|
Les inculpés du 11 novembre
Bientôt trois mois
de détention pour Julien Coupat
Police partout, justice nulle part
André VICTOR
Photo: Comité de soutien
Mercredi 11 février 2009
Il y a bientôt trois mois que Julien Coupat, « cerveau » présumé
des sabotages contre les caténaires de la SNCF, a été incarcéré
à la Santé. Son dossier est vide, et même tellement vide que
tous ses présumés comparses ont été relâchés les uns après les
autres, la dernière en date étant sa compagne le 16 janvier, et
qu'à deux reprises des juges des « libertés et de la détention »
se sont prononcés pour sa libération.
Oui mais, à deux reprises (la dernière fois le 31 janvier),
c'est le parquet, c'est-à-dire en dernier ressort le
gouvernement, qui s'est opposé à cette libération, et le présumé
« terroriste » reste donc en prison. En l'occurrence, la
qualification de « terroriste » donnée aux sabotages anti-SNCF
plutôt que celle plus adaptée de « dégradation d'un bien
d'utilité publique en réunion » permet de justifier une telle
sévérité.
À la suite de la dernière décision de son maintien en détention,
les amis de Julien Coupat ont manifesté à Paris, notamment
devant la prison de la Santé, aux cris de « police partout,
justice nulle part ! », ce qui a occasionné des heurts avec la
police.
L'ancien président de la commission parlementaire d'enquête sur
l'affaire d'Outreau, André Vallini, s'est inquiété à ce propos :
« Le principe de notre procédure pénale, qui veut que la liberté
soit la règle et la détention l'exception, est violé chaque jour
et la présomption d'innocence est aujourd'hui plus que jamais
bafouée dans notre pays », a-t-il écrit. C'est vrai, c'est
évident.
On en a là une démonstration : c'est le pouvoir qui décide, qui
fait valser policiers et préfets de la Corse à la Manche et qui
maintient en détention sans raison. L'appareil judiciaire, lui,
n'a qu'à suivre. C'est, paraît-il, « l'état de droit ».
Le site du
Comité de soutien aux inculpés du 11
novembre
|