CICR
– Communiqué de presse n° 06/127
Armes
biologiques :
le CICR appelle à une action concertée pour prévenir leur
utilisation
Genève
(CICR) – Les États parties à la Convention sur les armes
biologiques se réuniront à Genève du 20 novembre au 8 décembre
2006 pour le sixième examen régulier du traité. La Convention,
adoptée en 1972, interdit la mise au point, la fabrication et le
stockage d'armes biologiques et réaffirme la prohibition de leur
emploi énoncée dans le Protocole de Genève de 1925. Ces deux
traités codifient la norme de droit humanitaire coutumier qui
interdit l'emploi, à la guerre, de poisons, de toxines et de gaz.
Ils sont fondés sur des tabous très anciens interdisant
d’utiliser « la peste et le poison » en temps de
guerre.
Face
aux progrès rapides accomplis dans les domaines des sciences de
la vie et de la biotechnologie, le Comité international de la
Croix-Rouge (CICR) considère que pour la sécurité de l'humanité,
il est indispensable que les États prennent des mesures
vigoureuses afin que ces avancées ne soient pas utilisées à des
fins hostiles. Les nouveaux progrès réalisés dans les sciences
de la vie et les technologies connexes ont des applications
porteuses d’un énorme potentiel pour le bien de l’humanité.
Mais celles-ci pourraient également être utilisées à des fins
hostiles et rendre l’empoisonnement et la propagation délibérée
des maladies plus faciles, plus meurtriers et peut-être plus
difficiles à déceler.
En
septembre 2002, le CICR a lancé un appel sur la biotechnologie,
les armes et l'humanité à l'intention des États, de la
communauté scientifique, de l'industrie biotechnologique et de la
société civile en général, leur demandant de faire en sorte
que « les connaissances et les agents biologiques
potentiellement dangereux » soient soumis à un contrôle
efficace.
À
la Conférence d'examen qui va se tenir à Genève, le CICR
appellera les États à réaffirmer l'objectif ultime de la
Convention – « exclure totalement la possibilité de voir
des agents bactériologiques (biologiques) ou des toxines être
utilisés en tant qu'armes » – et à prendre des mesures
supplémentaires pour faire en sorte que cet objectif soit
atteint. Outre les autres recommandations qu'il formulera, le CICR
demandera instamment aux États d'engager un dialogue avec toutes
les parties concernées et de favoriser la coopération en vue de
prévenir l’emploi d’agents biologiques et de toxines à des
fins hostiles. Une telle action ferait intervenir non seulement le
secteur de la santé publique, les organismes chargés de faire
respecter la loi et d'autres organismes publics, mais aussi des spécialistes
des sciences de la vie et les milieux de la défense, de la sécurité
et de l'industrie. La science et l'industrie ont un rôle
essentiel à jouer pour empêcher que leurs recherches ne soient
utilisées à des fins hostiles, mais toutes les parties concernées
doivent aussi prendre des mesures pour réduire au minimum les
risques.
Le
CICR est convaincu que cette approche contribuera à développer
un « réseau
de prévention » efficace
qui, à l'avenir, pourra aider à protéger l'humanité contre
l’empoisonnement et la propagation délibérée de maladies.
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