Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (102)
Photo CPI
Dimanche 7 novembre 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (6)
Le tour réussi de Haniyeh se trouva être une menace pour le
régime de sanctions mené par les Etats-Unis. Un nombre croissant
de pays, arabes et non-arabes, ainsi que de pays islamiques et
non-islamiques, avaient montré des signes de défis et de
déterminations à briser l’embargo. Certains, dont le Qatar,
l’Iran, le Bahreïn et le Soudan, s’étaient ouvertement engagés à
payer les salaires d’employés palestiniens dans les secteurs de
la santé et de l’éducation et à reconstruire les maisons et les
bâtiments du gouvernement détruits par l’armée israélienne.
Haniyeh rentra avec un montant considérable de liquide, et la
plus grande partie de l’engagement financier promis par les pays
qu’il avait visité était à venir. Mais son retour fut
directement précédé d’une nouvelle vague d’anarchie qui prit la
vie de trois enfants innocents et leur chauffeur dans un seul
incident, et d’un juge affilié au Hamas dans un autre.
Finalement, Haniyeh fut autorisé à entrer à Gaza après avoir
accepté de laisser derrière lui l’argent qu’il avait apporté
avec lui. Au lieu d’un climat triomphal de célébration, une
tempête de tension entre les factions sévissait à travers la
Bande, instillant la crainte et l’anxiété dans l’esprit de la
plupart de ses résidents. Lorsque Haniyeh passa la frontière, de
l’Egypte à Gaza, des tirs furent tirés en sa direction, tuant
son garde du corps et blessant son fils et son conseiller
politique.
Le Hamas accusa immédiatement les hommes armés loyaux à Muhammad
Dahlan, du Fatah, d’avoir comploté pour assassiner le premier
ministre, une accusation que le Fatah rejeta avec force. La
crise entre les deux parties s’accrut davantage, poussant le
président Abbas à annoncer que les négociations entre lui et le
Hamas concernant le gouvernement d’unité nationale étaient
arrivées dans une impasse.
Après plusieurs jours d’escalade des tensions entre le Hamas et
son mouvement du Fatah, qui éveillèrent des craintes d’une
guerre civile, Abbas annonça le 16 décembre qu’il avait décidé,
au vu de l’impasse, que les élections présidentielles et
parlementaires devaient avoir lieu dès que possible. Il condamna
le Hamas pour la crise qui avait été provoquée par la suspension
de l’aide occidentale après le refus du groupe de reconnaître
Israël et de renoncer à la violence. Son appel fut immédiatement
rejeté par le Hamas, dont la direction décrivit la mesure comme
une tentative de coup d’Etat contre la légitimité palestinienne
et contre la volonté du peuple palestinien. L’appel à des
élections anticipées ne fut pas d’une grande aide ; quelques
heures plus tard seulement, des supporters armés du Fatah et du
Hamas échangèrent des tirs dans le sud de la bande de Gaza.
Pendant plus d’une semaine après cela, les Palestiniens se
trouvèrent plongés dans des discussions pour savoir si le
président avait le droit de dissoudre le gouvernement. Et tout
ceux qui pensaient qu’il possédait un tel pouvoir ne pensaient
pas forcément pour autant qu’il avait le droit de dissoudre le
parlement, qui devait rester en fonction jusqu’à la fin de 2010.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
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