Naqab
en Palestine occupée : les démolitions se poursuivent
et un plan pour l'expulsion de 80.000 Palestiniens
Les bulldozers du ministère de l'intérieur accompagnés de
30 véhicules de la police sioniste, ont procédé le mardi
matin à la démolition de deux maisons et de quatre magasins
dans diverses régions du Naqab, malgré le mauvais temps et
les pluies diluviennes et le froid. Les familles auxquelles
appartiennent les maisons sont restées, tel que le souhaite
la nouvelle barbarie des sionistes, sans abri. Ces deux
maisons sont situées dans les villages non reconnus, à Tila'
Rashid, à l'est de Houra, et à Khirbet al-Batel, au sud de
la ville de Rahat.
C'est à six heures du matin que les bulldozers sont arrivés
dans la région d'al-Batel, au sud de Rahat, pour détruire
trois magasiuns et la maison de Ahmad Atayqa, 34 ans, dont la
famille est composée de son épouse et de ses cinq enfants.
La région se trouve dans la zone de Rahat, selon la
planification sioniste, et les habitants refusent de s'en
aller.
Dans la région Abu Taloul, les bulldozers ont détruit un
magasin appartenant à Awda Abu Salb et la maison de Khalil
Hwashe, marié et père de quatre enfants.
Interrogé par le correspondant du site, Khalil Hawashle (33
ans) a déclaré : que voulez-vous dire ? La question est que
ma maison se trouve dans les dédales des tribunaux, et bien
que nous ayions montré aux policiers l'ordre du tribunal de
Beer Saba', qui interdit la destruction de la maison, cela n'a
arrêté personne et n'a aucune influence. La maison est
construite dans un lieu qui ne dérange personne, et récemment,
notre village a été reconnu, mais la destruction de la
maison est devenue une affaire de vengance, de la part des
officiers : mon frère avait été arrêté, ils l'ont agressé
et ne l'ont emmené à l'hôpital qu'après intervention d'un
avocat..
"Ils sont venus chez moi, ont tiré 28 coups de feu, près
de la maison, j'ai porté plainte contre eux.. Ils m'ont
demandé de collaborer avec eux, sinon ils détruiraient ma
maison. Ils m'ont fait ce chantage, soit tu collabores, soit
on détruit ma maison. Je leur ai dit que je n'étais pas prêt
à vendre ma dignité, mais je réclame de vivre dans ma
maison.. Je construirai à nouveau ma maison, car c'est là où
se trouve l'avenir de mes enfants, et les menaces de la police
ne me font pas peur. D'un côté, ils disent qu'ils ont
reconnu mon village, et de l'autre, ils détruisent ma maison.
La question qui se pose est : qui peut m'accorder un permis de
construire ? Est-ce qu'ils m'ont donné un permis que j'ai
refusé ? Barbares ceux qui se consdièrent comme des hommes
de loi, c'est ce qui me met le plus en colère. Dès demain,
je reconstruirai ma maison, et tous ceux qui peuvent m'aider,
seront bénis.
Atiya Issam, dirigeant du centre du comité des quarante,
dans le Naqab, a déclaré : "les démolitions des
maisons font partie des poursuites contre les habitants du
Naqab, alors qu'au même moment, ils ne proposent rien, ils ne
proposent aucune alternative. Et nous pensons que cette opération
a une odeur électorale, et ce sont les citoyens arabes du Sud
qui vont payer le prix. Nous exigeons de l'Etat la cessation
de ces opérations de démolition, les familles deviennent
sans aucun abri en pleine période d'hiver, et qu'il propose
et négocie avec les habitants eux-mêmes, et aucune solution
ne peut nous être imposée".
Hussayn Rafay'a, président du conseil régional des villages
non-reconnus du Naqab, a déclaré à notre correspondant que
le conseil régional allait faire un don de 2000 dollars aux
citoyens pour reconstruire leurs maisons, ajoutant : "ce
village dépend du conseil Abu Basma, et il a été reconnu récemment.
Sa planification est sur le point d'aboutir. Les habitants ont
commencé à construire leurs maisons en pierre, et des
centaines de milliers de shekels ont été dépensés pour les
constructions. Cette opération de démolition montre que les
gens visés sont ceux qui ont protesté, il s'agit d'une
vengeance. Nous avons essayé d'empêcher la démolition, mais
nous n'avons pas réussi. Les bulldozers détruisent tout sur
leur passage.
Abdel Karim Atayqa, membre du comité central du Rassemblement
national démocratique, a ajouté, commentant les démolitions,
disant : "C'est le vrai visage du gouvernement israélien,
dans toutes ses tendances, de gauche et de droite, ils veulent
judaïser le Naqab et la Galilée, dans le cadre d'un plan
qu'ils ont déjà approuvé. Un comité a été formé, sous
la direction de Shimon Perès, "la colombe de la
paix", dans ce but. Nous devons, en tant qu'Arabes dans
notre pays, nous organiser et empêcher l'application de ce
plan. Un Etat qui détruit les maisons de ses
propres citoyens, en plein hiver, est un Etat qui se comporte
avec nous en tant qu'ennemis et non en tant que citoyens. Nous
devons en terminer avec cette politique.
