Site d'information sur la Palestine, le Moyen-Orient et l'Amérique latine

 

Palestine - Solidarité

 

 Retour :  Accueil  Sommaire Leila Mazboudi  -  Dossier Iran  -  Dossier Hezbollah  Analyses  -  Mises à jour


Al Manar

Interview exclusive avec un activiste à bord de la flottille de la liberté
Traduction Nada Raad


Photo: Al Manar

Mercredi 16 juin 2010

Paul Larudee, un citoyen américain ayant visité la Jordanie en 1965, s'était informé de près sur la cause palestinienne, et s'est engagé depuis à défendre le doit du peuple palestinien. Il a compris que quiconque s'oppose à Israël doit payer cher.
 
Toutefois, cet activiste, n'a pas lâché prise. Travaillant au profit du Mouvement de la Solidarité Internationale et du Mouvement Free Palestine, Larudee avait pris part à la flottille d'aide à Gaza le 31 Mai 2010. Dans une interview accordée au journal anglais de notre site, Larudee a expliqué en détails ce qui s'est passé lors de son expérience.
 
"Nous nous attendions à quelque chose et le commandant de bord a annoncé à 2 heures du matin que les Israéliens nous ordonnent de s'éloigner et de ne pas nous diriger en direction de Gaza. Deux heures après, nous pouvions voir leurs petites embarcations se rassembler autour de nous, et les Israéliens sont montés ensuite à bord de la flottille".
  
"J'ai rejoint le groupe qui défendait la cabine du capitaine. Nous avons verrouillé la porte afin que les Israéliens ne puissent pas entrer, mais ils ont utilisé des pistolets électriques, des grenades assourdissantes et des matraques et ils ont brisé les vitres de la timonerie, puis ils nous ont menottés pour un certain temps. J'ai parlé à mes amis grecs, et nous nous sommes mis d'accord pour que je saute dans l'eau.  Je me suis assuré que tout le monde peut me voir, parce que je voulais beaucoup de témoins, et quand les Israéliens se sont approchés de moi, j'ai sauté. Mon objectif était de retarder les Israéliens, de les perturber, et d'encourager les autres à bord du navire de résister".
 
Larudee était à bord du navire Sfendoni lorsque le raid a eu lieu. Les Israéliens avaient attaqué simultanément la Mavi Marmara, tuant neuf militants turcs. La vidéo postée sur Youtube montre les militants à bord de Mavi Marmara en train de résister fortement aux commandos de la marine israélienne qui ont apparemment tué au moins deux militants avant de monter à bord.
 
L'enregistrement montre également que les activistes résistaient aux soldats qui ont envahi le bateau alors qu'il se trouvait dans les eaux internationales et qu'ils brandissaient des drapeaux blancs au moment où les Israéliens ouvraient le feu en leur direction.  
 
"Je n'ai pas exclu la possibilité que les Israéliens puissent dès le début recourir à ce niveau de force".   
 
Larudee a été sauvagement battu à plusieurs reprises. Il ne s'est pas identifié en tant qu'Américain, mais il a confirmé que les Israéliens savaient qui il était.
 
Quand les navires ont été amenés pour le port d'Ashdod, Larudee et d'autres ont refusé de signer les documents dans lesquels ils doivent reconnaitre avoir pénétré illégalement dans les «territoires israéliens".
 
"Je les ai forcés à me transporter partout. Je n'ai prononcé aucun mot. Ils étaient très rudes avec moi. Ils ont mis mon bras derrière mon dos et m'ont menotté. Il s'agissait essentiellement de la torture.
J'ai crié, mais je leur ai dit aussi que vous pouvez déchirer mon bras pour ne pas me permettre de marcher. Alors ils ont fini par me porter ici et là. Il y avait des caméras là-bas et j'ai deviné que la presse israélienne - qui a probablement été censuré par la suite - utiliserait les images. Ils semblaient nerveux à l'idée de voir des caméras, alors ils m'ont fait passer rapidement. Ils ne voulaient pas me porter parce que ça a été douloureux et que je criais fort. Ils n'ont même pas essayé d'être un peu plus doux. C'était une mauvaise image pour eux, pour cette raison ils ont cherché une civière et on m'a transporté d'un endroit à un autre. Ils n'ont pas voulu transmettre cette image non plus, parce que je ressemblais à une personne grièvement blessée. Alors, ils m'ont rapidement mis dans une ambulance et m'ont  emmené à l'hôpital. "

À l'hôpital, Larudee a refusé le traitement et les radiographies. Il a vu le capitaine grec du Sfendoni, Theodorus Boukas, mais les Israéliens les ont empêchés de parler les uns aux autres et ont laissé leur captif américain sans pantalon pour un certain temps.
 
