Editorial
La 67ème commémoration de la Nakba :
la patrie est toujours en mémoire
CPI
Lundi 25 mai 2015
Paris – CPI
Si les réfugiés palestiniens sont
oubliés, eux, les réfugiés, n’oublient
jamais leur patrie. Leur patrie reste
dans la mémoire, les clefs de leurs
maisons dans la poche, la forte volonté
d’y retourner dans le cœur. Les
manifestations de vendredi dernier en
sont les meilleurs témoins, partout dans
le monde, partout en Palestine, partout
en Cisjordanie, partout dans la bande de
Gaza et même partout dans les
territoires occupés en 1948, surtout
dans ces villages symboles de cette
catastrophe que le peuple palestinien a
subie, avec la conspiration du monde
occidental. Comme chaque année, en ce jour où les
"Israéliens" fêtent la création de leur
entité sioniste, en poussant quelque
sept cent mille personnes hors de leurs
maisons, de leurs localités, de leurs
villages, de leur patrie, les
Palestiniens commémorent la Nakba.
Au début de la création de l’entité
sioniste, le quatrième premier ministre
sioniste Golda Meir a lancé une phrase
devenue célèbre. Elle a dit à propos des
réfugiés palestiniens :
« Les
grands (en âge) mourront et les petits
oublieront ».
Le propos de Meir portent une vérité
et une contrevérité. Il est vrai que les
grands mourront, c’est la vie ; en
revanche, il n’est pas obligatoire que
les petits oublient. Les Palestiniens,
de génération en génération,
transmettent l’amour de leur patrie, le
devoir d’y penser tout le temps et de
tout faire pour y retourner et surtout
les clefs des maisons abandonnées par la
force.
Le jeune réfugié Amer Nasser survit
dans le camp de Nour Chams, à Tulkarem.
Il n’avait pas vu le village de ces
ancêtres ; toutefois, il n’est pas prêt
à oublier le verger d’oranges familial
volé par les occupants sionistes, dans
la région de Tel Aviv ; son grand-père
lui en a parlé longuement et lui a
conseillé de ne pas l’oublier. Lui en
parlera à ses enfants. Et ainsi de suite
jusqu’à la libération.
Comment peut être oubliée la Nakba au
moment où des millions de Palestiniens
survivent dans des camps et des
conditions difficiles, au lieu de vivre
dans leurs maisons et la verdure qui les
entoure toute l’année, verdure de
laquelle profitent des occupants, des
colons, des voleurs venant d’ailleurs ?
Les Palestiniens, dans leurs lieux de
refuge, ne subissent pas uniquement des
conditions difficiles, mais la mort les
guette aussi. Qui pourra oublier de si
vite les souffrances des réfugiés
palestiniens de la Syrie ?
En fait, les réfugiés palestiniens de
la Syrie se trouvent entre le marteau et
l’enclume, entre l’armée du régime et
les groupes armés de différentes
tendances. Le camp d’Al-Yarmouk en est
le meilleur exemple.
Ce camp se trouve entre les barils
explosifs tombés du ciel et les balles
de l’organisation terroriste "Daesh" qui
contrôle actuellement le camp. Les aides
humanitaires ne peuvent plus trouver
leur chemin pour atteindre les familles
qui n’ont pu quitter ce camp de la mort.
En outre, faire oublier la cause
palestinienne ne se fait pas seulement
en chassant les Palestiniens de leur
patrie. Les occupants essaient aussi
d’effacer un maximum de lieux
historiques palestiniens, islamiques
comme chrétiens. Pendant et après la
Nakba, des centaines de mosquées,
d’églises et de sites palestiniens ont
été anéantis. Il n’en reste qu’environ
20%. Et les occupants sionistes n’ont
laissé ce petit pourcentage que pour
duper le monde et se montrer un
protecteur formidable !
Après soixante-sept ans d’occupation,
après le fameux accord d’Oslo, après des
décennies de négociations qui ne mènent
à rien, on ne voit pas d’autre choix
autre que la résistance afin que la
question palestinienne trouve une
solution juste et que les réfugiés
retournent à leurs maisons.
Le mouvement de la résistance
islamique Hamas a résumé la solution en
quelques mots :
« En cette
commémoration douloureuse, nous hissons
un slogan éternel, le plus haut slogan :
Faites les partir d’où ils vous avaient
fait partir. »
Département
français du Centre Palestinien
d’Information (CPI) 20 mai 2015
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