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Le Journal International De Victimologie

Histoire de la guerre et de l'enfance démunie : traumatismes et conduites délinquantielles
Fériel Berraies Guigny

Cet article résulte d’une réflexion au sujet de la thèse de Mme BERRAIES (Université Panthéon Assas, France) sur le thème des traumatismes et des conduites délinquantielle des enfants dans la Guerre.

SOMMAIRE DE L’ARTICLE

Durant la II ème Guerre Mondiale
Les Etudes en Irlande du Nord et au Proche-Orient
Bibliographie

“ Un garçon a tenté de fuir, mais il a été rattrapé.(…) ils lui ont lié les mains puis nous ont obligés--- les autres nouveaux prisonniers--- à le tuer à coups de bâton. (…) Quand j’ai refusé, ils nous ont menacés avec leurs fusils. (…) Après l’avoir tué, nous avons été forcés de nous couvrir les bras de son sang. (…) Ils nous ont dits que c’était pour nous empêcher de craindre la mort et de tenter de nous enfuir. (…) Il m’arrive encore de rêver au garçon de mon village que j’ai tué” Susan, 16 ans, enlevée par la Lord’s Resistance Army, Ouganda.

Libération, Samedi 1er avril 2000, page 4. Rubrique Société» Un orphelin de guerre rwandais poignarde une jeune fille. Jean k., 17 ans, a été arrêté quelques minutes après les faits» Colin Didier, Orléans Correspondance.

« Il n’a pas dit un mot. Ni avant d’avoir poignardé la jeune fille, ni après. Pas un mot, pas un motif, pas d’explication. Quand les gendarmes l’ont arrêté quelques minutes après les faits lundi après-midi, «il marchait tranquillement, comme si rien ne s’était passé» «Hébété», «Absent»

La Cour d’Assise d’appel des mineurs d’Indre et Loire a condamné, vendredi 7 mars 2003, à huit ans d’emprisonnement, Jean K., orphelin de guerre rwandais.

Les expertises s’étaient révélées contradictoires sur la responsabilité de Jean au moment des faits et pourtant l’histoire de Jean est bien particulière:

Jean avait à peine dix ans lorsque sa famille, Tutsi, fut massacrée sur la colline de Massaka, au Nord-est de Kigali. L’enfant n’a jamais pu dire si cela s’est fait sous ses yeux, mais des photos des ruines calcinées de sa maison ont été prises. Il a réussi à fuir et à se mettre à l’abri dans un orphelinat dont, par chance, les enfants sont en train d’être évacués par des soldats français.

Le département du Loiret, qui coopère alors, avec la Province de Butare, accueille les 76 petits réfugiés. Pendant deux ans ils séjournent au Château de Rondon, à Olivet. Mais leur retour est prévu.

Dés 1995, une tante de Jean s’est manifestée pour l’accueillir. Pourtant en juin 1996, il ne regagne pas son pays comme la plupart des autres enfants. Jean a erré de famille d’accueil en foyer. A la maison de l’enfance, établissement du Conseil Général, il a été violenté sexuellement par des plus âgés. Un juge pour enfants l’a entendu, mais l’affaire est restée là. Plus tard, des éducateurs décrivent un être étrange, muré dans son silence, se réfugiant dans les arbres. Quand il se confie, la mort revient dans presque chacun de ses rares mots. Il exprime le désir d’être tué.

Godard, M O., dans son ouvrage ( Rêves et Traumatismes , ) expose ce paradoxe du rêve traumatique, le Dr  Houballah  A., dans son œuvre ( Destin du Traumatisme) nous parle de cette relation ambiguë entre l’agression, la culpabilité et le sentiment de responsabilité par rapport à l’agression subie. Ensuite vient sournoisement se glisser l’amnésie ou la relative amnésie du patient sur tout ce qui touche sa vie avant le traumatisme. Tout se passe comme si sa vie après le traumatisme avait atteint un tel niveau d’intensité ou de réalité qu’elle éclipse de loin, au niveau perceptif la paisible et la naïve réalité de l’avant événement. Rétroactivement l’avant trauma prend les couleurs du paradis perdu. Quelque chose était là et ne reviendra peut être jamais Alors il faut disparaître ou affronter la mort.

