restant à faire.
Ce qui, dans mon cas, se monte à (9X7=) 63 jours. Pour les
obtenir, il faut faire preuve de sa bonne volonté en détention,
c’est à dire, entre autres, payer volontairement les dommages et
intérêts aux victimes et montre un volonté de réinsertion. Ce
qui dans mon cas signifie : verser de l’argent à la LICRA et
renier mes idées. Tous ceux qui me connaissent savent que je
n’en ferai rien. Ils n’auront ni un sou ni un mot d’excuse. Je
ne trahirai ni pour 10 pièces d’agent, ni pour 63 jours. Donc,
çà priori, je n’en bénéficierais pas. Je serai libéré le 19 Mai
2010, c’est dire neuf mois après être arrivé à la prison de
Valenciennes. Si l’on ajoute les 41 jours effectués à la prison
de Forest (car les autorités françaises ne les comptent pas),
cela fera 10 mois et 10 jours de prison.
- Avez vous l’occasion de discuter de spiritualité et
de la Foi avec des co-détenus, des gardiens, éventuellement des
Prêtres ?
VR : Assez peu. Mais je n’en suis qu’au début. A Forest,
j’avais demandé à voir l’aumônier – qui m’avait transmis une
très belle Bible – mais j’ai été transféré à Valenciennes avant
qu’un rendez vous n’ait pu être fixé. Je pense que je ferai de
même ici. Car j’aime discuter de Foi avec des “modernistes”, ils
disent de nombreuses choses intéressantes. [Vincent Reynouard
est Catholique traditionnaliste, ndlr]
- Quelle est la première chose que vous allez faire à
votre sortie ?
VR : Embrasser mon héroïque épouse et mes enfants. Puis
remercier tous les amis qui m’auront soutenu pendant cette
période. J’ai déjà une idée de remerciement. Mais on verra.
- Comptez -vous retourner vivre à Bruxelles ou
revenir avec votre famille en France ?
VR : Ma famille est installée à Bruxelles et y restera. Moi,
je vais être radié de la population belge, donc je me
domicilierai quelque part en France pour avoir une existence
légale. Mais je serai la plupart du temps à Bruxelles, ou pas
loin.
- Votre famille parvient-elle à joindre les deux
bouts ? Votre épouse touche-t-elle enfin les allocations
familiales ? Comment faites vous ?
VR : Depuis plusieurs mois, Marine touche à nouveaux les
allocations familiales, ce qui l’aide beaucoup. Depuis 1997 et
ma révocation de l’Education nationale, on vit “comment ça” et
on s’en remet à la Providence par le biais du bon Saint Joseph.
Jusqu’à présent, les prières que nous avons adressées au chef de
la Sainte Famille ont toujours été entendues. La Providence
s’est manifestée et se manifeste via de généreux lecteurs et des
amis de la cause que je défends. A ceux qui me reproche de vivre
au crochet des autres, je rappelle que de tout temps, les
pionniers, les écrivains, les artistes et les chercheurs ont
vécu du mécénat, qu’il soit privé ou public. Sans ce mécénat,
combien d’ouvrages n’auraient-ils pas été écrits; combien
d’œuvres d’art n’auraient-elles pas vu le jour, que l’ont peut
admirer aujourd’hui ?
- Avez-vous suivi l’affaire Blanrue, qui
demande votre libération ?
VR : Oui, je suis en contact régulier avec Monsieur Blanrue.
Au delà de ma libération, l’objectif de l’auteur est de
démasquer les faux libertaires qui s’agitent pour des causes
lointaines et “politiquement correctes”. Ceux, par exemple, qui
dénoncent le régime castriste ou portent un badge “Free Tibet”.
Car il est vrai que, comme le souligne Noam Chomsky, en France,
le concept de liberté d’expression reste incompris. Les films
reflètent bien cette pensée populaire : c’est toujours le
“méchant” (usurpateur, dictateur …) qui opprime le “bon”
(comprenez : le gentil démocrate progressiste, le partisan de la
cause des immigrés, des femmes, des homos …). Tous les combats
de la liberté d’expression sont pour la “bonne cause”. Mais
quand le “bon” est au pouvoir , il va de soi qu’on ne peut
s’opposer à lui que pour des mauvaises raisons. Dès lors, il est
normal de combattre cet opposant, déjà en lui interdisant de
distiller son poison au sein des masses. Nous retrouvons ici le
cri de Saint-Just en 1793 : “Pas de liberté pour les ennemis de
la Liberté”. En France, et en Europe, ce cri est au contre de
l’idéologie des droits de l’homme. L’article 17 de la Convention
Européenne de sauvegarde des droits de l’homme stipule que
personne ne saurait revendiquer les libertés garanties de la
dites Convention pour s’en servir contre elle. C’est, mis en
forme juridique, l’écho de Saint-Just … Nos concitoyens – qui
ont intégré cela – ne sont guère choqués par toutes les limites
posées à la liberté d’expression des “méchants”.
