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Investig'Action
Que doit faire Ahmadinejad
pour recevoir le prix Nobel ?
Mardi 29 septembre 2009
Interview de Mohamed Hassan par
Michel Collon et Grégoire Lalieu
La menace
iranienne gronde-t-elle aux portes de l’Occident? Les élections
étaient-elles truquées? Quels en étaient les véritables enjeux?
Pourquoi les Etats-Unis ont-ils soutenu le mouvement
d’opposition? Pour notre dossier “Comprendre le monde musulman”,
Mohamed Hassan répond à ces questions. Le spécialiste éclaire
les différentes forces qui s’affrontent en Iran, pourquoi
Ahmadinejad fait si souvent la une des journaux et comment la
république islamique pèsera sur l’avenir de l’empire US,
affaibli.
Les médias nous disent que
l’Iran est une grande menace. A preuve les déclarations d’Ahmadinejad
sur Israël et son programme nucléaire. L’Iran est-il réellement
un pays dangereux ?
Tout d’abord, vous devez
savoir que ce fameux programme nucléaire a débuté à l’époque du
régime précédent, celui du Chah. Avec le soutien des
Etats-Unis ! De plus, une campagne est menée par les opposants
d’Ahmadinejad à l’intérieur et à l’extérieur du pays, prétendant
que l’Iran veut entrer en guerre avec Israël. C’est faux. L’Iran
ne veut entrer en confrontation avec personne. Il veut juste
affirmer sa souveraineté nationale. L’enjeu nucléaire doit être
abordé sous cet angle. Pour le peuple iranien, c’est une
question de droit à l’auto-détermination.
Mais Israël se dit menacé.
Car Ahmadinejad nie l’Holocauste, non ?
Non. Il
a reconnu que l’Holocauste était un événement terrible mais il a
surtout souligné le fait que les personnes qui ont commis ce
génocide n’en ont pas payé le prix alors que les Palestiniens
l’ont fait. Durant la Première Guerre mondiale, l’Allemagne a
attaqué ses voisins et en a payé le prix. Par exemple, la
Belgique a été dédommagée par l’Allemagne.
Quelle est la vraie position d’Ahmadinejad ? Il dit que pour
établir quelles sont les personnes responsables de l’Holocauste
et les faire payer, nous devons étudier cet événement tragique
et rendre ce débat public. Cet élément essentiel est caché par
la campagne anti-Ahmadinejad : certaines personnes lui posent
des questions et puis sortent ses réponses de leur contexte. De
plus, la question de la responsabilité dans l’Holocauste est
devenue un tabou. Toute cette propagande contre Ahmadinejad vise
à déstabiliser l’Iran.
Pourquoi ?
Noam
Chomsky a expliqué dans son livre The Fateful Triangle comment
Israël, à l’époque du Chah, voulait construire une alliance avec
l’Iran, la Turquie et l’Ethiopie pour briser le nationalisme
arabe dans la région. Aujourd’hui, Israël voudrait que l’Iran
soit dirigé par un gouvernement complaisant. L’objectif immédiat
de la campagne contre Ahmadinejad, c’est de faire cesser les
relations entre l’Iran d’un côté, et le Hezbollah et le Hamas de
l’autre. Cela consoliderait la position d’Israël sur deux
points. D’abord, les pays pro-occidentaux de la région en bons
termes avec Israël (comme l’Egypte ou la Jordanie) seraient
renforcés. Ensuite, en Palestine, la position d’Abbas serait
confortée et les éléments qui veulent résister à Israël seraient
affaiblis. Voilà les raisons de la campagne israélienne contre
Ahmadinejad.
La question palestinienne et
le programme nucléaire n’ont-ils pas servi de prétextes
électoraux à Ahmadinejad pour rallier la population autour de
sentiments nationalistes ?