Dans le cadre du plan qui vise à mettre la main sur les
terres des Arabes dans ce pays, il y a le plan de "développement
(judaïsation) de la Galilée et du Naqab"; cinq mois après
le début de l'exécution du plan de désengagement de la
bande de Gaza, le conseil de la sécurité nationale d'Israël
vient de proposer un plan similaire consistant à "évacuer
et donner des compensations", aux villages arabes
non-reconnus du Naqab !! où vivent plus de 40.000 Arabes
palestiniens !!
Le site électronique Maariv a déclaré que ce plan va être
proposé la semaine prochaine au cours du sixième congrès de
Herzelia organisé par un Institut politique et stratégique.
Le plan, préparé par le président du conseil de la sécurité
nationale, indique que, après la mise en place du plan de
"développement" des Bédouins du Naqab et
l'investissement de dix milliards de shekels au cours de la
dernière décennie, de nombreux problèmes se posent encore
concernant les habitants dispersés dans les villages non
reconnus !
Les planificateurs expliqent que les échecs des plans
successifs sont dûs à la "prétention des tribus
concernant la propriété des terres, croyant qu'avec le
temps, le lieu où ils se trouvent seront des lieux fixes et
étendus, affirmant que l'Etat ne leur a pas proposés des
plans alternatifs." Selon les planificateurs de ce plan,
"les habitants des villages non reconnus sont les plus
pauvres du pays, il est difficile de contrôler leur extension
géographique, et ils représentent le taux le plus élevé de
criminalité".
Pour Hussayn Rafay'a, ce plan est extrêmement dangereux, mais
il n'est pas nouveau, nous savons qu'il fait partie de tous
les plans pour judaïser ce qui nous reste encore de terres,
c'est un plan qui est contre nous, les Arabes et les Bédouins
du Naqab, qu'ils soient des villages non-reconnus ou des
villages reconnus".
Le plan evisage d'expulser les Bédouins par la force, mais
nous ferons face à ce plan, et nous ne partirons pas, quel
que soit le prix que nous allons payer, même si nous serons
enterrés dans notre terre."
Il a ajouté : Nous allons manifester devant le congrès de
Herzelia, où sera proposé officiellement ce plan, et les
jours prochains, la direction nationale des Arabes du Naqab se
réunira pour mettre un plan d'action pour faire face à ce
plan raciste et criminel. Ce gouvernement, celui d'Olmert, est
celui du crime organisé, c'est un raciste, auteur d'idées
racistes, et il est le premier à avoir signé ce plan".
Le président du conseil des villages non-reconnus, Hussayn
Rafay'a, a lancé un appel à tous les Arabes palestiniens du
pays leur réclamant de se tenir aux côtés des Arabes du
Naqab pour faire face à ce plan criminel, il les a appelés
à laisser de côté leurs querelles partisanes en ce moment
difficile, car il s'agit d'un problème national qui vise tous
les Arabes palestiniens du pays".
Dans une déclaration à l'agence Naba, Hussayn Rafay'a a
longuement commenté ce plan de transfert et d'expulsion
proposé, disant : Ce plan préparé par le gouvernement israélien,
concernant ce qu'ils appelent "le problème des Bédouins
du Naqab" est très dangereux. Il vise à arracher les
Arabes par la force, à les transporter dans des camions vers
des régions lointaines, pour en faire des réfugiés. Il
s'agit d'une occupation sous occupation. Seuls quelques
passages du plan ont été publiés, qui traitent de
l'accroissement naturel des Arabes et du problème démographique
dans le Naqab. Les propositions peuvent être résumées en
deux mots : transfert et expulsion, tels que le pensent les
courants sionistes extrémistes. Ce plan est basé sur l'évacuation
des colonies de la bande de Gaza, dans le cadre de la loi
"évacuation et compensations", où 8000 colons ont
été évacués de la bande de Gaza, mais ici, il s'agit
de faire "évacuer" 40.000 Arabes de leurs terres légales
et légitimes, faisant miroiter des compensations financières.
Et pour ceux qui refusent, ce sera l'application de la force.
Pour ceux qui ont mis au point ce plan, il s'agit d'une vision
stratégique, relative à l'"avenir" d'Israël. Pour
le conseil régional des villages non-reconnus, ce plan est
issu de la haine et du racisme que portent ses concepteurs.
Le plan remet même en cause la reconnaissance de quelques
villages qui n'étaient pas reconnus. "En réalité, il
ne s'agit pas de 40.000 Arabes menacés d'expulsion, mais de
80.000, puisque les villages récemment reconnus sont inclus
dans le transfert projeté. Pour ceux qui ont conçu le plan,
les villages reconnus l'ont été par erreur. Ce sont tous les
Bédouins du Naqab qui sont menacés par ce plan, qu'ils vont
proposer au congrès de Herzelia.
Traduit par Centre d'Information
sur la Résistance en Palestine