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Syrie

Interview du président al-Assad avec
la chaîne syrienne Al-Ekhbariah Assouria

Mercredi 17 avril 2013

Damas / Le président Bachar al-Assad a félicité le peuple syrien à l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance "fête de l'évacuation de la patrie de l'occupant français", affirmant qu'aujourd'hui nous avons, plus que jamais, besoin de se cramponner à la vraie notion de l'indépendance et de l'évacuation.

"Cette fête était toujours pour nous le symbole de la dignité et nous avons à nous en tenir pour qu'elle reste le passé glorieux et le présent de la dignité", a insisté le président al-Assad qui a tenu à signaler qu'indépendance et évacuation n'en seraient pas réelles sans la souveraineté. "La vraie indépendance c'est le retrait des troupes étrangères de la terre mais encore la récupération par le pays de la pleine souveraineté", a-t-il précisé.

"Une terre occupée et un peuple libre est de beaucoup mieux qu'une terre libérée avec un peuple non souverain sur sa terre et un Etat ne possédant pas sa libre décision", a affirmé le président al-Assad dans l'interviewe qu'il a accordée à la chaines de télévision /al-Ikhbariah/, retransmise ce soir, mercredi 17 avril, anniversaire de l'Evacuation, fête nationale de la Syrie, évoquant dans ce sens la nouvelle ruée colonialiste dont fait l'objet actuellement la Syrie et qui va en tout sens.

"On est devant une tentative d'envahir la Syrie par des forces de différentes nationalités, venues de l'extérieur, et qui suivaient de nouvelles tactiques qui diffèrent de celui du colonialisme traditionnel tel que l'occupation américaine de Irak et d'Afghanistan", a souligné le président al-Assad, parlant aussi d'une tentative d'invasion culturelle de la Syrie pour la conduire à sa soumission ou bien aux grandes puissances, à l'occident en particulier, ou bien aux forces de l'obscurantisme et Takfiries.

Questionné sur les événements actuels en Syrie, "incidents sécuritaires ou guerre?", le président al-Assad a dit: Ce qui passe actuellement en Syrie est une Guerre en plein sens du mot, ce n'est point des incidents sécuritaires, comme il semblait être au début".

Le président al-Assad d'expliquer: Il y a des grandes puissances occidentales, avec en tête les Etats-Unis, qui n'admettaient pas, historiquement, de voir des pays indépendants, même en Europe. "On veut une Europe soumise, comment donc quand il s'agit d'un petit pays", a-t-il précisé, évoquant une autre raison qui rendait les pays colonialistes désireux de mettre la main sur la Syrie, à savoir sa position géopolitique.

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"Ces pays jouaient un rôle dans la bataille actuelle, au début en apportant un soutien politique et médiatique, et tout dernièrement en fournissant un appui matériel et logistique, et aussi, croit-on, un soutien en matière d'armement", a dit le président al-Assad, évoquant dans ce sens le rôle de certains pays arabes et régionaux, tels que la Turquie, qui s'étaient faits une place sur la scène arabe et islamique par leur soutien artificiel à la cause palestinienne. "Mais il semble que ceux-ci étaient allés plus loin qu'il ne leur était permis et ils avaient alors à faire marche arrière", a-t-il poursuivi.

"La position claire et transparente de la Syrie en ce qui concerne les différentes causes, dont la cause palestinienne, les questions des droits et de la dignité, embarrasse nécessairement ces pays, Ils s'étaient alors mobilisés, par toutes leurs forces, pour frapper la Syrie", a expliqué le président al-Assad qui a évoqué aussi des facteurs intérieures. "Tous ces facteurs sous le grand titre /les forces takfiries/. Nous combattons en effet les forces takfiries", a-t-il conclu.

Questionné s'il redoute le confessionnalisme en Syrie, le président al-Assad a souligné que dans chaque société on voit, surtout dans les moments des crises, des personnes qui portent une pensée étroite et un sentiment national faible, "mais nous comptons sur la conscience du peuple syrien qui a prouvé durant deux ans qu'il est fort conscient, sinon la situation aurait été tout à fait différente. Je peux dire, sans exagérer, que la situation en Syrie est aujourd'hui mieux qu'elle n'était au début de la crise. Au début de la crise, le discours confessionnel avait été utilisé et certains foyers étaient apparus, comme dans les années 80 quand les frères musulmans avaient tenté de propager la pensée confessionnelle. Mais avec le temps la conscience a augmenté et je peux assurer aucun inquiétude pour le peuple de Syrie", a assuré le président al-Assad.

