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Entretien
Entretien avec Paul
Éric Blanrue (I)
par Rachid Guedjal
Jeudi 24 février 2011
Rachid Guedjal pour Algerienetwork
R.G : Paul Éric Blanrue, c'est un grand plaisir
pour moi ainsi que pour l'équipe d'Algerienetwork de pouvoir
t'interviewer aujourd'hui. Nous nous sommes connus par le biais
de facebook à la sortie de ton livre « Sarkozy, Israël et les
juifs ». Tu as eu du mal à le faire imposer et nous allons en
reparler tout de suite. Une de nos amies communes avait lancée
l'idée de prendre une photo d'elle avec un exemplaire de ton
livre. C'est comme ça qu'est né ton Album de la Liberté, l'album
de ceux qui s'affichaient à visage découvert avec ton livre.
J'eus l'honneur d'en faire partie. Mais que dirais tu de nous
résumer en présentation ton parcours, ton activité actuelle
notamment pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore.
P.E.B. : D'abord, il faut rappeler que cet "album de la
liberté" est une première mondiale ! Première aussi, la
publicité d'un livre uniquement faite sur facebook, assortie de
la création d'un groupe de soutien comprenant des milliers
d'internautes réclamant la diffusion d'un ouvrage qu'on ne
trouvait pas, à ce moment-là, dans les librairies françaises. Le
succès a été tel que le livre a bénéficié de trois éditions
corrigées et augmentées en moins d'un an, qu'il s'est vendu à
plus de 10 000 exemplaires et qu'il est aujourd'hui diffusé dans
toutes les bonnes libraires.
Aujourd'hui, de nombreux auteurs dissidents nous imitent et
contournent l'absence de publicité médiatique en empruntant un
chemin semblable, qui consiste à mettre en liaison directe
l'auteur et le lecteur, grande nouveauté qui nous change
agréablement des pratiques en cours. Il se passe quelque chose
d'important dans le "monde des livres" : la mise en place de
réseaux de résistance anti-système.
Le camarade Marc-Edouard Nabe a créé de son côté le principe
de "l'anti-édition" (la diffusion directe, sans passer par un
éditeur, un diffuseur ni un libraire), qui a très bien marché
également, puisqu'il a failli avoir le Renaudot. Grâce à notre
amie commune, à toi et à des centaines de lecteurs, nous avons
été des précurseurs de la libération du livre, qui préfigure
celle de la parole qui ne va pas manquer de se produire tant les
esprits sont sous pression.
Et nous allons continuer ! En ce moment, je travaille sur
deux documentaires vidéo, qui seront diffusés sur le net à
partir de l'automne prochain. Gratuitement, bien sûr. L'un
traitera de l'affaire Vincent Reynouard, cet auteur
révisionniste, père de huit enfants, jeté au cachot pour un an
au "pays des droits de l'homme". L'autre est au montage, mais
son thème reste secret pour le moment.
Concernant l'écriture, après une année de voyages, qui m'a
permis de faire le tour du monde et de discuter avec des
rebelles anti-impérialistes de nombreux pays, de Cuba à l'Iran
en passant par les États-Unis, l'Égypte ou l'Italie, je me suis
mis, depuis décembre 2010, à l'écriture de mon prochain livre.
Je ne peux pas préciser le thème de cet opus, car ce sera un peu
le pendant du second documentaire dont je viens de te parler. Je
peux juste te dire que je ne compte pas faire dans le
conformisme et que l'un des mes objectifs à terme est de faire
sauter la liberticide loi Gayssot, clé de voûte du
"politiquement correct" en France. La pétition que j'ai lancée
contre cette loi en août 2010 a rencontré un succès
international, toutes opinions politiques, philosophiques et
religieuses confondues, et a été officiellement soutenue par
Noam Chomsky, qui s'est fendu d'un message pour l'occasion,
chose rare chez lui, surtout sur ce sujet. Ce n'était qu'une
première étape de sensibilisation de l'opinion. Le plus dur est
devant nous !
R.G : Justement, nous allons développer ces
sujets dans l'entretien présent, mais remontons en arrière de
quelques années, juste avant le "Sarkozy, Israël et les juifs".
