Chroniques de la Palestine occupée
Israël vit dans
les vapeurs d'un rêve messianique
Aline de
Diéguez
Lundi 10 décembre
2012
Interview
réalisée par Mohamed El-Ghazi pour
Algérie patriotique
Avant-propos
Avant
de répondre à vos questions, je veux
mettre l'ensemble de mes réponses
sous le signe du général SUN-TZU.
Dans son Art de la guerre
( VIe siècle avant notre ère), le
grand stratège chinois avait compris
que l'intelligence du chef est la
clé du succès: "La règle,
c'est que le Général qui triomphe
est celui qui est le mieux informé",
écrivait-il, car "tout l'art
de la guerre est basé sur la duperie".
Mais la connaissance ne doit pas se
limiter au terrain ou à l'armement
de son adversaire: "Connais
l'adversaire et surtout connais-toi
toi-même et tu seras invincible",
écrivait-il.
Or les Palestiniens sont en guerre
depuis un siècle contre un ennemi
implacable qui a pour objectif de
les déposséder de leur territoire,
de leur identité et de leur nation ;
et depuis un siècle, ils ont perdu
toutes les batailles. Ce n'est
évidemment pas par hasard.
Quelles sont les armes qu'ils n'ont
pas eues, celles qu'ils n'ont pas
vues et quelles sont celles qu'ils
n'ont pas su utiliser?
Interview publiée en
trois fois
1 -
"Israël vit dans
les vapeurs d'un rêve messianique",
5
décembre 2012
Question I
- En dépit de la réprobation
de la communauté
internationale, Israël s'est
encore une fois arrogé le
droit d'attaquer le peuple
palestinien, violant
délibérément la résolution
242 du Conseil de sécurité
de l'ONU. Pourquoi cette
impunité dure-t-elle depuis
que l'Etat hébreu existe?
|
Avant de
parler des résolutions de l'ONU, je
voudrais revenir en arrière et rappeler
que l'article 22 du Pacte de la
Société des Nations créée par le
Traité de Versailles de 1919 - et
qui reprenait le 14e point des
propositions américaines rédigées
d'avance et que le très sioniste Colonel
House, représentant du Président Wilson,
a imposées aux Européens
[1] -
que ce 14e point posait les principes
généraux du régime du mandat. Il
concernait les peuples des territoires
encore "incapables de se diriger
eux-mêmes dans les conditions
particulièrement difficiles du monde
moderne".
Cet
article paternaliste et conforme à
l'esprit du colonialisme de l'époque,
confiait la tâche d'assurer le bien-être
et le développement - tâches
constitutives d'une "mission sacrée
de civilisation" - à des pays
tuteurs, c'est-à-dire à "des nations
développées, qui, en raison de leurs
ressources, de leur expérience ou de
leur position géographique, sont le
mieux à même d'assumer cette
responsabilité et consentent à
l'accepter".
L' article 22 du Pacte définissait donc
avec précision le périmètre des droits
et des devoirs du mandataire et du
mandaté, exercés sous le contrôle de la
S.D.N.
Or, le
paragraphe 2 de cet article 22 du Pacte
de la S.D.N. prévoyait une hiérarchie de
la tutelle en fonction du "degré de
développement des peuples considérés".
La Palestine figurait dans la catégorie
A, aux côtés de la Syrie, du Liban, de
l'Iraq et de la Transjordanie,
catégorie qui concernait les territoires
dont le niveau de développement était
tel qu'il était possible de les
considérer comme des nations
indépendantes, sous la seule réserve
de l'application du mandat. Le
mandataire n'était donc qu'un guide et
un conseil dans la gestion de
l'administration du territoire.
Le mandat
n'était pas la colonisation, puisque
l'indépendance des nations était
proclamée, mais une simple aide à une
gestion administrative temporaire.
C'est
donc depuis 1919 que la Palestine
jouit du statut de nation indépendante
sous mandat anglais et la fin de la
tutelle du mandataire en 1946 lui
donnait pleinement droit à l'indépendance
sur la totalité du territoire de la
Palestine.
Alors que
les Israéliens ne cessent d'invoquer la
fameuse déclaration Balfour qui date de
1917, qui n'est qu'une lettre privée,
manuscrite , dépourvue de toute valeur
en droit international, quels sont les
dirigeants Palestiniens qui aient jamais
invoqué l'argument de la légitimité
internationale et du statut officiel
de nation indépendante dont la Palestine
jouit depuis 1919 sur la totalité de son
territoire?
Aucun.
J'en viens aux résolutions de l'Onu.
Vous
invoquez une certaine résolution de
l'ONU parmi les dizaines d'autres
qu'Israël n'a pas respectées. Or, près
de quatre-vingts - je dis bien
quatre-vingts - résolutions de l'ONU
votées, non point l'Assemblée générale
des Nations Unies, mais par le Conseil
de Sécurité - et sont donc d'application
impérative... pour les autres Etats -
condamnent expressément l'Etat hébreu et
trente neuf autres, tout aussi sévères,
stigmatisent des comportements violents,
illégaux et même sauvages, des
violations patentes du droit et des
conventions internationales, injustement
et arbitrairement bloquées par un veto
des USA dont on ne sait s'ils sont la
tête ou la queue du binôme monstrueux
qu'ils forment avec Israël.
[Voir la liste en note]
Alors
qu'une seule résolution du Conseil de
sécurité a suffi pour provoquer le
bombardement de la Lybie et
l'élimination de son dirigeant, pas une
seule des cent vingt résolutions
condamnant Israël n'a trouvé le plus
petit commencement d'application et
jamais aucune mesure de rétorsion n'a
été prise à l'encontre du coupable.
L'Etat sioniste poursuit donc
tranquillement son travail de
harassement d'un autre peuple, viole les
lois et les conventions internationales,
légalise la torture, y compris la
torture des enfants, n'hésite pas à
prendre en otage des familles entières
sous prétexte qu'un de ses membres est
soupçonné du méfait de résistance ou
d'appartenance au Hamas, pratique
ouvertement des assassinats collectifs
ou qualifiés de "ciblés", des
arrestations arbitraires et des
exécutions extra-judiciaires. Comme il
n'y a jamais eu de réaction
internationale sérieuse après les
nettoyages ethniques de masse de 1948 ou
de 1967, cette politique se poursuit
inexorablement depuis soixante ans et
progresse d'année en année en intensité
et en monstruosité.
Il faut
avoir entendu l'ambassadeur Israël à
Paris de l'époque - M. Elie Barnavi
- balayer d'un revers de la main et sur
un ton méprisant l'une des condamnations
en la qualifiant de "rituelle"
pour mesurer leur effet sur les
politiciens d'un Etat qui défie le monde
entier et poursuit tranquillement les
vols de terre et la colonisation.
Cette obstination dans la violence et
l'arrogance possède sa propre motivation
interne. Les Palestiniens n'ont pas
compris que le cerveau de leurs
bourreaux fonctionne sur un autre mode
que celui du reste de la planète et que
l'Etat qu'ils essaient d'imposer est une
mythologie qui a cru pouvoir se
réincarner dans l'histoire. Face à cette
réalité mythique, les arguments de
politique rationnelle sont de peu de
poids.
Les autres Etats de la planète non plus
n'ont pas intégré cette réalité
anthropologique.
Ayant vécu dans les vapeurs d'un rêve
messianique durant des siècles, cet Etat
projette sur le monde qui l'entoure la
géographie mentale qu'il porte dans sa
cervelle depuis deux mille ans et il
prétend non seulement substituer sa
réalité mythologique au monde dans
lequel il a débarqué armé jusqu'aux
dents et fort du soutien militaire et
financier des banquiers anglo-saxons,
mais imposer ses phantasmes théologiques
à la planète entière.
C'est
ainsi qu'aujourd'hui même, dans les
pseudo "négociations" auxquelles
se prête rituellement le gouvernement
israélien afin de gagner du temps et en
profiter pour grignoter du terrain, il
affirme tranquillement que "le droit
international n'a rien à voir" avec
la guerre qu'il mène contre le peuple
palestinien, parce qu'il possède "un
titre de propriété sur Eretz Israël"
(la terre d'Israël). Il ne s'agit donc
pas pour lui de "rendre des
territoires", mais de consentir
généreusement à "en donner".
