Centre palestinien d'information
Dimanche 26 février 2006
Prison de Telmond : des enfants détenus sans aucune
protection internationale
L'avocat de Nadi al-asir al-Filistini, Adel Khalayle, a rencontré
plusieurs enfants dans la prison de Telmond. Il fait état de
graves violations de leurs droits en tant qu'être humains et en
tant que détenus. Il a déclaré que les conditions de détention
des enfants sont loin d'être conformes aux lois internationales
et même aux directives de la cour suprême israélienne.
Le prisonnier Abdel Majid Bastinji, 16 ans, de Qalqylia, a témoigné
que les enfants ont subi le 11 février dernier une punition
collective, parce qu'un l'un des détenus a lancé de l'huile
chaude sur le geôlier. La direction de la prison a confisqué
tous les appareils électriques, comme la télévision, la radio
et la plaque chauffante, tout comme elle a limité le temps de récréation
de trois heures à une heure seulement. Le jeune détenu
Bastinji a été frappé avec un appareil électrique sur son
cou. La direction a également arrêté les cours qu'un
enseignant venait leur donner. La direction a même essayé de
semer la panique parmi eux en tentant d'envoyer du gaz dans
les pièces. Les enfants ont également accusé les geôliers
qui ont déchiré un exemplaire du Coran dans la pièce 8 de la
prison.
Le jeune détenu a également déclaré que l'eau entre dans la
pièce, les matelas posés par terre ont été mouillés. Les pièces
de la prison, humides, dégagent en permanence un air de
moisissure, surtout que ni l'air ni le soleil ne peuvent pénétrer
dans les pièces.
Le jeune prisonnier Fawzi Daraghmeh, 17 ans, de Toubas, déclare
qu les fenêtres des pièces sont tout le temps closes par des
panneaux en fer, ce qui empêche l'entrée du soleil, beaucoup
de jeunes se sentent étouffés.
Il s'est plaint du manque de meubles dans les pièces, comme les
tables, les chaises ou les armoires, tout comme il signale qu'il
n'y a pas de séparation entre les toilettes et le salle de
douches, ce qui laisse dégager des odeurs nauséabondes dans
les pièces, qui sont aussi infestées de bestioles. Le jeune
Daraghmeh affirme que les prisonniers ont froid à cause du
manque de couvertures.
Prison de Damoun : les murs risquent de tomber à tout
instant
L'avocat du centre Risalat al-Huquq, Hanane al-Khatib, a pu se
rendre à la prison de Damoun, sections 1, 3 et 4, afin de
pouvoir discuter avec les prisonniers de leur situation.
Elle a indiqué, suite à sa visite, qu'elle a noté des déclarations
des prisonniers. Pour la section 1, la direction refuse d'améliorer
la situation médicale, les prisonniers souffrant d'un grande négligenvce.
La direction poursuit ses fouilles surprise et provocatrices,
visant à punir les prisonniers, à les empêcher d'avoir un peu
de stabilité et à susciter des troubles psychologiques. Il est
toujours interdit de faire entrer des vêtements chauds pour
l'hiver, ainsi que des couvertures et autres nécessités pour
se couvrir du froid.
Les prisonniers affirment que le bâtiment de la section est très
vieux, les plafonds laissent l'eau entrer, ce qui rend leurs vêtements
inutilisables, mais aussi les murs tellement vieux risquent de
chuter à tout instant, menaçant leurs vies.
La situation dans la section trois est très mauvaise, à cause
de l'humidité à l'intérieur des pièces. Les familles ont des
difficultés lors des visites parce qu'il n'y a pas de lieu pour
les visites, elles restent des heures dehors. Les prisonniers
n'ont pas assez de couvertures ni de vêtements chauds.
Dans la section 4, les prisonniers manquent également de vêtements
chauds et de couvertures, la direction de la prison a également
supprimé la visite des familles. Les fouilles se poursuivent à
tout moment, même en pleine nuit. La direction utilise les
chiens sauvages au cours des fouilles, pour faire peur aux
prisonniers et pour les provoquer par rapport à leurs croyances
religieuses.
Les jeunes prisonnières dans la prison de Telmond
Ni'ma Muhammad Naqayra, 14 ans, de la ville d'al-Khalil, a déclaré
que les jeunes filles détenues dans la prison de Telmond vivent
des pressions très lourdes, et leur état nécessite une
attention particulière, mais aucun psychologue ou travailleur
social ne peut les visiter en prison.
La prisonnière Israa Mazen Sa'id, 15 ans, de la ville d'al-Khalil,
explique qu'elle ne peut ressentir de tranquillité, elle
souffre de tensions internes très difficiles, et a demandé
l'aide d'un psychologue, mais la direction de la prison a refusé
sa demande.
La jeune détenue Hiba Muhammad Yaghmor, 12 ans, de la ville d'al-Khalil,
qui est la plus jeune détenue palestinienne, est malade : au
cours de son arrestation, elle avait été touchée par balle au
ventre et à la jambe. Elle fut emmenée à l'hôpital où elle
a été opérée mais se retrouve en prison, ne pouvant pas
marcher, avec des douleurs très aigues surtout après que les médicaments
lui ont été retirés. Hiba a besoin d'une nouvelle
consultation. Hiba explique que les conditions de détention
sont très dures, il n'y a pas assez de lits et certaines
prisonnières sont obligées de dormir sur des matelas, par
terre. Les pièces sont très étroites, humides, infestées de
cafards. Hiba a parlé de l'eau qui rentre dans les pièces des
détenues, qui mouillent les vêtements qui ne peuvent plus être
portés. La direction de la prison procède à des fouilles
provocatrices.