Les histoires de Susan et de Jean K. seront rangées parmi les faits divers des atrocités de la guerre, presque comme une fatalité ils viendront se rajouter aux nombreux exemples qui abondent dans les champs de la mort des Nations en batailles.

Dans le premier cas l’horreur et l’effroi se mêleront à la compassion, mais dans notre fors intérieur cela restera du registre du réel mais lointain. Car après tout, le caractère «sensationniste» voire distrayant de la Guerre est bien imprégné dans les valeurs morales «occidentales».

Bouthoul G., dans son Traité de Polémologie, sur la Sociologie des Guerres,  disait  « la Guerre est avant tout une source d’émotions incomparables…», «elle rompt la monotonie d’une société mécanisée»

Mais ce lointain se rapproche, et plus vite qu’on ne le pense. L’histoire de Jean K., même si cela reste un cas isolé est le résultat de l’importation de la violence de guerre et de toutes ces complexités traumatiques. Complexités qu’au demeurant, la psychiatrie humanitaire n’a pas cessé de déchiffrer.

Quand l’horreur de guerre «est à nos portes», quand le trauma de guerre se transforme en violence et qu’il touche notre quotidien, comment réagir? Et au fond, pourquoi en arriver là?

Pourquoi n’avoir pas pris plus de peine à comprendre la réalité des enfants de la guerre, leurs besoins, leurs angoisses, leurs engagements, voire leur identité nationale?

Peu de travaux Scientifiques les évoquent, il est d’autant plus difficile aujourd’hui de trouver le ton juste pour en parler, sous peine de tomber comme l’explique si bien  Maquéda , ( Maquéda F., 1995, La préparation des acteurs de terrain. Handicap International Lyon. In l’enfant réfugié, quelle protection ? quelle assistance ? sous la direction de Mansour S.,) nous parle d’un  «l’humanitaire déshumanisé».

Il n’y a pas si longtemps, les victimes et les cibles de guerre étaient des hommes aujourd’hui, ce sont les femmes et les enfants et dans certaines Nations, on appelle cela « la Guerre Psychologique» : frapper en plein cœur d’un peuple pour ébranler les fondements culturels et les structures sociales qui caractérisent son identité.

La guerre ne détruit pas uniquement les vies, elle détruit l’idée de vie, l’idée de l’homme et tout son registre de symbolique.

En faisant une petite rétrospective des études empiriques sur l’enfance et la guerre de l’histoire à nos jours, on peut aboutir à deux vagues de recherches :

Durant la II ème Guerre Mondiale [haut]

On retrouve principalement, les études Britanniques sur les Conséquences psychologiques  de l’évacuation et des bombardements sur les Enfants. Dans ces études il s’agissait beaucoup plus de  répondre à des préoccupations d’ordre pratique que de prendre en considération les séquelles de guerre des enfants: pour les politiques de l’époque la priorité était de savoir s’il valait mieux écarter les enfants de leur famille plutôt que de les laisser dans un environnement dangereux?

Parmi ces  études on trouve celles de  (  Winicott D.W., Déprivation et Délinquance, 1994, Editions Payot, Burlingham, D., et Freud A., 1949, Enfants sans famille, Editions PUF , Baley, 1949, Influences psychiques de la dernière guerre mondiale, Revue Sauvegarde, février-mars, n 28-29, 58-84, Brosse T,. 1949 l’enfance victime de la guerre, Paris Unesco, 147 p,( publication N 461)  Vernon M.D.,1940, A study of some effects of evacuation on adolescent girls, British Journal of  Educational Psychology, n 10, p.114-134, Bodman F,. 1941, War conditions and the mental health of children , British Medical Journal, n 4213, p.486-488 et en 1944 Child Psychiatry in wartime britain. Journal of Educational Psychology , n 35, p.293-301, Burt C., 1940, The billeting of evacuated children, British Journal of Educational Psychology, vol. X, part I, p.8-15, Klein M., 1921-1945, Essais de psychanalyse Paris Editions Payot, Mons W.E.R.,  1941, Air-raids and the child, British Medical Journal, n 4217, 625-626,John E., 1941,  A study of the effects of evacuation and air-raids on children of preschool age, British journal of Educational Psychology, n11, p.173-182, Gill.S.E., 1940,  Nocturnal Enuresis: Experiences with evacuated children, British Medical Journal, n 4153, p.199-200, Jersild A.T.& Meigs M.F., 1941, War Strain on children, British Medical Journal, n 4177, p.124 et en 1943,Children and War, Psychological Bulletin, n 40, p.541-573 Carey-Treftzer C. J., 1949, The results of  a clinical study of war damaged Children who attended the Child Guidance Clinic, The hospital for sick children. Great Ormond Street, London, Journal of mental Science, n 95, p.335-599, Boyd W.,1941, The effects of evacuation on the children, British Journal of Educational Psychology, n 11, p.120-126 etc.).

