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Centre Palestinien d'Information

CPI : interview exclusive

Qassem :
Le Hamas est depuis 22 ans le cauchemar de l'occupation israélienne


Photo CPI

Samedi 19 décembre 2009

Naplouse – CPI

Abdolsattar Qassem, professeur en sciences politiques de l’Université Nationale d’Al-Najah, affirme que le mouvement de la résistance islamique Hamas,  né depuis vingt-deux ans, a pu créer un vrai équilibre sur la scène palestinienne. Il a pu créer un point d’appui dans la bande de Gaza, surtout après avoir confronté l’Entité sioniste sur la terre de la Palestine dans une guerre qui est la première en son genre, depuis 1948. Cette confrontation est déjà une réalisation.

Dans une interview accordée à notre Centre Palestinien d’Information (CPI), Qassem dit que l’entrée du Hamas sur la scène palestinienne a enrichi le peuple palestinien et sa cause. Si le Hamas n’avait pas existé, la cause palestinienne aurait été liquidée.

Le Hamas a pu transmettre le combat de l’extérieur à l’intérieur de la Palestine. Et l’occupation israélienne n’a pas réussi sa guerre contre Gaza.

Maintenant, le mouvement est appelé à se renforcer, dans le domaine militaire comme dans le domaine sécuritaire, dit Qassem. Puis, tout pays voulant dialoguer avec le mouvement devra le faire en public, non en secret.

Le Hamas est appelé à s’attacher aux principes du peuple palestinien, à ne pas céder aux Européens, s’il veut se rapprocher d’eux.

Le professeur Abdolsattar Qassem nous donne son point de vue, dans l'interview ci-après, traduite de l'arabe et résumée par nos soins.

22 ans après

CPI : 22 ans après la naissance du Hamas, où en est-il maintenant ?

Qassem : Tout d’abord, j’espère que le mouvement de la résistance islamique Hamas reste un mouvement de résistance et qu’il retourne au travail discret. Je souhaite qu’il ne fasse pas comme les autres factions palestiniennes qui se trouvent dénudés devant les milliers de gens, sympathisants comme opposants.

Par ailleurs, le mouvement du Hamas, par sa seule existence, a fait une sorte d’équilibre sur la scène palestinienne. Auparavant, il n’y avait que le mouvement du Fatah, un monopole dirigé par une seule personne. Avec l’apparition du Hamas sur la scène, une nouvelle pensée a vu le jour. Une variété de pensées qui s’est avérée très bénéfique pour le peuple palestinien et sa cause nationale. Si le Hamas n’avait pas existé, la cause palestinienne aurait été depuis longtemps liquidée.

Les réalisations

CPI : A votre avis, durant les années passées, dans quels domaines le Hamas s’est montré créatif ?

Qassem : Tout d’abord, le Hamas fut très créatif dans les opérations martyres. Puis il résiste toujours à cet injuste blocus imposé sur la bande de Gaza depuis 2007. Il peut faire marcher la vie dans la Bande, bien qu’elle soit dure et difficile. La vie, au moins, continue d’avancer, tant bien que mal.

Remarquons que les opérations martyres, menées par la participation d’autres factions palestiniennes, a beaucoup freiné l’accord d’Oslo.

La guerre et la résistance

CPI : L’expérience de la guerre et e la résistance contre elle constitue très certainement un point essentiel dans l’histoire du mouvement. Quel regard portez-vous sur cette expérience ? Quelles sont les leçons que le mouvement du Hamas peut en tirer ?

Qassem : Le Hamas a pu créer un point d’appui dans la bande de Gaza, surtout après avoir confronté l’Entité sioniste sur la terre de la Palestine dans une guerre qui est la première en son genre depuis 1948. Cette confrontation est déjà une réalisation.

Le Hamas a pu tirer toutes les leçons utiles de son expérience, dans le domaine militaire comme dans celui de la sécurité. Il continue à développer son arsenal d’armes, en les fabriquant ou en les important par la contrebande. Il a aussi amélioré ses tactiques militaires, en profitant des expériences du parti libanais qu’est Hezbollah.

Les erreurs

CPI : Tout travail donné pourra engendrer des erreurs. Où pouvez-vous voir celles du Hamas ? On parle de celles auxquelles le Hamas doit faire attention. Autrement dit, on parle du mariage fait par le mouvement entre le pouvoir et la résistance. Jusqu’où pourra-t-il y rester attaché ?

Qassem : A mon avis, cette association entre le pouvoir et la résistance par le Hamas était une erreur. Cette association n’est pas pratique. Le pouvoir est un travail en public.

La résistant est d’une nature secrète. Comment concilier deux travaux de nature si différente ? Cette conciliation a causé beaucoup de dégâts au niveau de la sécurité. Le mouvement devient découvert aussi bien pour les occupants israéliens que pour l’autorité.

Le Hamas commet une autre faute : il ne se voit qu’un leader de son mouvement, non de tout le peuple palestinien. C’est pour cette raison que sa coopération reste faible avec les autres partis, un manque qu’il doit réparer.

Les élections

CPI : Les premières élections, le Hamas les avait boycottées. Il a participé à la deuxième. Qu’en pensez-vous ?

Qassem : La participation aux élections était une erreur de la part du Hamas. Je lui ai pourtant conseillé de ne faire que soutenir une personne pour les présidentielles au lieu de participer aux législatives. Malheureusement, il a fait le contraire.

Et pour les élections de 2005, il a refusé de me soutenir. Par ailleurs, il a soutenu Mahmoud Abbas.

Au gouvernement, l’action du Hamas dépend des réactions des autres. Ainsi, il est devenu faible face aux provocations.

En Cisjordanie

CPI : Dans la bande de Gaza, le Hamas est fort, mais qu’en est-il en Cisjordanie ?

Qassem : L’autorité est faible en Cisjordanie ; elle ne serait pas restée sur pied s’il n’y avait pas eu l’argent américain et européen. En tout cas, elle n’a pas pu démanteler le mouvement du Hamas, bien qu’elle lui a donné des coups durs.

CPI : Et pour ce qui est de l’ouverture européenne envers le mouvement du Hamas ?

Qassem : Si le Hamas veut s’ouvrir aux Européens, il doit rester attaché à ses principes.

Le mouvement doit se renforcer pour dire aux autres de venir le rencontrer en public et non en secret.

CPI : Les relations du Hamas avec le mouvement du Fatah et les autres membres de l’OLP sont en crise. Pourquoi ? Et qui sera le responsable de l’échec de la réconciliation ?

Qassem : Il faut savoir que l’OLP n’accepte personne. C’est pour cette raison qu’il y a eu le coup d’état en 2006, en refusant les résultats des élections.

Et pour ce qui est de la réconciliation, je n’y crois guère. Moi, je vois qu’il faut, au lieu de ces efforts de réconciliation, mettre un service qui a pour mission de poursuivre les coupables ayant versé le sang palestinien.

Le dossier Hamas


Source : CPI
http://www.palestine-info.cc/...



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