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Centre Palestinien d'Information

Hamas : son histoire de l'intérieur (112)


Photo CPI

Lundi 17 janvier 2011

Dr. Azzam Tamimi

            L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète, diffusée régulièrement en de nombreuses parties.

Le Hamas au gouvernement (16)

            La tombée du gouvernement d’unité nationale pourrait faire tomber toute l’autorité palestinienne. Les répercutions les plus immédiates pourraient être le début d’une troisième intifada. Ayant formé le gouvernement d’unité nationale, les leaders du Hamas soutiennent que la balle reste dans le camp de la communauté internationale : « Alors est-ce que la communauté internationale va se saisir de cette opportunité historique, demander à Israël de respecter nos droits et d’arrêter de frapper cet essai de changement de l’accord national palestinien en une réalité ? Ou va-t-elle rester faible et inefficace face à l’intransigeance israélienne et risquer d’éloigner non seulement du Hamas, mais aussi du Fatah et de toutes les autres factions palestiniennes ? Si cette deuxième option est son choix, le résultat sera finalement terrible : toute la région du Moyen-Orient sera renvoyée dans un nouveau cycle d’escalade sanguinaire qui pourrait dire plusieurs années ; et toute une génération palestinienne, qui pourrait ne pas accepter ce que nous acceptons aujourd’hui, se retrouva vraiment désabusée ».

            Dans son sermon du vendredi à Gaza le 30 mars 2007, le premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh reprit les précédentes remarques de Meshaal. Il déclara : « Nous avons donné ce que l’on nous a demandé. Nous avons formé un gouvernement d’unité et produit un programme basé sur des bases communes. Maintenant, ce qui est nécessaire, c’est de soulever le siège ». Puis il avertit : « Si le siège continue pour trois mois supplémentaires, nous étudierons nos options… Et nous prendrons une décision qui protègera notre dignité et qui protégera nos intérêts ».

            L’accord de la Mecque créa une opportunité. Un nombre croissant d’observateurs reconnaît cela. Cependant, il reste à voir si les décideurs en Israël et aux Etats-Unis veulent la saisir.

            Complément : A la mi-juin 2007, les Palestiniens semblaient on ne peut plus éloignés d’un gouvernement d’unité nationale en état de marche. Plus tôt en juin, après un meeting avec des officiels du département des renseignements égyptiens, la direction du Hamas avait conclu que la direction du Fatah ne parvenait pas à obliger les commandants des agences de sécurité dirigées par le Fatah à Gaza à suivre les accords effectués entre le Fatah et le Hamas. La pression populaire s’était accrue sur la direction du Hamas pour faire quelque chose. Après tout, les Palestiniens qui avaient élu le Hamas l’avaient fait sur la base d’une promesse : mettre un terme à l’anarchie qui avait prévalu dans la Bande pendant plusieurs mois. Le Hamas avait la capacité de le faire militairement, mais voulait éviter une guerre civile. Mais alors qu’il cherchait à éviter la violence entre les Palestiniens, des groupes des agences de sécurité continuèrent avec impunité totale à exécuter des individus suspectés d’être affiliés au Hamas, dont de nombreux n’avaient jamais été membres du Hamas, mais étaient tués simplement parce qu’ils avaient une barbe et qu’ils ne les connaissaient pas membres du Fatah. Il fallut moins de cinq jours au Hamas pour qu’il place toute la bande de Gaza sous son contrôle militaire. Les appareils de sécurité du Fatah très bien entraînés, lourdement armés et bien financés tombèrent à une vitesse étonnante. Avec les hauts leaders ayant quitté la scène, de nombreuses recrues n’avaient d’autre choix que de déposer leurs armes et de se rendre. Le Hamas assura tout ce temps qu’il ne s’agissait pas d’une guerre contre le Fatah, mais contre ceux qui au nom du Fatah terrorisaient la population et frappaient le gouvernement d’unité nationale. Diminué et déconcerté, le président Abbas semblait ne pas savoir comment répondre. En fin de compte, il autorisa un porte-parole à annoncer la fin du gouvernement d’unité nationale dirigé par le premier ministre Haniyeh et à déclarer un état d’urgence. En réponse, le leader du Hamas Khaled Meshaal tint une conférence de presse appelant Abbas à ne pas poursuivre son plan de formation d’un autre gouvernement et à reprendre les discussions, peut-être à travers un médiateur arabe, afin de réactiver le gouvernement d’unité nationale qui devait être en chargé à Gaza et en Cisjordanie. Les Etats-Unis se hâtèrent de venir en aide à Abbas, promettant de soulever immédiatement les sanctions imposées dix-huit mois plus tôt s’il continuait et formait un gouvernement sans le Hamas. Le 17 juin 2007, un nouveau gouvernement dirigé par l’ancien officiel en Cisjordanie Salam Fayyad, qui servit en tant que ministre des finances dans le gouvernement d’unité nationale de courte durée, fut intronisé. La bande de Gaza s’était alors retrouvée dans la perspective de devenir littéralement le plus grand camp de prison au monde. Si Israël fermait les passages dans la Bande et coupait tous les ravitaillements en eau, en carburant et en électricité, les détenus de la prison ne pourraient trouver d’autre alternative que d’exploser devant une communauté internationale qui leur avait refusé la démocratie et qui leur refusait maintenant la vie.

Fin du dernier chapitre. Il reste encore des documents en annexes.

Traduction réalisée par le Centre Palestinien d’Information (CPI)

Hamas: son histoire de l'intérieur (111)
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Source : CPI
http://www.palestine-info.cc/...


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