Ces auteurs ont étudié les effets des bombardements et de l’évacuation sur les enfants durant la seconde guerre mondiale, ils ont mis l’accent sur la souffrance morale de l’enfant quand il était arraché à son environnement et à ses repères familiaux avec des comparaisons en fonction de l’âge, du sexe, de la classe sociale mais cependant , sans jamais faire aucune référence à une éventuelle délinquance de guerre. Tout au plus, certains auteurs ont ils parlé  d’un désir d’arrêter la fréquentation à l’école ( les filles notamment) et  ils font  référence aux manières impolies (shocking manners) de «  la ville » une fois    évacuée dans la campagne. Toutefois ce sont  Winnicott D.W et Brosse T.,  qui vont évoquer en premiers une délinquance potentielle née des privations de la guerre et  quand au neuropsychiatre français pour enfants le Dr Heuyer, ( Heuyer  G.,1948, Psychopathologie de l’enfant victime de la guerre, Revue Sauvegarde, vol 2, Paris, janvier, n 29) il nous parle même d’un délinquant de guerre plus intelligent et « débrouillard» que celui d’avant guerre. Dellaert  R., en 1946,( Dellaert R., 1946 les travaux de la section médicopsychologique des S.E.P.E.G en France), évoque les prémisses d’un malaise social engendré par les enfants de l’après guerre.

Le flambeau sera repris par les études polonaises, où des psychologues, éducateurs vont étudier des échantillons d’orphelins dans des Centres de délinquant et orphelinats (délinquant de Lodz par ex) pour  tenter d’établir une corrélation entre les conséquences de la guerre ( orphelins, enfants abandonnés et désœuvrés) et les attitudes de la jeunesse pouvant déboucher en délinquance ( Szeminska, A., 1949,Les candidats pour les maisons d’enfants, Revue Sauvegarde février-mars, n 28-29, 133-151,Zebrowska M., 1949 Les délinquants mineurs à Varsovie après la guerre, Revue Sauvegarde, p.28-29,  Stzenecka H., 1949, L’influence de la guerre sur les attitudes de la jeunesse, Revue Sauvegarde, Paris, février-mars, n 28-29, p.11-17, Szymanska Z., Zajaczkowski H., et Jaroszynski J., 1949, Quelques problèmes d’après guerre concernant le travail médico-pédagogiques, Revue Sauvegarde, Paris, février-mars, n 28-29, p.133-151, Iliegiewicz H., 1949 l’enfant délinquant avant guerre et maintenant, Revue Sauvegarde, Paris, 28-29, p.122-130 etc…). Tous ces auteurs ont essayé de comprendre le phénomène qui avait pris une certaine ampleur car , il faut en effet rappeler que la Pologne a été le pays le plus touché et celui qui a le plus souffert et pâti des conséquences de la II guerre Mondiale (déportations, exodes, privations, problèmes sociaux et partage du territoire).