Tu étais un historien et un auteur qui se contentait de faire
tranquillement son travail de chercheur avant le « Sarkozy,
Israël et les juifs ». Tu étais d'ailleurs passé à la télévision
plusieurs fois dans le cadre d'émissions télévisées sur
l'Histoire et notamment la démystification des évènements
passés. Le destin tragique de Louis XVII n'en est qu'un exemple,
avec le cas du Suaire de Turin. Avant ton dernier livre, tu
avais écris un livre qui reprenait toutes les citations sur les
juifs de ceux que l'Histoire a considérée à postériori comme des
Héros. Tu avais été invité au B'nai Brith après ça. Mais à la
parution de « Sarkozy, Israël et les juifs », on t'a tout
simplement enlevé du champ médiatique. Comment expliques tu
cela?Ça fait quel effet de passer du jour au lendemain à
l'anonymat quasi complet? Pire que l'anonymat, le black
out...Comme si on t'avait juste gommé du champ médiatique. Ton
livre est pourtant intouchable à ce jour car inattaquable. Aucun
texte susceptible d'être qualifié d'antisémite, un livre
descriptif qui remplit bien sa mission en somme.
P.E.B. : Inattaquable et inattaqué, en effet ! C'est bien ce
qui les ennuie. Et c'est pour cela que je ne suis invité nulle
part, même pas dans les "radios libres" ! Car, bien qu'étant
inattaquable, je dévoile les vrais secrets de la France
contemporaine et j'avance, preuves à l'appui, des éléments qui
démontrent comment les sionistes sont parvenus au pouvoir en
France avec Sarkozy. Et je ne cache rien ! Ceux qui ont tenté, à
ma suite, de s'emparer de ce thème interdit ont été contraints,
pour être édités et passer dans les médias, de s'aplatir devant
les autorités morales et les ligues de vertu. Le pauvre Régis
Debray a dû faire postfacer son livre moyennement anti-israélien
par un ex ambassadeur d'Israël en France : lamentable ! Stéphane
Hessel, qui a connu son petit succès avec un livre totalement
nul mais jouant sur l'odeur de soufre d'auteurs tels que moi, se
dit maintenant fervent supporter de DSK ! Ce sont des zozos...
Dans notre monde sionisé jusqu'à la moelle, on peut tout
dire, tout inventer... sauf la vérité sur le sionisme ! Les
mystères de l'Histoire intéressent tout le monde. Seulement
voilà, ne va pas gratter le vernis de la légende dorée du
sionisme, ni décrire sa logique et son origine, il t'en cuira.
Tout cela, je le savais parfaitement, en écrivant "Sarkozy,
Israël et les juifs", et je l'ai assumé. La télé, les journaux,
la radio… de moins en moins de personnes y croient, surtout dans
la jeune génération, laquelle va chaque jour chercher ses infos
sur internet avec un instinct souvent très sûr. Ne pas être à la
télé devient du dernier chic. Je ne comprends pas que certains
cherchent encore à y passer ou se font gloire d'apparaître à
côté de tel ou tel animateur célèbre. C'est dépassé ! Compte
tenu de ceux qui tiennent les rênes de l'info, "Pas vu à la
télé" devient un label de qualité !
R.G : J'avoue, quand on voit le niveau actuel de la
télévision en France, on ne peut s'empêcher d'être d'accord avec
toi. Développons un peu sur le livre, notamment sur ce qu'il
décrit. Ayant lu ton livre(et même relu), on ne peut s'empêcher
de remarquer une chose, ce livre est une incroyable description
du système sioniste en France. C'est un système bâti sur un
ensemble de réseaux s'appuyant mutuellement. Gros réseaux,
petits réseaux, réseaux influents, d'autres non. Ce qui est
sidérant dans ce système, ce n'est pas sa complexité, mais sa
solidité. Les réseaux se superposent, se complètent et sont
incroyablement résistants. Ils ne se sont pas faits du jour au
lendemain. Ils ont demandé de la préparation. Longue et
minutieuse. Peux tu nous reconstituer l'histoire du système de
ces réseaux en France. Ou bien chaque réseau a sa propre
histoire, indépendante des autres, faisant de ce système une
espèce d'araignée multiforme dont les pattes neuves poussent
chaque année? Peut être qu'en étudiant un peu son histoire, il
est possible de trouver une faille ou bien une faiblesse dans ce
système.
P.E.B. : Depuis Napoléon Ier, le judaïsme de France a d'abord
vécu sous l'autorité du Consistoire central du judaïsme, qui
s'occupait exclusivement de ses affaires cultuelles et
religieuses. Puis, après la Seconde Guerre mondiale, s'est
développé le Conseil représentatif des institutions juives de
France (CRIF), créé dans la clandestinité, qui s'est superposé
au Consistoire. La vocation du CRIF, composé d'une centaine
d'associations comme le Fonds social juif unifié qui s'occupe
entre autres des écoles juives, est d'unifier la communauté
juive, mais surtout de la représenter politiquement, ce que le
Consistoire avait toujours refusé jusque là, craignant que les
juifs ne soient perçus comme étrangers à la collectivité
nationale (le fameux problème de la "double allégeance").