Seuls les ignorants de la psychologie
messianique des dirigeants et de la
masse de la population israélienne
peuvent s'étonner de la réponse
méprisante de Benjamin Netanyahou à la
suite de la menace de la France et de
l'Angleterre de convoquer les
ambassadeurs israéliens après la
décision de l'Etat hébreu de construire
une nouvelle colonie en Cisjordanie
forte de trois mille logements ...pour
commencer, à la suite de la démarche de
la Palestine à l'ONU.
Il en résulte que les Palestiniens sont
aujourd'hui les victimes collatérales de
la rédaction d'un vieux code de
théologie et de morale rédigé il y a
plus de vingt-cinq siècles par les
prêtres héréditaires d'une petite tribu
de nomades du sud de l'actuelle
Palestine.
Or le
droit international ne connaît pas
d'Etat dont la définition se fonderait
sur la religion ou la race. Le droit
international public s'appelle également
le "droit des gens" - le jus
gentium, au sens latin de gens,
la nation, le peuple. La
Palestine étant une nation reconnue
depuis 1919, aucun organisme
international ne possédait le pouvoir de
la priver du droit universel des peuples
à disposer d'eux-mêmes et ce droit est
inaliénable.
Ni la résolution 181, ni la
reconnaissance d'Israël en tant qu'Etat
à laquelle Yasser Arafat s'est résigné
1988 n'ont aucun fondement en droit
international public, car aucun peuple
ne dispose du pouvoir absurde de
parapher son propre auto-anéantissement.
C'est
ainsi que la Déclaration de 1988
d'Arafat est simplement "nulle et non
avenue".
Certes,
une guerre et un traité de paix peuvent
se conclure par le rapt d'une portion du
sol d'un Etat à son propriétaire; mais
ce coup de force n'est jamais
légitimable en droit pur et demeure
toujours récusable. C'est ainsi que la
France a reconquis l'Alsace et la
Lorraine par la force des armes en 1918.
De même, la plus grande partie de la
Palestine a été conquise par des colons,
c'est-à-dire par des populations
étrangères à cette terre. Mais les
territoire perdus peuvent être reconquis
et revenir à leurs légitimes
propriétaires.
Question II
- Le gouvernement israélien
accuse le Hamas d'être le
principal coupable dans
cette guerre, tandis que les
Occidentaux l'assimilent - à
demi mot - à une
organisation terroriste ?
Que représente le Hamas pour
vous qui militez aux côtés
des Palestiniens?
|
La
politique ne connaît qu'un certain type
de force, celui que les physiciens
appellent la "force résistante".
L'expansion impériale ne s'arrête que
lorsqu'elle rencontre un mur - c'est-à-
dire une résistance - ou qu'elle
déraille - c'est-à-dire qu'elle s'auto-détruit.
La première et la plus classique de ces
forces est la résistance des peuples
envahis ou conquis, mais ce n'est pas la
seule. Ainsi, grâce à ses petites
roquettes artisanales qui ne font pas de
gros dégâts, mais créaient la panique
dans les localités frontalières, Gaza la
vaillante et la résistante tient tête à
un occupant monstrueusement armé. Lors
de la dernière ruée de l'armée des
occupants, les résistants de Gaza ont
même réussi à envoyer une bonne partie
de la population israélienne, y compris
le gouvernement tout entier, se terrer
dans des abris ou des canalisations.
Malgré les tentatives de l'occupant de
l'affamer , de l'empoisonner ou de la
terroriser, de la bombarder cruellement
d'une manière répétitive, les mouvements
de résistance à Gaza viennent de réussir
à imposer un cessez-le-feu, plus ou
moins à leurs conditions, ce qui, dans
ce type de rapport de forces constitue
une victoire.
J'ajoute que les dirigeants de Gaza ont
été très légitimement élus et dans des
élections unanimement reconnues comme
démocratiques. Il se trouve que le Hamas
est arrivé en tête. C'est ainsi. Faut-il
ne respecter le résultat d'un vote
démocratique, donc issu de la volonté du
peuple, que s'il répond aux vœux de tel
ou tel Etat étranger?
Mais le
Hamas n'est pas le seul mouvement de la
résistance palestinienne et ce n'est
pas, militairement parlant, le plus
actif. La loi internationale reconnaît à
un peuple occupé le droit de se défendre
par tous les moyens, y compris par la
force. La résistance palestinienne est
donc parfaitement légitime. Les
déclarations de l'occupant sont sans
valeur aucune. D'ailleurs, les sionistes
sont les inventeurs du terrorisme
politique qu'ils exercèrent d'abord
contre l'empire tsariste, puis lors de
la conquête de la Palestine contre les
Britanniques et les autochtones.
Hachomer, Haganah, Irgoun, Lehi, Palmach,
Mapam et autres tueurs et tueuses du
Mossad et de Tsahal , autant
d'organisations dont les crimes se
comptent par milliers. Un grand nombre
des dirigeants de ces groupes
terroristes sont devenus premiers
ministres de l'Etat d'Israël.
Les
colons européens ont bafoué tous les
traités qu'ils ont signés avec les
Indiens d'Amérique du Nord et du Sud et
ont fini par exterminer l'immense
majorité des autochtones amérindiens,
puis à parquer les survivants dans des
enclos appelés "réserves". Voilà
un bel exploit de la fameuse "mission
sacrée de la civilisation" dont on
n'hésitait pas à se gargariser en 1919.
Israël s'inspire du même modèle et il
croit que ses mesures coercitives de
plus en plus violentes finiront pas
dompter la résistance de ceux en
lesquels il voit ses propres indigènes.
«Le sionisme puise
sa puissance dans les banques
anglo-saxonnes»
, 6 décembre 2012
Question III
- Comment
qualifieriez-vous la
réaction des pays arabes
- et de la Ligue qui les
regroupe - face aux
agressions répétées
d'Israël contre le
peuple palestinien?
|
Bla bla
bla. Réunionite aiguë à effet nul pour
les Palestiniens. La ligue arabe est le
lieu de toutes les machinations et de
tous les complots d'initiative
américano-sioniste comme on vient encore
de le voir à propos de la Syrie, avec
pour chef et grand dispensateur de sacs
bourrés jusqu'à la gueule de billets
verts, l'inénarrable, l'incontournable,
le virevoltant, l'omniprésent et
omnipuissant Cheikh Hamad bin Jassim bin
Jaber al-Thani, dont la carrure est
inversement proportionnelle à celle de
son confetti d'Etat gazier et aux
ambitions géopolitiques dignes de la
fable sur la grenouille qui veut se
faire aussi grosse que le boeuf.
Question IV - Les
Israéliens s'apprêtent à
voter le 22 janvier
prochain, dans le cadre des
législatives anticipées
décidées par le Likoud. Ce
parti préside par Netanyahou
est donné favori par les
sondages locaux. Pensez-vous
que l'agression contre Ghaza
entre dans ce contexte
électoral ou vise-t-elle
plutôt à saboter le projet
de résolution qui
conférerait à la Palestine
le statut d'Etat observateur
à l'ONU?
|
Oui
certainement, Benjamin Netanyahou
espérait qu'en montrant ses muscles, il
récolterait un surcroît de popularité en
vue des élections à venir. Il comptait
offrir à ses électeurs un plat dont ils
sont friands de destructions
spectaculaires, de ruines fumantes, de
cadavres et d'enfants ensanglantés. En
dessert, il se serait vanté d'
assassinats "ciblés" réussis de
redoutables "terroristes. Apparemment
les images sanguinolentes d'enfants
massacrés ont jusqu'à présent représenté
un efficace dopant électoral. Afin de
leur ouvrir l'appétit, je leur
recommande les images tournées le 14
novembre 2012 par une équipe
indonésienne lors des dernières agapes
de sang auxquelles s'est livrée à Gaza
l'armée la plus immorale du monde. (Ce
que les assassins sionistes interdisent
à la télé sur Gaza -
http://w41k.info/74670.
)
Benjamin
Netanyahou tablait probablement sur le
fait que la "communauté internationale"
clamerait comme d'habitude que sa
réaction est "disproportionnée" et qu'on
en resterait là, toujours comme
d'habitude. Souvenez-vous du festin de
cannibales des dirigeants européens
invités par Ehud Olmert au beau milieu
du précédent massacre à Gaza en 2008.
