Entrevue
Syrie :
L'administration US crée les conditions
favorables au terrorisme !
Bachar al-Assad
Capture
écran PalSol
Mercredi 23 octobre 2013
Le Président syrien a accordé une longue
entrevue d’environ 2 heures à la chaîne
Al-Mayadeen dans la soirée du 21
Octobre. Il a été interrogé par son
Directeur, M. Ghassan Ben Jedo. Voici la
traduction de certains points essentiels
abordés dans la première partie, en
réponse aux questions posées.
Ce qui s’est passé en Syrie est
complètement différent de ce qui a eu
lieu en Tunisie ou en Égypte, ne
serait-ce que par la férocité de la
guerre médiatique, par l’afflux de
terroristes venus des quatre coins de la
planète toujours soutenus financièrement
et militairement, par la coalition de
pays occidentaux et régionaux pour
porter atteinte à son État... La crise
syrienne est passée par des étapes. La
première fut celle des manifestations où
des individus armés ont tiré sur des
manifestants et des forces de police. Ce
n’est que six mois après, et alors que
ces individus n’avaient pas réussi à
« renverser le régime », que s’est
concrétisée l’idée de créer et de
renforcer les bandes armées terroristes
venues de l’étranger. Actuellement nous
sommes confrontés à Al-Qaïda et à ses
multiples ramifications telles que
l’État islamique en Irak et au Levant
[EIIL], le Front Al-Nosra, etc. Nous
sommes donc en état de guerre contre des
terroristes.
Il est normal que différents courants
d’opposition existent en Syrie. Mais
l'opposition repose sur une formation
politique interne qui a une base
populaire et un programme politique
clair. Elle ne peut dépendre de
l’étranger, ni avoir recours à des
mercenaires armés, et doit refuser
toutes les formes
d’interventions étrangères
politique ou militaire ; auquel cas elle
relève de l’insurrection armée ou du
terrorisme.
Il est évident que l’ingérence de
l’extérieur s’appuie sur un
dysfonctionnement intérieur. Si tel
n’était pas le cas nous n’en serions pas
là. C’est pourquoi il est essentiel que
nous parlions de notre propre
responsabilité en tant que Syriens, car
lorsque vous ouvrez votre porte aux
voleurs vous êtes quelque part
responsables de ce qui vous arrive.
Nombre de propositions ont été avancées
au nom de l'opposition et de la réforme,
mais vous devez distinguer entre celles
qui cherchent sincèrement à réformer et
celles qui obéissent à d’autres
objectifs inavoués.
Il est de notoriété publique que la
Syrie subit des
pressions et des menaces depuis
des décennies, y inclus la période
qualifiée d’« ouverture à l'Occident »,
et qu’elle est ciblée à cause de ses
prises de position stratégiques -
connues de tous - par des pays qui ne
possèdent aucun
des attributs de la démocratie.
Dire que la Syrie vit dans un
environnement laïc n’implique pas que
nous niions l’existence de foyers
extrémistes préexistants sur le terrain,
mais ces foyers ont considérablement
évolué depuis les guerres contre
l’Afghanistan et l’Irak. Nous nous
sommes opposés à ces guerres en
prévenant qu’elles mèneraient à la
propagation de ces foyers - encore
circonscrits - dans toute la région. La
crise syrienne est venue leur servir
d’incubateur de croissance.
Les guerres US ont contribué à
l’expansion du terrorisme
Suite aux opérations terroristes des
Frères Musulmans en Syrie - dans les
années 1970 et 1980 - nous avions
soulevé la question de la lutte contre
le terrorisme, mais personne n’avait
voulu en tenir compte. Il n’empêche que
lorsque le monde a commencé à
s’inquiéter du terrorisme nous n'avons
pas hésité à nous allier avec tous les
pays qui ont décidé de le combattre, y
compris les États-Unis, sans pour autant
être en parfait accord avec les moyens
mis en œuvre pour ce faire. Ceci, car
les États-Unis traitent la guerre contre
le terrorisme comme s’il s’agissait d’un
jeu vidéo sur ordinateur : vous
frappez l’ennemi dès qu’il se pointe sur
votre écran et dix autres
apparaissent... L’approche devrait être
nécessairement plus globale.