C’est ce
qu’ont aussi prétendu certains opposants d’Ahmadinejad durant la
campagne. Bien sûr, le peuple iranien, qui a connu les
privations avec le Chah, a de la solidarité pour les
Palestiniens. Mais ça ne pouvait être un élément crucial pour
déterminer le résultat des élections : ce n’est pas la Palestine
qui va donner du travail et à manger aux Iraniens. En fait, la
vision politique d’Ahmadinejad porte sur l’Etat : pour lui, il
doit tout contrôler. C’est pour cela qu’il a été élu par les
travailleurs, les paysans et les ouvriers des villes : ces
personnes bénéficient de l’intervention de l’Etat et de sa
politique économique. Par contre, les réformistes comme Moussavi
(qui était soutenu par l’Occident) ne sont pas d’accord avec
cette vision
Brigade anti-prolifération
- Ça suffit Vanunu* ! Tu vois pas qu'on est occupé ?
- Ça ? Ce sont des saucisses kasher géantes
*Ingénieur israëlien qui a dénoncé
l'existence d'armes nucléaires dans son pays, condamné à 18 ans
de prison.
Quelle est leur position ?
Ces
réformistes proviennent de ce qu’on appelle la « bourgeoisie du
Bazar », une bourgeoisie qui existe depuis très longtemps dans
les pays islamiques. Elle est composée des producteurs artisans
associés à la paysannerie. A l’époque du Chah, la bourgeoisie du
Bazar n’était pas si importante. Car le pays était dominé par la
bourgeoisie compradore, qui utilisait l’appareil d’Etat et les
finances du gouvernement pour commercer avec les pays
impérialistes à travers l’import-export. Les compradores ne
produisaient rien, ils ne faisaient que vendre des produits.
C’est pourquoi l’économie iranienne était très dépendante des
forces étrangères.
A cette époque, la bourgeoisie du Bazar n’était pas soutenue par
les compradores, si bien qu’elle manquait de capitaux et de
technologies. C’est pourquoi elle a soutenu Khomeiny durant la
révolution islamique de 1979. Le système économique iranien fut
ainsi transformé et avec le développement de la bourgeoisie du
Bazar au détriment de celle des compradores, le pays passa d’un
statut néocolonial à un modèle indépendant.
Les gens issus de la bourgeoisie du Bazar virent dans la
révolution une opportunité d’utiliser le capital de l’Etat pour
se faire beaucoup d’argent. Et aujourd’hui, certains d’entre eux
sont milliardaires ! Les réformistes tels Moussavi, Rafsandjani
ou Khatami proviennent de ce groupe. On les appelle
« réformistes » non parce qu’ils ont des idées progressistes
mais parce qu’ils veulent changer le système économique actuel,
avec moins d’intervention de l’Etat et plus de privatisations.
Cela permettrait à certains d’entre eux de devenir encore plus
riches, l’Iran représentant un énorme marché. Tel était l’enjeu
principal des dernières élections et comme je l’ai dit, la
plupart des Iraniens, qui bénéficient de l’intervention de
l’Etat, ont choisi Ahmadinejad au lieu du « réformiste »
Moussavi.
Selon vous, ces élections
n’ont pas été manipulées ?
Bien sûr
que non. L’idée qu’elles ont été truquées vient de la propagande
menée pour marginaliser Ahmadinejad et placer en Iran un
gouvernement pro-occidental. Il suffit d’analyser certains
éléments pour voir que cette idée de fraude n’est pas sérieuse.
Tout d’abord, la Fondation Rockefeller a financé une ONG pour
réaliser un sondage d’opinion deux semaines avant les
élections : Ahmadinejad était donné vainqueur à trois contre un.
Deuxièmement, nos médias n’ont jamais montré les débats qui ont
été organisés durant la campagne en Iran : n’importe qui aurait
pu voir qu’il s’agissait de débats très ouverts et aurait pu
mieux comprendre pourquoi Ahmadinejad a été élu par les
travailleurs. Troisièmement, nous pourrions demander: qui sont
ceux qui prétendent qu’il y a eu une fraude en Iran ? Pourquoi
les Etats-Unis ne s’intéressent-ils pas à la démocratie dans les
Emirats ? Pourquoi n’y a-t-il pas de campagne contre
l’Afghanistan où les élections ont été manifestement truquées ?
