Palestine
Israël agit comme une organisation
criminelle
qui fonctionne selon ses propres lois
Haaretz
La ministre de
la Justice Ayelet Shaked et le Procureur
Général Avichai Mendelblit,
25 octobre
2017. Oren Ben Hakoon
Samedi 25 novembre 2017 Editorial
d’Haaretz, le 17 novembre 2017
Mercredi, le Procureur général Avichai Mendelblit a
autorisé la confiscation de terres
privées palestiniennes pour les besoins
de colons en Cisjordanie. Sa démarche
faisait suite à une requête de la
ministre de la Justice Ayelet Shaked
pour le revêtement d’une route vers
l’avant-poste illégal Harasha, sans
laquelle il serait impossible de le
« légitimer ».
Son opinion se fondait
ostensiblement sur la décision du Juge à
la retraite de la Cour Suprême Salim
Joubran à propos d’Amona. Joubran a
décrété que le commandant militaire de
Cisjordanie devait également veiller aux
besoins des colons, puisqu’ils sont
résidents de la région. Joubran se
réfère ainsi à la décision de l’ancien
président de la Cour Suprême Aharon
Barak stipulant que « les Israéliens de
cette région ont droit à la vie, la
dignité, la propriété et le reste des
droits dont quiconque jouit en Israël ».
Avec tous les problèmes soulevés par
ces décisions, supposer que Mendelblit
met en œuvre le jugement de Joubran est
sans fondement. Joubran a souligné que
le besoin de protéger les colons ne peut
pas entacher le statut spécial des
Palestiniens de population « protégée »
selon le droit international et que le
commandant militaire doit veiller à ne
prendre aucune mesure qui pourrait
porter atteinte à leurs droits au
détriment des résidents de l’État
occupant.
Mendelblit et Shaked ont clairement
choisi d’ignorer ces points, jetant de
la poudre aux yeux du public parce que
le verdict du tribunal ne traitait pas
du tout de l’expropriation de la terre
pour les besoins des colonies et ne
condamnait pas ce genre d’actions
illégales.
On peut maintenant s’attendre à ce
que l’opinion de Mendelblit soit utile à
l’insatiable appétit des colons pour les
terres privées des Palestiniens.
Cependant, dans le processus de
blanchiment juridique, les
fonctionnaires impliqués ont omis, comme
d’habitude, la question de la légalité
des colonies. Selon le droit
international, toutes les colonies de
Cisjordanie sont illégales. Mendelblit
ne peut donc légitimer le vol des terres
palestiniennes en faveur d’aucune
colonie au nom de « besoins publics »,
parce que le public auquel il s’adresse
a volé la terre sur laquelle il habite.
Israël agit comme une organisation
criminelle qui fonctionne selon ses
propres lois et est persuadée qu’on peut
la considérer comme un organe juridique.
Mendelblit a enjolivé son avis avec
une série de vagues qualifications
telles que « faisabilité » et
« proportionnalité ». Ces mots n’ont
aucun sens pratique lorsqu’il s’agit,
pour les colons et le gouvernement,
d’assouvir la passion qui les anime pour
le vol des terres. Ce genre d’opinion
conduit à porter atteinte aux droits des
Palestiniens, à ce qu’Israël fasse fi du
droit international et à saper la
légitimité du système judiciaire
d’Israël.
L’article ci-dessus est un
éditorial en Une d’Haaretz, tel que
publié en Israël dans ses versions en
hébreu et en anglais
Traduction : J. Ch.
pour l’Agence Média Palestine
Source : Haaretz
Editorial
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