Lorsque vous soutenez le chaos, vous
soutenez le terrorisme. Lorsque vous
attaquez un État qui combat le
terrorisme, vous créez les conditions
favorables à l’épanouissement des
groupes terroristes. C’est le cas de
la
politique des USA, de certains pays
européens et aussi de certains pays
arabes et régionaux. Ils ont contribué
intentionnellement ou non à amener
Al-Qaïda en Syrie.
Vous me demandez si nous sommes prêts à
coopérer avec les États- Unis. Ce n’est
pas exclu à partir du moment où nous
pouvons travailler dans le cadre de nos
intérêts réciproques. Mais
l’administration US est fondamentalement
égoïste et ne coopère avec quiconque que
dans la perspective de ses propres
intérêts. Une fois son but atteint, vous
n’êtes plus rien. C’est l’évidence même
compte tenu de ses relations avec ses
ex-alliés comme, par exemple, Pervez
Musharraf ou le Shah d'Iran... Par
conséquent, celui qui parle de la
loyauté de cette administration est dans
l’illusion, et ce qui est encore plus
illusoire est de penser qu’elle pourrait
se soucier
des intérêts des États arabes.
Certes, les États-Unis sont une
superpuissance qui influe sur le cours
des évènements dans le monde. Coopérer
avec eux sur la base d’intérêts communs
est normal, mais il est excessivement
dangereux de travailler à servir leurs
seuls intérêts, et c’est ce qu’ils
finissent par exiger.
Nous avons clairement dit et répété que
nous n'utilisons pas le terrorisme pour
servir nos intérêts pour la bonne raison
que nous le considérons comme une bête
venimeuse qui finit par vous mordre la
peau, une fois que vous l’avez mise dans
votre poche. Non, nous n’avons jamais
soutenu le terrorisme. Oui, nous nous
sommes opposés à la guerre contre
l’Irak, mais nous n’y avons pas soutenu
les terroristes comme certains le
prétendent. La Syrie leur servait de
couloir de passage après la traversée
clandestine de nos frontières. Nous
avons travaillé à les en empêcher mais
nous n’avons pas totalement réussi. Et
c’est ainsi que le terrorisme s’est vite
dirigé vers la Syrie dès le début de la
crise. Nous sommes parfaitement
conscients que le combat contre le
terrorisme n’est pas uniquement une
affaire de frontières, mais se mène à
l’intérieur du pays aussi bien en Syrie
qu’en Irak.
De la guerre du Koweit à la guerre de
l’Irak
En Irak, la Résistance est une chose et
le Terrorisme en est une autre. Nous
constatons que les terroristes
d’Al-Qaïda n’y ont jamais mené une seule
opération contre les États-Unis et que
toutes leurs opérations sont toujours de
nature sectaire. C’est la Résistance
irakienne qui a lutté contre
l’occupation US et c’est elle que nous
avons « politiquement » soutenue, sans
qu’elle ne nous en demande plus.
Les États-Unis ont tenté de pousser la
Syrie à être partie prenante de leur
campagne contre l'Irak, usant du bâton
et de la carotte. Au minimum, ils ont
exigé notre silence, notre position
ayant été très claire au sommet de Charm
el-Cheikh en Mars 2003, sommet
manifestement organisé pour créer une
atmosphère propice à leur guerre
programmée contre ce pays. Par la suite,
la Syrie a dû payer le prix de son
opposition à cette guerre.
Alors que les Arabes témoignaient de
leur allégeance aux États-Unis, Colin
Powell est venu nous trouver pour
s’enorgueillir de la manière dont les
USA étaient entrés en Irak en quelques
semaines et nous exposer la « Loi »
censée demander des comptes à la Syrie ;
cette Syrie qui n’avait plus un seul ami
en ce monde, mise à part cette visite
dont il nous gratifiait ! Mais pour
autant, nous devions répondre à
plusieurs demandes :
·
La première : expulser de Syrie toutes
les factions palestiniennes vers
n’importe où dans le monde. Nous lui
avions répondu que lorsque nous
expulsons une personne c’est pour la
rapatrier et que dans ce cas précis il
faudrait qu’il nous dise si le
rapatriement était possible.
·
La deuxième : cesser toute relation avec
le Hezbollah et toute forme de soutien à
la Résistance libanaise.