Avec la création d'Israël, en 1948, le CRIF est
tranquillement devenu le relai officiel du sionisme, considérant
que chaque juif français avait en quelque sorte deux patries,
celle où il réside, la France, et celle de son coeur, Israël.
Avec d'autres institutions suivant la même stratégie, comme aux
États-Unis l'American Jewish Committee, le CRIF a joué un rôle
néfaste, car il a contribué à assimiler judaïsme et sionisme.
Or, je le rappelle, le judaïsme est une religion millénaire
tandis que le sionisme est une idéologie colonialiste et raciste
datant d'un peu plus d'un siècle, et à laquelle, à l'origine,
étaient opposés la plupart des rabbins. N'empêche, toute
personne critiquant le CRIF et le sionisme est aujourd'hui
suspectée d'antisémitisme !
Dans les années 1980 a été mis en place le fameux dîner
annuel du CRIF, qui est la vitrine du sionisme en France et
auquel participent vedettes du show-biz, personnalités
politiques et membres du gouvernement qui s'y font tancer comme
de petits enfants par leur professeur s'ils n'ont pas été à la
hauteur dans la promotion du sionisme. Même un sioniste patenté
comme Alain Finkielkraut est gêné de cette débauche et décrit ce
dîner comme "une espèce de tribunal dînatoire où les membres du
gouvernement français comparaissent devant un procureur
communautaire". Le pire, c'est bien sûr que Nicolas Sarkozy a
été le premier président de la République à y participer. À deux
reprises, il en a même été le président d'honneur ! C'est un
véritable scandale, puisque la République estime que tous les
citoyens sont égaux et qu'elle ne reconnaît aucune communauté
particulière.
La présence de Sarkozy à ce dîner s'explique simplement :
pour accéder au pouvoir, il a donné des gages aux associations
sionistes françaises et internationales sur lesquelles il s'est
appuyé en retour. Jusqu'à ce que Sarkozy se soit installé dans
le siège du général de Gaulle, dont il a contrefait les idéaux
jusqu'à faire retourner la France dans le commandement milliaire
intégré de l'OTAN que nous avions quitté en 1966, le sionisme
avait en France la mainmise sur le pouvoir économique et
culturel. Depuis, le sionisme est passé aux commandes politiques
! Par paradoxe, la faiblesse du sionisme réside aujourd'hui dans
sa force. Jusqu'à présent, il n'était guère visible par le grand
public, ce qui lui permettait de jouer au malin et de prétendre
que ses opposants étaient des paranoïaques voyant des sionistes
à tous les étages. Dorénavant, les choses deviennent plus
claires : le sionisme apparaît au premier plan et avoue, par
là-même, le rôle majeur qu'il joue. Mais, de fait, il devient
vulnérable.
R.G : Ne pas confondre judaïsme et sionisme, là
est la clé de la solution pour garder la tête froide et
réfléchir calmement. C'est clair. Ce qui est répugnant, c'est
surtout de voir les gens du CRIF(entre autres) confondre
antisionistes et antijuifs. Ils jouent la carte de la survie de
leur système sur cet amalgame. On ne parlera pas donc
d'antisémitisme étant donné que ce terme regroupe également les
arabes eux même sémites.
Tu le décris bien dans ton livre, c'est à cause
de la décision de Sarkozy d'envoyer une frégate militaire à Gaza
pour aider les israéliens à maintenir leur emprise sur Gaza que
tu as écris ton livre. Quelque chose a définitivement provoqué
une cassure entre l'opinion politique généralement pro
israélienne et l'opinion publique pro palestinienne. Penses tu
que c'est justement l'attaque militaire d'Israël sur la
population civile de Gaza? Ou bien était ce latent du fait des
insuccès consécutifs des négociations dites pour la paix au
Moyen Orient?
P.E.B : C'était latent depuis environ 10 ans. La seconde
Intifada a été le début de la fracture entre l'opinion et
Israël, qui n'a cessé de s'élargir avec les années. L'assassinat
des enfants palestiniens au phosphore blanc puis des membres de
la flottille humanitaire Free Gaza par l'armée israélienne en a
été le révélateur. À quoi il faut ajouter l'immense scepticisme
qui s'est emparé de la population à la suite du 9/11 et de la
guerre en Irak. On sait, en effet, que les États-Unis et Israël
marchent main dans la main et ont la même conception de la
guerre et le même savoir-faire dans la manipulation des foules.