"Ils ont déchiré mon pantalon sur le navire, ils ont refusé de me donner un autre à l'hôpital et ils m'ont dit: bien vous obtenez un nouveau pantalon lorsque tu quittes nos terres. Alors ils m'ont emmené au centre de traitement et ils m'ont mis dans un fauteuil roulant parce que je ne pouvais pas marcher. Encore une fois, je me suis plaint pour obtenir un pantalon mais ils ont refusé. Je me suis levé et j'ai crié afin d'en recevoir un. Alors, entre dix et douze soldats m'ont porté dans une chambre, giflé ma tête contre le sol, m'ont frappé dans les côtes, et tordu mon bras. Je criais à pleins poumons, et malgré ça, quand ils m'ont mis dans le fauteuil, j'ai crié fort: Vous avez oublié quelque chose, vous avez oublié mon pantalon! Vous pouvez me battre, vous pouvez tordre tous les membres de mon corps, vous pouvez me tirer une balle dans la tête mais je ne vais pas cesser d'insister pour avoir de pantalon. En fait, j'ai fait tout cela pour que les médias qui étaient présents là-bas me filment, mais ils ont été probablement censurés".
 
"Ils m'ont ensuite jeté dans une voiture cellulaire et peu de temps après, ils ont apporté Theodorus Boukas et nous ont emmenés à la prison Givon. Toutefois, d'autres étrangers, et certainement tous les autres Américains et les Grecs ont été incarcérés dans des prisons différentes. "
 
Larudee raconte que, le lendemain, toujours en prison, il insistait pour rencontrer un représentant de son ambassade, et lorsque le représentant est arrivé, le directeur de la prison a demandé de tous les activistes emprisonnés de porter des chemises.

"Il m'a dit: Tiens, j'ai une chemise pour vous. Alors j'ai dit: Non, je ne vais pas la porter, alors il a dit: Eh bien, ce sont les règlements et si vous ne la portez pas, vous ne pouvez pas voir le représentant. J'ai dit: Bon, allez lui dire que vous êtes venu ici pour rien. Alors il a commencé à me dire que ce fut une belle chemise et que ce sont les règlements. Je lui ai dit: Ecoute, ne joue pas avec moi. Je comprends pourquoi vous voulez que je porte la chemise, parce que vous ne voulez pas que l'ambassadeur ou quelqu'un d'autre voient ce que vous avez fait pour moi, alors je vais comme ça ou vous pouvez dire au Conseiller Général que vous n'allez pas le laisser me voir. Il se fâcha très fort mais il a dû me faire voir le Conseil général. "

Larudee décrit aussi la cellule où les Israéliens l'avaient mis avec le capitaine:
 "Ils m'ont placé avec le capitaine, dans une cellule très petite, sans fenêtre et sans lumière. Ils savaient que j'étais diabétique, je leur ai dit que ce n'était pas acceptable et que je voulais une chambre aérée et illuminée, sinon je ne  vais prendre ni nourriture, ni eau ni médicaments. En fait, ils ont vidé toutes les cellules autour de nous pour que nous ne puissions communiquer avec personne".   

(A suivre)  

Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 17 juin 2010

Le dossier la «Flottille de la Liberté»
Les dernières mises à jour



Source : Al Manar
http://www.almanar.com.lb/...


Avertissement
Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Moyen-Orient, de l'Amérique latine et de la Corse.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine - Solidarité ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine - Solidarité n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
Pour contacter le webmaster, cliquez < ici >

Retour  -  Accueil Ressources  -  Analyses  -  Communiques  -  Originaux