·
La troisième, et c’était la plus
dangereuse : refuser l’entrée en Syrie à
tous les talents scientifiques irakiens,
ce qui explique les opérations
d'assassinats qui ont visé de nombreux
scientifiques en Irak, alors que la
Syrie les a accueillis et leur a créé
des postes dans ses universités.
Ensuite, il nous a été proposé que les
États-Unis lancent le « processus de
paix ». Nous avons rappelé que la Syrie
avait déjà entendu ce discours
lorsqu’elle a participé à la guerre de
libération du Koweït et qu’ils se sont
dérobés à leurs obligations. Par
conséquent, nous considérons que toute
promesse des États-Unis est illusoire,
car ils n’ont jamais rien fait pour la
réussite du processus de paix.
La politique syrienne est celle de ses
institutions et reflète les intérêts du
peuple syrien. En tant qu’État arabe,
nous avons toujours été confrontés à un
ensemble de mauvais choix, notre
politique consistant à opter pour le
moins mauvais. Ce faisant, nous ne nous
opposions pas aux intérêts des
États-Unis mais nous défendions nos
propres intérêts ; notamment dans la
phase de la guerre contre l’Irak, que
nous avions jugé potentiellement
annonciatrice de la propagation du
terrorisme et de la partition du pays
avec évidemment des effets néfastes sur
la Syrie..
Le Président Hafez al-Assad n'a pas
coopéré avec les États-Unis au Koweït
pour les soutenir alors qu’ils avaient
juste besoin d’une couverture arabe,
mais pour la libération du Koweït. Sa
position était claire, fondée sur l’idée
qu’il n’est pas possible qu’un pays
arabe occupe un autre pays arabe et
qu’il ne fallait pas compromettre les
relations futures entre eux.
La coopération avec les États-Unis
Nous avons, nous-mêmes, coopéré avec les
services de renseignement des USA dans
la lutte contre le terrorisme
conformément à nos intérêts. Nous avons
aussi coopéré au processus de paix à
l’échelon ministériel. La politique
syrienne est souple et le fait de
défendre ses intérêts légitimes ne
signifie pas entêtement.
Le Président Jacques Chirac
Après l'entrée des forces américaines à
Bagdad et étant donné que le monde
témoignait de son allégeance aux
États-Unis, M. Jacques Chirac a estimé
que le moment était venu de modifier sa
politique à leur égard. Pensant disposer
de la carte syrienne, il nous a rendu
visite pour nous informer que le
Président Bush avait dit que j’étais un
« malfaisant » et qu’il fallait que la
Syrie et le Président syrien pensent à
se protéger de sa grande colère. Ceci
dit, il nous a demandé de coopérer au
processus de paix avant de nous
soumettre « la feuille de route »
correspondante. Nous n’avions répondu ni
positivement ni négativement ; entre
autre, au motif
que cette
feuille de route ne mettait l'accent que
sur le volet palestinien alors que nous
étions concernés par la libération du
Golan et donc par le « volet syrien ».
Suite à notre non-réponse, M.
Jacques Chirac a changé radicalement la
politique française et a commencé à agir
contre la Syrie dès 2004. En accord avec
Georges Bush, il a travaillé à faire
pression sur la Syrie et à la résolution
onusienne pour le retrait de la Syrie du
Liban [Résolution 1559] et à tous les
événements visant l’État syrien qui ont
suivi.
Les débuts de la guerre ouverte
Des armes circulaient en Syrie depuis la
guerre en Irak et ont été utilisées dès
les premiers jours des événements.
Beaucoup d’innocents sont tombés pendant
les six premiers mois, mais ce n’est
qu’une fois que les images d’individus
armés ont commencé à être publiées que
la guerre est devenue ouverte. Les
Frères Musulmans ont fini par
reconnaître que tout ceci était arrivé
avec la coopération de l’étranger.
Pendant deux années, le Qatar a soutenu
et financé les « bandes armées », tandis
que la Turquie s’est chargée de leur
logistique. Depuis, c’est l’Arabie
saoudite qui est entrée en ligne et tout
dernièrement la Jordanie.
