La
journée de mobilisation pour le Naqab en Palestine
Une étape pour faire échec au nettoyage ethnique
25 février 2006
de Naba agency for imformation
Ils étaient 3000 Palestiniens venus du nord, des régions
de Galilée, du Triangle et de la côte pour affirmer que la
terre du Naqab est une terre palestinienne et que tous les
Palestiniens sont unis dans la défense de leurs droits à
la terre, au Naqab comme ailleurs, à l'intérieur de l'Etat
d'Israël.
"Notre existence est en danger" était le thème
de ce rassemblement palestinien auquel avaient appelé,
suite à l'appel lancé par le conseil régional
des villages non-reconnus dans le Naqab, le haut comité de
suivi des masses arabes de l'intérieur et les institutions
de la société civile palestinienne, en présence de tous
les partis arabes.
27 cars sont arrivés au Naqab et se sont rassemblés à la
jonction de Saqati, près du village de Houra. Ils furent
accueillis par des centaines de Palestiniens du Naqab. Les
Palestiniens de l'intérieur protestent contre les divers
plans sionistes visant à expulser les Palestiniens du
Naqab, mesure conçue dans le cadre du plan de nettoyage
ethnique de la région, située entre la région d'al-Khalil
et la bande de Gaza.
Les participants à ce rassemblement ont dénoncé les
mesures israéliennes consistant à détruire les maisons et
à saccager les champs des paysans du Naqab qui vivent dans
des villages non reconnus par l'Etat sioniste, alors que ces
villages sont plus anciens que cet Etat lui-même. Les
autorités sionistes envisagent de détruire et d'effacer
sur le terrain, après les avoir effacés de leurs cartes,
toutes les agglomérations palestiniennes qui ont résisté
à leur expulsion en 48, pour y installer des colonies,
peuplées de Juifs ou de prétendus Juifs, dans le but de
judaïser la terre.
Des pancartes dénonçaient les plans sionistes et
affirmaient la solidarité de tous avec les 45 villages
non-reconnus dans cette région, villages dont les noms étaient
inscrits sur des pancartes portées par les enfants du
Naqab, une pancarte pour chaque village.
Après avoir salué et vivement remercié les participants,
Hussayn Rafay'a, président du conseil régional des
villages non reconnus, a déclaré que ce rassemblement témoigne
réellement de l'unité du peuple palestinien de l'intérieur,
avant de décrire les conditions de vie des Arabes du Naqab
et leur lutte contre leur expulsion forcée envisagée par
les sionistes. Il a décrit toutes les entraves au développement
de leur société et de leurs villages, dénonçant la
formation par le gouvernement israélien d'un comité, le
comité Basma, chargé des villages reconnus et qui n'est
qu'un outil visant à diviser la population.
Shawqi al-Khatib, président du comité de suivi des masses
arabes, a exprimé sa satisfaction devant le bond qualitatif
de la mobilisation en faveur des villages non reconnus et
des Arabes du Naqab, jugeant que "le but qui nous unit
est celui de la défense de notre peuple", demandant à
l'ensemble de poursuivre cette mobilisation et de porter
cette question devant les instances internationales,
puisqu'il ne s'agit pas d'une affaire interne à l'Etat
d'Israël. Il a déclaré "Israël considère le Naqab
comme étant vide, sans habitants (comme la fameuse phrase
justifiant l'invasion de la Palestine "une terre sans
peuple, ndlt), mais nous sommes là et nous resterons une épine
dans la gorge de tous ceux qui veulent nous déraconer. Le
Naqab restera arabe car son arabité est profondément
enracinée".
Les députés Jamal Zahalka, Wasel Taha, Abdel Malik
Dahamshe et Talab Sane' ont également participé à cette
manifestation et se sont dirigés vers la région al-Araqib,
et furent accueillis par sheikh Sayyah Abu Mdayghem et les
membres de sa tribu. Sheikh Abu Mdayghem a salué la
participation des Palestiniens de Galilée et du Triangle et
a promis que les Palestiniens du Naqab résisteront à
toutes les mesures de déracinement et de saccages de leurs
terres.
Jamal Zahalka a déclaré que "nous lutterons contre
toutes les destructions de nos maisons, nous n'abandonnerons
ni maisons ni terres malgré la terreur exercée par le
gouvernement israélien, malgré les saccages de nos terres
cultivées". Il a ajouté : "Nous sommes des
citoyens et non des sujets, nous ne sommes pas des émigrés,
et notre relation à la terre est une relation naturelle qui
n'a pas besoin de justifications comme celles inventées par
le mouvement sioniste pour dominer et prendre notre
terre". Indiquant le cimetière du village Touri, qui
se trouve tout près, il a dit : ce cimetière datant de
plus de 70 ans témoigne de la propriété de la terre et de
la présence arabe dans le Naqab, ici 11 Palestiniens sont
tombés martyrs, de la famille de Touri, en défendant la
terre. C'est une preuve plus puissante que tous les papiers
utilisés par le pouvoir".
Concernant les plans israéliens visant à contourner la résistance
de la population du Naqab en lui proposant de louer leurs
propres terres, il a déclaré : "ceux qui possèdent
la terre ne la louent pas, c'est une tentative hypocrite du
département des terres d'Israël pour prendre la terre de
notre peuple du Naqab, par des moyens détournés".
Au cours de la conférence de presse, Hussayn Rafay'a a
affirmé que la confiscation des terres n'est pas une
affaire juridique mais politique, appelant les députés
arabes de la Knesset à former un lobby à l'intérieur de
cette instance pour la reconnaissance des villages et le
changement de la politique du gouvernement concernant cette
question. Il a finalement annoncé la constitution d'une
caisse pour le développement des villages non-reconnus.
Les cars ont ensuite sillonné la région du Naqab, pour se
rendre aux villages non-reconnus, 17 parmi les 45,
rencontrer leurs habitants et comprendre quelles sont leurs
conditions de vie. 500 plants d'oliviers ont été plantés,
offerts par l'association al-Ahali, située en Galilée, en
signe d'enracinement de la population dans sa terre.
Traduit par Centre
d'Information sur la Résistance
en Palestine