Centre
Palestinien
d'Information
Interview exclusive
Duwik: J'ai toujours juré d'être pour l'intérêt de mon peuple
palestinien
Photo CPI
Mercredi 1er juillet 2009
Al-Khalil - CPI
Les
trente-six mois passés en prison n’ont guère pu saper le moral
de Dr. Aziz Ad-Duwik, président du Conseil Législatif
Palestinien. Libéré des prisons de l’occupation israélienne, il
le voit avec plus de motivation, plus de volonté de continuer
son chemin au service de son peuple palestinien, le chemin du
Droit. Il est plus calme, plus savant, plus assuré et rassurant.
Dans la file
des nombreux visiteurs et journalistes, l’envoyé de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) était présent. Il a pu réaliser
avec lui une brève interview dont voici la traduction accomplie
par le département français du CPI.
CPI :
Dr. Duwik, comment revoyez-vous la scène politique
palestinienne, après trois ans d’absence ?
Dr. Duwik :
Tout ce qui se passe ces jours-ci est le résultat d’ingérences
extérieures dans notre système parlementaire, dans notre vie
tout court, une vie sous l’occupation. Mon interpellation, en
tant que chef du législatif, représente une injustice totale.
Une telle arrestation, même pour une minute, ne pourra jamais
être justifiée.
CPI :
Vos constatations des prisons israéliennes ? Avez-vous un
message ?
Dr. Duwik :
Les prisons israéliennes sont pleines de Palestiniens, les
meilleurs de notre peuple. Ils y souffrent le martyre. Malgré
toutes les souffrances, en dépit des estomacs vides, les captifs
palestiniens ont pu retirer plus de trente privilèges.
Dans les prisons israéliennes, les occupants
israéliens veulent imposer la tenue orange, afin de laisser
croire au monde entier que les résistants palestiniens sont de
simples criminels. Toutefois, les captifs ont décidé de faire
face aux manigances de ces bourreaux.
Les députés derrière les barreaux
CPI :
Les occupants israéliens enferment un grand nombre de
représentants légitimes du peuple. Quel regard y portez-vous ?
Dr. Duwik :
Au départ de cette campagne menée contre les députés, la
situation était très difficile. Personne n’a cru qu’un nombre
aussi grand de députés allaient être enfermés. C’est plus tard
que nous nous sommes rendus compte que nous étions face à une
opération de basse cour menée contre le Conseil Législatif
Palestinien.
Et puis nous avons compris que les grandes
puissances ne pratiquaient la démocratie que pour des buts
médiatiques. Elles s’intéressent à nous voir enfermés.
Nous avons aussi compris que les captifs sont
les meilleurs parmi nous et que la captivité ne nous empêche pas
de continuer notre travail.
L’unité nationale
CPI :
La scène palestinienne connaît une division – forcée. A votre
connaissance, y a-t-il des rencontres à l’intérieur des prisons
pour renforcer l’unité nationale ?
Dr. Duwik :
Les rencontres entre les captifs sont toujours en marche. Ils
envoient des suggestions, mais ils pratiquent de plus des
pressions pour réaliser cette union perdue.
Nous, en tant que Palestiniens, nous devons
rester ensemble. Nous ne devons pas diviser notre petite patrie.
J’appelle à tourner la page et à en commencer une autre, une
page d’unité et de résistance contre l’occupation israélienne.
CPI :
Les captifs avaient-ils un nouveau plan pour une réconciliation
nationale, comme vous l’avez dit dès votre sortie de prison ?
Dr. Duwik :
Oui ! J’ai laissé les captifs étudier une initiative, une
tentative pour recoudre les morceaux du peuple palestinien et
les deux parties de la patrie. Moi, personnellement, j’en dirai
un mot sous la coupole du parlement.
L’autorité palestinienne
CPI :
Pourquoi vous n’avez pas rencontré Abou Mazen (le président de
l’autorité palestinienne de Ramallah), comme cela a été le cas
du député Djémal Hawil, membre du mouvement du Fatah ? Lui, il a
été bien reçu le jour de sa libération.
Dr. Duwik :
Abou Mazen représente le pouvoir exécutif. Moi, je représente le
pouvoir législatif. Notre relation est bien clairement établie.
Sur le chemin de la ville d’Al-Khalil, après ma sortie de
prison, il m’a téléphoné. Il m’a fallu trop longtemps pour y
arriver, à cause du barrage militaire Al-Tiba. En tout cas, j’ai
beaucoup de choses à dire. L’importance est qu’on m’écoute.
Toutefois, j’appuierai toujours le Droit.
Combler la lacune
CPI :
Les Palestiniens comptent beaucoup sur le président du Conseil
Législatif Palestinien qui vient de quitter la prison. Comment
cette personnalité charismatique travaillera pour combler la
lacune existant entre les frères du Hamas et ceux du Fatah ?
Dr. Duwik :
Pour le moment et dans le contexte actuel, je ne fais partie
d’aucun parti. Je suis à la tête du pouvoir législatif. Je ne
travaillerai pas au profit d’une faction contre une autre.
J’avais juré sur le Livre du Seigneur que je serai toujours pour
l’intérêt supérieur du mon peuple. Je travaillerai avec tout le
monde, pour tout le monde, pour rendre au peuple son unité.
Les arrestations
CPI :
Mais avec ces campagnes d’arrestation touchant même les femmes,
comment Mr. Duwik pourra travailler ?
Dr. Duwik :
Dès la première seconde après ma sortie de la prison de
l’occupation israélienne, j’ai lancé un appel solennel à stopper
les arrestations et à nettoyer les prisons, en libérant tous les
détenus politiques. Il faut commencer par la bande de Gaza afin
de confirmer que les Palestiniens possèdent un seul pouvoir
législatif.
Est-ce logique que j’appelle à la libération
des Palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes, au
moment où il y a des détenus politiques dans les prisons
palestiniennes ? C’est une logique inacceptable. Et moi, je
n’accepte pas qu’on dise que mon peuple pratique une telle
action tandis qu’il vit sous l’occupation.
La position de Netanyahu
CPI :
Netanyahu s’est récemment, dans un discours, montré plus dur
avec la cause palestinienne. Qu’en dites-vous ?
Dr. Duwik :
La rue et la presse israéliennes ont remarqué que le discours de
Netanyahu porte beaucoup de tromperie. Cependant, il ne pourra
jamais duper le peuple palestinien. Il en a déjà vu pas mal.
L’absence de loi
CPI :
La loi étant mise de côté, comment Dr. Duwik pourra-t-il
travailler ?
Dr. Duwik :
Mon premier travail sera de mettre fin à cet état de division.
Puis j’accomplirai mon travail sous la coupole du parlement. Et
un bon nombre de parlementaires ont aussi la volonté que le
parlement assume son rôle.
Notre peuple doit rester uni. Toute la Nation,
tout le peuple palestinien, tous ses leaders doivent trouver le
remède à cet état de division.
Un dernier mot
CPI :
Qu’auriez-vous à dire à la Nation arabo-islamique et aux
politiciens du peuple palestinien ?
Dr. Duwik :
Je leur dis, tous, soyez unis. Et chaque nation possède un but.
Que la ville d'Al-Quds et la mosquée d’Al-Aqsa soient votre but.
Demandez le soutien de la part de notre Seigneur et sachez que
la victoire peut arriver plus rapidement qu’on ne le pense.
|