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Centre Palestinien d'Information

Interview exclusive

La vidéoconférence, un autre moyen contre les captifs, dit Abou Kirch


Photo CPI

29 avril 2008

Gaza - CPI

L'administration pénitentiaire israélienne a l'intention d'interdire aux captifs palestiniens toute visite, confirme Saber Abou Kirch, directeur de l'association Waed pour les captifs et les libérés. Cette administration veut remplacer les visites par un système de vidéoconférence. C'est une affaire très dangereuse, dit-il.

Elle vient à l'encontre du droit de visite assuré par toutes les conventions internationales, en temps de guerre comme en temps de paix. Tout captif a le droit de voir sa famille, ses parents et ses enfants.

Sous de quelconques prétextes sécuritaires, des centaines de captifs sont privés de visites, depuis de longues années.

Ces propos, entre autres, ont été évoqués dans une interview donnée par Saber Abou Kirch, directeur de l'association Waed pour les captifs et les libérés, à notre Centre Palestinien d'Information (CPI). En voici un résumé en français :

Des conditions très difficiles

CPI : Les conditions de prisons sionistes dans lesquelles vivent les captifs, comment les qualifiez- vous ?

Abou Kirch : Les captifs vivent dans des conditions très dures. Cependant, les médias israéliens officiels et officieux essaient d’en donner une autre image. Ils veulent laisser comprendre que ces prisons deviennent une sorte d'hôtel (cinq étoiles). Cependant, les captifs souffrent d'isolements, de négligences médicales, de toutes sortes de pressions. Peut-on imaginer une captive accouchant sans qu'une de ses parentes soit à ses côtés ?

CPI : Et pour ce qui est de la situation sanitaire et matérielle des captifs ?

Abou Kirch : Jamais les prisons n'offrent à un captif malade le soin qui lui est nécessaire. Il y a plus de mille cinq cents captifs qui ont besoin d'une opération chirurgicale ou d’un soin spécial, surtout ces blessés enlevés sur les barrages militaires. L'état d'Aziz Al-Duwik et son mauvais traitement n'en sont qu'un petit échantillon. En peu de temps, il a perdu sept kilogrammes. Il souffre de plusieurs maladies : hypertension, diabète et plusieurs autres maladies chroniques. Le député Al-Duwik, comme tous les captifs malades, n'ont le droit qu'à l'Alkamol, un comprimé proscrit normalement pour un simple mal de tête.

Quant aux conditions matérielles, les prisons sionistes sont les seules au monde où le détenu mange de sa poche. De plus, il est obligé d'acheter sa nourriture de la cantine qui est une société commerciale dont le profit va à l'administration pénitentiaire. Il faut attirer l'attention sur le fait que les prix, dans ces cantines, dépassent ceux de l'extérieur de plus de cinq fois ! Et pour compliquer encore plus la vie d'un détenu, cette administration lui interdit la réception de tout argent.

Contacter les captifs

CPI : Comment contactez-vous les captifs dans leurs cellules ?

Abou Kirch : Notre association essaie d'être en contact avec les prisons, quotidiennement. Par le biais de plusieurs canaux, elle veut être au courant de la vie quotidienne des captifs, de leur état psychologique, entre autres. Dieu merci, leur moral est toujours au beau fixe, malgré tout. Ils savent qu'ils payent le prix de leur djihad, de leur résistance dans le chemin de la liberté.

Toutefois, dans les prisons sionistes, les cas humains sont nombreux ; les cas qui ont besoin d’un soutien particulier de la part de l'établissement palestinien aussi bien officiel que populaire. Ils ont besoin de toutes les institutions de la société civile, en particulier de celles qui s'intéressent de près aux captifs.

CPI : Les familles peuvent-elles leur rendre visite ?

Abou Kirch : Depuis environ un an, il n'y a aucune visite, surtout pour les familles de la bande de Gaza.

Et récemment, nous avons appris que l'administration pénitentiaire sioniste avait proposé aux captifs que la visite de leurs familles soit remplacée par un système de vidéoconférence. Cette affaire très dangereuse. Elle mène directement vers une interdiction totale de vraie visite, de face-à-face humain.

Cette affaire vient tout à fait à l'encontre de toutes les conventions internationales qui assurent à tout détenu le droit de voir sa famille lui rendant visite.

Il faut attirer l'attention sur le fait qu'il y a des centaines de captifs qui sont interdits de toute visite depuis des années. A titre d'exemple, si une mère souffle aux médias un seul mot sur son fils enfermé, elle sera tout de suite interdite de toute visite !