En effet,
dans un régime qui se proclame
"démocratique", la ligne d'un
gouvernement est, globalement, le reflet
du sentiment général des électeurs. On
sait qu'en Israël, la violence de
l'armée à l'encontre des Palestiniens
est aapprouvée par la société tout
entière. La violence militaire n'est
donc que le reflet de la violence des
sentiments de la population. Non
seulement, et à une immense majorité,
les Israéliens applaudissent les
bombardements de civils, mais ils en
redemandent, comme le montraient les
signatures et les mots doux des
fillettes israéliennes sur les missiles
qui allaient pulvériser des fillettes
libanaises en 2006, ou les cohortes de
voyeurs contemplant à la jumelle les
missiles tombant sur Gaza. Les
emprisonnements arbitraires les tortures
que subissent des milliers de détenus
qui croupissent dans leurs geôles - y
compris des femmes et des enfants - les
humiliations, les spoliations, les
assassinats, les tortures loin de
provoquer une indignation ou au moins
une empathie spontanée envers des
victimes carbonisées par des bombes au
phosphore, étaient, jusqu'à la dernière
expédition meurtrière à Gaza, accueillis
par des hourrah et des danses. A part
quelques pétards dans les terrains
vagues autour de Sderoth, les Israéliens
étaient tranquilles comme baptiste et
pouvaient se contenter de contempler le
spectacle et de compter les bombes au
phosphore qui illuminaient le ciel de
Gaza. Une sorte de 14 juillet à la sauce
israélienne.
Benjamin Netanyahou était donc fondé à
tabler sur une popularité accrue et un
gain électoral.
De plus,
il semble que le héros de "Plomb
durci", Ehud Olmert, venait de se
débarrasser des accusations de
magouilles financières qui semblent
avoir glissé sur sa carrière politique
comme l'eau sur les plumes d'un canard.
Il était en train de se lancer dans
l'arène électorale. Il s'agissait donc
de prendre de vitesse un rival qui avait
fait ses preuves en matière de barbarie.
Un
troisième argument en faveur de
l'intervention consistait à obliger un
Barack Obama, dont l'animosité à l'égard
de Benjamin Netanyahou est notoire, à
proclamer publiquement son soutien
indéfectible à l'Etat sioniste et à
accuser, selon un rituel classique, "le
Hamas et toutes les organisations
terroristes" palestiniennes
d'exercer une "violence injustifiable"
contre "le peuple d'Israël" et de
menacer sa "sécurité", ce que son
porte-parole s'est empressé de clamer.
… sauf que les nouveaux missiles à plus
longue portée de la résistance ont
changé la donne sur le terrain, car
cette dernière expédition guerrière de
l'Etat israélien a réservé quelques
surprises à ses concepteurs, obligés,
pour la première fois, de courir aux
abris.
De plus,
les images de ces nouveaux massacres et
des destructions massives
d'infrastructures civiles, alors que la
reconstruction n'était pas achevée après
les dévastations de Plomb durci en
2008, ont soulevé une indignation
mondiale qu'Israël n'avait pas
anticipée, si bien que des Etats
hésitants - la France, l'Espagne, la
Belgique, entre autres - n'ont pas osé
aller contre les sentiments de la
majorité de leurs populations
respectives.
Leur vote
positif a provoqué la stupeur et la
fureur des groupes de pression sionistes
habituels dans les Etats concernés.
Question V
- Les Etats-Unis soutiennent
l'Etat sioniste et le
protègent envers et contre
tous. Comment expliquez-vous
ce soutien acharné? Est-ce
seulement une affaire de
lobby sioniste ou y a-t-il
d'autres raisons inconnues?
|
J'ai
traité ce sujet en détail dans mon
dernier texte.
[2]
Les lobbies sionistes sont certes
nombreux et puissants aux Etats-Unis et
il existe également un courant, plus
nombreux encore, même s'ils sont moins
fortunés, de protestants
fondamentalistes, plus virulents et plus
fanatiques que les Juifs et qui
soutiennent l'Etat sioniste pour des
motifs théologiques. Ils sont appelés "chrétiens
sionistes". Ils professent que la
judaïsation de toute la Palestine est
une étape nécessaire avant le retour du
Messie, lequel triomphera définitivement
du mal sur la terre et convertira les
Juifs au christianisme. On devine que
cette dernière perspective est loin de
plaire aux Israéliens mais, en attendant
cet avenir lointain, leur soutien
bruyant est précieux.
Mais il
s'agit là de la partie émergée de
l'iceberg . C'est dans les grandes
banques anglo-saxonnes et les puissantes
multinationales d'outre-Atlantique qu'il
faut chercher la source jaillissante de
ce qui devint le puissant fleuve
sioniste. C'est grâce à une manne
financière, quasiment sans limites que
cette idéologie messianico-colonialiste
a trouvé la force de concrétiser son
rêve. Des hommes comme le rabbin
Stephen S. Wise, premier président
du congrès juif américain, puis mondial
ou le Colonel House évoqué
ci-dessus et éminence grise farouchement
pro-sioniste du président Woodrow
Wilson, ont joué un rôle déterminant
dans la concrétisation de ce fantasme à
partir du début du XXe siècle, puis
durant les préparatifs des deux guerres
mondiales. D'ailleurs, dans son gros
ouvrage intitulé Les Juifs, le
monde et l'argent, Jacques
Attali se glorifie de la puissance que
les institutions bancaires ont donnée et
continuent de donner à ses
co-religionnaires.
Certes, le rêve sioniste d'inspiration
proprement biblique a germé dans les
plaines de Russie, d'Ukraine et de
Pologne et y a été préparé de longue
main. Cependant, c'est grâce à la
fabuleuse manne financière de groupes
puissamment organisés et agissants dans
les coulisses des pouvoirs politiques et
qui sont parvenus à tordre, dès
l'origine, la politique de l'Angleterre
et des Etats-Unis dans le sens des
intérêts sionistes, que cette idéologie
a pu se concrétiser. Les intérêts de
l'idéologie sioniste et ceux de l'empire
américain naissant ont donc, dans les
débuts, semblé coïncider parfaitement.
Les
groupes financiers, économiques et
médiatiques qui venaient de se
constituer outre-Atlantique grâce à des
méthodes qu'on peut qualifier de
maffieuses - leurs richissimes
propriétaires sont désormais désignés
sous le nom de "barons voleurs" -
étaient, pour un très grand nombre
d'entre eux, entre les mains de
mouvements favorables à l'idéologie
sioniste quand ils n'en étaient pas des
membres agissants. Ils ont accompagné et
favorisé la montée en force du nouvel
empire qui allait, comme tous les
empires qui l'avaient précédé, s'emparer
progressivement des rênes du pouvoir
mondial, faire main basse sur les
richesses de la planète et devenir
ouvertement et le plus naturellement du
monde, le protecteur et le financier de
l'idéologie sioniste, source principale
du chaos mondial depuis le début du XXe
siècle.
La
réussite du colonialisme
politico-religieux sioniste est
incompréhensible si l'on ne voit pas
qu'il est l'enfant et la projection au
Moyen Orient du colonialisme économique
souterrain des puissances financières
anglo-saxonnes sur la planète entière,
une sorte de pseudopode géographiquement
délocalisé de l'Occident colonisateur,
une tête de pont placée dès l'origine
sous la protection de la City et de Wall
Street - et notamment du très efficace
banquier états-unien Bernard Baruch
ainsi que de la Maison Rothschild
anglaise et de ses filiales Sans la
domination financière de la City sur la
planète jusqu'à la deuxième guerre
mondiale et la création de sa monnaie
privée le 23 décembre 1913 - le dollar -
par les soins de ses filiales dans le
Nouveau Monde, le sionisme serait resté
une excroissance nationaliste hérétique,
demeurée localisée en Europe de l'Est,
d'un judaïsme principalement pharisaïque
et d'influence talmudique.
Sans
cette domination-là , l'Etat d' Israël
n'aurait pas pu voir le jour et les
fidèles du dieu Jahvé auraient continué
à vivre entre eux dans les multiples
Etats dont ils étaient devenus
nominalement les citoyens, selon les
préceptes ségrégationnistes d'Esdras
pour la majorité d'entre eux, se
seraient convertis à un judaïsme
spirituel qui, sautant à pieds joints
par-dessus les principes du Talmud,
trouve sa source chez ses grands
prophètes bibliques, ou se seraient
intégrés aux Etats-nations dans lesquels
ils vivaient. Un judaïsme spirituel
survit aujourd'hui dans le petit groupe
des Naturei Karta , mais leur nombre est
infime et l'a d'ailleurs toujours été.
La
deuxième guerre mondiale a rebattu les
cartes et le centre du pouvoir s'est
déplacé de la City de Londres à Wall
Street. De plus, les persécutions dont
les juifs furent victimes de la part de
l'Allemagne nazie et dans une grande
partie de l'Europe ont fourni des
arguments nouveaux au mouvement
sioniste. Ils ont permis, dans la
foulée, son officialisation au mépris du
principe fondateur de toute légalité
internationale, à savoir le droit des
peuples à disposer d'eux- mêmes.
