La question est désormais de savoir qui, aux-côtés de l’ancienne First Lady, sera dans la duo de tête dans la course à l’investiture démocrate. Si la présence d’Hillary Clinton dans ce duo ne fait pas l’ombre d’un doute (elle sera même en première position, sauf énorme surprise), si on s’en tient à son avance dans les sondages et sa victoire programmée dans des Etats importants, le nom de son adversaire ultime dans les Primaires n’est pas encore connu. Par ailleurs, il n’est pas certain que l’épouse de l’ancien président parvienne à conserver son avance sur ses poursuivants, surtout dans la mesure où ces derniers choisissent de s’unir pour la contrer. Madame Clinton bénéficie de plus de 40% d’intentions de vote démocrates dans les sondages nationaux, loin devant Barack Obama et John Edwards, et plus loin encore devant les autres candidats. Mais cela signifie également que plus de la moitié des électeurs démocrates ne sont visiblement pas séduits par la candidate. Et dans le cas où les candidats éliminés prématurément apporteraient leur soutien à Obama ou Edwards, ce qui est hautement probable, les rapports de force pourraient rapidement s’équilibrer. Le seul à refuser l’acharnement anti-Hillary est Bill Richardson. Mais sans doute le gouverneur du Nouveau-Mexique a-t-il décidé de parier sur une victoire de sa rivale, et prépare déjà le terrain pour entrer dans une administration Clinton, si celle-ci devenait la première femme présidente des Etats-Unis.
D’autre part, faut-il le rappeler, la désignation des candidats aux élections américaines se fait d’Etat en Etat, et pas par un scrutin global. Les sondages sont ainsi un bon indicateur général de ce que souhaitent les électeurs, mais ne permet pas forcément d’y voir clair et de pouvoir anticiper les résultats des Primaires. Et à ce petit jeu-là, les premiers résultats donnent souvent le ton de la campagne. Madame Clinton étant en perte de vitesse assez nette dans le New Hampshire, qui sera l’un des premiers Etats à se prononcer, et faisant face à une rude concurrence en Iowa, autre Etat parmi les premiers à s’exprimer (il est à cette date impossible de savoir qui l’emportera dans cet Etat), l’affaire est loin d’être enterrée.
Une chose est certaine, côté républicain, les agitations de l’autre camp ont de quoi séduire les candidats, d’autant que ces derniers ont déjà fait de Madame Clinton leur principale cible, conscients du fait qu’elle sera l’une des plus coriaces adversaires. Mais là aussi, les candidats ont délibérément choisi de cibler l’ancienne First Lady, quitte à oublier ses adversaires. Un pari qui semblait s’imposer il y a encore quelques mois, mais qui semble finalement d moins en moins pertinent. Qu’à cela ne tienne, les Républicains ont, à l’inverse des Démocrates, l’avantage de ne pas être encore entrés de plein pied dans la campagne (si ce n’est lors de débats télévisés très convenus), et ils sauront en temps voulu désigner leur adversaire numéro 1.