Rapport
statistique mensuel - département des statistiques -
Ministère des affaires aux prisonniers et libérés
mi-novembre 2005
Abdel Naser Ferwana
Gaza - Palestine
Les forces de l'occupation ont arrêté depuis 1967 plus de
650.000 Palestiniens, soit 20% de la totalité des Palestiniens
habitant en Cisjordanie et Gaza.
Nombre actuel des détenus
8800 prisonniers palestiniens sont actuellement détenus dans les
prisons israéliennes.
parmi eux 6292 prisonniers pris en charge au mois de novembre par
le ministère aux affaires des prisonniers et libérés. Ceux-ci
sont répartis dans 28 prisons, centres de détention et
d'arrestation.
S'ajoutent à ces prisonniers des centaines, pris en charge par
les différents ministères, étant des fonctionnaires, de la sécurité
palestinienne ou dans les divers appareils de l'Autorité
palestinienne. D'autres sont encore nouvellement arrêtés, dont
700 arrêtés récemment, au cours du mois de septembre dernier et
250 arrêtés en octobre. Ces derniers sont détenus dans les
centres d'arrestation et les cellules d'interrogatoire.
Le responsable du département des statistiques, Abdel Naser
Ferwana a noté que le nombre de prisonniers est en augmentation
rapide, ce qui pose d'énormes problèmes, tant au niveau des
familles touchées que des prisonniers et leurs conditions de détention.
C'est également un aspect important du non respect par
l'occupation de la trêve instaurée. Malgré cette trêve, les
forces de l'occupation poursuivent les rafles des populations
civiles. Depuis le sommet de Sharm el-sheikh, 2500 personnes ont
été arrêtées, au mois d'octobre, 250 et au mois de septembre,
700. Ces chiffres montrent que la politique israélienne ne connaît
pas de trêve. Et le peuple palestinien, qui revendiquait la libération
de tous les prisonniers, comme signe de bonne volonté, ne peut
faire confiance à la politique israélienne, au contraire. Mais
il est certain qu'il n'admettra pas que l'expérience d'Oslo se
renouvelle (libération de quelques prisonniers choisis par les
autorités israéliennes).
Le nombre de prisonniers détenus avant l'Intifada al-Aqsa
578 prisonniers sont détenus avant l'Intifada. Ils représentent
6,7% de la totalité des prisonniers et sont répartis géographiquement
de la manière suivante :
Départements du nord (Cisjordanie) 296
51,2%
Départements du sud (Bande de Gaza) 170
29,4%
Al-Quds et les régions de 48 et autres
112 19,4%
Total 578 100%
369 prisonniers sont détenus avant l'instauration de l'Autorité
nationale palestinienne en mai 1994 soit 4,2% de l'ensemble des
prisonniers
209 prisonniers ont été détenus après les accords
d'Oslo et avant l'Intifada al-Aqsa, et sont toujours en prison,
soit 2,4% de l'ensemble des prisonniers.
Répartition géographique des prisonniers
8800 prisonniers sont ainsi répartis
Provinces du nord
7600
86,4%
Provinces du sud
650
7,4%
Al-Quds, 48 et autres
550
6,2%
Total
8800
100%
Situation sociale des prisonniers
Célibataires
6477
73,6%
Mariés
2323
26,4%
Les prisonnières
Plus de 400 prisonnières ont été détenues depuis l'Intifada
al-Aqsa. Actuellement, 114 femmes sont détenues (1,3% de
l'ensemble des prisonniers)
111 prisonnières sont des départements du Nord et d'al-Quds
3 sont des provinces du sud.
3 sont mineures
Répartition des prisonnières selon le genre d'arrestation
Condamnées
66
57,9%
Arrêtées
42
36,8%
Admnistratif
6 5,3%
Les prisonnières sont soumises à de fortes pressions
pshychologiques et morales, et sont soumises à des conditions de
détention inhumaines. Elles subissent des provocations
permanentes, des insultes, des fouilles à nu humiliantes lors de
leur passage au tribunal ou d'une section à l'autre.
Les enfants détenus dans les prisons israéliennes
Les conditions de détention des enfants palestiniens sont
terrifiantes, elles ne respectent aucun règlement ou traité international.
Dès le début de l'Intifada, le gouvernement israélien a repris
des lois militaires pour s'autoriser à arrêter des enfants lors
des rafles, à torturer lors des interrogatoires, à éviter les
soins médicaux qu'il leur doit. Les enfants souffrent énormément
dans les prisons et les centres de détention, de la nourriture,
des amendes imposées, de la surpopulation des pièces dans
lesquelles ils se trouvent et de l'état d'insalubrité évidente
de ces pièces. Ils subissent de plus de mauvais traitements
physiques et psychologiques. Ils ne peuvent poursuivre leurs études,
ont des difficultés à passer leurx examens de fin d'année, et
notamment le tawjihi, les autorités de l'occupation exerçant des
chantages à chaque date de passage, sur les prisonniers et sur
leurs parents.
