Éditorial
Netanyahu, défenseur de la liberté
d’expression ? Hypocrisie quand tu nous
tiens
CPI
Photo: CPI
Vendredi 16 janvier 2015
Paris – CPI
Les locaux de Charlie
Hebdo, journal satirique français connu
pour ses caricatures irrévérencieuses,
sont frappés au cœur de Paris, le
mercredi 7 janvier 2015. La nouvelle
année à peine démarrée, la France est
sous le choc : douze morts, dont des
dessinateurs-journalistes de renom tels Cabu et Wolinski. Cet attentat est
d’ailleurs suivi dans les jours suivants
d’autres événements qui vont apporter la
mort à cinq autres personnes.
Cependant, au-delà
des condamnations envoyées à travers le
monde pour se dédouaner de cet attentat,
il ne faut pas tomber dans le piège des
prétendus analystes larmoyants et suivre
la masse en brandissant et hurlant à
tout va « Je suis Charlie », sans même
avoir répondu à la question pourtant si
célèbre : Où est Charlie ? En effet, de
quel bord est-il ? Où se situe-t-il sur
l’échiquier politique et idéologique ?
En effet, pour ce qui
est de la condamnation, celle-ci ne
s’est pas fait attendre. Le monde s’est
levé d’une voix pour refuser de donner
le moindre caractère humain à ces actes
de terreur, et donc le moindre caractère
religieux. Des personnalités, politiques
ou médiatiques, des inconnus, des
organisations en tout genre les ont
rejetés, à l’exemple du Hamas, qui
souligne que la « différence d’opinions
et de pensées ne saurait justifier le
meurtre ».
Maintenant que la
condamnation est faite, pouvons-nous
nous rallier avec tout individu,
chantant en chœur « Nous sommes
Charlie » ? Ce que les caricaturistes
représentaient dans leur journal Charlie
Hebdo ne nous intéresse pas ici. Gageons
que les milliers voire millions de
personnes sorties dans les rues venaient
juste pour protester leur mécontentement
et pour défier les terroristes, quelles
que soient leurs cibles. Il nous est
toutefois important de connaître les
personnes avec qui nous marchons, nos
"nouveaux amis". N’oublions pas le vieil
adage : « Dis-moi qui sont tes amis, je
te dirai qui tu es ».
Or, lors du grand
rassemblement de Paris organisé le
dimanche 11 janvier 2015 pour dire NON
au terrorisme et pour soutenir la
liberté d’expression, le cortège était
dirigé par le président français
François Hollande accompagné d’un
certain nombre de dirigeants de divers
pays. Et Israël n’était pas en reste :
pas moins de trois représentants de
l’entité sioniste sont venus diriger les
Français dans leur marche pour la
liberté.
Une marche contre le
terrorisme et pour le soutien à la
liberté d’expression, en tête de
laquelle se trouvent des personnalités
telles que Benyamin Netanyahu et Avigdor
Liberman, respectivement premier
ministre et ministre des affaires
étrangères israéliens à l’heure
actuelle… Ne s’agit-il pas d’une
antithèse ?
En effet, l’entité
sioniste, depuis sa création, pratique
le terrorisme d’Etat, faisant fi de
toutes les lois et conventions
internationales et ne répondant à
personne de ses actes, bombardant
régulièrement la bande de Gaza qu’elle
étouffe de toute part et sur laquelle
elle fait pleuvoir du phosphore blanc.
Et si l’on veut nous faire croire que
l’attentat contre le journal Charlie
Hebdo est un acte inédit depuis le
nazisme, il serait temps de se remettre
en mémoire les agissements de cette
entité sioniste, qui a notamment tenté
de museler une des voix de la résistance
lors de la guerre de l’été 2006 contre
le Liban en attaquant directement la
chaîne de télévision Al-Manar.
Quelle que soit
l’impulsion qui a fait sortir des
centaines de milliers de gens dans les
rues, la manifestation a été largement
récupérée, et l’entité sioniste tente
une fois encore de se montrer comme le
gentil berger, cachant ses longues dents
de loup affamé derrière le costume de
Mahmoud Abbas, dont l’image de président
palestinien est bien utile pour l’agiter
devant toute personne tentant de lever
la voix pour dénoncer cette mascarade
aux couleurs sionistes évidentes.
Dénoncer des actes de
terreur est une chose, s’associer avec
d’autres terroristes et oublier leur
histoire pour suivre le mouvement en est
une autre. En aucun cas nous ne pouvons
nous associer aux représentants de
l’entité sioniste, l’entité terroriste
par excellence.
Département
français du Centre Palestinien
d’Information (CPI)
15 janvier 2015
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