Mais on revient de loin !
Dans les années 1970 et 80, les Palestiniens étaient perçus
dans le grand public comme des terroristes et des preneurs
d'otages, et non comme des résistants à qui on avait volé la
terre. Je viens de participer à un colloque à Téhéran, où j'ai
rappelé la rôle joué par Hollywood dans le formatage de
l'opinion sur cette question. Regarde les films produits par
Golan-Globus à cette époque. C'est inouï tellement c'est bête !
La morale binaire au service de l'impérialisme le plus
décontracté dans son imposture... Aujourd'hui Hollywood tente de
poursuivre sur ce terrain, avec des blockbusters qui perpétuent
le mythe de la gentille Amérique alliée aux gentils Israéliens,
mais on sent que la situation évolue.
Dans les séries télé, les scénaristes sont contraints de
coller à la mentalité populaire et hésitent de moins en moins à
mettre en évidence les mensonges du gouvernement US. Évidemment,
le tabou absolu reste le sionisme, jamais critiqué dans aucun
film produit à Hollywood. C'est comme s'il n'existait pas ! Même
la plupart des "truthers" du 11-Septembre, soi-disant sans a
priori, ont peur de s'emparer de ce sujet. Espérons que le
cinéma non-aligné va bientôt démasquer cet immense "hoax", comme
le font déjà internet, les livres hors-circuit, les réseaux
libres qui se développent partout en portant une parole de
vérité contre la propagande qui nous submerge...
R.G : Par le passé, la France avait aidé les
Israéliens à développer leur arsenal atomique. Puis le Général
de Gaulle s'était détourné d'Israël après 1967. Il avait
qualifié son peuple « d'arrogant et dominateur(entre autres) ».
Quel rôle pourrait jouer selon toi la France actuellement dans
la région si jamais elle se décidait à avoir une diplomatie
sérieuse?Par sérieuse, j'entends surtout faire appliquer les
principes dont elle se targue d'avoir, les droits de l'homme
entre autres. Y a t il un espoir selon toi que la France
redevienne une puissance crédible sur le plan international?Si
oui, comment faire pour y arriver?
P.E.B : Le problème entre la France et Israël date d'avant
1967. En 1960, déjà, Charles de Gaulle demande à Ben Gourion
(qu'il respecte) de rendre public le projet nucléaire de Dimona,
ce que celui-ci refuse. Par ailleurs, dans sa célèbre
conférence, le Général fait part de ses doutes concernant le
projet sioniste en lui-même lorsqu'il déclare :
"L’établissement, entre les deux guerres mondiales, car il faut
remonter jusque là, l’établissement d’un foyer sioniste en
Palestine et puis, après la deuxième guerre mondiale,
l’établissement d’un Etat d’Israël, soulevaient, à l’époque, un
certain nombre d’appréhensions. On pouvait se demander, en
effet, et on se demandait même chez beaucoup de juifs, si
l’implantation de cette communauté sur des terres qui avaient
été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et
au milieu des peuples arabes qui lui étaient foncièrement
hostiles, n’allait pas entraîner d’incessants, d’interminables
frictions et conflits...".
Il est certain que la Guerre des Six jours va créer une
scission entre la France et l'État juif, ce qui ne sera pas
pardonné à de Gaulle par l'intelligentsia sioniste, le
philosophe Raymond Aron en tête, qui va perdre ses nerfs et
accuser l'ancien chef de la France libre de contribuer à faire
renaître l'antisémitisme en France, grossière contre-vérité et
pure démagogie. Deux ans plus tard, de Gaulle devait quitter le
pouvoir ! Pour moi, la France doit jouer vis-à-vis d'Israël la
même politique que les nations libres ont joué vis-à-vis de
l'Afrique du sud au temps de l'apartheid. Elle doit soutenir par
tous les moyens, en fonction des circonstances, les opprimés
contre les oppresseurs. Autrement dit commencer par ne pas faire
comme Mme Alliot-Marie, qui ose adresser une circulaire aux
parquets généraux en leur demandant de signaler les militants
qui appellent au boycott des produits israéliens, qualifiés par
elle d' "actes de provocation à la discrimination" !