Or, N. Chomsky rappelle – et c’est ce que P.E. Blanrue veut
faire comprendre – que c’est au contraire la liberté de proférer
les propos les plus “horribles” qui doit être défendue. Sans
quoi le concept de liberté d’expression se révèle être une
coquille vide. Et il va de soi qu’en tant que “monstre parmi les
monstres”, mon affaire offre une occasion merveilleuse de mettre
les gens au pied du mur : ce Reynouard vous parait peut-être
comme un Frankenstein intellectuel, mais il n’a fait qu’écrire
et soutenir une thèse historique hétérodoxe. Il n’a tué ni
blessé physiquement personne et n’a rédigé aucun appel au
meurtre. Si vous êtres vraiment un défenseur de la liberté
d’expression, vous devez exiger sa libération et l’abrogation de
la loi Gayssot. Tel est, in fine, le message de P.E. Blanrue.
- Connaissez-vous le jeune rappeur FASC ?
VR : J’ai vu quelques-uns de ses clips. Ils sont bien faits
et courageux. Je lui tire mon chapeau, et cela même si je n’aime
pas du tout le rap. J’aimerais le rencontrer un jour, car je
suis certain que c’est un garçon intelligent.
- Ce qui vous distingue des autres spécialistes,
c’est que vous ne lésinez pas sur l’humour pour faire passer vos
idées et vous rendre, peut être, plus accessible au grand
public. On se souvient par exemple d’une vidéo mettant en scène
Harry Potter. Pouvez vous nous en dire plus ?
VR : Les gens étant tous différents, la propagande doit être
très variée afin de toucher le public le plus large possible. Il
est évident qu’on ne s’adresse pas à un parterre de
scientifiques comme on parle à des militants politiques ou à des
adolescents. Personnellement, je ne suis sensible qu’aux
démonstrations rationnelles exposées posément, preuves à
l’appui. Les grandes envolées, les grandes phrases, les discours
lapidaires me laissent froid. Mais j’ai conscience qu’il n’en
est pas ainsi pour tout le monde. Voilà pourquoi je suis
attentif à tous les autres moyens de propagande. Quand quelqu’un
me soumet un projet, je dis invariablement : “Faites …”
Alors que je regardais un épisode d’H. Potter avec mes enfants,
un passage du film a particulièrement éveillé mon attention. Je
me suis dit : “Il y a moyen de le détourner et d’en faire un
truc ….” L’idée me semblait d’autant plus pertinente que
l’emploi d’un héro connu mondialement est un avantage énorme
pour une campagne publicitaire. C’est ainsi qu’est né le projet
Harry Potter. Nous avons sélectionné quelques scènes du film que
nous avons mélangée à des plans pris à Auschwitz et cela a donné
le court métrage “Harry découvre la vérité”. La bande son
dévoile rapidement les principaux arguments révisionnistes. Je
pense que cette petite œuvre à son importance …
- On raconte que Warner Bros a lancé une procédure
contre vous (encore !) pour violation de Copyright suite à vos
détournement d’Harry Potter. Qu’en est-il ?
VR : Pas contre moi, contre le propriétaire du site
vhofrance.org, mon collaborateur et ami H. Verbeke (réfugié
actuellement en Espagne). Je crois que cela n’a rien donné.
Herbert m’a dit que d’après les lois, la parodie était autorisée
…. J’ignore ce qu’il en est réellement mais je n’en ai plus
jamais entendu parler.
- Que répondez-vous aux mauvaises langues qui disent
que vous n’assumez pas votre devoir de père de famille
(nombreuse de surcroît) en menant un tel combat qui mène à la
prison ?
VR : Je leur répond :
1: Montrez-moi un célibataire ayant les capacités et prêt à
mener le combat comme je le mène. Alors, je me retirerais pour
devenir son second, restant dans l’ombre.
2 : Soutenez l’initiative de P.E. Blanrue en faveur de
l’abrogation de la loi Gayssot. Ne vous contentez pas de signer
la pétition. Diffusez là, militez pour elle. Ainsi éviterez-vous
à l’avenir qu’un révisionniste aille en prison.
Quand un de ceux qui me critiquent auront rempli ces deux
conditions, je l’écouterai. Tant qu’il n’en sera pas ainsi, je
lui demanderais d’économiser sa salive.
- Merci Monsieur Reynouard, à très bientôt …
VR : Avec toute ma sympathie !
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