La France  quant à elle, n’est pas en reste quant il s’agit d’étudier les effets si l’on puit dire « criminologiques «  de la guerre : Louis Chevalier, dans une approche historique du phénomène,  nous parle des Classes Laborieuses et Classes Dangereuses à, qui ont longtemps alimenté le mythe de la dangerosité sociale à   Paris pendant la première moitié du XIXe s (Chevalier L., 1958, Classes laborieuses et classes dangereuses, pour l’Histoire Editions Perrin ). L’auteur nous parle de la criminalité constatée à Paris, ville considérée comme la plus criminogène à l’époque ( thèse reprise par les grands auteurs classiques français, de Hugo à Balzac). Ville en pleine évolution attirant tout un tas de populations sans repère ( exode rural des paysans vers la ville) et occasionnant à l’époque le phénomène des   rivalités entre les confréries (compagnonnage)  qui ont longtemps fait rage. Il explique aussi comment, la disproportions entre les sexes ( plus de hommes que de femmes, ) le nombre important d’enfants abandonnés ( le mythe de Gavroche qui a longtemps bercé l’imaginaire collectif sur l’activisme politique juvénile et la délinquance des enfants des rues, moralement abandonnés durant la révolution), la recrudescence des maladies vénériennes et le Choléra ont rajouté dans l’imaginaire populaire quant à la perception de l’insécurité et l’état d’insécurité réelle dans la Capitale. A l’aube de la lutte des classes on entrevoit ici l’opposition entre le Paris « bourgeois » et le Paris « prolétaire » Chicago en 1920 et 1930, sera considéré, cent ans plus tard, comme l’égale de Paris à l’époque de la Monarchie de Juillet. Il est en effet intéressant de faire cette comparaison car  les Etats-Unis vont connaître plus tard à leur tour, un phénomène similaire, avec le flux massifs d’immigrants étrangers, alors que Paris  avait connu cent ans plus tôt  cet exode massif  mais des populations rurales.

Un peu plus loin dans l’histoire, pendant la IIème guerre une autre jeunesse rebelle s’éveille, on les appelle , »les Zazous» Ces enfants aux pères «absents» ( soit à cause de la détention, ou le service de travail obligatoire en Allemagne) qui dérivent vers la délinquance en marge du conflit. L’œuvre de Fishman S., en  1957,  ( Fishman S.,2002, The battle for Children, Word War II, Youth Crime, and Juvenile Justice in Twentieth Century France, Editions  Harvard University Press, 2002)nous parle de ces enfants dont les actions en marge de la légitimité et frisant la délinquance, se faisaient  sous couvert d’actions héroïques de la résistance. On pourrait considérer aujourd’hui à juste titre que la France de l’occupation allemande a aussi eu son «Intifada» pour lutter contre l’occupation. Paradoxalement le régime de Vichy a considéré que ces enfants délinquants étaient des victimes de la situation d’occupation et a mis en œuvre une politique thérapeutique qui se démarque du système judiciaire en place pour jeter les bases de la nouvelle thérapie préventive pour les enfants à problèmes et ceux en danger moral. On les orientait à cette fin vers des méthodes de réinsertions par les travaux d’utilité publique.

La deuxième vague de jeunesse délinquante post-conflit arrive dix ans après la guerre, «c’est la génération des blousons noirs» dont nous parle en  1962, (Copferman E., La génération des blousons noirs, problèmes de la jeunesse française,  Editions la (Re)Découverte, 2003)  il l’a voit comme une catégorie « désocialisée» en quête d’une identité et qui affiche par une attitude réactionnaire un malaise social en l’absence de repères structurants de la part de la famille et du système éducatif. A cette époque, la recherche «des loisirs faciles» entraîne une perte des valeurs profondes de la Société. La création du service militaire et l’approche des conflits d’indépendance coloniale, réuniront une jeunesse de toutes les catégories sociales sur un même front, jeunesse qui a du mal à comprendre son passé et à envisager son avenir.

La valeur des deux courants de recherches ( britannique et polonais) mais également les phénomènes vécus par la jeunesse française depuis le milieu du XIX, ont une valeur historique et humaniste incontestable à notre sens, mais leurs apports restent encore dans l’anecdotique.

Ces phénomènes sociaux et la  polémique qui en découle, vont remettre en cause l’opportunité de certains programmes et pratiques sociales des gouvernements de l’époque. La gestion par ex des situations d’urgence de guerre  comme nous l’avons vu dans le contexte britannique ( les programmes d’évacuation et le cas des orphelins et des enfants sans foyer suite à la guerre) et les politiques de prise en charge sociale des jeunes pendant et après les conflits  en Pologne et en France , jetteront les bases des premières politique sociales et criminelles à portée préventive et « réhabilitatrice » en faveur de la jeunesse en danger.