La France doit au contraire demander des comptes à Israël sur
ses crimes, soutenir officiellement des initiatives comme le
tribunal Russell et ne pas hésiter à rompre toute relation
économique et diplomatique avec un État qui ne respecte pas les
résolutions de l'ONU ni le droit des gens. Dans l'idéal, la
France doit faire revivre le mouvement des non-alignés - même
s'il y a du chemin à faire pour y arriver ! Le départ de l'OTAN
en est un préalable nécessaire, sans aucun doute. Cesser de
courir au dîner du CRIF, abroger la loi Gayssot, stopper les
ventes d'armes à Israël... beaucoup de choses doivent être
réalisées pour qu'on reparte d'un bon pied ! S'il faut résumer,
il convient que la France mène au niveau national et
international une politique diamétralement opposée à celle de
Sarkozy.
Le groupe de diplomates "Marly" a signé dans le quotidien "Le
Monde" une excellente mise point, qui signale que depuis
Sarkozy, "la voix de la France a disparu dans le monde". C'est
exactement ce que je disais il y a deux ans dans "Sarkozy,
Israël et les juifs", ouvrage écrit pour qu'on s'interroge sur
la nouvelle diplomatie française et ses conséquences. Ceux qui
pensaient que cette question était secondaire et qu'il fallait
se concentrer sur les problèmes hexagonaux s'aperçoivent
aujourd'hui que j'avais raison. Pour se ranger aux côtés des
américano-sionistes qui l'ont propulsé au sommet, Sarkozy n'a
fait que soutenir des dictateurs à la solde de ses employeurs,
comme Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi, et a entraîné la France sur
une voie de garage. En ce moment, il reçoit une grande claque de
réalité dans la figure. Reste à espérer que les Français s'en
souviennent, car, avec son indépassable culot, Sarkozy est
capable de prétendre être le meilleur soutien des peuples en
voie de libération.
L'autre problème, c'est qu'il n'y a personne de l'autre côté
pour lui donner la réplique qu'il mérite. Son actuel concurrent,
du moins celui que les sondages lui affectent, Dominique
Strauss-Kahn, est un autre sioniste pur jus. Rappelons sa
fameuse phrase datant de 1991, dans la revue communautaire
"Passages" : "Dans mes fonctions et dans ma vie de tous les
jours, au travers de l’ensemble de mes actions, j’essaie de
faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la
construction de la terre d’Israël." L'espoir d'un changement
radical, au moment où je parle, est mince. Mais la situation
objective en France n'est pas mauvaise : nous sommes assis sur
un baril de poudre. Par ailleurs, Israël est sur la pente
descendante. N'oublions pas que cet État a perdu toutes ses
batailles depuis l'an 2000. Enfin, le peuple arabe nous démontre
que tout est possible et que l'improbable peut se produire à
chaque instant !
R.G : Est ce que les partis pro palestiniens
(comme le CAPJPO, génération Palestine entre autres) ont une
chance de contrer le système de réseaux sionistes en France.
Aurais tu quelques conseils pour eux, ou bien des indications,
ou que sais je encore? Selon moi, le CRIF n'est pas le plus
dangereux pour la France car l'association parlementaire France
- Israël participe directement au pouvoir et au dispositif
législatif français(on notera la présence peu surprenante de
Marine le Pen dans cette association, bien entendu, avec
d'autres personnalités politiques). Comment pourrait on contrer
un groupe uni à l'Assemblée Nationale et au Sénat lorsqu'il n'y
a que des militants dehors?
P.E.B : Les groupes pro-palestiniens font en général du bon
travail, mais ils en restent trop souvent à la dénonciation du
sionisme comme politique meurtrière d'Israël vis-à-vis des
Palestiniens. Or le fond du problème, c'est le sionisme comme
système international, avec ses ramifications et ses intérêts
propres. Informer sur les crimes israéliens à Gaza est
nécessaire, mais insuffisant. Il s'agit de montrer la puissance
du lobby sioniste dans son propre pays, de mettre en évidence
les mensonges qu'il diffuse chaque jour sur Israël et sur le
reste - et de lutter contre son emprise. Il s'agit encore de
montrer que le système sioniste produit son idéologie, génère
ses fantasmes qu'il propage dans l'opinion, sans que celle-ci
s'en rende forcément compte. C'est à un immense travail de
décryptage qu'il faut s'atteler. L'association parlementaire
dont tu parles est un problème, mais c'est aux Français de faire
pression sur leurs députés pour qu'ils la quittent.
