La
violence contre les enfants palestiniens : Une arme de
guerre
Silvia
Cattori et Micheline Garreau
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Les Palestiniens, ont beau être dotés d’un courage et
d’une endurance sans faille, l’humain a ses limites.
Soumis par Israël à des conditions de violence et de
stress continu, trahis par la communauté internationale,
qui les a laissés sans protection, c’est essentiellement
en notre fidélité, que les Palestiniens puisent des
forces.
Israël a utilisé toutes les ressources possibles et
imaginables pour user, désintégrer, anéantir méthodiquement,
systématiquement, l’esprit, le moral et la volonté de résistance
des Palestiniens, et les faire renoncer à leurs rêves de
retour, à leur rêve de Palestine tout court.
La violence contre les enfants a été un des éléments
essentiels de cette stratégie de démoralisation
psychologique. L’enfant est ce que les Palestiniens, dépossédés
de tout, ont de plus précieux.
Violenter leur quotidien, mutiler des générations
d’enfants, les tuer – des enfants qui sont, pour les
parents, le sang et l’espoir de leur vie – c’était
pour l’occupant le plus sur moyen de briser le moral des
familles, de briser psychiquement, profondément,
durablement toute la population et de détruire les
fondements mêmes de le leur existence.
Tirer sur des enfants, tuer des enfants, est un crime
inqualifiable. Pas besoin d’être spécialiste pour
comprendre que ces enfants, qui répondent pierre en main
aux tirs de mitrailleuses, sont dévastés, en perte
d’eux-mêmes.
Ils rient quand vous avez envie de pleurer, ils vous
regardent d’un air las de vieillard quand vous les
gratifiez d’un sourire, ils vont au devant des tanks comme
on va au peloton d’exécution, tout en rêvant confusément,
obsessionnellement, de pouvoir rendre les coups reçus.
Quand vous vous rendez dans ces camps de désolation que
sont les camps de réfugiés de Rafah ou de Balata, vous en
ressortez apeuré et tremblant, le cœur brisé ; l’état
d’abandon et d’insécurité où ces populations sont
laissées, et la petitesse de notre solidarité, vous met
violemment en question.
Vous vous demandez où sont les organisations - dont la
noble mission est de protéger les faibles, les enfants, les
prisonniers - qui reçoivent à ce titre des sommes
coquettes par des organismes privés ou étatiques ? Nul ne
les voit jamais à l’instant même où les assassins
assassinent, tirent sur les ambulances locales, empêchent
les équipes médicales d’approcher les blessés. Faire
des rapports émouvants et des appels de fonds quand la tragédie
est consommée, ce n’est pas assez. C’est même tout à
fait indécent.
Les Palestiniens qui agonisent dans des ghettos infamants
depuis 1948, sont les plus à plaindre. Privés de travail
et de liberté de mouvement, ils ont plus que jamais besoin
de notre générosité. En effet, depuis que les autorités
palestiniennes - sous la pression d’Israël et des
Etats-Unis – ont gelé les avoirs des mouvements
religieux, les familles sans revenus, privées de cette aide
modeste mais équitablement repartie qui les maintenait à
flot, sont tombées dans la misère noire.
Dans ce chaos, le devoir de la solidarité est d’aider
toutes les victimes sans distinction, peu importe leur
appartenance politique. Il faut savoir que l’aide matérielle
n’a pas été distribuée de façon « neutre » par les
autorités liées au Fatah, dans ces régions qu’Israël
écrase particulièrement parce que insoumises.
Il y a mille et une façons d’aider les Palestiniens en détresse.
Toutefois, le plus sûr moyen d’alléger rapidement la
souffrance des familles les plus désespérées et leur
assurer un semblant de sécurité dans la durée est
l’aide financière qui va de vous à la victime et se
passe de tout intermédiaire (1).
Pour les familles qui sont dans l’incapacité d’assurer
à leurs progéniture un avenir digne de ce nom, contribuer
à offrir de meilleures chances de développement et de réussite
scolaire et à arracher à la rue - si mortelle en Palestine
- ces filles et garçons soumis à des degrés de violences
si dévastateurs, qui auront pour tâche, demain, de
poursuivre le travail commencé par leurs aînés, est une
grande aide.
« Adopter » un enfant, accompagner avec amour, avec
attention un étudiant/étudiante durant ses années d’études
- à Balata, Askar, Rafah, Jabalia, Khan Younes, Naplus,
Jenin - ne veut pas dire faciliter leur fuite de Palestine,
une fois le lien affectif établi et les études finies ; même
s’il y a, chez ces jeunes désespérés, un grand désir
de partir pour échapper à la mort lente ou violente. (2)
Israël cherche précisément à les pousser à partir. Nous
pouvons les aider à rester, à construire un monde plus sûr
et plus juste.
Notes
(1) Notre soutien bénévole se limite à mettre en contact
les personnes qui, à l’extérieur, souhaitent agir
utilement. Ceux qui désirent aider une étudiante ou un étudiant,
peuvent s’adresser à : nantes@ism-france.org
ou geneve@ism-suisse.org
Lors de la création des sites jumeaux www.ism-france.org
et www.ism-suisse.org en septembre 2003, nous
nous sommes fixés comme ligne de ne jamais demander de
l’argent. Cela demeure. Notre objectif étant de
contribuer à diffuser une information, aussi large que
possible, dans un esprit d’ouverture et de réconciliation,
à l’aide de témoignages et d’analyses provenant de
diverses sources, d’une part ; et d’encourager des
volontaires à rejoindre l’ISM en Palestine, d’autre
part.
Faire connaître au monde l’injustice qui frappe le peuple
palestinien pour contribuer à rompre son isolement, briser
par des témoignages inattaquables le silence des médias -
largement sous l’influence de la propagande d’Israël et
leurs relais - est notre priorité.
(2) A titre d’exemple. Chaque années des milliers d’étudiants
ne peuvent pas rentrer à l’université car les taxes
d’inscriptions sont hors de leur portée : 600.- US$. Dans
une ville comme Naplouse par exemple, sur 17'000 étudiants
universitaires, 25 % des étudiants reçoivent une bourse,
30% n’ont qu’une aide financière partielle, 45 % ne reçoivent
dépendent entièrement de leur famille.
Source : Silvia Cattori
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