Les Frères Musulmans
L’une des causes de ce à quoi nous
assistons aujourd’hui vient du
dérèglement de la relation entre
l’arabité et l’Islam. Les premiers à
avoir créé cette brèche, dans les années
cinquante, sont les Frères Musulmans. Le
travail pour la propagation de la foi
est important, mais doit être séparé des
concepts de l’État et de la politique.
En Syrie existe une opposition syrienne
qui s’exprime publiquement sans être
poursuivie. Les poursuites concernent
essentiellement certains éléments des
Frères Musulmans, lesquels sont
considérés par la Loi syrienne et l’État
syrien comme une organisation terroriste
devenue encore plus terroriste que
jamais. Nous avons déjà dialogué avec
eux suite aux événements des années
quatre-vingt, ils ont prouvé qu'ils ne
sont pas honnêtes. Malgré cela, nous
avons poursuivi le dialogue avec
certains d’entre eux, qui sont
maintenant délivrés de leur emprise
politique. Par conséquent, nous n’avons
aucun problème pour dialoguer avec
n’importe quelle organisation qui dépose
les armes, qui cesse d’acheminer des
éléments armés vers notre territoire, et
qui arrête de conspirer avec l’étranger.
Depuis les années cinquante, notre
expérience des Frères musulmans est une
succession interminable de terrorisme.
Elle est à ajouter à un autre aspect
purement juridique qui interdit les
partis fondés sur des bases religieuses
ou ethniques, ceci pour des raisons
liées à la diversité du peuple syrien.
Une vision comparable à celle des Frères
Musulmans pourrait tout simplement mener
à la dislocation de la Syrie.
Les prétendues désertions de masse
Parler de « désertion » suppose que les
désertions aient concerné des
institutions, ce qui n’est pas le cas.
Il s’agit plutôt d’individus qui ont
pris la fuite. Nous pensons que beaucoup
ont fui en situation de peur ou à cause
des menaces. D’ailleurs, un grand nombre
d’entre eux ont décidé de revenir et
nous les avons accueillis favorablement.
Certains ont repris leur travail au sein
des institutions étatiques, d’autres ont
rejoint l’Armée nationale, d’autres se
sont contentés de l’aider sans s’engager
sur le terrain, et d’autres sont tombés
sur le champ d’honneur. Tous ceux-là
n’ont donc plus eu peur pour leur propre
vie.
L’Initiative russe
Concernant « l’Initiative russe pour le
désarmement chimique » et la prétendue
« panique » qui nous aurait poussé à
l’accepter avec « précipitation », le
délai entre la déclaration de John Kerry
et celle du ministre syrien des Affaires
étrangères était d’une heure au grand
maximum ; ce qui signifie que
l’initiative avait été préparée à
l’avance. Il n’y a donc pas de quoi
broder sur notre précipitation. Comment
aurais-je pu prendre la décision
d’accepter les termes d’une telle
initiative sur un sujet aussi important
et aussi stratégique en si peu de temps
et alors qu’un grand nombre de
diplomates syriens étaient à
l’étranger ? Ce, d’autant plus que John
Kerry nous a offert une semaine de délai
et que nous aurions pu nous accorder
quelques jours de réflexion... C’est
plutôt la manière dont John Kerry a
abordé le problème qui suggère qu’il ne
s’attendait pas à ce que la Syrie
accepte l’Initiative russe et qu’il
était loin d’imaginer que nous l’avions
étudiée et qu’elle avait été préparée
bien avant la date de son annonce.
Dire que c’est la solution chimique qui
a fait que
les États-Unis ont annulé leur
guerre dénote une naïveté ou une
étroitesse de vue, parce que les
États-Unis sont un État agressif qui
peut tous les jours inventer n’importe
que prétexte pour justifier la guerre ;
comme cela s’est passé pour l’Irak avec
Colin Powell et son gros mensonge sur
les armes de destruction massive.
Autrement dit, si jamais vous pensiez
sauver votre peau en acceptant cette
initiative, sachez que rien n’empêche
les États-Unis de vous inventer un autre
prétexte pour relancer les préparatifs
de guerre à un quelconque moment plus
tard.
Par ailleurs, moins d’une quinzaine de
jours avant l'Initiative russe, des amis
nous avaient informés de la date et de
l’heure précise d’une attaque qui devait
avoir lieu le lendemain matin. Nous nous
sommes préparés, mais elle n’a pas eu
lieu ! Preuve supplémentaire, s’il en
fallait, que si nous devions paniquer
c’est avant l’annonce de cette
initiative plutôt qu’après.
