L'enfer
de la prison de Moskobiyya
Israël
lance une vaste campagne d'arrestations en Cisjordanie
Rapports de Nadi al-asir al-Filistini et agences
palestiniennes d'information
- Les prisonnières entament une grève partielle de la faim
L'avocat de Nadi al-asir al-Filistini, Raed Mahamid, a pu visiter
quelques femmes prisonnières dans la prison de Telmond. Il a
appris que la direction de la prison a mené une opération répressive
à l'encontre des prisonnières et a pris des mesures graves, ce
qui a mené les prisonnières à déclarer la grève de la faim,
menaçant d'intensifier le mouvement si la situation de la répression
se maintient.
La prisonnière Raeda Muhammad Jadallah de Nablus a déclaré que
la direction de la prison a provoqué les prisonnières en les
arrosant de gaz, ce qui a fait suffoquer Nour, le fils de Manal
Ghanem, né en prison.
La direction de la prison a pris une série de mesures répressives
à l'encontre des prisonnières suivantes qui ont été isolées :
1 - Amina Mouna, représentantes des prisonnières, isolée à
Ramleh.
2 - Abdo Abu Aysha, isolée à Ramleh.
3 - Rawan Thawabte, isolée à Ramleh.
4 - Aman Nasr Amer, isolée à Ramleh.
5 - Nisrine Abu Zayna, de Nablus, isolée à Telmond.
6 - Ummaya Damj, isolée à Telmond.
7 - Rawiya Sheikh, isolée à Telmond.
Les prisonnières ont été soumises au shabeh, pendant toute une
nuit, et elles ont été sauvagement battues par les gardiennes.
La prisonnière Jadallah a déclaré que si ces mesures
d'isolement se poursuivent, elles vont poursuivre une grève
illimitée de la faim.
De son côté, la prisonnière Mariam Tarabine d'Ariha souffre
d'une situation psychologique délicate, il est réclamé une
intervention rapide des organisations humanitaires pour mettre fin
à son incarcération.
La prisonnière Rasha Khaled Izza de Bethlehem a réclamé
l'intervention rapide pour libérer Manal Ghanem et son enfant
Nour, et refuser que l'enfant soit séparé de sa mère.
- De leur côté, les prisonniers de Beer Saba', qui se
trouvent dans les sections d'Ishel et d'Ohali Kedar affirment que
leurs conditions sont très difficiles et se détériorent de jour
en jour. Les prisonniers malades sont nombreux, parmi eux se
trouvent Hasan Abdel Karim Muhammad Joude, 46 ans, de Nablus, qui
est devenu presque aveugle, et son cas nécessite une intervention
chirurgicale rapide et Khalil Muhammad Abu Aliye, 40 ans, de
Gaza.
Les parents en visite sont constamment fouillés de façon
humiliante, ce qui a amené les prisonniers à refuser leurs repas
et boycotter la direction de la prison.
Les prisonniers en isolement réclament la fin de leur isolement :
Ahmad al-Moghrabi, Mahmoud Issa, Hassan Salameh et Muhammad Jaber.
Le prisonnier Hani Badawi Saïd Jaber, d'al-Quds, détenu depuis
plus de 20 ans et condamné à perpétuité lance un appel pour
qu'il puisse recevoir la visite de son père malade, dont il n'a
pas reçu la visite depuis 5 ans. Il demande que les organisations
humanitaires puissent le faire venir à la prison, en ambulance.
- Les forces de l'occupation ont lancé une vaste campagne
d'arrestation dans diverses provinces de la Cisjordanie.
Plusieurs cadres et militants des organisations palestiniennes ont
été arrêtés suite à des raids de l'armée d'occupation,
accompagnée de chiens, dont les soldats tiraient partout.