Répondant à une autre question sur des zones qui sont hors du contrôle de l'Etat en Syrie, le président al-Assad a souligné que ce que la Syrie traite aujourd'hui est une nouvelle guerre et une nouvelle méthode. Nous traitons avec des groupes, dont certains sont étrangers ou arabes, qui entrent dans les villes et les quartiers pour y commettre des actes de sabotage.

"Pour être précis, ce que nous affrontons aujourd'hui n'est pas une opération de libération de terre, pour parler des zones libérées, mais nous exécutons une opération de liquidation des terroristes et si nous ne les liquidons pas la libération de n'importe quelle région en Syrie n'aura aucune signification", a fait noter le président al-Assad, qui a affirmé, à cet effet, que ce qui compte pour l'Etat est la question humanitaire, la souffrance des citoyens, la protection de leurs âmes et l'atténuation de la souffrance des régions où les terroristes son présents.

"Pour nous, l'information et la politique n'est pas une priorité. On ne s'intéresse pas si l'autre partie a bénéficié de cela. Il y a des choses qu'impose la bataille mais pour nous la priorité est la question humanitaire", a assuré le président al-Assad.

Questionné sur les propos évoquant un démembrement géographique ou une division confessionnelle en Syrie, le président al-Assad a affirmé que tant que nous ne craignons pas le confessionnalisme, il n'y aura pas de véritables bases pour un démembrement. La société syrienne est un mélange qui se trouve dans chaque région et chaque village, alors il est difficile de réaliser le démembrement, mais les propos à ce sujet s'inscrivent dans le cadre de la guerre psychologique et font partie de la défaite virtuelle. "La proposition confessionnelle, qui est la plus dangereuse, a échoué", a dit le président al-Assad.

Quant à la séparation entre certaines villes et leurs banlieues, le président al-Assad a affirmé que cela ne s'inscrit pas dans le cadre du démembrement car cette séparation n'est pas fondée sur des lignes raciales ou confessionnelle, mais conformément aux lieux où se trouvent les terroristes, affirmant que les priorités militaires et humanitaires imposent parfois les lieux de présence, ainsi que la tactique de l'armée qui peut être présente dans un lieu et absente dans une autre, c'est-à-dire comme report temporaire des objectifs.

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Passant à la situation des kurdes en Syrie, le président al-Assad a affirmé qu'ils sont une partie naturelle et essentielle du tissu syrien vu qu'ils existent dans cette région depuis des décennies. "La plupart des kurdes sont des nationalistes, mais comme dans chaque société, certaines se servent des titres précis au service de leurs propres intérêts, "à l'exemple des parties kurdes en Syrie qui se servent de la questions kurde et de la répression des kurdes en Syrie, ce qui est incorrecte, pour trouver leur place sur la scène nationale", a indiqué le président al-Assad qui a signalé que beaucoup de familles des martyrs qu'il avait rencontrés étaient des kurdes.

En ce qui concerne la politique d'Erdogan à l'égard de l'utilisation de la carte kurde en Syrie, le président al-Assad a affirmé qu'Erdogan avait deux objectifs, intérieur et extérieur. L'Objectif extérieur est d'exercer des pressions sur la Syrie, tenant compte que la question kurde en Syrie est complètement différente de celle en Turquie de point de vue de l’histoire des relations, précisant à cet effet: "Nous n'avons pas perpétré des massacres contre les Kurdes, nous n'avons pas opprimé les Kurdes comme l'avait fait la Turquie pendant la désintégration de l'Empire Ottoman. La situation en Syrie est complètement différente. En Syrie, il y a une harmonie complète et une fraternité. Nos relations avec les Kurdes sont bonnes, même avec les partis kurdes qui mènent des combats pour obtenir leurs droits en Turquie".

Le président de poursuivre: "L'autre objectif interne est de recourir aux Kurdes pour profiter de ce grand bloc en Turquie et obtenir des voix, peut-être dans la prochaine constitution, où le Président de la république peut avoir des larges attributions. Mais il y a le problème de la crédibilité d'Erdogan en ce qui concerne la question kurde. "Nous avons reçu des informations, il y a quelques jours, des forces kurdes amies et actives sur la scène turque ou syrienne, selon lesquels elles n'ont pas confiance en Erdogan", a-t-il ajouté.

