Cirepal
Prisonniers
palestiniens et arabes
dans les prisons de l’occupation sioniste
Bulletin d’informations n° 5 (04/08)
La
nation qui abandonne ses prisonniers ne peut prétendre à la
dignité ni à l’honneur
Sayyid
Hassan Nasrullah, secrétaire général du Hizbullah.
17
avril : Journée de solidarité internationale avec les
prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de
l’occupation sioniste
11400
prisonniers répartis sur 30 prisons, centres de détention et
centres d’interrogatoire : c’est l’image réelle de
l’occupation sioniste de la Palestine. 344 enfants en font
partie, détenus dans la prison pour mineurs de Hasharon.
Rendons
hommage, à cette occasion, aux premiers prisonniers martyrs, Fuad
Hijazî, ‘Ata Zeer, Mohammad Jamjûm, qui furent exécutés par
l’occupant britannique, au temps du mandat.
Grève
de la faim de Nura Hashlamon
Protestant
contre le 7ème prolongement de sa détention
administrative par l’occupant, Nura Hashlamon a repris la grève
de la faim, qu’elle avait arrêtée pour quelques mois, en
attendant la séance du tribunal militaire. Nura Hashlamon n’est
pas condamnée, elle fait partie de ces nombreux otages que
l’Etat de l’occupation utilise comme monnaie d’échange,
politique et sécuritaire. Mère de famille, elle réclame sa libération
immédiate.
En
solidarité avec son épouse, le prisonnier administratif Muhammad
Sami Hashlamon, détenu dans la prison du Naqab depuis le 29 juin
2006, a déclaré la grève de la faim. Jour
après jour, la grève de la faim des prisonniers solidaires avec
Nura Hashlamon s’étend. Muhammad Hashlamon et trois autres
prisonniers du Jihad islamique ont été transférés vers une
autre prison, les autorités de l’occupation craignant
l’extension de la grève de la faim.
Sajida
rêve de rendre visite à son père prisonnier
Sajida
Jamal Abul Haygâ’, fille du responsable du Hamas dans le camp
de Jénine, n’a qu’un rêve depuis l’arrestation de son père,
le 26 août 2002 : celui de rendre visite à son père,
condamné à neuf perpétruités et mis en isolement pendant cinq
longues années. Pour la seule fois où la famille a été autorisée
de visiter sheikh Jamal, seuls les enfants, Sajida et Hamze, ont
obtenu l’autorisation, étant âgés de moins de 16 ans. Lorsque
le jour J arrive, Sajida et son frère montent dans le bus de la
Croix-Rouge, à l’aube, pour se rendre à la prison de Beer
Saba’. Là, ils attendent des heures avant de pouvoir enfin
approcher leur père. Après la fouille, une soldate lui prend les
papiers des mains. Elle les lui rend rapidement, pour lui
signifier l’interdiction de la visite.
Ainsi,
Sajida et son frère retournent dans le bus, Sajida en larmes et
son frère essayant de la consoler. La seule visite s’est achevée,
sans pouvoir rencontrer leur père.
Résistance
de Abdel Aziz Dweik, président du conseil législatif palestinien
Il
avait été pris en otage, suite à l’élection du Hamas et la
formation du gouvernement de Haniyye, comme les nombreux députés
et ministres. Malade à plusieurs reprises, transporté
d’urgence à l’hôpital, harcelé par les geôliers et par les
juges sionistes qui repoussent incessamment la séance de son
jugement (dossier vide) et transféré d’une prison à
l’autre, Abdel Aziz Dweik résiste. Ses frères de cellule
racontent qu’il a organisé son temps, entre la récitation du
Coran, la lecture d’ouvrages divers, les conférences et les leçons
dispensées aux autres prisonniers. Ainsi, les prisonniers
palestiniens prouvent aux sionistes que même la prison ne peut
entamer leur volonté de lutte et leur espoir.
Yaser
Hijâz obtient son magistère en prison
Arrêté
en 1990, Yaser est condamné à perpétuité. Par la poursuite de
ses études, il a voulu résister aux ténèbres des geôles de
l’occupation et être un exemple de la lutte et de l’espoir
dans l’avenir d’une Palestine libre. Né en 1970, près de
Ramallah, il a intégré la résistance après avoir abandonné
ses études pour contribuer à faire vivre sa famille. Son frère
a témoigné au journaliste Sulayman Bisharat, disant que Yaser a
toujours rêvé d’obtenir des diplômes universitaires. Il
s’est alors inscrit il y a cinq ans à l’université de Tel
Aviv et a commencé à étudier pour obtenir le magistère en
sciences politiques et l’histoire de l’Europe. Malgré sa
condamnation à perpétuité, Yaser a l’espoir de revenir au
sein de sa famille tout comme il a l’intention de poursuivre ses
études jusqu’au doctorat.
Le
frère de Yaser, Hisham, a été arrêté il y a six ans et
condamné à 10 perpétuités.