Même chose pour l'ADELMAD, association des élus amis
d'Israël, présidée par l'ami de Ben Ali, M. Éric Raoult, de
l'UMP. À part mes lecteurs et les membres de cette association,
personne n'en connaît l'existence en France ! Elle envoie
pourtant chaque années des élus en Israël et vise à développer
le commerce avec l'État juif. Concernant Marine Le Pen, je
connais un peu le sujet, puisque j'ai été le premier, dans mon
livre, à souligner sa vision d'Israël. Elle-même a avoué en
janvier dernier, avant les élections internes du Front national,
dans le journal israélien Haartez, que son parti était
"sioniste". Pour se rendre compte de ce que ses paroles
signifient, il faut savoir que Sarkozy ne s'est jamais proclamé
sioniste ! Je constate hélas que certains antisionistes
choisissent de se ranger à ses côtés, pensant qu'elle est la
"moins mauvaise" des candidats parce qu'elle fait mine de ruer
dans les brancards. On a déjà entendu cela en 2007 avec
Sarkozy... Tant que l'on a pas compris que le sionisme est un
système et que la solution pour en sortir est de le contester
frontalement, dans tous ses aspects, on reste dans une impasse
et on fait de l'agitation inutile.
R.G : Ma dernière question qui portera sur ton
livre avant de passer plus précisément sur la loi Gayssot, sur
la pétition que tu as initié contre cette loi et le cas Vincent
Reynouard entre autres. Une phrase m'a marqué dans ton livre.
C'est celle ci :« Dieudonné est un cas. La combinaison du
talent, du registre comique et d'une ténacité de militant,...,
rappelle les époques où le théâtre était la grande tribune de
l'opposition populaire à des régimes tyranniques. » La France en
est elle arrivée au point de devenir un simple régime tyrannique
à la solde d'intérêts qui ne sont pas les siens? Même si son cas
n'est pas une finalité, son audace a de quoi déjà montrer la
voie aux futures générations. « De l'audace, encore et toujours,
c'est ce qui caractérise les plus grands des autres. » Penses tu
que Dieudonné fera des émules à la fois dans son combat contre
le sionisme politique et dans son domaine artistique ?
P.E.B : Note déjà que, hasard ou signe, le théâtre de
Dieudonné se trouve dans le quartier de la Bastille, symbole de
la Révolution française, et plus particulièrement dans le
faubourg Saint-Antoine, d'où est parti en juin 1792 le mouvement
qui a conduit le peuple à marcher sur les Tuileries,
contraignant le roi à coiffer le bonnet phrygien. C'est un lieu
chargé d'histoire et propice à la contestation, même si les
bobos l'envahissent aujourd'hui. Si le fils Bedos, Nicolas, a
fait sa petite provoc' contre des films épouvantablement nuls
comme "La Rafle", c'est parce que Dieudonné lui a ouvert la
voie.
On entend de plus en plus d'acteurs, comme Alexandre Astier
de la série ultra-populaire Kaamelott, par exemple, dire que
Dieudonné est le meilleur de sa génération. À la première de son
dernier spectacle, "Mahmoud", on a vu Joeystarr. Il faut voir la
réalité des coulisses : le tout-Paris défile à ses spectacles !
On sent que les Guignols et les farceurs de Groland sont gênés
aux entournures. Ce n'est pas pour rien que Bruno Gaccio a écrit
un livre avec lui. Il est donc très possible que Dieudonné fasse
des émules. Pourquoi ? D'abord, parce que le public le demande :
Dieudonné remplit dix fois plus les salles que son ex compère
Élie !
Et puis les artistes vont peut-être se rendre compte, à un
moment donné, que ce n'est pas en galvaudant son talent et en le
vendant au profit du système, que l'on est bon ! C'est la
réalité, la terrible réalité qu'il faut creuser pour en faire
jaillir des pépites d'or, même si on en sue et que les "belles
âmes" se raidissent sur ton passage ! Les sketches à deux ronds
des "humoristes" sionistes comme Anne Roumanoff, Arthur ou Gad
Elmaleh ont fait long feu. Imiter sa coiffeuse, raconter ses
vacances au ski ou crétiniser son public à la façon des
chansonniers qui recyclent à n'en plus finir les blagues de
Thierry Le Luron, ça va cinq minutes ! Tout cela se sait ou
finira par se savoir. Les années qui viennent risquent d'être
passionnantes.
...à suivre.
Rachid Guedjal pour AlgerieNetwork
Copyright
© 2011 AlgerieNetwork. Tous droits réservés
Publié le 25 février 2011
Entretien Partie II
Entretien Partie III
Le sommaire de Paul-Eric Blanrue
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