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Interview
Entretien avec Jean Robin,
auteur de l'État de la judéomanie
© Jean Robin - Photo Emmanuelle Bousquet
Éditions Dualpha, Collection « Politiquement incorrect »,
dirigée par Philippe Randa Jean Robin,
pourquoi avez-vous décidé de publier un "état de la judéomanie"
en 2008 alors que vous aviez déjà expliqué ce qu'était la
judéomanie en 2006 ?
Dans La judéomanie, elle nuit aux juifs, elle nuit à la
République, paru en 2006, je théorise ce qu'est la judéomanie,
aussi bien dans le temps (1980 - 2005) que dans les mécanismes
de fonctionnement.
L'Etat de la judéomanie, c'était l'occasion pour moi d'élargir
mon analyse, dans l'espace (avec notamment la judéomanie à
l'étranger), mais aussi en parlant de faits très concrets
survenus depuis la parution de mon livre. Par exemple, c'était
l'explosion de l'accomodement raisonnable au Québec, je ne
voulais surtout pas rater cet événement historique qui est en
train de débarquer en France.
C'est quoi, l'accomodement raisonnable ?
C'est une expression ultra-politiquement-correct qui signifie
que les "majoritaires" doivent faire de la place aux
"minoritaires" en créant des particularismes dans la loi.
Dans l'Etat de la judéomanie, j'explique par exemple comment le
Québec a autorisé des gymnases à avoir leurs vitres fumées pour
empêcher qu'on voit des femmes juives s'y entraîner. C'était il
y a plus d'un an, mais cela fait étonnamment écho avec la
polémique récente ici sur les horaires aménagés dans les
gymnases pour les femmes juives et musulmanes.
Qu'est-ce qui vous fait dire que l'accomodement
raisonnable débarque en France ?
En fait la judéomanie est sa première manifestation, or comme
vous le savez la judéomanie est présente en France, de manière
croissante il est vrai, depuis 1980.
Mais prenez par exemple l'élection du grand rabbin de France,
Gilles Bernheim, qui vient d'avoir lieu. Il remplace le grand
rabbin Sitruk, qui s'était toujours refusé à vouloir entériner
des particularismes spécifiques pour les Français juifs. Or
voici ce que déclarait par exemple le Grand Rabbin Bernheim dans
Actualité Juive du 31 janvier 2008 sur ce qu'on n'appelle pas
encore l'accomodement raisonnable : "Des millénaires de judaïsme
valent bien des siècles de chrétienté."
Son élection n'arrive pas par hasard : sa principale mission,
telle que je la comprends, est de faire accepter à l'opinion
(française mais aussi juive) les lois de l'accomodement
raisonnable en France.
Pourtant, c'est à propos des musulmans qu'il y a
polémique, pas des juifs.
Justement, c'est une preuve supplémentaire de la judéomanie dans
laquelle est plongée le pays.
Les autorisations pour les femmes juives d'avoir leurs créneaux
horaires dans des piscines existent depuis près de 10 ans, mais
personne n'en parle.
Quand il s'agit de femmes musulmanes, qui obtiennent les mêmes
droits en invoquant le fait que les femmes juives en bénéficient
déjà, ça crée un tollé.
Bizarrement, à part quelques exceptions (notamment le
journaliste Eric Zemmour), personne ne mentionne la totalité de
l'histoire, et se focalise sur l'aspect musulman.
Or j'avais bien expliqué dans mon premier livre que la
judéomanie mène à l'islamomanie, à la négromanie, à l'homomanie,
etc., bref au communautarisme.
Quelles enseignements tirez-vous de l'agression du jeune
juif dans le XIXe arrondissement de Paris ces derniers jours ?
Ça ne vous surprendra pas, je vois là tous les symptômes de la
judéomanie.
Tout le monde (politiques, responsables de la communauté,
médias) a dit, comme d'habitude, que c'était une agression
antisémite, alors qu'il n'en est rien.
Et le garçon n'a pas été violenté parce qu'il était juif, mais
parce qu'il était membre d'une bande, comme d'autres, et qu'il
s'agissait de représailles.
On n'a pas parlé de son agression parce qu'elle est était plus
violente que d'autres, mais parce que le garçon était juif.
D'ailleurs on a appris depuis qu'il y avait eu d'autres
victimes, certes moins dramatiques, mais les médias et les
politiques n'en avaient pas dit un mot.
Ces reportages en boucle sur Rudy n'ont qu'une conséquence : les
gens se disent "ah oui, on en parle parce qu'il est juif, parce
que les juifs ont tout", dixit Finkielkraut.
Et ils pensent immédiatement à tous ces blancs, à tous ces
maghrébins, à tous ces noirs ou que sais-je encore qui ont été
victimes de représailles ou qui ont simplement été des victimes
innocentes, et ils se disent que les juifs ont des privilèges
dans notre pays, donc ils développent, consciemment ou
inconsciemment, un sentiment d'antisémitisme.
Les déclarations du Grand Rabbin Bernheim sont absurdes :
dimanche il dit qu'on n'est pas sûr que c'est antisémite,
aujourd'hui il dit que si ! alors que les faits apparus depuis
prouvent le contraire.
C'était une rixe entre bandes, des représailles (Rudy était bien
connu des services de police), comme Jean-Pierre Chevènement l'a
très justement dit. Il a été le seul, et il a créé un tollé.
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
Crédits Photo : Emmanuelle Bousquet
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