Près de 4000 enfants ont été détenus depuis le début de
l'Intifada al-Aqsa (28 septembre 2000).
297 enfants sont toujours en prison (soit 3,4% de l'ensemble des
prisonniers).
19 sont de la région d'al-Quds, 6 de la bande de Gaza, 272 de la
Cisjordanie, dont 80 de Nablus, 65 de Ramallah et 28 d'al-Khalil.
294 garçons et 3 filles.
75 enfants, soit 25,2% souffrent de diverses maladies et ne reçoivent
pas les soins nécessaires à leur état.
Des centaines ont été arrêtés alors qu'ils étaient enfants
(moins de 18 ans) et sont toujours détenus.
99% des enfants ayant été arrêtés ont été soumis aux
tortures, la mise de la tête dans un sac, le shabeh et les coups.
126 enfants se trouvent dans les centres suivants : Ofer, 72,
Meggiddo 35 et Naqab 19, les autres étant répartis sur les
autres prisons, comme Telmond, Asharon, Jalame et autres.
Répartition des enfants selon le genre d'arrestation
Condamnés
136
45,8%
Arrêtés
155 52,2%
Administratif
6
2%
Prisonniers condamnés : répartition selon les années
Durée de la condamnation
Nombre
Pourcentage
1 mois - moins de 10 ans
2616
61,3%
10 ans - moins de 15 ans 410
9,6%
15 ans - 50 ans 674
15,8%
de 50 ans à plus
570
13,3%
Total
4270
100%
Répartition des prisonniers selon le genre d'arrestation
Condamnés
4270
48,5%
Administratif
650
7,4%
Arrêtés
3880
41,1%
Total
8800
100%
Répartition des prisonniers selon la durée passée en prison
Plus de 25 ans
6 prisonniers
Plus de 20 ans et moins de 25 ans
26 prisonniers
Plus de 15 ans et moins de 20 ans
116 prisonniers
Plus de 10 ans et moins de 15 ans
266 prisonniers
Total des prisonniers ayant passé plus de 10 ans en prison : 414
prisonniers
Les anciens prisonniers
Sont dénommés anciens prisonniers ceux qui sont détenus avant
l'instauration de l'Autorité palestinienne en 1994, et qui sont
toujours en détention. Ils sont au nombre de 369. Leurs
conditions de détention sont extrêmement pénibles, partageant
les mêmes conditions que les autres prisonniers, mis à part
qu'ils sont en général plus âgés, de santé plus fragile à
cause des années passées en prison. La direction des prisons
cherche constamment à les humilier et à les provoquer, en les
empêchant de jouir d'une quelconque stabilité, ils sont
constamment fouillés, même en pleine nuit, ils sont transférés
d'une section à l'autre, mis en isolement pendant de longues périodes
afin de les séparer de leurs compagnons. Plusieurs d'entre eux
sont interdits des visites, pour motifs sécuritaires. La plupart
souffre de maladies chroniques, dues à la longue période de détention,
mais sans être soignés. Leur vie est en danger.
M. Abdel Naser Ferwana ajouteque la question des prisonniers est
une question centrale pour le peuple palestinien, une campagne
internationale a été lancée pour exiger la libération de
l'ensemble des prisonniers, et notamment les anciens. Commencée
en septembre dernier par une tournée dans plusieurs capitales
européennes et arabes, la campagne se poursuit et doit se
poursuivre jusqu'à la libération de tous les prisonniers. Il ne
faut pas, d'après lui, que l'appel à la libération des
prisonniers soit épisodique, mais il est nécessaire que ce soit
un travail constant, de longue haleine, rassemblant toutes les
forces palestiniennes, mais aussi toutes les forces vives arabes
et internationales.
Parmi les anciens prisonniers, 32 prisonniers sont détenus depuis
plus de 20 ans.