Passant au sujet de la laïcité de l'Etat syrien, le président al-Assad a dit: "ce qui est vraiment important, c'est la pratique. Par exemple, Certaines personnes pratiquent la laïcité comme non-religion, comme c'est le cas en Turquie dans de différentes périodes. Et il y a la laïcité que nous comprenons comme liberté de croyance. Nous sommes une société variée, où chaque confession est libre de pratiques ses rituels de la façon qu'ils jugent appropriée. Cela signifie que nous, en tant qu'Etat, nous n’agissons pas sur la base de la religion. Il ne faut pas faire la discrimination sur la base de la religion ou l'origine ethnique. Je pense que ce concept de laïcité est positif et bon. Tant qu'il ne s'agit pas de la laïcité antireligieuse, cela signifie elle n'est pas hostile à la religion et tant que nous parlons de la liberté de croyance, cela signifie que ce type de laïcité soutient les religions et ne l'affronte pas".

Le président al-Assad a ajouté que "Comment dire que nous sommes passés de la laïcité à la religion, alors que depuis 1970, 18.000 mosquées ont été construites. Si la laïcité est contre la religion, ou si nous pratiquons la laïcité antireligieuse, pourquoi avons-nous autorisé à la construction de 18.000 mosquées ? 220 écoles religieuses ont été établies et des dizaines d'instituts de formation religieuse pour les prédicateurs ont été ouverts. Donc, le côté religieux a toujours été important en Syrie. Si la société s'engage à la religion, l'État doit être fondé aussi sur des bases religieuses car il est le miroir de la société. On ne peut pas avoir un Etat irréligieux avec une société religieuse et vice versa ".

Au sujet des décisions et des mesures prises durant la crise telle que l'autorisation des chaînes religieuses et des femmes prédicatrices de pratiquer publiquement, le président al-Assad a dit: "Ces choses n'ont rien à voir avec la crise actuelle. Les cloches ont sonné d'alarme après l'invasion de l'Irak, en particulier en 2004 lorsque des signes d'extrémisme ont commencé à apparaître sur la scène syrienne. Le premier incident inquiétant était l’attaque contre le bâtiment de la Radio-Télévision syrienne en 2006 par un certain nombre d'individus trompés. Mais le plus important était le premier attentat-suicide en Syrie en 2008 pendant le mois de Ramadan, qui a été perpétré par des syriens. C'était une signe d'avertissement significatif. Sur fond de cet attentat, j'ai discuté certain nombre de grands ulémas religieux en Syrie de cette question, certain nombre d'idées ont été proposées, dont la chaîne satellitaire Nour al-Cham. En ce qui concerne les prédicatrices féminins, c'était aussi en 2008 dans le cadre de la même série de mesures".

Le président al-Assad a assuré que ces mesures n'avaient rien à voir avec la crise. "Au contraire, la crise a prouvé dès le premier jour que les institutions religieuses sont les plus disciplinés et que ceux qui sont engagés à leur religion en Syrie, musulmans ou chrétiens, sont les plus patriotiques. Ceux qui parlent de confessionnalisme n'appartiennent pas à ces institutions", a-t-il expliqué.

En ce qui concerne la solution politique et les personnes invitées au dialogue, le président al-Assad a dit: "Il y a d'abord la Conférence du Dialogue National qui fait partie de la solution politique, dont j'ai parlé dans mon dernier discours en janvier. Ce dialogue n'est pas entre l'Etat et une autre partie, il s'agit d'un dialogue entre les différentes composantes de la société syrienne, en particulier celles politiques, sur l'avenir de la Syrie, le régime politique, si c'est parlementaire, présidentiel, semi-présidentiel ou tout autre, et la constitution", ajoutant que l'Etat à ce moment exécuterait ce que les participants ont convenus.

"Les rencontres du Comité ministériel, conduit par le président du conseil des ministres, avec de différentes parties sont des réunions de consultations, destinées à fixer la façon d'entamer le dialogue", a-t-il rappelé.

"Nous ne voulons pas fonder cette Conférence sur les propres concepts de l'Etat. Nous voulons que tout le monde prenne part à cette conférence. Ces consultations ont pour but de parvenir à un dialogue mature", a fait noter le président al-Assad.

En ce qui concerne les personnes avec qui le gouvernement entamera le dialogue, le président al-Assad a fait noter que "Nous sommes prêts à mener un dialogue avec n'importe quelle partie, avec ceux qui aiment la Syrie et refuse de traiter avec Israël, avec ceux qui ne vendent pas la patrie contre l'argent et ceux qui insistent sur l'indépendance de la Syrie".