Etc.
Pour répondre à ces questions, nous devons comprendre que selon
les intérêts impérialistes, des certificats sont donnés pour
définir où sont les bonnes élections et où sont les mauvaises.
Enfin, le peuple iranien a vu ce que les forces impérialistes
ont fait en Irak, en Afghanistan et au Pakistan. C’est aussi une
des raisons pour lesquelles les Iraniens ont choisi Ahmadinejad,
qui construit une alliance anti-impérialiste avec des pays comme
la Chine ou la Russie. Par contre, les réformistes, dits plus
« pragmatiques », sont en fait prêts à établir de bonnes
relations avec les pays impérialistes pour commercer avec eux.
Hillary Clinton a récemment
avoué que les Etats-Unis avaient encouragé le mouvement
d’opposition iranien après les élections. Mais ce n’était pas la
première fois que Washington intervenait dans la politique de
l’Iran, n’est-ce pas ?
En 1953,
en effet, la CIA a renversé le premier ministre iranien
Mossadegh. Il avait été élu pour ses idées nationalistes et
progressistes. En 1951, il nationalisa l’industrie pétrolière,
ce qui provoqua la colère des intérêts anglo-saxons dans la
région. Une opération orchestrée par la CIA le remplaça par
Mohammad Reza Pahlavi, le Chah, qui défendra les intérêts
impérialistes dans la région pour un long moment.
Pour les Etats-Unis, il était très important d’avoir un allié en
Iran. Car le Golfe avait été longtemps dominé par l’Empire
britannique. Mais après les années soixante, ce dernier déclina
et les Britanniques n’eurent plus les moyens de financer leurs
positions stratégiques dans cette région. Alors qu’ils
quittaient le Golfe, les Etats-Unis craignirent que l’influence
des Soviétiques et que le nationalisme arabe en profitent pour
se renforcer. C’est pourquoi Washington utilisa le Chah pour
jouer le gendarme dans la région et défendre ses intérêts. Le
Chah profita de l’argent du pétrole pour construire une énorme
puissance militaire et un service de renseignements solide et
impitoyable : la Savak. A ce moment, deux forces s’affrontaient
dans la région : les révolutionnaires, qui acquéraient de plus
en plus de légitimité auprès des masses, comme le gouvernement
de Nasser ou la révolution républicaine au Yémen; de l’autre
côté, les pro-impérialistes comme le régime saoudien wahhabite,
le gouvernement du Koweït ou la Jordanie. La dictature militaire
établie par le Chah avec l’aide des Etats-Unis contribua
sérieusement à la victoire des forces pro-impérialistes.
Quelle était la situation en
Iran sous la dictature du Chah ?
Le
peuple iranien souffrit beaucoup de ce régime. Comme je l’ai
dit, le pays était dominé par la bourgeoisie compradore, menée
par des royalistes féodaux et un régime militariste, dans un
Etat semi-colonial sans la moindre vision de construire une
industrie nationale. La bourgeoisie nationale pour sa part était
très faible et la majorité de la population était composée par
la paysannerie, la petite bourgeoisie et le petit prolétariat.
Les différences sociales étaient énormes. Certains étaient
encore plus riches que tout ce que vous pourriez voir à Beverly
Hills; par contre, beaucoup d’Iraniens n’avaient jamais vu la
couleur d’une chaussure. C’est pour cela que la grande majorité
du peuple iranien soutint la révolution islamique de 1979 qui
renversa le Chah. Les enjeux des diverses classes sociales,
voilà en fait l’unique moyen de comprendre l’Iran avant et après
la révolution.
Comment la révolution
s’est-elle produite ? Comment l’Iran a-t-il été transformé ?
Bien
sûr, à cause des énormes différences entre les classes sociales,
des partis et des associations voulaient changer de régime. Le
plus important de ces partis a longtemps été le parti communiste
« Toudeh ». Le Chah les a vigoureusement combattus, mais sa plus
grande erreur a probablement été de laisser se développer
l'Organisation des Moudjahiddines du Peuple Iranien (OMPI).