Il s'agit de Saïd Wajih Saïd al-Atabeh (date d'arrestation en
1977), Nael Saleh Abdallah Barghouty (1978), Fakhri Asfour
Abdallah Barghouty (1978), Samir Sami Ali Qintar (1979), Akram
Abdel Aziz Saïd Mansour (1979), Muhammad Ibrahim Mahmoud Abu Ali
(1980), Fouad Qasem Arafat Razim (1981), Ibrahim Fadl Nimr Jabir
(1982), Hasan Ali Nimr Salam (1982), Uthman Khaled Salameh Younes
(1983), Karim Yousef Fadl Younes (1983), Meher Abdel Latif Abdel
Qader Younes (1983), Salim Ali Ibrahim Kiyyal (1983), Hafez Nimr
Muhammad Qandas (1984), Issa Nimr Jibril Abed Rabbo (1984),
Muhammad Abdel Rahim Saïd Mansour (1985), Ahmad Farid Muhammad
Shahade (1985), Muhammad Ibrahim Muhammad Nasr (1985), Rafe'
Farhoud Muhammad Karaje (1985), Talal Yousef Ahmad Abu Kebash
(1985), Ziyad Mahmoud Muhammad Ghunaymat (1985), Mustafa Amer
Muhammad Ghunaymat (1985), Khaled Saadi Rashed Abu Shamat (1985),
Uthman Abdallah Mahmoud Bani Husayn (1985), Huzaa Muhammad Kuzaa
Saadi (1985), Bishr Sulayman Ahmad Miqt (1985), Asem Mahmoud Ahmad
Wali (1985), Sitan Nimr Nimr Wali (1985), Sidqi Sulayman Ahmad
Miqt (1985), Hani Badawi Muhammad Saïd Jabir (1985), Muhammad
Ahmad Abdel Hamid Tous (1985).
Situation médicale des prisonniers.
Près de 140 prisonniers arrêtés avnat l'Intifada souffrent de
diverses maladies. Actuellement, près de 1000 prisonniers sont
malades ou blessés. Certains ont été arrêtés alors qu'ils
avaient été blessés par une balle, et n'ont pas été soignés.
Les prisons ne sont pas équipées de dispensaires permettant de
soigner les prisonniers en cas de nécessité. Des dizaines de
prisonniers ont besoin d'interventions chirurgicales rapides, pour
sauver leur vie. Ils sont soit âgés, soit des enfants ou des
femmes, et pour plusieurs d'entre eux, la direction de la prison
refuse leur transfert dans les hôpitaux. Dans beaucoup de cas,
les services de renseignements font du chantage envers le
prisonnier, lui réclamant d'avouer en contrepartie des soins.
La torture dans les prisons et centres de détention israéliens
Les autorités de l'occupation poursuivent leurs pratiques
sadiques envers les prisonniers. Les tortures, pourtant interdites
par les lois internationales et les divers traités que l'Etat
d'Israël a cependant signés, sont maintenues. Car Israël a légalisé
la torture, justifiée selon lui pour arracher des informations.
La torture est exercée sur le prisonnier dès son
arrestation. En effet, dès son arrestation, le prisonnier est
brutalisé par l'armée, il est attaché par des liens en
plastique (aux mains et aux pieds), il a les yeux bandés, il est
tiré de sa maison et mis dans une jeep militaire. La plupart du
temps, les coups commencent à l'intérieur de la jeep, le long du
trajet vers le centre d'arrestation et de détention. Lorsque les
arrestations se font aux barrages, ou lorsque les Palestiniens
sont kidnappés dans la rue ou dans les lieux publics comme les
universités et les écoles, ils subissent les mêmes traitements.
Après leur arrestation, les prisonniers sont emmenés dans des
centres de détention et d'interrogatoire qui sont situés en
Cisjordanie ou à l'intérieur de l'Etat d'Israël. C'est dans les
centres d'interrogatoire que les prisonniers sont torturés systématiquement
dans le but de leur arracher des aveux. Parmi les méthodes de
torture, certaines sont interdites par la loi internationale.
Les martyrs du mouvement national des prisonniers
181 prisonniers sont décédés du fait de la torture, de l'exécution
sommaire, après l'arrestation, ou de la négligence médicale. Le
dernier martyr fut Jawad Adel Abu Mghayseb, 18 ans, décédé dans
la prison du Naqab, à cause de la négligence médicale. Le
martyr Mghayseb était de Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, il
avait été arrêté le 21 décembre 2002. Il était né en 1987,
et avait été arrêté à l'âge de 15 ans. Il était condamné
à 33 mois de prison, et est décédé le 28 juillet 2005.
Répartition des martyrs selon les causes des décès
Torture
70
38,7%
Négligence médicale 40
22,1%
Exécutions
71
39,2%
Répartition des martyrs selon les régions
Bande de Gaza
59 32,6%
Cisjordanie et autres 122
67,4%
Total
181 100%
Pour toute correspondance
Traduit par : Centre d'Information sur la Résistance en Palestine
Source : Palestine en marche |