Question VI
-
Qu'est-ce qui fait que les
puissances mondiales se
sentent obligées de courber
l'échine devant l'arrogance
d'un Etat aussi petit
qu'Israël ?
|
Les "puissances
mondiales" comme vous dites, sont
reliées à leurs moyens de communication
par un cordon ombilical invisible, mais
omnipuissant. Politique et communication
se superposent.
Or, dans un monde qui papillonne d'une
image à l'autre, d'une interview à
l'autre et où la vérité et la réalité
ont peu de poids face à des bouffées
émotives, à une savante mise en scène ou
en ondes, aux raisonnements
astucieusement agencés, aux
manipulations émanant de groupes de
pression et à la complicité de tous les
médias occidentaux, des années-lumière
d'habileté, d'efficacité et de
professionnalisme séparent les
Palestiniens et les Israéliens.
Outre le
handicap de se trouver face à une
puissante cohorte de lobbyistes affichés
ou masqués d'Israël, il existe des
raisons culturelles, linguistique,
politiques et psychologiques propres aux
Palestiniens eux-mêmes et qui expliquent
leur sidérale faiblesse face aux médias
du monde entier. Un locuteur qui
s'exprime dans un anglais élémentaire ou
un français hésitant ne fait, hélas, pas
le poids dans le théâtre médiatique.
Ainsi, depuis que Mme Leila Shahid n'est
plus à Paris, la Palestine a
pratiquement disparu des médias
français.
Il est urgent que les Palestiniens
envoient dans toutes les grandes
capitales du monde des représentants qui
soient de grands intellectuels familiers
du style d'argumentation des médias
occidentaux et capables de s'exprimer
dans la langue du pays. Constamment aux
aguets, ils devraient exiger des droits
de réponse face à l'omniprésence et à la
variété des représentants de la thèse
israélienne. Ceux-ci sont innombrables
tous parfaitement francophones. Et la
liste s'allonge avec les partisans
déclarés ou crypto-sympathisants, à
laquelle s'ajoute toute une brochette de
journalistes qui présentent
volontairement ou par ignorance une
information tellement biaisée qu'elle
s'apparente à un lavage de cerveau.
A la
faiblesse des Palestiniens sur le
terrain médiatique s'ajoute la paralysie
de l'Allemagne et de tous les pays
européens qui ont été peu ou prou
occupés par les troupes nazies et qui
ont participé à la persécution de leur
population juive durant la dernière
guerre. Des armées de vigilantes vigies
veillent, l'épée de l'antisémitisme
sortie du fourreau et prête à s'abattre
sur tous les commentateurs et
géopoliticiens audacieux qui
s'écarteraient de la doxa officielle.
Souvenez-vous de la violence de la
réaction des sionistes européens et
israéliens à la suite de la publication
par Günter Grass de son poème sur
la Palestine, Ce qui doit être
dit, dans un quotidien allemand.
«Le boom
démographique palestinien affole les
Israéliens»,
7 décembre 2012
Question VII
- Dans votre analyse
intitulée "La légende dorée
du sionisme", vous avez
prédit la chute de l'Etat
sioniste, comme toute
idéologie politique ou
religieuse, à travers le
monde. Quelle sont les
indicateurs qui
confirmeraient le déclin de
cette entité aujourd'hui
hégémonique?
|
L'histoire enseigne que seul l'échec de
son entreprise bloque l'expansion
impérialiste naturelle des peuples.
Louis XIV a fini par perdre les
provinces conquises en Helvétie et en
Wallonie, Napoléon a terminé sa vie sur
l'îlot de Sainte-Hélène, la révolte de
son armée a mis fin à l'extraordinaire
épopée d'Alexandre en Asie, l'empire
Ottoman n'existe plus, le royaume
chrétien de Jérusalem n'est plus qu'un
souvenir dans les livres d'histoire, il
ne reste rien de l'empire de Charles
Quint, le IIIe Reich est mort, le
marxisme s'est écroulé comme un château
de cartes . Après l'échec de la guerre
du Vietnam, l'Amérique est en passe de
devoir admettre qu'elle subit le même
type de déroute en Irak et en
Afghanistan et que son rêve de "remodeler
le grand Moyen Orient" est à ranger
dans le magasin des accessoires.
Le rêve d'un empire sioniste rejoindra
le grand cimetière des éléphants
politiques. Le mythe est le destin de
l'actuel Etat d'Israël et sa carapace
mentale, mais il est également son talon
d'Achille.
La
véritable arme de destruction massive,
la plus sophistiquée et la plus
meurtrière d'une colonie de peuplement
qui se veut en expansion est l'arme des
pauvres, l'arme qu'aucune bombe
n'arrêtera, l'arme qui explosera dans
les statistiques et dans les rues: la
multiplication des bébés. C'est la
botte secrète des Palestiniens. A Gaza,
la moitié de la population a moins de 18
ans. La démographie a toujours été la
clé de la survie d'une nation et la
condition de son développement.
Le boom démographique palestinien affole
Israël. Il s'amplifie malgré ses
tentatives les plus sadiques de nuire à
la santé des mères, de les empêcher de
se soigner et même d'accoucher dignement
en les bloquant volontairement à des
barrages barbares. Le ventre des femmes,
voilà l'ennemi, l'usine à fabriquer des
"terroristes". Les appels à
l'immigration ne sont plus entendus. Les
derniers missiles partis de Gaza seront
encore plus dissuasifs sur les candidats
potentiels.
Israël ne
sait pas comment désamorcer la bombe
démographique palestinienne. C'est
pourquoi l'apparente phase ascendante de
l'expansion impériale d'Israël est
trompeuse. Comme la locomotive de la
Bête humaine, le train du
grand rêve sioniste est lancé dans une
fuite en avant désespérée.
Question VIII
- Verrons-nous un jour
les deux peuples
palestinien et israélien
vivre côte à côte, en
paix et en toute
sécurité?
|
Comment
croire que l'Etat-bourreau qui, depuis
qu'il a acquis une existence officielle,
met la corde au cou à tout un peuple
l'affame, l'assoiffe, le pilonne,
l'empêche de se soigner, de se déplacer,
martyrise, terrorise ses enfants et les
empêche d'étudier, l'emmure, vole
l'argent de ses impôts, le soumet à
l'arbitraire de colons féroces, armés et
casqués comme des martiens et de
policiers brutaux et sadiques aux
checkpoints, blesse, humilie et
assassine, l'Etat qui bombarde la seule
centrale électrique de la région, qui
déracine les merveilleux oliviers
centenaires pour édifier sa muraille,
l'Etat qui dévaste les vergers et les
cultures d'un peuple colonisé et
emprisonné, qui vole ses terres, son
eau, ses ressources, qui poursuit la
colonisation avec une obstination de
crabe dépourvu de coeur et de cerveau,
un Etat qui écrase les maisons au
bulldozer, empêche les agriculteurs de
travailler, défonce les routes, détruit
les infrastructures, les récoltes,
ravage le port, l'aéroport , les
terrains de sport et les aires de jeu,
bombarde la plage, les bateaux de pêche,
pilonne même les hôpitaux, les écoles et
les ambulances, laisse le champ libre à
ses snipers assassins, empoisonne la
population de Cisjordanie à petit feu en
se débarrassant de ses déchets toxiques
dans les territoires palestiniens au
mépris de la protection de
l'environnement et des nappes
phréatiques, invente chaque jour de
nouvelles brimades et de nouvelles
humiliations, que cet Etat-là, qui
continue à voler la terre jour après
jour et qui qualifie la résistance
héroïque de "terrorisme" puisse un jour
se métamorphoser en un voisin normal
capable d'accepter gentiment à ses côtés
un autre Etat et une population qu'il
déteste et méprise et qu'il rêve de voir
s'évaporer ou disparaître sous terre?
Qui peut croire à un miracle d'une
taille aussi gigantesque? C'est ne pas
connaître la nature humaine .
La seule
existence des Palestiniens constitue un
obstacle infranchissable au rêve de
conquête d'un empire sioniste
messianique qui incluerait la totalité
de la Palestine, le Liban, l'Irak, une
partie de l'Egypte et même davantage
encore et que les dirigeants actuels de
plus en plus métamorphosés en zélotes
poursuivent secrètement et
inlassablement.