Dans la province de Ramallah, plus de 30 personnes ont été arrêtées,
dont sheikh Hassan Youssef, dirigeant du mouvement Hamas qui avait
été libéré quelques mois auparavant. Parmi les personnes arrêtées,
le journaliste Nael Mahmoud Nakhle, correspondant de plusieurs
quotidiens arabes et du centre al-asra, spécialisé dans les
informations sur la condition des prisonniers palestiniens et
arabes.
Dans la province d'al-Khalil, 60 personnes ont été arrêtés,
dont Jamal Abu Jadayel, maire de Sumu', Usama Muhammad Hassan
Najjar, Khaled Tayseer Ghannam, Atef Ali Hussayn Raba', Saqr
Mustafa Muhammad Qawasmeh, Nizar Ramadan, un des dirigeants du
mouvement Hamas dans la province.
Dans la province de Bethlehem, le nombre des personnes arrêtées
s'est élevé à 7, la plupart étant des dirgeants politiques du
mouvement Hamas et des candidats aux élections législatives
palestiniennes, parmi lesquels Muhammad Ghazal, sheikh Ahmad
al-Hajj et sheikh Tayseer Umran.
Selon d'autres sources (Nida' al-Quds), les forces de l'occupation
ont également arrêté ce lundi matin, dans la province de
Bethlehem, Muhammad Jamal Hamamida (24 ans), du camp Dhayshe,
Jamal AbdelSalam Hamad (17 ans) de Dhayshe, sheikh Diab Awadallah
Shu'biyat, 45 ans, de Beith Sahour, les deux frères Shadi et
Muhannad Jubran Danoun, 24 ans, de Beit Sahour, Rateb Ibrahim Ali
Asakira, 32 ans, Muhammad Khaled Khalil Asakira, 19 ans, du
village Asakira, à l'est de Bethlehem, Abdel Hakim Hamid Souman,
35 ans, de Beit Ta'mor, Ahmad Ibrahim Ahmad Ali, 23 ans, de Rakhme.
Dans la province de Tulkarm, cinq personnes ont été arrêtés,
dont Salah Jallad, Naser Khalil Abu Diya, Yousef Nader Zaqut, et
dans les provinces de Jénine, Toubas et Qalqilya, 25 personnes
cadres du Fateh et de Hamas ont été arrêtées.
Rien que dans le village al-Yamoun, près de Jénine, ont été
arrêtés Muhammad Dhib Abu Hassan, sheikh Amin al-Itr, Husni
Abahira.
- La famille du sheikh Zayd Zakarne, directeur des awqaf et
président du comité de la zakat, lance un appel aux institutions
humanitaires internationales, leur demandant d'intervenir et de
faire pression sur les autorités de l'occupation afin de libérer
immédiatement sheikh Zakarne, à cause de la détérioration de
sa santé et la nécessité de recevoir des soins. Son épouse a déclaré
que les autorités de l'occupation ont mené un raid contre leur
maison, et après avoir fouillé et semé le désordre dans la
maison, le sheikh a été arrêté et emmené, sans qu'il puisse
emporter ses médicaments. Sheikh Zakarne souffre de plusieurs
maladies nécessitant des soins quotidiens. Le comité de la zakat
a publié un communiqué dans lequel il dénonce l'arrestation de
sheikh Zakarne et de Ahmad Salatine, directeur du bureau du comité
à Jénine, exigeant leur libération immédiate, tous deux
travaillant dans les institutions de l'Autorité palestinienne et
responsables de services sociaux dans la ville de Jénine.
- Suite à sa visite à la prison d'al-Moskobiyya,
le 23 septembre dernier, l'avocat de Nadi al-asir al-Filistini a déclaré
que les prisonniers palestiniens ont récemment subi une violente
attaque de la part de la police de la prison, l'unité Nahshon.
