Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (109)
Photo CPI
Jeudi 30 décembre 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (13)
La direction du Hamas croit que les Saoudiens s’inquiétaient
vraiment de la tension croissante entre le Fatah et le Hamas et
que mettre fin au conflit entre les deux factions était la
principale motivation de l’initiative saoudienne. On disait que
le roi Abdullah d’Arabie Saoudite était personnellement
concerné. D’après le Hamas, il avait reçu d’innombrables appels
d’éminentes figures de l’intérieur du royaume, notamment de la
communauté des hommes d’affaire et du corps religieux, pour
qu’il fasse une intervention. L’échec des précédentes
initiatives arabes à mettre d’accord les deux factions
palestiniennes majeures à mettre à leur conflit laissa un vide
dans la diplomatie arabe. L’Arabie Saoudite reconnut une fenêtre
d’opportunité pour affirmer son autorité régionale et pour
enlever ce privilège des Iraniens, que les Saoudiens pensaient
être devenus trop influents dans la politique palestinienne en
raison de leur relation particulière avec le Hamas. Alors qu’il
n’y a aucune preuve que l’Iran a un poids sur le Hamas, les
Saoudiens ont toujours craint que le Hamas puisse être conduit
par le sens d’isolement précipité par les sanctions à rejoindre
le camp rival de l’Arabie Saoudite, comprenant l’Iran, la Syrie
et le Hezbollah.
L’initiative saoudienne coïncidait avec une inquiétude
croissante dans les cercles décisionnels saoudiens que la
politique de l’administration américaine frappait l’autorité
régionale du royaume. Les Saoudiens s’inquiétaient tout
particulièrement du désordre qu’occasionnait la mauvaise gestion
américaine de l’Irak depuis l’invasion et le soutien
inconditionnel de l’administration américaine de Bush à Israël
contre les Palestiniens.
En fin de compte, ce qui comptait vraiment était que les
Saoudiens avaient réussi là où plusieurs acteurs régionaux, dont
le Qatar, la Jordanie, la Syrie et l’Egypte, avaient échoué. Ce
succès paraissait avoir été possible parce que lorsque l’Arabie
Saoudite décida de lancer son initiative de réconciliation entre
le Hamas et le Fatah, elle abandonna d’abord son désir de voir
le Hamas accepter en premier lieu l’initiative du sommet arabe
de 2002. Au vu de l’intransigeance du Hamas et dans un but de
garder l’initiative arabe valide, cela ne dérangea pas les
Saoudiens de le reconditionner et de le présenter comme un
produit potentiel d’un processus plutôt qu’une pré-condition sur
laquelle il fallait insister pour commencer ce processus. Les
Saoudiens essayèrent à plus d’une reprise, en vain, de persuader
le Hamas d’annoncer son acceptation de l’initiative arabe. La
dernière tentative de ce genre remonte au mois d’octobre 2006,
lorsque la famille royale saoudienne, d’après des sources du
Hamas, essaya d’attirer Khaled Meshaal, tandis qu’il était en
visite à la Mecque pour une ‘umra (petit hadj), pour qu’il
souscrive à l’initiative arabe en échange d’un soutien politique
et financier. Le prince Migrin fut envoyé pour le voir et lui
faire la proposition, mais ses efforts furent vains. Finalement,
les Saoudiens acceptèrent que leur initiative, qui implique une
reconnaissance pan-arabe complète d’Israël, pouvait en fait être
vue comme une récompense pour Israël si ses négociations avec
les Palestiniens réussissaient à produire un Etat palestinien en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza aux côtés de l’Etat juif.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (108)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (110)
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