L'affaire de la député Miriam

CPI : Pour ce qui est de l'affaire des députés captifs, en particulier celle de madame Miriam Saleh, comment l'association Waed la suit ?

Abou Kirch : Bien évidemment, l'association a tout fait pour mettre cette affaire sous la lumière du jour. C'est une question plutôt politique. Ces députés ont été emprisonnés pour la seule raison qu'ils font partie du mouvement du Hamas, qu'ils représentent le peuple palestinien...

Quant au cas de madame la député Miriam Saleh, elle est probablement la seule député au monde emprisonnée pour le seul fait qu'elle avait été élue dans des élections démocratiques. Aucune charge ne lui avait été adressée, avant qu’elle ne soit envoyée à cette fameuse « détention administrative » dont la durée est ouverte.

Au service des captifs

CPI : Contactez-vous quelques institutions arabes et étrangères qui s'intéressent aux captifs ?

Abou Kirch : Toujours, notre association communique avec plusieurs organisations, telles que la Ligue Arabe et l'ONU. Et nous avons un contact hebdomadaire avec la Croix-Rouge. Et je crois que c'est le moment d'aller se plaindre auprès de la Cour Internationale de la Justice. Nous sommes armés de beaucoup de témoignages donnés par ces hommes et femmes qui ont subi toutes sortes de souffrances dans les prisons sionistes depuis 1967 jusqu'à nos jours. Nous sommes sûr de pouvoir remporter un tel procès.

CPI : Qu'offre votre association Waed aux captifs ?

Abou Kirch : Waed est une association très humble. Elle est jeune, n'ayant vu le jour que depuis un an et demi. Elle rêve de réaliser beaucoup de choses, mais les moyens du bord sont très modestes, surtout à cause du blocus.

Elle essaie de rassembler un petit fond, dans certains pays arabes et musulmans. Elle a déjà pu en envoyer aux captifs. Ils ont beaucoup apprécié ce geste. Cela a eu un bon effet sur leur moral.

Notons ici que le travail de l'association se concentre sur les médias. On parle aux médias des souffrances des captifs. Sans arrêt, elle organise des expositions artistiques, des festivals, des rassemblements, des manifestations...

Les captifs et leurs familles

CPI : L'association traite-elle tout le monde à part égale, factions et familles ?

Abou Kirch : Franchement, c'est une question très délicate. Voilà sur le mur la photo de la captive Dr. Miriam Saleh, membre du mouvement du Hamas. Voilà aussi la photo du captif martyr Fadl Chaheen, membre du mouvement du Fatah. Et voilà encore les photos d'autres captifs, membres d'autres factions de la résistance palestinienne. Dieu merci, les familles des captifs, de tous bords, viennent nous voir. Et de notre côté, nous essayons de leur servir.

CPI : Les services de l'association dépassent donc les captifs pour atteindre leurs familles, leurs enfants. Voudriez-vous donner une petite précision à ce sujet ?

Abou Kirch : Les souffrances ne se limitent pas uniquement au captif. Elles touchent toute sa famille. A titre d'exemple, la mère quitte sa maison vers minuit pour pouvoir voir son fils dans la prison au petit matin. Elle y arrive très épuisée à cause de ces interminables barrages militaires israéliens.

L'association est intervenue pour aider la famille d'un captif. La pluie est venue au bout de sa maison. L'association a pu ramasser un petit fond pour lui offrir une autre maison. Cela est un exemple des services que l'association essaie d'offrir. Elle organise également des incursions d'agrément pour les familles et leurs enfants. C'est réjouissant de voir leurs yeux qui reflètent une satisfaction inqualifiable.

Projets et services

CPI : Peut-on connaître quelques-uns des projets et services de l'association Waed ?

Abou Kirch : Avec l'aide d'Allah, nous avons pu mettre en place un centre d'éducation pour les captifs libérés, et pour leurs familles et leurs enfants. Et l'association a l'intention de construire une radio dont une grande partie sera consacrée aux affaires des captifs. L'association a pu réaliser un projet très important. A l'intérieur des prisons sionistes, elle organise, en collaboration avec des docteurs et des professeurs, des stages dans tous les domaines. Ces stages, étant sanctionnés par des diplômes délivrés par le ministre de l'éducation, encouragent les captifs à y participer. Ils sont de plus en plus nombreux.

CPI : Un dernier mot ?

Abou Kirch : Armez-vous de la patience ! Notre peuple palestinien reste fort. Il défend une grande cause. Il sortira certainement victorieux de toutes ces épreuves, avec le soutien d'Allah, le Tout Puissant.



Source : CPI
http://www.palestine-info.cc/...


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