Israël a
donc tenté - et partiellement réussi
pendant un certain temps - à occulter
les circonstances de son installation et
les massacres qui l'ont accompagnée:
Deir Yassine, Haïfa, Jaffa, Acre, Oum Al
Fahem, AL-Ramla, Al-Daouayma, Abou
Shousha, Jénine, Gaza et tant d'autres
ont crié dans le désert .
Alors
qu'Israël se proclame menacé par des
forces obscures et féroces qui
voudraient "rejeter sa population à
la mer", comme il le clame, on voit
jour après jour se produire exactement
le contraire : à savoir le bulldozer
israélien comprimer la population
palestinienne dans un espace de plus en
plus resserré et multiplier les colonies
selon un plan longtemps mûri à l'avance.
Ainsi, les plans des trois mille
logements dont Benjamin Netanyahou
annonce la construction en représailles
à la récente reconnaissance par l'ONU du
statut d'un Etat observateur non membre
à la Palestine ne sont pas sortis d'un
tiroir durant la nuit. Ils étaient prêts
depuis longtemps et le gouvernement
attendait une occasion pour les
annoncer. D'autres projets de ce genre
existent évidemment déjà et n'attendent
que l'occasion d'être sortis des
tiroirs.
Les
Palestiniens sont le miroir dans lequel
Israël voit son péché. Jamais Israël ne
pardonnera aux Palestiniens les meurtres
qu'il commet sur eux et tous ceux qu'il
rêve de commettre. La laideur de l'image
que le miroir lui renvoie révolte la "belle
âme" victimaire israélienne, et la
pousse, tel le Dorian Gray d'Oscar
Wilde, à vouloir briser ce miroir.
Mais
comment réussir à tuer discrètement
quatre millions d'individus sans
susciter un scandale international et
passer du stade officiel de victime à
celui de bourreau monstrueux alors que
le statut de victime est si confortable
et si rentable! Les gouvernements
israéliens successifs sont taraudés par
une seule obsession : COMMENT SE
DEBARRASSER DES PALESTINIENS?
Dans
l'immédiat, ils rêvent non pas de vivre
à côté d'eux ou de partager un même
Etat, mais de les exporter tous en
Jordanie avec l'aide du grand
démocratiseur prosioniste du Moyen
Orient, dont les pieds ne touchent plus
terre: l'omniprésent le Cheikh du Qatar
qui vient de démontrer ses qualités de
démocrate et de connaisseur littéraire
en faisant embastiller jusqu'à sa mort
le poète Mohammed al-Ajami dont les vers
lui ont déplu!
Tant
qu'Israël sera relié au cordon ombilical
nourricier des dollars qui coulent à
flot des banques dorées américaines, son
obstination et son arrogance
continueront comme devant et ce ne sont
pas les couinements de Paris, de
Londres, de l'Union européenne et même
d'un gouvernement américain quelque peu
gêné de voir ridiculisés les principes
"démocratiques" qu'il brandit à tout
instant, qui bouleverseront les projets
d'un Benjamin Netanyahou qui proclame
fièrement que la décision de l'ONU est
une "attaque contre le sionisme et
contre l'Etat d'Israël qui doit nous
conduire à augmenter et accélérer la
mise en œuvre des plans de construction
dans toutes les zones où le gouvernement
a décidé de bâtir."
Question IX
- Quelles sont, à votre
avis, les conséquences du
vote du 29 novembre ?
|
Il est
toujours bon d'emmagasiner un avantage.
Cependant l'importance majeure de ce
vote réside dans la défaite
diplomatique d'Israël, qui a
entraîné à sa suite une défaite
diplomatique des Etats-Unis. Ces
deux Etats se sont tout à coup trouvés
isolés sur la scène mondiale. Un seul
petit Etat européen a rejoint le camp
américano-sioniste. Les microscopiques
îlots du Pacifique totalement entre les
mains de l'oncle Sam ne sont là que pour
donner automatiquement cinq voix
assurées à la position des Etats-Unis.
Malgré un
forcing acharné des ambassadeurs en
poste dans toutes les capitales, le vote
des Etats européens a stupéfié et déçu
les pro-israéliens. "Nous avons
perdu l'Europe", se lamentait le
CRIF français.
"C'est
toujours bon à prendre, mais ce n'est
pas ça qui mettra fin à l'occupation",
tel était le sentiment général des
Palestiniens, échaudés par les dizaines
de textes sortis des imprimeries de
l'ONU et demeurés sans le moindre effet
sur le terrain. Ce nouveau statut ouvre
aux Palestiniens des droits nouveaux,
encore faudrait-il qu'ils les
revendiquent. La seule arme sérieuse des
Palestiniens serait de ratifier le
Statut de Rome et d'accéder ainsi au
droit de porter plainte contre les
Israéliens devant la Cour Pénale
Internationale pour des crimes de
guerre commis à Gaza, pour la
construction illégale de colonies en
Cisjordanie occupée ou pour le mur
monstrueux édifié sur leurs terres.
Mais
Mahmoud Abbas a déjà annoncé qu'il
n'utiliserait cette arme que pour les
crimes à venir et François
Hollande essaie d'atténuer le vote
positif de la France en demandant aux
Palestiniens de retourner à la fameuse
"table" des négociations sans
conditions. Le nouveau statut est donc
une victoire symbolique pour la
Palestine et les symboles sont
importants.
En même temps, elle remet Mahmoud Abbas
en selle alors qu'il était au fond du
gouffre après ses déclarations sur le
non-retour des réfugiés à la télévision
israélienne. Ce n'est pas forcément une
bonne nouvelle pour la cause
palestinienne.
On peut espérer sans trop y croire qu'il
saura utiliser ce succès pour aider à
rompre le criminel blocus de Gaza et
parvenir enfin à une unification de tous
les mouvements palestiniens. Espérons
aussi - mais, là encore sans y croire -
qu'il dissoudra enfin sa milice au
service de l'occupant qui traque,
maltraite et emprisonne les résistants
de Cisjordanie.
Espérons
également qu'un nouveau cycle de vingt
ans de vaines "négociations"
n'est pas au bout de la route. Si telle
était l'intention de M. Abbas, les
résistants de Gaza qui viennent de payer
un lourd tribut à la barbarie de l'Etat
israélien, et pour la deuxième fois en
quatre ans, sauront d'autant mieux faire
entendre leur voix.
D'ailleurs un changement d'esprit semble
se dessiner au sein du parti qui tient
en main la Cisjordanie. Mme Leïla
Shahid, déléguée générale de
l'Autorité palestinienne auprès de
l'Union européenne, et devenue
ambassadrice de Palestine depuis le 29
novembre, a déclaré, lors d'un entretien
à la RTBF que "la stratégie de la
négociation avec Israël est un échec ".
" Nous avons commencé à négocier à
Madrid en 1990, (...) on a arrêté la
lutte armée, (...) et Israël nous a
donné une claque. (...) Dites-moi à quoi
ont servi les négociations pendant vingt
ans?"
Si une partie d'un Fatah de Cisjordanie
jusqu'alors amorphe et
collaborationniste se joint aux
résistants de Gaza, l'espoir renaîtra en
Palestine.
Je
termine ce dialogue comme je l'ai
commencé avec un conseil du grand
stratège chinois SUN-TZU : " La
prudence et la fermeté d'un petit nombre
de gens peuvent venir à bout et dompter
même une nombreuse armée."
Aline de Diéguez
.
Notes
[1]
-
Du Système de la
Réserve fédérale au camp de
concentration de Gaza : Le rôle d'une
éminence grise: le Colonel House
[2] -
22 - Pourquoi
l'Amérique soutient l'Etat sioniste
envers et contre tout
Liste des
résolutions et des votes
:
Ils ont crucifié
Marianne... Les nouveaux exploits de
Tartuffe en Palestine.
Condamnations
d'Israël au Conseil de sécurité
des Nations Unies
1948 - 1967 *Résolution
106 Condamne l'attaque
par les forces de l'armée
régulière israélienne contre les
forces de l'armée régulière
égyptienne le 28 février 1955.
Cette attaque viole les
dispositions relatives au
cessez-le-feu de la résolution
54.