Il a aussi affirmé que le gouvernement ne mènera pas un dialogue avec une partie qui pariait sur la chute de l'Etat syrien, ni avec une autre qui ne condamnait pas les actes terroristes mais, au contraire, elle donne des justifications aux terroristes ni avec une opposition qui a choisi volontairement de rester à l'étranger.

Le président d'ajouter: "Si la question est avec qui devons-nous mener un dialogue, nous avons des partis politiques en Syrie, qui sont nouveauxs mais patriotiques qui ne se colorient pas conformément aux circonstances et ne sont pas à la solde de l'extérieur. Il y a des forces patriotiques à l'intérieur du pays.

" Les choses ne se limitent pas à ceux qui se nomment (opposition) ou ceux qui se nomment (opposition patriotique qui représente le peuple), alors que nous connaissons bien qu'ils ne représentent qu’eux-mêmes", a estimé le président al-Assad.

A la question de savoir si le régime en Syrie demeurera parlementaire ou il y aurait un parlement présidentiel, le président al-Assad a estimé que toutes les questions sont discutables et qu'il n'y a pas de lignes rouges sauf deux choses, l'indépendance de la Syrie qui signifie la non ingérence étrangère dans ses affaires, et l'appui aux terroristes. "Sinon, Aucun problème ne réside dans la question de définir si le régime en Syrie sera présidentiel ou non, car ceci sera déterminé par le peuple. Pour nous, ce que détermine le peuple syrien, nous l'acceptons", a précisé le président al-Assad.

Quant au poste du président de la république et au président lui-même, le président al-Assad a dit : "Il faut faire différence entre le poste et mois. Autrement dit que le poste dépend du régime politique qui définit ses prérogatives. Quand le régime politique change, il est évident que les attributions changent, y compris les prérogatives du président. Or le président et les nouvelles véhiculées dans ce sens, ce sont un sujet lié à l'individu et ceci est différent des attributions. Toute personne œuvrant pour parvenir au poste sera méprisée. Comme ça je vois les choses, c'est-à-dire que le poste est un outil mais jamais un objectif. L'objectif doit être le projet présenté par l'individu à la société et l'appui du peuple à ce projet pour parvenir à un meilleur état pour la Syrie. Les médias hostiles que ce soient arabes et autres ont tenté de prétendre que le problème ne réside pas dans un projet extérieur ni dans des forces qui se rendent de l'extérieur ou dans l'extrémisme, mais d'un président rejeté par son peuple, un président qui s'attache à son poste et tue son peuple pour y rester; c'est pourquoi ils ont soumis la question de l'abdication. Le poste n'a aucune valeur. S'il n'y avait pas de soutien populaire, ce poste n'octroierait rien à l'individu. L'objectif pour lequel le responsable doit lutter est le soutien populaire. Ce qui compte c'est la décision du peuple pour que le président reste ou parte".

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Répondant à une question sur la terminologie de la négociation avec le régime, non pas le dialogue avec lui, et sur les propos de certains responsables syriens rejetant cette terminologie, le président al-Assad a fait noter qu'il assimilait le pays, l'Etat, la société et la patrie à la famille. "Le père et la mère dialoguent avec leurs enfants non pas négocient avec eux. Lorsque nous nous asseyons en tant que Syriens, nous dialoguons. On dit le dialogue entre les Syriens, non pas la négociation entre eux, mais si un individu se considère comme étrangers, il peut proposer le terme de la négociation. Que nous acceptions cela ou non, dépend des bases et des déterminants, car vous négociez avec vos homologues. Si vous étiez un Etat vous négociez avec un Etat mais vous ne négociez pas avec des individus. Or ce qui propose la négociation doit se définir, s'il était un Syrien qui dialogue avec un Syrien ou un étranger représentant une partie quelconque".

A la question de savoir si les événements diplomatiques et politiques dans la région, lesquels accompagnés des événements sur le terrain en Syrie étaient intervenus par hasard, le président al-Assad a estimé que toute personne qui ne s'intéresse pas à la politique dans la région, notamment en Syrie, dit que se qui s'était produit récemment n'est pas par hasard car les choses sont liées l'une à l'autre. "Le maître qui les dirige est le même. Obama et Kerry étaient venus aux mêmes pays concernés par cette escalade. En analysant les choses, on peut définir deux facteurs, le 1er est extérieur et joue un rôle crucial dans ce qui se passe en Syrie depuis le début, alors que le 2ème est l'accru de l'escalade au moment-où nous réalisons des succès ", a précisé le président al-Assad.