Pour revenir aux   études polonaises qui sont celles qui seraient les  « plus scientifiques » à notre sens,  ( il faut noter le fait que dans le cas de la France, les premières études  faites par le biais des programmes de l’UNESCO, en particulier l’étude de Brosse T en 1949) l’objectif est essentiellement   politique, les statitistiques étaient grossies dans un but de propagande et pour éveiller la conscience sociale quand à la nécessité de « mettre les gamins sur le bon chemin » et donc il n’y a aucune valeure scientifique) et l’échantillon empirique d’enfants délinquants, en l’absence d’un groupe de contrôle ; reste discutable car  la méthodologie et les outils de mesure sont peut fiables). Il faut néanmoins reconnaître l’effort de curiosité intellectuel qui reste très louable notamment dans le contexte polonais, à l’époque la Pologne sortie de guerre très meurtrie ne, dispose pas d’instruments scientifiques capable d’expliquer le problème. Avec ces limites il est  en effet impossible d’aboutir à un début de modélisation.

On pourrait par ailleurs se poser la question de savoir pourquoi il a fallu attendre la deuxième guerre mondiale pour étudier les répercussions de la guerre sur l’enfance ?

L’explication est simple : au cours de la Iere Guerre Mondiale, le domaine de la recherche clinique n’avait pas fait de l’enfance une priorité. La psychiatrie militaire prédominait alors, et n’y a presque pas  d’études sur l’enfance et la guerre ( il n’y a pas à notre connaissance d`études empiriques scientifiquement vérifiables sur l’enfance de guerre), à part l’étude de Kimmins C.W.,  1916, The interests of London Children at different age in air-raids, Journal of Experimental Pedagogy) qui  relate le comportement des  enfants en temps de bombardements.

La majorité de la littérature de cette période concernait essentiellement le soldat ( engagé dans les conflits) et patient de prédilection des thérapeutes de l’époque. La littérature des syndromes des batailles « le battlefield shock syndrom» et la psychanalyse de Ferenczi, Rivers et de Freud, abondaient en définitions diverses sur les pathologies et les névroses de guerre des adultes.

Mais  l’enfance démunie de guerre  est devenue un véritable fléau social pour certaines Nations en Reconstruction,  en ex URSS,les études de Dorena Caroli sur l’enfance abandonnée en Russie nous dévoile l’ampleur de ce phénomène ( Caroli D., Socialisme et Protection Sociale : une tautologie ? l’enfance abandonnée en URSS 1917-1937, Annales HSS novembre-décembre 1999, n 6+, p.1291-1316). C’est dans ce contexte précis que naîtront les colonies pour enfants abandonnés et délinquants de guerre en Russie de Makarenko ( Makarenko, A, 1956, Poèmes Pédagogiques,) et de Moulieg. Ces deux éducateurs tenteront de réhabiliter dans ces colonies toute une   jeunesse délinquante et marginale d’après guerre en vantant les mérites  de la discipline et  du travail communautaire, allant de pair avec l’idéologie politique de l’époque.  En Autriche, la tradition psychanalytique freudienne sur  l’étude de   la pensée enfantine et le développement morale, est reprise par l’éducateur, Auguste Aichhorn ,( Aichhorn A., 1973, Jeunesse à l’abandon. Préface de Sigmund Freud. Etudes et Recherches sur l’enfance. Privat Editeur). Il s’inspirera également des colonies délinquantes russes  pour réhabiliter  dans son pays, les enfants délinquants et les enfants à problèmes.

Il est part ailleurs intéressant de noter que vers le XVII - XVIII, les enfants abandonnés étaient considérés comme «moralement déficients» Au début du XX e siècle, ces enfants abandonnés seront considérés d’abord comme des victimes, puis des déficients mentaux et enfin des délinquants. Dans un but uniquement thérapeutique et par souci de prise en charge sociale et d’hygiène, l’enfance démunie considérée délinquante et amorale glissera des filets de la pénalisation pour passer au Traitement pédagogique, et cela ira de pair comme nous l’avons déjà évoqué, avec la création des colonies d’orphelins de la guerre .

