Parmi les mille et une manière qu’a la force
occupante en Palestine d’exercer sa répression et son harcèlement
sur les prisonniers politiques qu’elle détient en ses geôles,
il en est une, au-delà des fouilles biquotidiennes injustifiables
et humiliantes, le racket par des amendes sur des prisonniers qui
doivent se procurer le plus souvent de leurs propres deniers leur
nourriture, c’est l’incessant transfert de centre de détention
vers un autre.
La situation du détenu palestinien est précaire
à plus d’un titre. Sans accès à un avocat, avec un droit de
visite limité aux plus proches et toujours remis en question,
vivant dans des conditions d’inconfort matériel dont on
supposait qu’elles étaient d’un autre âge, soumis au
libre-arbitre des gardiens, il ne peut même pas accomplir sa
peine, dans le cas où celle-ci lui a été signifiée car il
aurait eu le privilège de passer en jugement, dans la même
prison.
Il est fréquent que le détenu subisse des
transferts tous les trois mois, voire tous les mois, afin de le
briser moralement.
Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée
d’occupation a donné l’assaut à la prison de Offer, centre
de détention militaire à l’Ouest de Ramallah, dans lequel sont
enfermés près de 1100 prisonniers. Les prisonniers ont tenté de
s’opposer au transfert de 4 membres du FPLP (Front Populaire de
Libération de la Palestine, d’obédience marxiste). Les soldats
de l’armée d’occupation ont donné l’assaut, employant du
gaz lacrymogène et des balles recouvertes de caoutchouc,
mortelles si tirées à faible distance. Six tentes ont pris feu.
Cet élément d’information illustre en partie
les détestables conditions de logement des prisonniers
politiques. Les températures endurées par les Palestiniens sous
les tentes à l’altitude te la latitude où se trouve Offer sont
très basses en hiver et très élevées en été.
Vingt prisonniers ont été blessés, dont au
moins un grièvement. Parmi eux, figure le secrétaire général
du FPLP AbdRahim Malouh dont la mâchoire inférieure a été
fracturée.
C’est vers l’aube que le "calme "
est revenu et les 4 prisonniers finalement transférés.
Badia Benjelloun