Quant aux propos sur le rôle fondamental de la Jordanie dans la guerre en Syrie, notamment son accueil des camps d'instruction, des réunions et des chefs des groupes terroristes armés sur le terrain et l'infiltration des hommes armés et des armes via ses frontières avec la Syrie, le président al-Assad a répondu : "Nous avons obtenu officiellement beaucoup d'informations dans ce sens, certaines d'elles via les médias, les canaux diplomatiques ou sécuritaires. Nous avons directement envoyé il y a deux mois un émissaire politique du ministère des AE en Jordanie pour examiner ces données avec les responsables jordaniens et mettre en garde contre l'impact de cela non seulement en Syrie mais dans la région tout entière. La partie jordanienne a démenti ces nouvelles, mais une escalade a été provoquée ensuite à Daraa. Nous avons vu des milliers de terroristes qui se rendent en Syrie depuis la Jordanie, c'est pourquoi nous avons envoyé il y a un mois un responsable sécuritaire qui s'était réuni avec ses homologues sécuritaires en Jordanie auxquels il a expliqué les données que nous possédons. Evidement, il a écouté des propos démentant l'implication de la Jordanie dans ce qui se déroule en Syrie. Mettons de côté les informations sur les camps d'instructions, car elles sont non corroborées, mais ce qui est confirmé c'est les aveux des terroristes et ce que nous avons constaté sur l'infiltration de ces terroristes via les frontières jordano-syriennes. Il est incroyable de voir des milliers de terroristes qui s'infiltrent en Syrie depuis la Jordanie alors que ce pays était capable d'arrêter toute personne apportant d'armes à la résistance en Palestine pendant les dernières années. Nous souhaitons que certains responsables jordaniens qui ne comprennent pas la gravité de la situation en Syrie et ses conséquences sur la Jordanie et les autres pays, d'être matures dans leur évaluation de cette situation. Nous souhaitons que les responsables jordaniens soient comme leurs homologues irakiens qui avaient compris l'importance de la stabilité en Syrie sans prendre en compte leurs différends avec nous dans le passé".

A la question de savoir si les gouvernements de la Jordanie, du Qatar, de l'Arabie Saoudite, de la Tunisie, de l'Egypte, de la Libye et du Yémen sont tous erronés alors que la Syrie a raison, le président al-Assad a évoqué les sommets arabes, depuis le 1er sommet en 2000 après la 2ème intifada palestinienne, et ensuite après la guerre de l'Irak, jusqu'aux sommets tenus en raison de la guerre israélienne contre le Liban en 2006 et contre Gaza en 2008. " Tout citoyen arabe avait dénoncé ces sommets. Autrement-dit, est-ce que 300 millions citoyens arabes sont-ils erronés alors que des dizaines de responsables arabes qui prennent part auxdits sommets avaient raison?", a-t-il précisé.

Le président al-Assad a ajouté que ces gouvernements ne sont pas indépendants, certains d'eux existent du fait de la force du maître américain alors que les autres vivent dans des troubles et son rejetés par leurs peuples. "Ces gouvernements ont besoin de légalité avant de nous l'octroyer. J'ai dit cela et je le répète : la Ligue arabe tout entière a besoin de légalité".

"C'est le peuple syrien qui définit si on avait tort où raison. Mois, personnellement, et tous les responsables syriens sont responsables devant le peuple syrien ; toute autre partie ne nous concerne point", a-t-il affirmé.

Répondant à une question sur l'affrontement par la Syrie d'al-Qaïda, des groupes terroristes armés ou des combattants modérés, le président al-Assad a dit : "Toute personne portant d'arme et attaque les citoyens est un terroriste, que ce soit d'al-Qaïda ou pas, mais la terminologie des combattants modérés est utilisée par les Etats-Unis pour la justification devant leur peuple. Les Etats-Unis qui avaient combattu Taliban après les événements de 2001 ont compris qu'ils n'avaient rien réalisé en Afghanistan, car leurs pertes étaient considérables ; c'est pourquoi ils avaient tenté de justifier leur dialogue avec ces groupes. Il parlait d'un bon ou d'un mauvais Taliban et actuellement il parle d'un terroriste modéré. Il n'y a pas de terroriste modéré; c'est un terroriste bien qu'ils l'aient dénommé homme armé ou opposition armée. Ils ont véhiculé cette terminologie médiatiquement à leurs peuples pour prétendre que le conflit est entre un dirigeant gouvernant et un citoyen gouverné et maltraité. Mais la vérité a été révélée de même que l'identité du terrorisme extrémiste. Les médias occidentaux n'avaient pas pu cacher cette vérité. Ils ont justifié l'envoi d'armes et de fonds aux terroristes sous de différents titres, dont "un appui non létal ou des assistances non létales".