Avec Zalkind, A, B., la psychiatrie soviétique va lentement mais douloureusement évoluer quand même, en s’affranchissant sous l’instigation de ce spécialiste, du déterminisme qui voulait que les  enfants abandonnés « besprizornst» du qualificatif  soient des  « déficients moraux».  Zalkind au contraire, insistera  sur la nature extraordinairement flexible de l’organisme humain et tournera ainsi le dos à la statique biologique que l’on attribuait auparavant à la personnalité humaine. Il   introduira ainsi, des  concepts freudiens au Marxisme ( A.B., Zalkind., Frejdizm, Marksizm ( Freudisme et Marxisme); Krasnaja nov, 4, 1924, pp.163-186).

Les psychologues et éducateurs  de cette époque vont alors s’intéresser dans un but thérapeutique et préventif au concept de développement moral de l’enfant. On finira par établir une véritable catégorisation de l’enfance allant de: enfant névrotique, enfant maltraité, enfant en carence affective, enfant moralement abandonné, enfant déficient intellectuel et enfant délinquant.

Tous ces enfants constitueront ce qu’on appelle encore aujourd’hui « les enfants à risque» à l’instar « d’enfants en danger ».

Par cette normatisation de l’enfance en danger, les psychologues et éducateurs espéraient «dépister» l’enfant qui pouvait «mal tourner», ( tentative maladroitement entamée aussi par la criminologie positiviste de l’école « lombrosienne »,  tentative de typologie du criminel  adulte qui n’a également pas survécu). La difficulté résidait justement sur le flou entre les différentes  catégories d’enfants.

Il  est cependant fort intéressant de voir qu’à l’époque déjà, et  sans le vouloir, naissait une sorte de « politique criminelle» avec des concepts qui s’apparentaient à la «dangerosité sociale» et une réflexion sur l’impact du milieu «criminogène» ( la rue qui pouvait donner des tares héréditaires à l’enfant ) et qui expliqueraient un certain déterminisme comme facteur incitatif au passage à l’acte délinquant. Ainsi dès la Iere Guerre Mondiale, l’enfant devient le second sujet d’étude de la psychanalyse après la névrose des adultes. La jeunesse à l’abandon dans la période de 1910- 1940, en Europe et en URSS, sera saisie à travers deux phénomènes:

1.      la névrose

2.      la délinquance perçue comme une conséquence de la perturbation névrotique.

Il reste toutefois, que ces expériences démontrent avant tout et notamment dans le cas de l’ex URSS, que la prise en charge sociale de l’enfance démunie répondait avant tout à un souci populationniste . On désirait   forger un homme nouveau et l’enfant de part sa vulnérabilité, était considéré  une arme hautement manipulable, autant que le devenir d’une Nation. Il pouvait pacifier mais également  alimenter les conflits entre les Nations.

 On est encore loin ici, de tout souci de protection véritable de l’enfance par la prévention ou la réinsertion sociale. Quant à la Défense Sociale, la période Stalinienne a fait montre de peu de scrupules quant il s’agissait d’éradiquer le fléau des enfants abandonnés: puisqu’on a fini par les abattre quand ils sont devenus trop nombreux et «insocialisables».

Ce que l’on pourra retenir de cette période sera l’impact du Politique sur l’humain ( ce qui ne nous dépayse pas du reste de la violence politique contemporaine que subissent les enfants, aujourd’hui) et également la « théorie du milieu» et ces effets «dégénérants» sur l’enfant ( la rue).

Le deuxième courant des recherches empiriques ouvre le pas aux enfants d’Irlande du Nord, d’Israël, du Liban et de la Palestine.

 

 

Les Etudes en Irlande du Nord et au Proche-Orient [haut]

L’approche ici est plus sophistiquée et scientifique d’un point de vue méthodologie de recherches…