La détenue Firyal Munir Jaara, 18 ans, de Bethlehem, se plaint
de l'étroitesse des pièces, les prisonnières ne peuvent même
pas faire les prières convenablement. Elle a déclaré que la
nourriture était infecte ce qui oblige les prisonnières à
acheter leurs aliments à la cantine.
Que se passe-t-il dans la prison de Haddarim ?
L'avocat responsable de la campagne pour la libération du député
Marwan Barghouty et des prisonniers, a déclaré que la
direction des prisions a décidé la semaine dernière de transférer
plus de 60 prisonniers de la prison de Haddarim à la nouvelle
section de la prison de Nafha, dans le désert. La direction prétend
qu'il s'agit d'une mesure liée aux travaux de réfection
entrepris dans la priosn de Haddarim.
Parmi les prisonniers qui seront transférés , Abdel Rahim
Mallouh (dirigeant FPLP), Mansour Shrayem, Muhammad Neyfa Abu
Rabi'a, Abdel Karim Uways , Muhannad Jaradat, Jad al-Barghouty,
Jihad Ghabn, Israr Soumerin, Ali Barghouty, Hussam Khadr (président
du comité de défense des droits des réfugiés et du centre
culturel Yafa, du camp Balata, Nablus), Tha'er al-Kurd, Abdel
Naser Issa, Amine Sane', Moussa Doudine, Majdi 'Amrou, Ibrahim
al-Masri, Murad Abu Rikab, Ali al-Moghrabi.
La direction de la prison a déclaré que leur transfert à
Nafha durera un mois, au moins.
L'isolement dans la prison de Jalameh
Une prisonnière palestinienne entame la grève de la faim pour
protester contre son isolement dans une cellule de la prison de
Jamaleh
L'avocat de Nadi al-asir al-Filistini, Lou'ai Aka, a déclaré
que la prisonnière Raja' Nazmi Mousa, 36 ans, du camp de Jénine,
a commencé une grève de la faim dans la prison des
interrogatoires, à Jalameh, protestant contre les conditions de
sa détention et sa mise en isolement. La prisonnière a déclaré
que les cellules sont extrêmement mauvaises, qu'elle ne peut
pas se laver, et que la négligence médicale aggrave ses problèmes
de santé. Elle subit des provocations et des humiliations
permanentes. Raja' avait été arrêtée le 15 février 2006
alors qu'elle travaillait dans une institution d'aide aux
prisonniers, Mishkat al-asir.
Arrestation de 670 ouvriers palestiniens dans les
territoires occupés en 1948
Les forces de l'occupation sioniste ont arrêté, au cours des
deux derniers jours, des centaines de Palestiniens venant de
Cisjordanie. La radio israélienne a annoncé que près de 670
Palestiniens ont été arrêtés, indiquant que la majorité
d'entre eux ont été arrêtés dans la ville d'al-Quds.
Plusieurs d'entre eux ont été refoulés vers la Cisjordanie,
selon la police sioniste, mais les autres sont encore détenus
pour interrogatoires. Des rafles sont constamment menées dans
les terres occupées en 48 contre la présence des Palestiniens
de Cisjordanie, mais surtout depuis la victoire du Hamas aux élections
législatives.
Menaces d'assassinat d'Ahmad Saadat
Les autorités sionistes menacent d'assassiner Le député et secrétaire
général du FPLP, Ahmad Saadat s'il est libéré de
la prison d'Ariha
De nouveau, les occupants israéliens ont menacé d'assassiner
le militant Ahmad Saadat, député au conseil législatif
palestinien et secrétaire général d FPLP s'il est libéré.
Des sources journalistiques israéliennes ont déclaré que
l'armée d'occupation a mené un raid sur Ariha, samedi dernier,
et arrêté un membre du Fateh, en mise en garde contre toute
tentative de libérer Ahmad Saadat et ses compagnons, accusés
d'avoir liquidé le ministre sioniste du tourisme, Zeevi, il y a
quatre ans.
Par ailleurs, Mofaz, le ministre de la guerre, avait déclaré :
"Si Saadat et ses comapgnons étaient libérés, ils ne
resteraient pas longtemps libres, nous règlerons nos comptes
avec eux". Saadat et ses compagnons sont détenus dans la
prison palestinienne d'Ariha, avec des geôliers européens,
selon l'accord signé entre l'occupation et l'autorité
palestinienne et des parties internationales. Les sources
sionistes s'attendent à la libération de Saadat par le Hamas,
après que l'Autorité ait libéré 50 membres du Jihad
islamique suite à la victoire du Hamas aux élections législatives.
Du côté de Khaled Mechaal, président du bureau politique du
Hamas comme du côté d'Abu Mazen, il semblerait qu'il y a un
accord pour la libération de Saadat, ce qui laisse présager
des réactions de la part des appareils militaires et sécuritaires
israéliens.
Traduit par Centre d'Information
sur la Résistance en Palestine