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Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (72)
Photo CPI
Dimanche 28 mars 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage
Hamas : Son histoire de l’intérieur
de Dr. Azzam Tamimi s’inscrit dans
une volonté de montrer au monde la vision du mouvement du
Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le département
français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a donc
jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas, l’OLP et l’autorité
palestinienne (7)
Ariel Sharon, qui fut élu premier ministre d’Israël le 6 février
2001, n’avait jamais aimé Yasser Arafat. Il avait dit qu’il ne
pouvait jamais s’imaginer serrer la main d’Arafat, sans parler
de l’embrasser. Il convainquit le président la nouvelle
administration de George W. Bush qu’Arafat n’était pas un homme
de paix et qu’il était impliqué dans des attaques envers Israël.
En dépit des accusations selon lesquelles il avait ignoré son
engagement de contrôle de groupes tels que le Hamas et le Jihad
Islamique, Yasser Arafat continua d’insister qu’il avait fait un
véritable effort pour garder le contrôle sur les factions
palestiniennes. Il se trouvait face à un dilemme. Il avait
besoin de garder sa crédibilité aux yeux de son propre peuple en
leur montrant qu’il se tenait épaule contre épaule avec lui
s’ils étaient attaqués par Israël. En même temps, ceux qui
voulaient se débarrasser de lui l’accusaient de complicité dans
le terrorisme. Inévitablement, cela altéra ses relations avec le
Hamas. A une occasion, il ordonna à ses forces de sécurité
d’arrêter deux activistes du Hamas, Abdullah et Bilal Barghouti,
pour leur soi-disant rôle dans une attaque-suicide à Jérusalem
le 9 août 2001. Environ vingt Israéliens furent tués dans cette
“opération martyre” exécutée par Izzaddin Shuhayl Al-Masri, âgé
de 23 ans. Elle fut accomplie, déclara le Hamas, en réplique à
l’assassinat cible du 31 juillet 2001 envers deux hauts leaders
du Hamas à Naplouse, Jamal Mansur et Jamal Salim. Quatre autres
employés du Hamas et deux enfants furent aussi tués lorsqu’un
avion israélien tira une roquette sur le bureau médiatique du
Hamas, où les hommes s’étaient retrouvés. Le Hamas, qui estimait
que l’humeur de la rue était à l’époque largement en faveur de
ses attaques de réplique, répondit avec colère aux détentions et
dit que de telles arrestations devaient avoir pris fin une fois
l’intifada commencée.
Le 23 novembre 2001, Israël assassina un ancien commandant
militaire du Hamas, Mahmud Abu Hannud, et deux de ses camarades,
Ma’mun et Ayman Hashaykah. En réplique, le Hamas lança une série
d’attaques le 1er et le 2 décembre 2001, tuant plus de
vingt-cinq Israéliens et en blessant près de deux cents. Yasser
Arafat ordonna immédiatement une prise de mesures sérieuses à
l’encontre du Hamas. Ses forces de sécurité arrêtèrent près de
deux cents membres du Hamas. Une tentative visant à mettre
Sheikh Yassine en détention à domicile poussa les supporters du
Hamas et la police de l’autorité palestinienne à s’engager dans
des batailles armées. Un supporter du Hamas fut tué, mais
finalement, les combattants du Hamas prirent contrôle de la rue
où le Sheikh Yassine vivait, expulsant les forces de sécurité de
l’autorité palestinienne. Ceci permit de mesurer la popularité
du Hamas dans la Bande. Lorsque les nouvelles de la tentative de
détention à domicile du sheikh se répandirent, des foules
furieuses descendirent dans la région et promirent de détendre
le sheikh « avec leur sang et leur âme », selon les termes du
slogan arabe.
Le 19 décembre, un incident similaire se produisit lorsque des
forces de sécurité palestiniennes se rendirent à la demeure de
l’ancien leader du Hamas Abd Al-Aziz Al-Rantissi, cherchant à le
détenir. Un conflit éclata lorsque des supporters du Hamas
intervinrent pour empêcher son arrestation. Une bataille armée
entre des supporters du Hamas et la police palestinienne résulta
en la mort de six personnes. Entre-temps, l’autorité
palestinienne arrêté quinze membres de ses propres forces de
sécurité et ferma trente-trois bureaux du Hamas. L’autorité
palestinienne se retrouvait sur la défensive chaque fois qu’elle
sévissait contre le Hamas, étant donné que la plupart des
attaques du Hamas contre Israël étaient des réactions à des
assassinats ciblés de leaders du Hamas par les Israéliens.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (71)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (73)
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