On retrouve les études sur la perception de la violence urbaine ( Lyons, H.A., 1971, Psychiatric Sequelae of the Belfast Riots, British Journal of , n 118, p.265-273 et 1972, Depressive illness and agression in Belfast, British Medical Journal, i, p.342-344, O’Malley P.P., 1972, Attempted suicide before and after communal violence in Belfast, august, 1969, Journal of the Irish Medical Association, Vol 65, 5. Cairns E., Hunter D., & Henning, 1980, Young children’s awareness  of violence in Northern Ireland : The influence of N.I television in Scotland and Northern Irland, British Journal of Social and Clinical Psychology, n 14, p.3-6. Les études sur la perception de leur pays avec  Hosin  A., et Cairns, E., 1984, The impact of  conflict on children’s ideas about their   country, The Journal of Psychology, 118 (2), p.161-168. Les études sur  l’usage des drogues, King D. J., Griffiths K., Reilly P.M., Merrett D. J., 1982,  Psychotropic drug use in Northern Ireland 1966-1980 :Prescribing Trends, inter and intra-regional comparisons and relationships to demographic and socioeconomic variables, Psychological Medecine.  Les études sur la compréhension de la mort, Mc Whiter L., Young V., Majury J., 1983,  Belfast Children’s awarenes s of violent death, The British Psychological Society, 22, p.81-92, les études sur la connaissance de l’ennemi en Irlande du Nord, Cairns, E.,  Hunter D., L., 1980, Young Children’s awareness of Violence in Northern Ireland : The influence of Northern Ireland Television in Scotland and and N I, British Journal of Social and Clinical Psychology, 14, 3-6,  et  Mc Whiter  L. et Trew, K., 1982,  Children in Northern Ireland :  A lost generation ?, In L.J Anthony and C. Chiland ( eds). The child in the family, vol 7, New York, John Wiley and Sons. Des études sur  l’identité nationale chez les enfants d’Irlande du Nord, Mc Whirter, L.,& Gamble, R.,1982, Development of ethnic awareness in the absence of physical cues, The Irish Journal of Psychology,5,2, p.109-127. Les études faites en Israël, en Palestine et au Liban, évoquent le thème déjà étudié par les britanniques sur les  conséquences des bombardements sur l’équilibre mental des enfants exposés à la guerre.

En  Israël  principalement, les premières études ont été faites par Ziv et Israeli 1973 ( Ziv A. &Israeli R., 1973, Effects of Bombardment on the manifest anxiety level of children living in Kibbutzim, Journal of Consulting and Clinical Psychology, n 40 (2), 287-291 et Milgram  R .M., &  Milgram, N. A ., en 1976, The Effects of the Yom Kippur War on anxiety level in Israeli children, The Journal of Psychology, n 94,, p 107-113. Ces chercheurs ont  également  effectué des comparaisons sur l’adaptation au stress et le taux d’anxiété des enfants vivant dans les zones à risque ou non. Les études sur les conséquences de la déportation des enfants palestiniens ont également vu le jour,notamment avec le travail d’Abu Hein F., & Raundalen M., en 1993, Deportation and  its effects on the palestinian children in Gaza. Gaza : GCMHP, unpublished manuscript.

En Irlande du Nord, l’étude de Fields R.M., 1975, Psychological genocide : The children of  Northern Ireland : History of Childhood. Quaterly Journal of psychohistory, 3 (2), p.201-224,  abordera les consequences psychosociales de la violence politique,et  au Liban,  cette perspective est reprise au travers des études de, Saigh P.A., 1985,  An experimental analysis of chronic posttraumatic stress among adolescents, Journal of Genetic Psychology, 146, p.125-131,  de Day R.C., en 1986, «  Psychological Study of Children in Lebanon. In J.W. Bryce& H.K. Armenian (Eds), In Wartime the state of children in  Lebanon, American University of Beirut, p.105-116” et un peu plus tôt en Israël Ziv, A.,  Kruglanski  A.W.,et Shulman S., 1974, Children’s Psychological reaction to wartime stress, Journal of Personality and Social Psychology, 30(1) p.24-31.

La relative sécurité ou non des Kibboutz sera abordée par (Kaffman, M., 1977, Kibbutz Civilian Population under War Stress, British Journal of Psychiatry, 130, p.489-494, et Camiel S.,1978, Some observation about the effect of war on kibbutz family structure, The family coordinator, 27(1), p.43-46. La mesure de l’identité nationale en Palestine ( Mahjoub A., Delbovier M.C., 1988, Passation du Rozenweig Picture Frustration Study aux enfants palestiniens. In M.C Delbovier. Les traumatismes psycho-sociaux de la guerre chez les enfants, une approche de la frustration et l’agression chez les enfants palestiniens. Mémoire de fin d’études. Louvain la Neuve, U.C.L, Belgique. Et l’étude de   Mahjoub A., Leyens J.PH., Yzerbyt V., Di Giaocomo J P., 1989,  War stress and Coping Modes : Representations of the self identity and time perspective among Palestinian children, International Journal of Mental Health, Vol 18, N 2., fait état des stratégies de faire face “ coping modes” face au stress de la guerre.

