|
Ha'aretz
Enquête de
l'armée israélienne
sur l'usage de bombes à sous-munitions pendant la guerre du Liban
http://www.haaretz.com/hasen/spages/789876.html
Ha'aretz, 19 novembre 2006
Le chef d'état-major israélien Dan Haloutz est sur le point de
nommer un général qui dirigera une enquête sur l'usage de
bombes à sous-munitions pendant la guerre du Liban.
Haloutz avait ordonné à l'armée d'utiliser ces bombes avec une
extrême prudence, et en aucun cas de les tirer sur des zones
peuplées. Or, il y a eu des tirs sur des zones peuplées, à
l'aide de batteries d'artillerie et de
systèmes de lancement multiple de roquettes (MLRS).
Le procureur général de l'armée va lui aussi ouvrir une enquête
sur cette question, pour déterminer si des officiers ont désobéi
de manière flagrante aux ordres de l'état-major, et si le cas
relève d'une procédure criminelle.
Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 14 août, au
moins 22 civils, dont de nombreux enfants, ont été tués par les
petites bombes qui n'avaient pas explosé.
Une roquette ou un obus peut contenir jusqu'à plusieurs centaines
de petites bombes, qui se dispersent et couvrent une surface de
plusieurs centaines de mètres, et qui explosent en touchant le
sol.
D'après le témoignage d'un officier d'un MLRS publié par
Ha'aretz (1), Israël a tiré au moins 1.800 bombes à
sous-munitions, contenant plus 1,2 million de petites bombes, par
des MLRS, capables de tirer jusqu'à 12
roquettes à la seconde. Les Nations Unies estiment que 3 millions
de ces petites bombes ont été tirées au Liban pendant la
guerre. Selon l'unité de déminage des Nations Unies, il pourrait
y avoir au Liban Sud des centaines de milliers de petites bombes
n'ayant pas encore explosé, ce qui menace la vie des agriculteurs
et les empêche de cultiver leur terre.
Selon le témoignage de cet officier, il y a eu un usage intensif
de roquettes tirées par des MLRS, malgré le fait qu'elles soient
connues pour être très imprécises (leur déviation par rapport
à leur cible atteint environ 1.200 m), et un nombre conséquent
de ces bombes n'ont pas explosé et sont devenues des mines. Pour
ces raisons, la plupart des experts considèrent les bombes à
sous-munitions comme des "armes non discriminantes",
dont l'usage est interdit dans un environnement civil.
D'après l'officier, pour compenser l'imprécision de ces
roquettes, l'ordre a été donné d'"inonder" la zone.
"Nous ne pouvions pas frapper une cible isolée, et les
officiers [supérieurs] le savent très bien", a-t-il déclaré.
Voir l'éditorial de la rédaction :
http://www.lapaixmaintenant.org/article1378
|