Résolution
111
Attaque d'Israël contre la Syrie
le 11 décembre 1955 tuant 56
civils. Cette action constitue
une violation délibérée des
dispositions de la Convention
d'armistice général entre Israël
et la Syrie. *
Résolution
127
Violation d'Israël dans la zone
située entre les lignes de
démarcations aux environs du
Palais du gouvernement à
Jérusalem. *
Résolution
162
Demande instamment à Israël de
se conformer aux résolutions
précédentes. *
Résolution
171
Condamne l'attaque israélienne
du 16-17 mars 1962 sur la Syrie
constituant une violation
flagrante de la Charte des
Nations Unies et de la
Convention d'armistice général
syro-israélienne. Invite Israël
à s'abstenir scrupuleusement de
toute action de cette nature à
l'avenir. *
Résolution
228
Censure Israël pour la grave
action militaire de grande le 13
novembre 1966 qui a été menée
dans la partie méridionale de la
zone d'Hébron. Souligne à
l'intention d'Israël que les
actes de représailles militaires
ne peuvent être tolérés. Guerre
de Six jours et Occupation 1967
- 2003 *
Résolution
237
Prie le gouvernement israélien
d'assurer la sûreté, le
bien-être et la sécurité des
habitants des zones où des
opérations militaires ont eu
lieu et de faciliter le retour
des habitants qui se sont enfuis
de ces zones depuis le
déclenchement des hostilités. *
Résolution
242 Demande le retrait des
forces armées israéliennes des
territoires occupés lors du
récent conflit. *
Résolution 248 Condamne
l'attaque massive israélienne
sur Karameh en Jordanie. *
Résolution
250
Invite Israël à s'abstenir
d'organiser à Jérusalem le
défilé militaire prévu pour le 2
mai 1968. *
Résolution
251
Déplore profondément qu'Israël
ait procédé au défilé militaire
à Jérusalem le 2 mai 1968 au
mépris de la décision unanime
adoptée par le Conseil le 27
avril 1968. *
Résolution
252 Considère que toutes les
mesures et dispositions
législatives et administratives
prises par Israël, y compris
l'expropriation de terres et de
biens immobiliers, qui tendent à
modifier le statut juridique de
Jérusalem sont non valides et ne
peuvent modifier ce statut. *
Résolution
256
Condamne les nouvelles attaques
militaires lancées par Israël
sur la Jordanie en violation
flagrante de la Charte des
Nations Unies et de la
résolution 248. *
Résolution
259
Déplorant le retard intervenu
dans l'application de la
résolution 237 (1967) en raison
des conditions qui continuent
d'être posées par Israël pour
recevoir un représentant spécial
du Secrétaire général. *
Résolution
265
Condamne les attaques aériennes
préméditées lancées récemment
par Israël contre des villages
et des zones habitées en
Jordanie. *
Résolution
267 Censure dans les termes les
plus énergétiques toutes les
mesures prises pour modifier le
statut de la ville de Jérusalem
par Israël. *
Résolution
271
Condamne et constate que l'acte
exécrable de violation et de
profanation de la sainte mosquée
Al Aqsa souligne l'immédiate
nécessité pour Israël de
renoncer à agir en violation des
résolutions précipitées. *
Résolution
298 Déplore qu'Israël n'ait pas
respecté les résolutions
précédemment adoptés au sujet
des mesures et dispositions
prises par Israël en vue de
modifier le statut de la ville
Jérusalem. *
Résolution 446 Considère que la
politique et les pratiques
israéliennes consistant à
établir des colonies de
peuplement dans les territoires
palestiniens et autres
territoires arabes occupés
depuis 1967 n'ont aucune
validité en droit et font
gravement obstacle à
l'instauration d'une paix
générale, juste et durable au
Moyen-Orient.Demande une fois
encore à Israël, en tant que
Puissance occupante, de
respecter scrupuleusement la
Convention de Genève. *
Résolution
452 Demande au Gouvernement et
au peuple israéliens de cesser
d'urgence d'établir, édifier et
planifier des colonies de
peuplement dans les territoires
arabes occupés depuis 1967, y
compris Jérusalem. *
Résolution
465 Demande à tous les États de
ne fournir à Israël aucune
assistance qui serait utilisée
spécifiquement pour les colonies
de peuplement des territoires
occupés. *
Résolution
468 Demande au Gouvernement
israélien de faciliter le retour
immédiat des notables
palestiniens expulsé, afin
qu'ils puissent reprendre les
fonctions auxquelles ils ont été
élus ou nommés. *
Résolution
469
Déplore et demande de nouveau au
Gouvernement israélien, en sa
qualité de Puissance occupante,
de rapporter les mesures
illégales prises par les
autorités d'occupation militaire
israéliennes en expulsant les
maires d'Hébron et d'Halhoul et
le juge islamique d'Hébron. *
Résolution 471 Condamne les
tentatives d'assassinat dont ont
été victimes les maires de
Naplouse, Ramallah, et Al Bireh
et demande que les auteurs de
ces crimes soient immédiatement
arrêtés et poursuivis.Demande à
nouveau au Gouvernement
israélien de respecter et
d'appliquer les dispositions de
la Convention de Genève relative
à la protection des personnes
civiles en temps de guerre. *
Résolution
476
Demande instamment à Israël de
cesser immédiatement de
poursuivre la mise en œuvre de
la politique et des mesures
affectant le caractère et le
statut de la Ville sainte de
Jérusalem. *
Résolution
478
Censure dans les termes les plus
énergiques l'adoption par Israël
de la " loi fondamentale " sur
Jérusalem et son refus de se
conformer aux résolutions
pertinentes du Conseil de
sécurité. *
Résolution
484
Déclare qu'il est de nécessité
impérieuse que le maire d'Hébron
et le maire d'Halhoul soient en
mesure de regagner leurs foyers
et de reprendre leur charge. *
Résolution
487
1987 : Notant en outre qu'Israël
n'a pas adhéré au Traité sur la
non-prolifération des armes
nucléaires.Condamne
énergiquement l'attaque
militaire menée par Israël
contre les installations
nucléaires iraquienne.Demande à
Israël de placer d'urgence ses
installations nucléaires sous la
garantie de l'Agence
internationale de l'énergie
atomique. *
Résolution
497
Décide que la décision prise par
Israël à imposer ses lois, sa
juridiction et son
administration dans le
territoire syrien occupé des
hauteurs du Golan est nulle et
non avenue et sans effet
juridique sur le plan
international. *
Résolution
573
1985 : Condamne vigoureusement
le bombardement israélien sur le
quartier général de l'OLP en
Tunisie. *
Résolution
592
1986 : Déplore vivement les
actes de l'armée israélienne,
qui ayant ouvert le feu, a tué
ou blessé des étudiants sans
défense de l'université de Bir
Zeit. *
Résolution
605
Déplore vivement ces politiques
et pratiques d'Israël qui
violent les droit de l'homme du
peuple palestinien dans les
territoires occupés, en
particulier le fait que l'armée
israélienne a ouvert le feu,
tuant ou blessant des civils
palestiniens sans défense. *
Résolution
607
1988 : Engage Israël à
s'abstenir d'expulser des civils
palestiniens des territoires
occupés. *
Résolution 608 Déplore
profondément qu'Israël ait
expulsé des civils
palestiniens.Demande à Israël
d'assurer le retour immédiat et
en toute sécurité dans les
territoires palestiniens occupés
de ceux qui ont déjà été
expulsés. *
Résolution
611
1988 : Condamne avec vigueur
l'agression perpétrée le 16
avril 1988 contre la
souveraineté et l'intégrité
territorial de la Tunisie. *
Résolution
636
1989 : Regrette profondément
qu'Israël continue d'expulser
des civils palestiniens. *
Résolution
641 1989 : Demande à Israel
d'assurer le retour immédiat et
en toute sécurité dans les
territoires palestiniens occupés
des personnes expulsés et de
cesser immédiatement d'expulser
d'autres civils palestiniens. *
Résolution
672
1990 : Condamne les actes de
violence commis par les forces
de sécurité israéliennes le 8
octobre dans Al-Haram Al-Charif
et dans d'autres lieux saints à
Jérusalem et qui a fait plus de
vingt morts parmi les
Palestiniens et plus de cent
cinquante blessés, notamment
parmi des civils palestiniens et
des personnes innocentes qui
s'étaient rendues à la prière. *
Résolution
673
1990 : Déplore le refus du
Gouvernement israélien de
recevoir la mission du
Secrétaire général dans la
région. *
Résolution
681
1990 : Déplore la décision prise
par Israël de procéder de
nouveau à l'expulsion de civils
palestiniens des territoires
occupés. *
Résolution
694
1991 : Déplore et réaffirme
qu'Israël doit s'abstenir
d'expulser des civils
palestiniens des territoires
occupés *
Résolution
726
Condamne fermement Israël,
puissance occupante, pour sa
décision de procéder de nouveau
à des expulsions de civils
palestiniens. *
Résolution
799
1992 : condamne fermement les
expulsions de centaines de
civils palestiniens par Israël
au Liban le 17 décembre 1992 des
territoires occupés par Israël
depuis 1967, y compris
Jérusalem. *
Résolution
1052 1996 : Réaffirme son
attachement à l'intégrité
territoriale, à la souveraineté
et à l'indépendance politique du
Liban à l'intérieur de ses
frontières internationalement
reconnues. *
Résolution
1322
2000 :
Condamne les actes de violence,
particulièrement le recours
excessif à la force contre les
Palestiniens, qui ont fait des
blessés et causé des pertes en
vies humaines. *
Résolution
1402 Demande le retrait des
troupes israéliennes des villes
palestiniennes, y compris
Ramallah. *
Résolution
1405
2002 :
Demandant la levée des
restrictions imposées par Israël
et insiste sur le fait qu'il est
urgent que les organismes
médicaux et humanitaires aient
accès à la population civile
palestinienne. *
Résolution 1435 2002 : Exige
qu'Israël mette fin
immédiatement aux mesures qu'il
a prises à Ramallah et aux
alentours, y compris la
destruction des infrastructures
civiles et des installations de
sécurité palestiniennesExige
également le retrait rapide des
forces d'occupation israéliennes
des villes palestiniennes et le
retour aux positions tenues
avant septembre 2000.