Celle-ci s’inspirait de la théologie de la libération (en
Amérique latine), combinant une analyse marxiste des classes
avec la pensée islamique. Le Chah pensait que si un groupe
apportait une nouvelle théorie mélangeant Marx et l’Islam,
l’influence de son principal ennemi, le communisme, déclinerait.
Mais l’OMPI était en fait bien plus qu’un parti car ces gens
avaient une véritable vision, comme les sandinistes au
Nicaragua. Ils sont devenus populaires et très forts. Cependant,
pour parvenir à renverser le Chah, il leur manquait un leader.
C’est pourquoi ils voulurent se servir de Khomeiny (qui était
alors exilé en France), car c’était un leader religieux
charismatique et anti-impérialiste. Mais Khomeiny avait sa
propre vision. Si bien que lorsque le Chah fut renversé,
Khomeiny affirma aussitôt son idéologie et prit le pouvoir. Cela
créa des tensions avec les Moudjahiddines du peuple. Les deux
camps s’affrontèrent et finalement Khomeiny s’imposa parce qu’il
bénéficiait du soutien de la bourgeoisie du Bazar.
Quelle était la vision de
Khomeiny ?
Pour
Khomeiny, c’est aux peuples du tiers monde, oppressés par
l’impérialisme, que devait revenir le pouvoir. Il voulait créer
un front uni des peuples et soutint par exemple les sandinistes
du Nicaragua. De cette façon, l’Iran passa du statut d’Etat
néocolonial à celui d’Etat indépendant. La première mesure du
gouvernement fut de nationaliser le pétrole tout comme Mossadegh
l’avait fait plus tôt. Khomeiny changea également le système
politique dictatorial du Chah. Il déclara qu’il fallait un
parlement et quelqu’un pour le contrôler sur base de la religion
et de l’indépendance nationale : le Guide Suprême.
Etant donné que la
candidature aux élections doit être approuvée par le Guide
Suprême, le système politique iranien est-il vraiment
démocratique ?
La
définition de la démocratie est elle-même une grande question. Y
a-t-il en Iran une démocratie de type occidental, une démocratie
d’Etat bourgeois ? Bien sûr que non. Le Guide Suprême contrôle
en effet le système politique iranien mais il serait naïf de
croire que les élections des pays occidentaux sont un exemple
d’une meilleure démocratie. Les élections par ici se font sur la
base de forces qui se trouvent derrière les partis et que l’on
ne voit pas directement. L’Iran pour sa part est une république
islamique et tous les partis doivent donc se baser sur la
religion. Les partis laïques y sont vus comme une invention de
l’Occident qui pourrait diviser le peuple et menacer la
souveraineté nationale du pays.
C’est précisément cette indépendance iranienne qui frustre les
pays impérialistes. Ceux-ci n’ont en réalité aucun problème avec
le fait que l’Iran soit un Etat islamique. L’Arabie Saoudite est
un Etat islamique où il n’y a même pas d’élections, et les pays
impérialistes n’ont aucun problème avec ça car l’Arabie Saoudite
est un pays ami. Le vrai problème, c’est que l’Iran a une vision
indépendante sur sa souveraineté nationale. Imaginons qu’Ahmadinejad
abandonne sa vision d’indépendance nationale et adopte un
système où les intérêts impérialistes seraient défendus comme en
Arabie Saoudite : il recevrait certainement le Prix Nobel !
Il y a quelques jours,
Zbigniew Brzezinski, le conseiller d’Obama, a déclaré que si
Israël attaquait l’Iran, les Etats-Unis devraient intercepter
ses bombardiers. N’est-ce pas surprenant ?
Brzezinski constate que les Etats-Unis ont été gravement
affaiblis sur le plan économique et militaire pour deux raisons.