Le 20 septembre, les prisonniers ont rendu leur repas en signe de
protestation, déclarant qu'ils voulaient entamer une grève de la
faim pour protester contre leur détention de longue durée dans
ce centre d'interrogatoire, alors que les interrogatoires sont
achevés. Une unité de la police Nahshon est alors intervenue
pour la répression du mouvement : les prisonniers ont été
attachés, les mains derrière le dos, d'autres les pieds et les
mains, et tous ont été attachés aux lits. Les policiers sont
ensuite sortis. Mais les prisonniers présents dans la cellule
al-manfa, constituée de deux pièces, l'une de 2x3,5 m et l'autre
de 1x1,5 m ont vu rentrer une unité plus importante de cette
police qui a sorti quelques prisonniers, les dénudant entièrement
devant leurs frères, et se mettre à les battre avec des
matraques, les mains, les pieds, les chaussures, sur tout le
corps, provoquant des blessures à plusieurs prisonniers. Les
coups étaient accompagnés d'insultes et de mots grossiers visant
à humilier les prisonniers. Les prisonniers ont ensuite été mis
les uns aux côtés des autres, tous nus, puis le prisonnier Saïd
Jarrar a été mis, tout nu, sur le prisonnier Yousef Jumaa, ce
qui rappelle les scènes horribles de la prison d'Abu Ghrayb, en
Iraq. Les scènes de violence étaient visibles sur les corps de
toutes les victimes.
Ces agressions ont été menées sur dix prisonniers :
1 - Nayef al-Bazar.
2 - Abdallah Fayad, de Tulkarm.
3 - Saleh Abu Izza.
4 - Alaa Rayan.
5 - Nader Dik.
6 - Yousef Jumaa.
7 - Shadi Saayde.
8 - Saïd Jarrar, qui a une fracture à la jambe).
9 - Ramzi al-Khatib, d'al-Khalil (fils d'Abu Rasmi, dont deux fils
ont été récemment arrêtés, le troisième se trouvant à Nafha
depuis deux ans).
10 - Sulayman Skafi.
Nadi al-asir réclame une enquête internationale sur les
agissements graves et inhumains de la police Nahshon dans la
prison de Moskobiyya. Il réclame l'intervention immédiate des
institutions et organisations de droits de l'homme pour constater
les violations flagrantes des droits des prisonniers mais aussi
des crimes de guerre commis par les autorités de l'occupation.
- L'avocat de Nadi al-asir al-Filistini, Hussayn Sheikh, a visité
récemment la prison d'Atzion, au sud de la ville d'al-Khalil
et a rapporté que les soldats de l'occupation ont agressé
sauvagement le prisonnier Murad Salah Abdel Fattah Qawasmeh, âgé
de 20 ans et de la ville d'al-Khalil. 5 soldats ont sauvagement
battu le prisonnier, lors de son arrestation dans la région de
Wad Abu Dajan, alors qu'il avait les yeux bandés. Sa mâchoire
inférieure et sa jambe droite ont été cassés. Le prisonnier a
été transporté à l'hôpital pour recevoir quelques soins puis
mis en prison. Les traces de coup sont visibles.
L''avocat Karim Hammouda a visité plusieurs prisonniers à Ofer,
le 20 septembre dernier, et a noté que les prisonniers manquent
de soins médicaux. Les prisonniers souffrent également de la
surpopulation et réclament la visite de la Croix-Rouge. L'avocat
a déclaré que les prisonniers manquent également de nourriture,
les rations étant trop maigres. Il a noté la saleté des
cellules, l'éclairage faible et l'impossibilité aux prisonniers
de faire leurs propres repas. Les parents qui visitent les leurs
sont humiliés et obligés d'attendre longtemps.
Nouvelles de la campagne internationale
Le mouvement des prisonniers a envoyé un message appelant
l'ensemble des organisations et forces politiques nationales et
islamiques, ainsi que les institutions officielles et populaires
à participer activement à la campagne internationale lancée par
le ministère palestinien aux affaires des prisonniers et libérés.