Questionné sur l'armement d'al-Qaïda par l'Occident, le président al-Assad a estimé que l'Occident recourt à tout élément apparu sur la scène même s'il était contre lui. La preuve est que l'Occident combat al-Qaïda au Mali et le soutient en Syrie et en Libye. "Ceci est la politique de double critère; mois, je l'appelle le triple et le quadruple critère. L'Occident est favorable d'envoyer al-Qaïda en Syrie, car il se débarrasse de ces éléments qui le combattent dans nombre de pays, notamment en Libye, au Mali et en Afghanistan. L'envoi de ces éléments en Syrie contribue au sabotage de ce pays sans prendre en considération qui triomphera, l'Etat, al-Qaïda ou autres. Ce qui compte c'est que la Syrie paie le prix et nous voyons les résultats de ce sabotage dans les infrastructures en Syrie. En même temps, l'Occident ne comprend pas que ce terrorisme regagnera ses pays qui avaient au début financé al-Qaïda en Afghanistan". a-t-il souligné.

Quant à la terminologie de l'intervention humanitaire, le président al-Assad a évoqué des exemples de cette "intervention humanitaire", notamment l'appui présumé depuis 60 ans de l'Occident au peuple palestinien contre les Israéliens et l'intervention humanitaire au Vietnam et au cours de la guerre en Corée, soulignant que 9 millions personnes ont été tuées seulement en Corée du nord du fait de cette "intervention humanitaire".

"Nous avons constaté cette intervention humanitaire en Irak et ses résultats dans ce pays et aussi en Libye et en Syrie. Je crois que cette intervention avait pour but de saboter l'homme syrien alors que "la responsabilité morale" de laquelle parle aussi l'Occident vise à porter atteinte aux fondements moraux sur lesquels se base la société syrienne, en particulier la dignité et l'attachement aux droits ",a fait noter le président al-Assad.

Questionné sur les raisons de perdurer la crise en Syrie, le président al-Assad a répondu : "Il y avait des facteurs extérieurs et intérieurs. Nous avons déjà parlé des facteurs extérieurs, mais quant aux facteurs intérieurs, on avait au début un problème de persuader beaucoup de Syriens sur ce qui se passe dans le pays. Vous vous rappelez mon 1er discours à l'Assemblée du peuple et les critiques que certaines parties lui avaient adressé, notamment la question du complot. Elles ont dit que la question est émotionnelle et que si je me suis rendu à Daraa, le problème aura réglé. J'ai affirmé à ce moment-là que la question n'avait pas commencé par l'émotion pour s'en finir par celle-ci. La question dans son essence est un plan extérieur. On affrontait un problème dans la conviction de gens que les nouvelles véhiculées par les médias extérieurs sont des falsifications, que l'Etat ne tue pas les manifestants et qu'il y avait d'autres parties qui tirent sur les deux parties pour attiser la tension. Il était difficile de les persuader que ces hommes armés ne sont point une armée libre, mais une armée dépendant à l'extérieur et qu'al-Qaïda était intervenu sur le terrain jusqu'à ce qu'ils aient vu eux-mêmes la vérité. Combien de temps on avait perdu pour les convaincre que l'Etat ne sabote pas les mosquées, dont celle d'al-Omari?. Quant aux massacres, l'armée armée arabe syrienne en était accusé, ce qui avait provoqué la base du chaos en Syrie".

A la question de savoir qu'elles sont les potentiels de la fermeté de l'Etat jusqu'au présent, le président al-Assad a fait noter que ce n'est pas l'Etat qui était ferme, mais le peuple syrien sans lequel toutes les choses avaient fini non pas pendant des semaines, mais des jours. "L'Etat s'inspire sa force du peuple, ainsi que sa faiblesse. La résistance au Liban avait triomphé en 2006 via son peuple avant ses combattants et sans l'appui de ce peuple à la résistance, elle ne restera guère ferme; ceci est le cas dans tout pays et la Syrie n'est une exception", a-t-il souligné.

Questionné sur son optimisme au sujet de la situation en Syrie, le président al-Assad a dit : "Sans l'optimisme en Syrie, en particulier chez eux qui défendent la patrie pour que nous tous vivions, nous n'avons pas combattu et nous n'étions pas restés fermes en tant que Syriens".

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Publié le 18 avril 2013

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Publié le 18 avril 2013

 

 

   

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