Enfin,
la Syrie a interrompu la
production d’armes chimiques en 1997.
Depuis, elle était prête à abandonner ce
type d’armement, mais a gardé cette
carte pour le moment opportun. Ce moment
est arrivé !
La Conférence de Genève 2
À l’heure actuelle, nous n’avons pas de
date officielle de l’éventuelle tenue de
cette conférence et il n'y a pas de
facteurs qui pourraient aider à sa
réussite, si nous voulons qu'elle
réussisse ! Beaucoup de questions
restent en suspens. Quelles seront les
forces en présence ? Quelle est leur
relation avec le peuple syrien pour que
nous puissions discuter ensemble ?
Représentent-elles le peuple syrien, une
partie du peuple syrien, ou bien la
force qui les a fabriquées ? Ont-elles
des bases électorales claires en Syrie ?
Comment se peut-il que certaines forces
prétendent représenter le peuple syrien
alors qu’elles vivent à l’étranger et
disent contrôler 70 % du territoire
syrien sans oser se rendre en Syrie ? La
solution doit être une solution syrienne
et non la solution étrangère d’une
question syrienne. Il nous faut donc
connaître les composantes de cette
conférence avant d’émettre des réserves
sur sa réussite ou son échec.
La solution devra être syrienne et être
acceptée par le peuple syrien, que
l’étranger l’accepte ou la refuse. De
même, la reconnaissance des
représentants du peuple syrien, à cette
conférence, revient au peuple lui-même.
Autrement dit, toute reconnaissance
venue de l’étranger ne nous concerne
pas. La question ne revient pas à se
demander si la conférence aura ou n’aura
pas lieu. La question fondamentale est
de savoir si cette conférence peut
réussir au cas où elle aurait lieu. La
Syrie y participera sans conditions
lorsqu’elle se tiendra.
Par ailleurs, si cette conférence
comporte des décisions débouchant sur
l’arrêt du financement des terroristes,
le problème syrien sera résolu. À partir
du moment où les terroristes ne seront
plus fournis en armes et en argent et ne
seront plus aidés pour rejoindre le
territoire syrien, il n’y aura plus de
problème pour résoudre la question
syrienne qui n’est pas aussi compliquée
qu’on le prétend. Les complications
viennent de l’extérieur de la
Syrie, non de l’intérieur. Les
complications viennent d’une ingérence
étrangère qui nourrit le feu de
l’incendie.
M. Lakhdar Brahimi
Ce que nous attendons de M. Brahimi est
qu’il se contente de rester dans le
cadre de sa mission de médiateur,
nécessairement neutre, dans une
situation de dialogue entre différentes
forces qui se battent sur le terrain
sans se charger de missions dictées par
d’autres États. Ses deux premières
visites en Syrie n’ont pas dépassé le
cadre du dialogue et non, il ne m’a fait
aucune offre. En revanche, lors de sa
troisième visite fin 2012, il a tenté de
me convaincre qu’il était nécessaire que
je ne me présente pas aux élections
présidentielles de 2014. Ma réponse fut
très claire : c’est une question qui
concerne les Syriens et qui n’admet
aucune discussion avec un non-Syrien !
Maintenant puisque vous me demandez si
son initiative était dictée de
l’étranger, je vous réponds que c’est à
lui qu’il faudrait poser cette question.
Ceci dit, votre supposition n’est pas
improbable étant donné que les
États-Unis et d’autres États ennemis de
la Syrie formulent toujours l’idée qui
veut que je ne sois pas candidat aux
prochaines élections. C’est en effet une
étonnante coïncidence que M. Brahimi
avance les mêmes propositions mises en
avant par ces États... Nous espérons que
lors de sa prochaine visite que vous
venez d’évoquer, il ne dépassera pas les
limites de sa mission.
Dr Bachar al-Assad
Président de la République arabe
syrienne
21/10/ 2013
Traduction : Mouna Alno-Nakhal
Source : vidéo / Présidence de la
République arabe syrienne
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=OZJrJruufVk
Le
dossier Syrie
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