La souffrance morale des enfants orphelins de père à cause de la guerre, a fait l’objet de certaines études dont celles en Israël avec  Kaffman M., Elizur E., 1979, Children’s bereavment reactions following death of the father. International Journal of Family Therapy, 1, 203-231.

Les attitudes et la compréhension de la guerre se retrouvent dans des études sur les enfants palestiniens et israéliens , Ziv A.,  et Israeli R., 1973, Effects  Bombardment on the manifest anxiety level of Children living in Kibbutzim, Journal of Consulting and Clinical psychology, 40(2), p.287-291.,Goldman R., 1974, Israeli Preschool children during wartime stress : their knoweledge and interpretation of the 1973 war, Social Education, 38(4), p.367-370. et Punamaki R. L.,1983, Psychological Reactions of Palestinian and Israeli Children to War and Violence. In M. Kahnert, D. Pitt& Taipale (Eds), Children and War, Proceedings of the Symposium at Siunto Baths, Finland, GIPRI, IPB; Peace Union of Finland etc…

Cependant le vide théorique persiste, on pose plus de questions qu’on ne trouve  de réponses. Néanmoins, certaines études contemporaines ont des implications théoriques, comme les études relatives à l’adaptation au stress entreprises par un psychologue clinicien finnois Punamaki Raija- Leena, (Punamaki R L., 1981, Children living under war and threat : Israeli and Palestinian children’s attitudes and emotional life, Academy of Science, Finland, unpublished, en  1983, Psychological Reactions of Palestinian and Israeli Children to War and Violence. In M. Kahnert, D. Pitt& Taipale (Eds), Children and War, Proceedings of the Symposium at Siunto Baths, Finland, GIPRI, IPB; Peace Union of Finland, en 1986, Stress among palestinian women under military occupation : Women’s Appraisal of Stressors, Their Coping Modes and Their Mental Health, International Journal of Psychology, 21, p.445-462, en  1987,  Psychological Stress Responses of Palestinians mothers and their children on conditions of military occupation and political violence. The Quaterly Newsletter of the laboratory of comparative human cognition, 9, p.76-84, en 1989, Political Violence and Mental Health, International Journal of Mental Health, 17 (4), p.3-15. l’ensemble de ces recherches vont remettre  en question  l’idée bien établie la « learned helplessness» ou l’état de victimisation passive (impuissance apprise), auprès des enfants palestiniens et israéliens .

Ce qui est intéressant de relever dans cette seconde vague de recherches, c’est l’influence du milieu social environnant. Selon la qualité de ce milieu on pouvait avoir soit « des enfants martyrs» soit « des enfants héros» et dans une perspective purement clinique soit «des enfants malades» ou des «enfants sains» Ces études nous indiquent donc que c’est moins la situation traumatisante objective ou sa vision subjective qui importe que les réactions que favorise l’entourage. Le Psychologue Mahjoub  A., ( Mahjoub A., & Leyens, J. P H., 1986, Etude épidémiologique des enfants de la cité éducationnelle des Enfants des Martyrs palestiniens, Adra, Damas,Syrie. Etude non publiée),.  disait en ces termes « c’est l’omnipotence du milieu qui explique l’échec de la théorie de l’impuissance apprise à rendre compte des réactions ».

Dans toutes les études contemporaines sur les conséquences de la guerre, ni le sexe des enfants, ni l’efficience intellectuelle ( intelligence), ni les mécanismes de défense ou d’adaptation ne permettent de déterminer comment et pourquoi un enfant réagit d’une certaine façon à la guerre. Rien ne peut véritablement quantifier ou qualifier la nature des séquelles de guerre chez l’enfant. Que le traumatisme soit apparent ou pas, qu’il se manifeste ou pas, plus tôt ou plus tard, que l’adaptation ait réussi ou échoué, que le comportement soit resté social ou pas, et en l’absence d’une théorie générale de la victimisation qui soit scientifiquement valable, toutes ces questions pour l’instant resteront en suspens.

 

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Publié le 26 janvier 2008 avec l'aimable autorisation de Fériel Berraies Guigny



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