Invasion du
Liban par Israël 1968 - 2003 *
Résolution
262
1968 : Condamne Israël pour son
action militaire préméditée en
violation de ses obligations aux
termes de la Charte et des
résolutions relatives au
cessez-le-feu. *
Résolution
270
1969 :
Condamne l'attaque aérienne
préméditée lancée par Israël
contre des villages du Liban
méridional en violation de ses
obligations aux termes de la
Charte et des résolutions du
Conseil de sécurité. *
Résolution
279
1970 : Exige le retrait immédiat
du territoire libanais de toutes
les forces armées israéliennes.
* Résolution 280 1970 : Condamne
Israël pour son action militaire
préméditée en violation de ses
obligations aux termes de la
Charte et des résolutions
relatives au cessez-le-feu. *
Résolution
285
1970 : Exige le retrait complet
et immédiat du territoire
libanais de toutes les forces
armées israéliennes. *
Résolution
313 1972 : Exige qu'Israël
renonce immédiatement à tout
action militaire terrestre et
aérienne contre le Liban, et
s'abstienne, et retire
immédiatement toutes ses forces
militaires du territoire
libanais. *
Résolution
316
1972 : Condamne, tout en
déplorant profondément tous les
actes de violence, les attaques
réitérées des forces
israéliennes contre le
territoire et la population du
Liban. *
Résolution
317
1972 : Déplore le fait qu'en
dépit de ces efforts il n'ait
pas encore été donné effet au
ferme désir du Conseil de
sécurité de voir tout le
personnel militaire et de
sécurité syrien et libanais
enlevé par les forces armées
israéliennes le 21 juin 1972 sur
le territoire du Liban libéré
dans le plus court délai
possible. *
Résolution
332
1973 : Condamne les attaques
militaires répétées dirigées par
Israël contre le Liban et la
violation par Israël de
l'intégrité territoriale et de
la souveraineté du Liban. *
Résolution
337
Aout 1973 : Condamne le
gouvernement israélien pour
avoir violé la souveraineté et
l'intégrité territoriale du
Liban ainsi que pour le
détournement et la capture par
la force par les forces
aériennes israéliennes d'un
avion libanais se trouvant dans
l'espace aérien libanais. *
Résolution
347
1974 : Condamne la violation par
Israël de l'intégrité
territorial et de la
souveraineté du Liban et demande
une fois encore au gouvernement
israélien de s'abstenir d'autres
actions et menaces militaires
contre le Liban. *
Résolution
427
1978 : Demande à Israël
d'achever sans plus tarder de se
retirer de tout le territoire
libanais. *
Résolution
444
1979 :
Déplore le manque de
coopération, particulièrement de
la part d'Israël, aux efforts
déployés par la Force
intérimaire des Nations-Unis au
Liban, y compris l'assistance
que prête Israël à des groupes
armés irréguliers dans le Sud du
Liban. *
Résolution
450 Demande à Israël la fin des
attaques sur le Liban. *
Résolution
467
1980 : Condamne et déplore
l'intervention militaire
d'Israël au Liban. *
Résolution
498 1981 : Demande à Israël de
cesser immédiatement son action
militaire contre l'intégrité
territoriale du Liban et de
retirer sans délai ses forces de
tout le territoire libanais. *
Résolution
501
1981 : Demande à Israël de
cesser immédiatement son action
militaire contre l'intégrité
territoriale du Liban et de
retirer sans délai ses forces de
tout le territoire libanais. *
Résolution
509
Exige qu'Israël retire
immédiatement et
inconditionnellement toutes ses
forces militaires jusqu'aux
frontières internationalement
reconnues du Liban. *
Résolution
515
1982 : Exige que le Gouvernement
israélien lève immédiatement le
blocus de la ville de Beyrouth
de manière à rendre possible
l'envoi d'approvisionnements
afin de répondre aux besoins
urgents de la population civile
et à permettre la distribution
des secours. *
Résolution
517
1982 : Blâme Israël pour n'avoir
pas respecté les résolutions
précédentes et exige un
cessez-le-feu immédiat et le
retrait immédiat des forces
israéliennes du Liban. *
Résolution
518
Exige qu'Israël coopère à tous
égard à l'effort fait pour
assurer le déploiement effectif
des observateurs des Nations
Unis. *
Résolution
520
Condamne les récentes incursions
israéliennes dans Beyrouth, qui
constituent une violation des
accords de cessez-le-feu et des
résolutions du Conseil de
sécurité. *
Résolution
587
1986 :
Demande à nouveau qu'il soit mis
fin, dans le sud du Liban, à
toute présence militaire qui
n'est pas acceptée par les
autorités libanaises.
Références :
[1] ONU, Résolutions du Conseil
de sécurité,
http://www.un.org/french/documents/scres.htm
|
Vetos au
Conseil de sécurité des Nations
Unies
10 septembre
1972, S/10784, 13 pour, 1 veto
(USA), 1 abstention Condamnation
d'Israël pour la violation du
cessez-le-feu de 1967 et pour
l'occupation en Syrie et au
Liban.
2 juillet
1973, S/10974, 13 pour, 1 veto
(USA) (Chine absente)
Condamnation de l'occupation des
territoires palestiniens depuis
1967 et manque de coopération
israélienne avec l'envoyé
spécial du secrétaire des
Nations unies.
8 décembre
1975, S/11898, 13 pour, 1 veto
(USA), 1 abstention Plainte de
l'Egypte et du Liban concernant
la situation dans les
territoires occupés
palestiniens.
26 janvier
1976, S/11940, 9 pour, 1 veto
(USA), 3 abstentions (Chine et
Libye absentes) Retrait
israélien des territoires
occupés depuis 1967,
condamnation du refus d'Israël
d'obéir aux résolutions des
Nations unies, droit à
l'autodétermination des
Palestiniens et droit au retour
pour les réfugiés.
25 mars 1976,
S/12022, 14 pour, 1 veto (USA)
Condamnation de l'occupation des
territoires, en particulier de
Jérusalem, des installations de
peuplement israéliennes, des
violations des droits de l'homme
et appel à y mettre fin.
29 juin 1976,
S/12119, 10 pour, 1 veto (USA),
4 abstentions Rapport du Comité
sur les droits du peuple
palestinien. Droit à
l'autodétermination des
Palestiniens, droit au retour
pour les réfugiés et droit à
l'indépendance nationale.
30 avril
1980, S/13911, 10 pour, 1 veto
(USA), 4 abstentions Sur une
initiative tunisienne. Droit à
un Etat palestinien indépendant,
droit au retour ou à des
compensations pour les pertes
subies par les réfugiés qui ne
souhaitent pas rentrer et
retrait israélien des
territoires occupés depuis 1967.
20 janvier 1982, S/14832/Rev.2,
9 pour, 1 veto (USA), 5
abstentions Sur une initiative
jordanienne. Retrait d'Israël de
la partie syrienne du Plateau du
Golan.