132
Palestiniens de l’intérieur détenus dans les geôles sionistes
Centre
Ahrâr pour les études sur les prisonniers
Le
président du centre a dénoncé la distinction opérée par les
autorités de l’occupation sioniste entre les prisonniers
palestiniens, indiquant que les prisonniers de la Cisjordanie et
de la bande de Gaza sont traités différemment de ceux de la
ville d’al-Quds et des territoires occupés en 1948. Mais les échanges
de prisonniers opérés dans les années 80 et notamment en 1985
ont brisé les normes sionistes, en incluant des prisonniers de 48
parmi ceux qui ont été libérés : 70 prisonniers de
l’intérieur ont déjà été libérés par le biais des échanges.
Si les autorités sionistes prétendent que les prisonniers de 48
et d’al-Quds sont différents parce qu’ils portent des papiers
d’identité israéliens, il n’empêche qu’ils ne sont pas du
tout traités comme les prisonniers israéliens, qui bénéficient
des largesses de l’Etat, en tant que citoyens juifs.
Les
prisonniers de l’intérieur sont au nombre de 129 + 5 prisonnières.
Ils sont originaires de 37 villes et villages occupés en 48.
Certains d’entre eux sont détenus depuis plus de 25 ans.
Plusieurs sont de la ville d’Umm al-Fahem (17 prisonniers), puis
de Taybe (11), Kfar Manda et Bâqa Ghabiyye (8 chacun), Nazareth
et Baane (7 chacun)… Pour les prisonniers de 48, les accords
signés entre l’Etat de l’occupation et l’Autorité
palestinienne ne peuvent les libérer, car cette dernière n’est
pas autorisée à tenir compte de tout ce qui touche aux
Palestiniens de 48, selon les accords d’Oslo. C’est pourquoi
les prisonniers palestiniens de l’intérieur gardent l’espoir
d’être libérés par le biais d’échanges contre les soldats
détenus par la résistance palestinienne et la résistance
libanaise.
Yahya
Skaf : un prisonnier qui fait peur à la coalition au pouvoir
au Liban
Le
vendredi 14 mars, des associations civiles de Beirut avaient
organisé un meeting de solidarité avec le prisonnier libanais
dans les geôles de l’occupation, Yahya Skaf, qui avait mené
l’opération du 11 mars 1978 avec des combattants du Fateh. Le
sort de Yahya Skaf reste jusqu’à présent inconnu, car les
autorités de l’occupation refusent de l’admettre au nombre
des prisonniers tout comme elles refusent d’éclairer son pays
et sa famille sur le sort qu’il a subi.
Mais
la salle dans laquelle devait se dérouler le meeting a reçu des
menaces, de la part des gens du pouvoir, et notamment de la clique
Harîrî, qui refusent que l’on rende hommage à un combattant
libanais dans les rangs de la résistance palestinienne. C’est
ainsi que le meeting fut annulé. Ce n’est pas la première fois
que les gens au pouvoir interdisent l’hommage à Yahya Skaf :
en 2007 déjà, ils avaient empêché, par les armes, la tenue
d’un meeting dans la région de Tripoli, d’où est originaire
Yahya Skaf. Il devient clair que ceux qui ont pris le Liban en
otage ont peur de parler de ce résistant.
Mus’ab
Qatlûnî : un étudiant de Nablus disparaît
Etudiant
en magistère de la planification et du développement politique,
Mus’ab Qatlûni a soudainement disparu : son professeur
Abdul Sattâr Qâsim s’inquiète de son absence répétée, les
étudiants l’informent que l’appareil sécuritaire de
l’Autorité palestinienne l’a arrêté, pour appartenance au
Hamas. Quelques jours auparavant, son frère a été arrêté par
l’occupation. Son professeur réclame son retour et affirme que
le siège de Mus’ab, dans la salle des cours, attend toujours
son retour.
Le
plus jeune détenu, Youssef Al-Ziq (40 jours) transféré à l’hôpital
L’enfant
de la prisonnière Fatima al-Ziq (42 ans, du camp Shaja’iya,
Gaza), a été transféré d’urgence à l’hôpital après que
sa température se soit gravement élevée. Youssef est né en
prison, il vit dans une cellule de la prison de Hasharon, parmi
les 110 femmes palestiniennes détenues. Une autre enfant, Ghada
Abu Umar, âgée d’un an et sept mois, est également prisonnière
avec sa mère.
Assassinat
de l’ancien prisonnier Salih Karkûr (26 ans)
Il
avait été détenu pendant 6 ans dans les geôles de
l’occupation. Il avait été libéré le 30 janvier 2008. Il a
été assassiné par l’occupant, le 13 mars 2008, à Sayda, près
de Tulkarm, et sa maison partiellement détruite.
Les
forces de l’occupation enlèvent une femme à Nablus
Les
forces militaires de l’occupation ont enlevé au matin du 27
mars, Hanadi Kanaan, 26 ans, à Nablus, dans le quartier Rafidiya,
après avoir investi la maison familiale.
Centre d'Information sur
la Résistance en Palestine
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