« Si le Fatah voit qu’il va perdre le
pouvoir, il le n’acceptera pas et tentera d’interrompre le
processus électoral », ajoute-t-il.
Hani Habib, un autre analyste, pense que
« les officiels du Fatah veulent maintenir une situation
chaotique » qui sert leurs propres intérêts. « Les
groupes armés utilisent cette tactique comme forme de
protestation », dit-il. « Ils combattaient
auparavant contre Israël mais depuis le retrait [des colons et
de l’armée sionistes] de la Bande de Gaza, les militants sont
désoeuvrés et l’Autorité Palestinienne a échoué à résoudre
leurs problèmes ».
Les militants opposés au Fatah pensent que le
problème est que le Fatah a mis sur pied durant les cinq années
de l’Intifada plusieurs ramifications armées et que celles-ci
manquent de discipline et de réel programme.
Dernier recours
Un commandant des Brigades des Martyrs al-Aqsa,
la plus importante branche armée du Fatah, a condamné les
kidnappings en disant qu’il s’agissait d’actes de rénégats,
mais il a aussi exprimé sa sympathie pour leur situation
difficile avec le chômage chronique règnant sur le territoire
et l’incapacité de la direction palestinienne à leur offrir
un rôle alternatif.
Le commandant, donnant comme nom Abu Qusay, a
ajouté : « Les kinappeurs agissent de leur propre
chef. Ils sont confrontés à la pauvreté et veulent une vie
meilleure. Ils commettent ces actes car ils ne voient pas
d’autre solution ».
Dans un message envoyé depuis sa prison israélienne
ce mercredi, Marwan Barghuti, le dirigeant de l’Intifada qui
conduit la liste du Fatah pour les élections malgré le fait
qu’il ait été condamné cinq fois à la prison à vie,
condamne ces actions et appelle à une participation massive au
vote.
Mais un porte-parole du Hamas, Sami Abu Zahra,
ne doutait absolument pas que la violence était un moyen délibéré
pour imposer le report du vote et a dit que son mouvement ne
l’acceperait pas.
« Les motifs derrière ce chaos dans le
domaine de la sécurité sont connus - l’objectif est de
bloquer les élections sous le prétexte que les conditions de sécurité
sont inacceptables », a-t-il déclaré.