Tout d’abord, les néoconservateurs, quand ils sont arrivés au
pouvoir, ont utilisé le 11 septembre comme prétexte pour faire
la guerre et ont transformé l’ensemble du monde musulman en
ennemi. C’était totalement fou et contre-productif pour les
Etats-Unis. De plus, l’invasion de l’Irak était une lourde
erreur : elle n’a pas renforcé les Etats-Unis, mais les a
plongés dans de sérieux problèmes.
Dans ce contexte, Brzezinski essaie de trouver des solutions
tout en gardant à l’esprit que l’objectif le plus important pour
son pays est de contenir le développement de son principal
rival : la Chine. Une partie de la solution consiste à renforcer
l’Otan, car cette institution peut apporter une réponse aux
problèmes de l’Occident en général et des Etats-Unis en
particulier. C’est d’ailleurs pour cette raison que Brezinski a
approuvé la proposition de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et
de la France de tenir une nouvelle conférence internationale sur
l’Afghanistan : il est primordial que l’Otan ne connaisse pas
une défaite afghane comme en ont connue les Soviétiques car
l’Otan est la seule clé qui permettra aux Etats-Unis de jouer un
nouveau rôle important dans le monde.
Une autre partie de la solution repose sur de nouveaux
partenariats pour construire une alliance plus forte contre la
Chine. Dans cette optique, Brzezinski considère que la politique
à l’égard de l’Iran en particulier, mais aussi à l’égard des
autres pays musulmans et même de la Russie, ne devrait pas être
agressive. Elle devrait être basée sur le dialogue et ne pas se
retrouver piégée par la propagande sioniste d’Israël.
Voilà qui explique le discours d’Obama au Caire. Les Etats-Unis
doivent convaincre les musulmans, les hindous et la bourgeoisie
russe qu’ils ont plus d’intérêt à s’allier avec les forces
occidentales plutôt qu’avec la Chine. C’est pour cela que
Brzezinski a dit que la colère des pays qui avaient été
considérés comme des ennemis par l’administration Bush devait
maintenant être prise en considération. Ces pays devraient
maintenant avoir le droit d’utiliser leurs propres ressources.
Les raisons de ce changement politique sont claires : les
Etats-Unis doivent empêcher ces pays de construire un autre
système mondial pour les garder dans un système dominé par
Washington.
Est-ce le signe que les
relations entre les Etats-Unis et Israël ne sont plus si
bonnes ?
Tout
d’abord, ce n’est pas Israël qui fait la politique aux
Etats-Unis. C’est la bourgeoisie américaine qui décide. Mais
c’est un fait : il existe une profonde division au sein de
l’impérialisme US. Vous avez ce premier courant, arriéré, qui
persiste à croire qu’ils peuvent continuer sur la voie
militaire. Mais ce n’est pas réaliste : le pays va connaître un
problème démographique et une confrontation militaire avec la
Chine est perdue d’avance. L’autre tendance, où vous trouvez
Brzezinski et Obama, sait par contre qu’il faut faire preuve de
tactique et se montrer réaliste pour maintenir l’hégémonie US.
Ils disent : « Nous devons connaître notre force et nos limites
et travailler sur cela. Afin d’être certains que notre force ne
soit pas perçue de manière négative mais positive. Notre force
doit constituer une garantie pour nos partenaires. »
Les Etats-Unis ont évidemment des liens très forts avec Israël,
mais l’enjeu euro-asiatique (le contrôle de l’Eurasie) est le
plus important : c’est là que se décidera l’avenir de
l’humanité. Brzezinski veut donc contrôler la marmite. Il sait
que la température de cette marmite doit être décidée par des
cuisiniers très malins, pas par des lunatiques. En effet, si la
marmite déborde, ça va brûler tout le monde et les Américains
seront boutés hors de la région. Voilà qui explique la
déclaration de Brzezinski sur les bombardiers israéliens et le
fait que pour la première fois, les Etats-Unis font des
concessions et autorisent d’autres forces occidentales à venir
dans le Golfe. C’est le cas par exemple de la France avec une
base militaire dans les Emirats Arabes Unis. Mais cela témoigne
aussi de la faiblesse dans laquelle se trouvent maintenant les
Etats-Unis.
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