Le mouvement a rappelé que 1200 prisonniers palestiniens détenus
dans la prison du Naqab sont en train de préparer des activités
pour attirer l'attention sur les conditions de détention et les
visées de l'occupant sioniste en les emprisonnant.
Le comité national pour la défense des prisonniers soutenu par
les forces nationales et islamiques a organisé une marche le
dimanche 25 septembre, en solidarité avec les prisonniers. Les élèves
des écoles de la ville ont participé à cette marche au cours de
laquelle le préfet de la ville a demandé à l'autorité
palestinienne de considérer le dossier des prisonniers comme un
dossier prioritaire car "la demande de la libération des
prisonniers est une demande générale de tous les
Palestiniens". Quant au maire par intérim de la ville,
Hashim al-Masri, il a déclaré que la libération des prisonniers
doit constituer une priorité, que ce dossier doit être traité
avec sérieux et responsabilité, et l'autorité devra utiliser
tous les moyens à sa disposition pour faire libérer les
prisonniers. Il a refusé les critères sionsites envers les
prisonniers, car a-t-il ajouté, "tous les prisonniers
appartiennent à la même cause, le dossier ne peut être divisé
et être soumis aux critères de l'occupant".
La mère du prisonnier Amjad Abu Khaled, du village de Kufr
Thalath, a déclaré au cours de la marche, en portant la
photographie de son fils, que ce dernier "a passé 14 ans
dans les prisons de l'occupation, il se trouve actuellement à
Gilboa. Comment le monde peut-il rester muet face un tel crime, où
des milliers sont détenus dans des conditions inhumaines",
indiquant que so fils a été soumis aux tortures les plus
barbares dans les centres d'interrogatoire. Elle a demandé à
l'autorité palestinienne de ne pas oublier les prisonniers et de
considérer la cause des prisonniers en toute priorité.
Dans la ville de Jénine, le correspondant local, Ali Samoudi,
rapporte que les femmes ont organisé une marche de
protestation vers la prison de Salem, en solidarité avec les
prisonniers palestiniens. Elles ont réclamé la libération de
tous les prisonniers ainsi que les dépouilles des martyrs qu'Israël
refuse de rendre aux familles.
Les participants, mères, épouses et filles des prisonniers et
prisonnières ont organisé un sit-in avec la participation des
représentantes des organisations féminines et notamment du département
des femmes dans l'union des Travailleurs, puis elles ont marché
vers le camp de Salem, portant les photos des prisonniers, les
drapeaux palestiniens et les banderoles appelant à la fin des négociations
avec l'occupant et la remise en cause de la trêve, tant qu'il y a
encore des prisonniers dans les geôles israéliennes.
D'importantes forces militaires de l'occupant se sont massées
dans la région pour bloquer la marche et l'empêcher d'atteindre
le camp militaire de Salem. Par haut parleurs, les dirigeants du
camp militaire ont demandé aux familles de ne pas s'approcher,
mais celles-ci ont poursuivi leur marche jusqu'au camp, criant
leur colère et dénonçant l'occupation.
Devant la prison, les femmes ont déclamé des poèmes, lu des
lettres et des messages expliquant la souffrance des prisonniers.
L'aévocat Ghada Shadid a déclaré que la manifestation du
dimanche faisait partie de la campagne lancée par le comité
populaire de Jénine pour mettre la question des prisonniers et
des dépouilles des martyrs en priorité, affirmant que malgré
les menaces que font peser les soldats de l'occupation, il n'y a
ni paix ni stabilité dans la région tant que les prisonniers ne
seront pas tous libérés.
Les femmes ont lancé un appel aux organisations internationales
leur demandant de réclamer la libération de tous les prisonniers
palestiniens et de mettre fin aux violations des droits des
prisonniers.
Participons
massivement à la
campagne
internationale de solidarité
avec
les prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles sionistes
Multiplions
les initiatives et organisons la solidarité
Réclamons la libération
immédiate des 32 détenus depuis plus de 20 ans
Source : Palestine en marche
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