2 avril 1982,
S/14943, 13 pour, 1 veto (USA) 1
abstention Sur une initiative
jordanienne. Condamnation des
violations israéliennes des
droits des populations dans la
bande de Gaza et appel à l'arrêt
des violations israéliennes de
la 4ème convention de Genève.
20 avril
1982, S/14985, 14 pour, 1 veto
(USA) Appel au respect par
Israël de la 4ème convention de
Genève et des autres traités
internationaux. Condamnation de
l'incident au Dôme du Rocher à
Jérusalem.
8 juin 1982,
S/15185, 14 pour, 1 veto (USA)
Sur une initiative espagnole.
Condamnation d'Israël pour le
non-respect des résolutions 508
et 509 qui demandaient aux deux
parties de respecter la
convention de La Haye de 1907 et
demandaient le retrait israélien
du Liban.
26 juin 1982, S/15255/Rev.2, 14
pour, 1 veto (USA) Sur une
initiative française. Demande de
retrait immédiat des forces
israéliennes et palestiniennes
de Beyrouth et respect de la
résolution 508.
6
août1982, S/15347/Rev.1, 11
pour, 1 veto (USA), 3
abstentions Sur une initiative
russe. Condamnation d'Israël
pour le non-respect des
résolutions 516 et 517,
restrictions de la part des
membres de Nations unies de la
fourniture d'armes ou d'aide
militaire à Israël jusqu'à son
retrait du Liban.
2 août 1983,
S/15895, 13 pour, 1 veto (USA),
1 abstention Arrêt des
installations israéliennes en
territoire palestinien,
démantèlement des installations
existantes, appel à la signature
par Israël de la convention de
Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps
de guerre.
6 septembre
1984, S/16732, 13 pour, 1 veto
(USA), 1 abstention
(Royaume-Uni) Condamnation des
actions israéliennes au Sud
Liban.
12 mars 1985,
S/17000, 11 pour, 1 veto (USA),
3 abstentions (Australie,
Danemark et Royaume-Uni)
Condamnation des attaques
israéliennes répétées contre des
civils au Sud Liban.
13 septembre
1985, S/19459, 10 pour, 1 veto
(USA), 4 abstentions (Australie,
Danemark, France et Royaume-Uni)
Appel à la cessation immédiate
par Israël des mesures
répressives à l'encontre des
populations palestiniennes
(déportations, détentions…).
17 janvier 1986, S/17730/Rev.2,
11 pour, 1 veto (USA), 3
abstentions (Australie, Danemark
et Royaume-Uni) Condamnation des
attaques israéliennes répétées
contre des civils au Sud Liban.
30 janvier 1986, S/17769/Rev.1,
13 pour, 1 veto (USA), 1
abstention (Thaïlande) Déplore
le refus d'Israël d'appliquer
les résolutions précédentes et
de respecter les lieux saints
musulmans, vives inquiétudes
concernant les violations du
sanctuaire de Haram Al-Sharif.
6
février 1986, S/17796/Rev.1, 10
pour, 1 veto (USA), 4
abstentions (Australie,
Danemark, France et Royaume-Uni)
Condamnation d'Israël pour
l'interception d'un avion
libyen.
18 janvier
1988, S/19434, 13 pour, 1 veto
(USA) 1 abstention (Royaume-Uni)
Déplore profondément les
attaques israéliennes répétées
contre le territoire libanais et
les autres mesures israéliennes
contre les populations civiles.
30 janvier
1988, S/19466, 14 pour, 1 veto
(USA) Demande à Israël de
respecter la convention de
Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps
de guerre dans les territoires
occupés, arrêt des violations
des droits des Palestiniens.
28 avril
1988, S/19780, 14 pour, 1 veto
(USA) Condamnation de
l'utilisation de la punition
collective par Israël dans les
territoires occupés (démolitions
de maisons, violations des
droits de l'homme…). Appel à
Israël pour mettre en œuvre la
4ème convention de Genève.
10 mai 1988,
S/19868, 14 pour, 1 veto (USA)
Condamnation de l'invasion
israélienne récente au Sud Liban
et demande de retrait immédiat.
14 décembre
1988, S/20322, 14 pour, 1 veto
(USA) Déplore l'attaque
israélienne du 9 décembre 1988
contre le Liban.
17 février
1989, S/20463, 14 pour, 1 veto
(USA) Condamnation de la
persistance d'Israël à violer
les droits de l'homme des
Palestiniens, en particulier les
assassinats de civils et
particulièrement d'enfants.
Déplore la violation répétée par
Israël des décisions du Conseil
de Sécurité.
9 juin 1989,
S/20677, 14 pour, 1 veto (USA)
Déplore les violations des
droits de l'homme des
Palestiniens, arrêt des
expulsions de Palestiniens des
territoires occupés, droit au
retour des réfugiés.
7
novembre 1989, S/20945/Rev.1, 14
pour, 1 veto (USA) Déplore les
violations des droits de l'homme
des Palestiniens (sièges de
villes, destructions
d'habitations, confiscations de
propriétés). Israël doit rendre
les biens confisqués aux
Palestiniens.
31 mai 1990, S/21326, 14 pour, 1
veto (USA) Mise en place d'une
commission pour la surveillance
des politiques et pratiques
israéliennes dans les
territoires occupés, y compris
Jérusalem après l'assassinat de
sept travailleurs palestiniens à
Rishon Lezion.
17 mai 1995,
S/1995/394, 14 pour, 1 veto
(USA) Invalidation de
l'expropriation des Palestiniens
de leurs terres à Jérusalem Est,
condamnation d'Israël pour cette
action, support au processus de
paix au Moyen Orient.
17 mars 1997,
14 pour, 1 veto (USA) Demande
l'arrêt immédiat des activités
de colonisation israélienne sur
le territoire palestinien.
21 mars 1997, S/1997/241, 13
pour, 1 veto (USA), 1 abstention
Arrêt de la construction de la
colonie juive de Jabal Abu
Ghneim/Har Homa à Jérusalem Est
et autres mesures contre la
construction de colonies dans
les territoires occupés.
27 mars 2001, S/2001/270, 9
pour, 1 veto (USA), 4
abstentions (France, Norvège,
Irlande et Royaume-Uni) Arrêt
immédiat de tous les actes de
violence, provocation et
punitions collectives ainsi
qu'un arrêt complet de toutes
les activités de peuplement
israéliennes et arrêt du
bouclage des territoires
occupés. Mise en place du traité
de Sharm El-Sheikh, volonté de
mettre en place une force
d'observation des Nations unies
pour protéger les civils
palestiniens. Envoi
d'observateurs de l'ONU dans la
bande de Gaza.
14 décembre
2001, S/2001/1199, 12 pour, 1
veto (USA), 2 abstentions
(Norvège et Royaume-Uni)
Condamnation de tous les actes
de terreur, assassinats
extrajudiciaires, usage excessif
de la force, destructions de
propriétés et appel à la fin de
la violence. Mise en place des
recommandations du Rapport
Mitchell.
19 décembre
2002, 12 pour, 1 veto (USA), 2
abstentions (Bulgarie et
Cameroun) Condamnation d'Israël
après la mort dans les
territoires occupés de plusieurs
employés du PAM tués par l'armée
israélienne.
19 décembre
2003, 11 pour, 1 veto (USA), 3
abstentions (Allemagne, Bulgarie
et Royaume-Uni) Cessation de
tous les actes de violence
(terrorisme, provocation et
destruction). Arrêt de
l'atteinte à la sûreté du
président palestinien élu,
Yasser Arafat. Support aux
efforts du Quartet pour la mise
en application de la "feuille de
route".
14 octobre
2003, S/2003/980, 10 pour, 1
veto (USA), 4 abstentions
(Allemagne, Bulgarie, Cameroun
et Royaume-Uni) Condamnation de
la construction du mur sur une
ligne qui s'éloigne de la ligne
d'armistice de 1949 et illégale
au regard des dispositions
pertinentes du droit
international. Le processus doit
être interrompu et inversé.
25 mars 2004, 11 pour, 1 veto
(USA), 3 abstentions (Allemagne,
Roumanie et Royaume-Uni)
Condamnation d'Israël pour
l'assassinat du leader spirituel
Ahmed Yassin.
5 octobre
2004, 11 pour, 1 veto (USA), 3
abstentions (Allemagne, Roumanie
et Royaume-Uni) Condamnation
d'Israël pour les opérations
entreprises dans la bande de
Gaza.
Références:
Annexe à "Vers
la 4ème guerre mondiale ?",
de Pascal Boniface, publié par
Ed. Armand Colin
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